Emmanuel Macron, Président « néo-illibéral » ?

Le retour des ciseaux d’Anastasie.

Lors de la présentation de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron en ciblant de façon transparente la chaîne d’information continue RT France a montré la conception assez effarante qu’il a de la liberté d’expression. Son intervention est très menaçante, puisqu’au-delà du fait qu’elle fait sienne les délires russophobes qui ont actuellement cours aux États-Unis, elle constitue un sévère rappel à l’ordre des journalistes eux-mêmes. Invités non seulement à respecter la stratégie éditoriale des médias nationaux, tous inféodés aux grands groupes, mais à éviter aussi d’exercer leurs compétences dans les organes de presse situés en dehors de ce périmètre étroit. Au détour de certaines phrases, les menaces deviennent plus précises vis-à-vis de ceux qui ne resteraient pas dans la ligne. Et le président d’ajouter qu’il envisage la création de procédures visant à carrément interdire les organes qui ne seraient pas dans la ligne. Emmanuel Macron prévient que les contrevenants pourraient se voir retirer leur autorisation d’émettre par un CSA « repensé ». On peut pourtant le savoir déjà inféodé à la Doxa, avec un service public devenu, en violation de la loi qui fait du pluralisme une obligation, un outil de propagande monolithique digne de la Pravda soviétique. Ou sa complaisance vis-à-vis du déferlement de propagande dont a bénéficié Emmanuel Macron avant, pendant et après l’élection présidentielle. Il faudrait donc « repenser » le CSA ? On peut légitimement être très inquiet.

Pour justifier ce retour des ciseaux d’Anastasie, le Président de la République, prétend vouloir lutter contre les «fake news », concept commode qui permet de disqualifier la contradiction. Car, on sait bien que cette prétention à la « vérité objective » n’est que le masque d’une volonté de stériliser le débat et d’éviter surtout qu’il soit contradictoire. Comme on l’a vu avec les ridicules tentatives de flicage de décodeurs autoproclamés.

« Marmite qui dit cul noir à chaudron ».

Certains commentateurs disent que le Président souhaiterait protéger les médias, appartenant à ses amis, et en difficulté malgré les aides massives de l’État. Et qu’il aurait été maladroit, avec cette intervention en cédant aux penchants bonapartistes que d’aucuns lui prêtent. C’est plutôt le terme aplomb, voire culot qui vient spontanément à l’esprit et que c’est « marmite qui dit cul noir à chaudron ». Il a bénéficié d’une complaisance massive des grands médias, poussée parfois jusqu’au ridicule, notamment pendant la campagne officielle des élections présidentielles. On ne reviendra pas sur le recensement des espaces consacrés à chanter ses louanges. Mais on rappellera quand même que la blitzkrieg judiciaire menée pour disqualifier son principal adversaire a quand même été conduite par des magistrats militants en liaison étroite avec une presse qui l’a relayée avec gourmandise. Il est clair aussi que dans un État de droit respectant ses propres règles, en application des règles impératives du code électoral, une bonne partie du coût de cette propagande aurait dû être réintégré à son compte de campagne. Aboutissant à pulvériser le plafond des dépenses avec toutes les conséquences de droit. Nicolas Sarkozy en sait quelque chose.

Alors techniquement, que nous a annoncé Emmanuel Macron du projet de loi de censure dont il entend saisir le Parlement dès 2018 ? Visant RT France qualifiée d’outil de propagande d’un gouvernement étranger, il nous dit que : «cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux qui, en un instant, répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ». Outre que cette soudaine conversion fera probablement plaisir à Nicolas Sarkozy, encore lui, qui a eu droit au pilori plus souvent qu’à son tour, force est de constater que cette accusation qui relaie les délires américains, ne repose factuellement sur rien de concret. On relèvera cette russophobie de circonstance, et cette hostilité infondée, vis-à-vis d’un pays avec lequel nous devrions entretenir de bonnes relations. Et surtout le caractère absurde de cette focalisation sur ce média et ce pays, saute aux yeux, puisque de nombreux pays étrangers disposent dans notre pays de chaînes de télévisions qui desservent notre territoire. Et c’est à cette occasion que l’on voit bien que les cibles principales, ce sont les réseaux Internet et la liberté d’expression qui s’y déploie. Tous les états, illibéraux ou pas, la détestent et souhaitent la restreindre et la contrôler. Le Président de la République française n’y échappe pas, que l’on pourra peut être bientôt qualifier de «néo-illibéral».

