Marianne, Femen, Schevchenko : quelques préliminaires avant d’ouvrir le débat

Timbre Femen

La période serait-elle propice à un concours de niaiseries ? Chaque jour amène son lot. Chaque niaiserie sa contre-niaiserie. On ne sait plus où donner de la tête pour ricaner méchamment. Un tweet de 14 juillet ? Une pleurnicherie ministérielle à l’Assemblée Nationale ? Un premier Ministre qui ne sait plus discuter sans qualifier son interlocuteur de « minable » ? Et puis, sommet de la niaiserie cucu, l’histoire du timbre. On se dispensera des justifications et l’inculture gnan-gnan de l’auteur de la catastrophe. Il est vrai que les sujets d’accablement se sont à cette occasion multipliés. La niaiserie des commentaires du Président de la République, que la simple charité impose de ne pas reproduire. La polémique sur le choix du « modèle », chiffon rouge, sur lequel tout le monde s’est précipité, en oubliant qu’il y avait quelques précédents sévères dont le pire était quand même le choix comme Marianne  d’Evelyne Thomas, vous vous rappelez, celle qui animait ce concentré de culture française qui s’appelait « c’est mon choix ». Curieusement peu de critiques sur la catastrophe du résultat « artistique ». Le dessin est absolument consternant. De laideur et de vulgarité. Plus aucun illustrateur aujourd’hui n’oserait produire une telle chose. Pour ceux qui ont quelques souvenirs d’enfance cela fait penser à « Martine à la poste » en bien pire.
Cependant, la superbe tigresse nommée Inna Schevchenko est présentée comme ayant servi de modèle. Celle qui anime un mouvement dont on ne voit pas très bien l’intérêt, mais qui le fait avec un aplomb assez réjouissant. Après avoir balancé un tweet parfaitement islamophobe, qui a provoqué une certaine gêne dans la bien-pensance habituellement pâmée devant ses faits et gestes, elle en a lancé un autre en forme de bras d’honneur à propos du timbre.
« Maintenant tous les homophobes, extrémistes, fascistes vont devoir me lécher le cul lorsqu’ils voudront envoyer une lettre ».
Offuscations et indignations. Pourtant il m’a bien fait rire et je l’ai trouvé gonflé et même un peu troublant. Là, nous ne sommes plus, osons le dire, dans la langue de bois. Bravo Mme, un joli bras d’honneur, de temps en temps, ça fait du bien.
Cependant, comme vous avez choisi de ne pas vous situer sur le terrain de la pudibonderie ambiante, m’autoriseriez-vous une petite remarque ? Ce qui constitue, quand même une invite, ne pourrait-elle pas, en ces temps  «d’égalité », et de « droit à », être mal interprétée ? Ce que vous proposez, aux « fascistes homophobes », et peut-être à d’autres, est souvent considéré et pratiqué comme une « préparation » les gens délicats préférant le terme de « préludes ». Préparation ou prélude à quoi ? Une petite clarification ne s’imposerait-elle pas ?
Ne voyez dans ma démarche aucune insolence ou manque de respect. Je suis prudemment en désaccord avec Gérard de Nerval qui exagère quand même, lorsqu’il nous dit que: « il y a toujours quelque niaiserie à trop respecter les femmes ».

Régis de Castelnau

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