Emmanuel Macron et ses ruses.

Ce qui n’empêche pas de faire preuve de ruse, puisque le nouveau dispositif de censure serait (dans un premier temps ?) réservé aux campagnes électorales. C’est astucieux, puisque que la communication pendant ces périodes dispose déjà de règles particulières distinctes de celles du droit commun. En matière de diffamations et injures, les procédures font l’objet d’un traitement beaucoup plus rapide en période électorale. La communication est enfermée dans des périodes précises, comme par exemple la clôture du vendredi soir qui interdit toute propagande le samedi et le jour du scrutin. Pour la bonne raison que le temps manquerait alors pour répondre. Ce qui montre bien que le principe à défendre est celui du contradictoire. Les fausses nouvelles, les mensonges, les diffamations, peuvent également être prises en compte si elles ont porté atteinte « à la sincérité du scrutin » et aboutir à une éventuelle annulation de celui-ci avec le retour devant les électeurs. Il y a également la réglementation relative au financement des campagnes électorales. La loi de 1990 a fixé pour des raisons d’égalité devant le suffrage universel des plafonds de dépenses. Le compte de campagne va contenir celles exposées par le candidat, mais également celles que la Commission Nationale des Comptes de Campagne va y réintégrer en considérant qu’elles ont été dépensées pour des actions en faveur de ce candidat. C’est l’application de cette règle très rigoureuse qui a abouti à l’invalidation du compte de Nicolas Sarkozy en 2012. De la même façon, les actions de communication électorale financées par les entreprises privées sont interdites. Mais l’examen très rapide de ces quelques règles démontre que le principe fondamental qui gouverne toujours la liberté d’expression et ses éventuelles limites (qui doivent être restreintes) est que le contrôle doit être judiciaire et à posteriori.

Comment ne pas être atterré lorsque l’on entend Emmanuel Macron nous dire que « En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé, permettant, le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet ».

En droit français, le « juge des référés est le juge de l’évidence » et ne peut donc prendre que des mesures provisoires à charge pour les plaignants de poursuivre ensuite devant le juge du fond. Eh bien, avec ce que nous promet Emmanuel Macron, ce juge de l’évidence saisi en urgence pourra condamner à mort un média sur la simple accusation de « propagation d’une fausse nouvelle » ! Cela ne pourra donc être autre chose que du contrôle a priori. Et de quoi donc ? De la véracité de ce qui aura été exprimé ? Mais comment ?

Prétendre que Jacques Chirac était mort comme l’avait fait imprudemment Christine Boutin dans un tweet, était à l’évidence une Fake news. Dont elle s’est excusée. Mais, sans remonter aux faux charniers de Timisoara, avoir prétendu que Kadhafi commettait un génocide contre son peuple, pour justifier une intervention militaire illégale, était-ce une fake news ? Était-ce la propagation de fausses nouvelles que de se répandre sur tous les plateaux complaisamment ouverts, comme le firent Glukcksmann, Goupil et autres Bruckner pour, relayant les mensonges de George Bush, affirmer l’existence d’armes de destruction massive en Irak dans le but de justifier une guerre d’agression avec le résultat que l’on connaît ? Comment définir ce que sont la « fausse nouvelle » et la « propagation » de façon suffisamment claire, pour justifier une telle atteinte dans l’urgence, à la liberté d’expression? Et puis, quelle est cette désinvolture à vouloir trancher d’un trait de plume la complexité de la question des liens qu’entretiennent « les faits » et « la vérité » ? À propos de la vérité historique, les plus grands historiens eux-mêmes disent qu’il faut distinguer factualité et vérité, cette dernière étant changeante. Ne parlons même pas de la « vérité judiciaire » toujours relative et si complexe à élaborer.

Non, ce qui est en jeu, au travers de cette opération de diabolisation d’un média étranger et de l’utilisation d’un concept fourre-tout, au caractère volontairement flou, c’est une tentative d’imposer une vérité politique. Et de lui donner un statut irréfragable en en sanctionnant lourdement la contestation.

Il est indispensable que cette manœuvre soit combattue pour ce qu’elle est : une atteinte inacceptable à la liberté d’expression.

 

 

Régis de Castelnau

34 Commentaires

  1. Un article qui compare sans rire Emmanuel Macron à la Pravda soviétique montre clairement sa mauvaise foi et son parti pris. C’est comme de dire que Trump est un nazi. Cette surenchère n’apporte rien à l’analyse. Par ailleurs le singulier de « fake news » est « fake news » et non « fake new ». C’est dommage, car ce sujet mérite incontestablement un éclairage objectif.

    • Vous avez lu?
      Où ai-je comparé Macron à la Pravda?
      Je dis simplement que beaucoup de médias français n’ont rien à envier à la Pravda de l’époque soviétique. Je persiste et signe.

  2.  » avoir prétendu que Kadhafi commettaient un génocide contre son peuple ». Vous admirez tellement les dictateurs, tortionnaires et assassins de leur peuple, que vous leur attribuez d’office un pluriel orthographique. Quel aveu !

  3. Les observateurs objectifs savent très bien que l’information libre a disparu en france depuis un moment. La démonstration a été réalisée lors de la mise à mort de Fillon et du couronnement de Jupiter.
    La mise en place d’un contrôle total des médias est en marche. Et avec cela làmose en place d’une politique mondialiste qui ne profitera qu’aux élus.
    Pour l’instant il est essentiel de consolider le pouvoir. C’est bien parti.

  4. Je vous rejoints totalement quant à la vérité historique pour laquelle il faut effectivement distinguer la factualité … Vérité en deçà des Pyrénées , erreur au delà … Le grand Pascal le disait déjà !

  5. Une analyse fondée. Sur un plan moins juridique, je ne comprends pas l’acharnement de Macron envers un cet allié historique qu’est la Russie.

    Poutine est-il réellement moins fréquentable que la dynastie des Séoud qui assassine d’autres musulmans au Yemen dans le silence abyssal de la communauté internationale (dont la France), et qui désigne et traite comme apostat quiconque professe une autre religion que la musulmane ??

    • Les seoud ont le pétrole… et les dollars pour acheter le matériel français.

  6. « Nicolas Sarkozy en sait quelque chose… »

    Et Jacques Chirac et Édouard Balladur peuvent remercier Roland Dumas…

  7. « Outre que cette soudaine conversion fera probablement plaisir à Nicolas Sarkozy, encore lui, qui a eu droit au pilori plus souvent qu’à son tour… »

    C’est clair. Un peu, d’ailleurs, comme ce pauvre Claude Guéant, tour à tour conseiller et ministre du même Prince, qui aurait (conditionnel ?) retiré de son compte bancaire 800 euros en l’espace de… 10 ans. « Mais, mon bon Monsieur, sachez que dans ce milieu, l’argent, on ne le gagne pas, on le pond… »

  8. « C’est l’application de cette règle très rigoureuse qui a abouti à l’invalidation du compte de Nicolas Sarkozy en 2012… »

    Ou : « C’est l’application de cette règle qui a abouti à l’invalidation du compte très peu rigoureux de Nicolas Sarkozy en 2012… »

  9. « Le principe fondamental qui gouverne toujours la liberté d’expression et ses éventuelles limites (qui doivent être restreintes)… »

    Il faudrait restreindre les limites… Donc limiter les limites ? Mais comment alors dire : « Voilà la limite » ?

  10. Peut être y aurait il quelque chose d’intelligent à faire, pour éviter les « fake news » dans les médias. On pourrait avoir une sorte d’ « ordre des journalistes », qui sanctionnerait ceux qui ont colporté des informations erronées, sans chercher à les vérifier, ou à obtenir des avis différents pour éclairer le lecteur…
    Ceci dit, je doute que ce soit dans l’esprit de ce que veut Macron ; cela aurait obligé les journalistes à aller exposer le point de vue de Kadhafi avant de bombarder ; ou celui de Saddam Hussein face à celui de Bush, et à de référer aux commissions d’experts pour conclure, etc.
    Des journalistes qui se comporteraient réellement comme cela seraient au contraire une vraie épine dans le pied pour Macron (surtout en politique étrangère). Car si on regarde bien, comme vous l’évoquez dans votre texte, les « fake news » qui ont été répandues sans contradiction dans les médias, et qui ont eu des conséquences, ont été le fait de médias dominants…
    Ceci dit, ça ne date pas d’hier ni d’internet… La dépêche d’Ems en est une belle illustration !

  11. Nous sommes bien En Marche, en marche vers une censure omniprésente pesant sur la presse, sur le corps, sur la liberté d’expression, vers des libertés limitées au nom de l’ordre social et de la sécurité, vers des conditions de travail d’un autre temps, et un recours à la morale pour justifier ces lois liberticides. C’est le retour du vieil ordre du XIX° siècle.
    Et on nous présente ce conservatisme comme le comble du progrès et de la modernité !

  12. Curieusement on oublie toujours la French American Foundation et ses Young Leaders, le groupe Bilderberg, la Trilatérale…On oublie aussi que ce président français adore parler anglais…même en temps que Président de la République française…or il n’est pas bilingue…

  13. Certes il faut combattre de tels reculs des libertés (un de plus…).

    « Il faudrait donc « repenser » le CSA » : que Bolloré vient de s’offrir…

    Quant à la russophobie ambiante c’est une vieille tradition diplomatique (Louis XIV) qui vaut bien des hontes à la France, quand nos pays ont tant échangé culturellement et historiquement.

  14. La russophobie ne date pas d’hier : déjà, après l’assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914, la « grande » presse avait accusé Isvolsky, ambassadeur de Russie et ancien ministre des affaires étrangères du tsar d’avoir financé le crime !
    En outre, les mensonges déversés à pleins tombereaux sur la Grèce et les Grecs depuis 2009 ne sont pas comptabilisés comme « fake news » ? Les délires réchauffistes du Giec qui alimentent la politique environnementale absurde (lire le dernier numéro d’Auto Plus sur la fiscalité automobile : c’est Ubu roi !) et dispendieuse, ne sont pas des « fake news » ?
    Enfin, pour abonder dans le sens du précédent intervenant : non, Macron est loin d’être bilingue ! Son anglais est un médiocre globish avec un accent français à couper au couteau !

  15. À bas les fake news !

    L’austérité est bonne pour la prospérité.

    L’enrichissement des riches, par le phénomène dit du ruissellement, enrichit les pauvres.

    L’Europe est une Puissance. À ce titre elle est capable de rivaliser avec la Chine et avec les USA,

    L’euro rend les peuples plus riches et plus heureux, même le peuple grec.

    Etc.

    Et au nom de la lutte contre les fake news, il faudrait interdire ces affirmations mensongères, mais vous n’y pensez pas ?! Et la liberté d’expression, qu’est-ce que vous en faites ?!

  16. B Grivaux a enfoncé le clou. Il s’agit bien de contrôler la fabrication et la diffusion d’infos pour soi disant éviter les fakes News. Un peu comme lorsque les médias officiels parlaient de fables pour l’infiltration de terros parmi les migrants?

    C’est vraiment big brother qui se met en place.

  17. Macron m’a intriguée dès ses premières prestations messianiques en début de campagne présidentielle.

    C’est un acteur et la politique spectacle est son violon d’Ingres.

    Après avoir été fraîchement nommé ministre sous le quinquennat précédent, je me rappelle d’énormités qu’il avait déclinées sur le plateau télé – entre autres à propos de l’utilisation du 49.3 – et qui attestait sinon de sa méconnaissance du sujet, assurément de son extraordinaire prétention. C’était stupéfiant.
    Son regard inquisiteur n’avait assurément rien de chaleureux, mais peut-être était – il absorbé par le prompteur …

    Sa mégalomanie s’illustre jusque dans le nom de son « mouvement » LREM où chacun peut y lire « Emmanuel Macron ».
    La République d’Emmanuel Macron …. ?

  18. Bonjour,

    Je suis un peu abasourdi de l’aspect obsessionnel des reproches réitérés de Macron contre RT : or, malgré de longues recherches sur le net, je n’ai pas réussi à trouver la moindre fake news qu’aurait propagé ce média ! Pouvez-vous m’aider ?
    En l’absence de preuves, alors, Macron serait le N° 1 des fomenteurs de fake news … et un … « vraimenteur »…

  19. Voilà que votre commentaire me ramène aux excellents dialogues du film Lord of War, interprété entre autres par un Nicolas Cage aussi bien dirigé qu’inspiré ;

    – « Il n’y a que deux calamités dans la vie. La première est de ne pas obtenir ce que l’on désire. L’autre est de l’obtenir » .

  20. @ Régis de Castelnau

    « C’est l’application de cette règle très rigoureuse qui a abouti à l’invalidation du compte de Nicolas Sarkozy en 2012″….

    À la lueur du rififi qui anime la Commission des comptes de campagne présidentielle 2017, puis-je me permettre de vous interpeller sur la valeur du mot « rigoureuse » que vous avez attribué à cette même règle afférente à la campagne 2012 ?

  21. Si les médias français n’avaient rien à envier à la Pravda soviétique, il y a longtemps que Monsieur Régis de Castelnau aurait été condamné à passer une vingtaine d’années en goulag. Remarque, c’est flatteur. En comparant les médias français à la Pravda, l’auteur se croit peut-être digne d’un Soljenitsyne. Bref, une fois encore « tout ce qui est excessif est insignifiant ».

    • « tout ce qui est excessif est insignifiant » ?
      Cette proposition est fausse. Regardez vous-même êtes manifestement excessivement obtus. Et reconnaissez que c’est une catastrophe.
      Je ne crois pas avoir comparé la république française à l’Union soviétique, mais la presse française des oligarques, asservie au macronisme, à la Pravda de l’URSS que j’ai connue, c’est-à-dire bien longtemps après la disparition du goulag.

  22. SVP, ce serait une bonne chose si tous ces messieurs voulaient bien arrêter d’employer l’image de la Pravda pour dire « propagande ». C’est une vision réductrice de l’histoire, d’une part. D’autre part, elle sépare le monde en deux : d’un côté, les soviétiques/communistes/maoïstes et tutti quanti, qui sont des « laveurs de cerveau », n’est-ce pas, et de l’autre, le « monde libre » occidental qui, grâce à Dieu et au captalisme, n’a ja-mais endoctriné qui que ce soit, bien que dernièrement, il se soit laissé aller à une malencontreuse tentation soviétisante de censure et bridage de l’info pourtant inexistante dans son ADN.

    Rien n’est plus faux que cette notion. La propagande en tant que discipline rattachée à la science sociale (psychologie sociale) est une invention occidentale, et plus spécifiquement américaine née au début de la Première Guerre mondiale sous les auspices de la Commission Creel, dont ont émergé les plus grands noms de la propagande mondiale, par exemple Edward Bernays, un véritable génie de la manipulation de masse. Bernays, un juif, était tellement doué qu’il a eu le malheur d’inspirer Goebbels.
    Bref, la propagande est OCCIDENTALE et libérale.

    Aujourd’hui, nous retrouvons cette entreprise de décervelage de masse partout autour de nous, dans la publicité, les infos des grands médias, la « com' » et le « story-telling » des partis politiques, les campagnes de relations publiques ou de dénigrement, etc. Et cessons de nous mentir : c’est nous qui l’avons inventée.

    Article : Il y a 100 ans : premier exercice de propagande de masse avec la commission « Creel »
    http://www.acrimed.org/Il-y-a-100-ans-premier-exercice-de-propagande-de

    Article : Une brève histoire de la propagande
    http://www.entelekheia.fr/une-breve-histoire-de-la-propagande/

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