Et je me casse ! À Las Vegas !

 

Inspiré d’une histoire pas vraie

Ça se passe dans un pays où comment que la justice elle est pas impartiale. Les choses se déroulent quelque temps avant l’élection du personnage le plus important des institutions du pays. Il y a un petit gars qui voudrait bien être élu. Intéressant le petit bonhomme, on apprend aujourd’hui par son porte-parole (Benoit Raymond-Petit qu’il s’appelle, je crois) qu’il guérit les écrouelles en touchant les gens. En attendant il est ministre de l’économie et s’efforce de fourguer les fleurons industriels de son pays à ses copains. Il plaît beaucoup aux oligarques qui vendent des armes et qui possèdent la presse. Il se trouve que l’un de ces oligarques doit se rendre un salon de nouvelles technologies au fin fond d’un désert américain où on joue avec des machines à sous. Alors le ministre de l’économie il veut aller dans cette ville du désert pour rencontrer l’oligarque histoire de lui demander à lui aussi un coup de main et des stocks de fraises Tagada. Il demande à Mariel Paniquo, une copine d’école, qu’il a fait nommer à la tête d’une agence publique (France-start-up qu’elle s’appelle l’agence, je crois) de lui arranger ses bidons et de lui organiser le déplacement avec quelques potes. Les cadres de la boîte disent que c’est trop tard pour respecter le Code des Marchés Publics et confier l’organisation du déplacement à une agence spécialisée, après une procédure (obligatoire) de mise en concurrence. Muriel est bien embêtée. Elle demande au cabinet du ministre ce qu’il faut faire. « Passer outre » lui répond-on. On ne sait pas exactement qui a donné l’ordre à Mariel, mais pour connaître le fonctionnement des cabinets, on a bien une petite idée. Aussitôt dit aussitôt fait, France-start-up passe un marché de gré à gré avec la première agence de communication française, l’agence Bavasse. Il y en a pour près de 500 000 balles, mais au ministère, on les connaît bien Bavasse, ce sont des amis et on les gave déjà de contrats. Alors un peu plus ou un peu moins, ça passera dans les bruits de l’orchestre.

En interne, au ministère des finances il y a des mauvais coucheurs qui font des histoires. Et un rapport qui dit que tout ça n’est pas bien régulier. La presse en parle un peu, alors France-start-up pond un communiqué pour dire que tout ça c’est vrai, qu’ils ont violé le code des marchés et par conséquent commis le délit pénal de favoritisme, mais qu’ils n’ont pas fait exprès, qu’ils n’avaient pas le temps, et que c’était pour la bonne cause. Le Parquet National Financier sollicité fait savoir qu’il a autre chose à foutre, et déjà assez de travail à s’occuper des concurrents de l’ancien ministre des finances à l’élection présidentielle, à savoir François Fuyons et Martine La Peine. Comme ça grince quand même un peu dans l’opinion c’est le parquet de la capitale qui s’y colle. Quelques fuites dans la presse plus tard, on apprend que la seule question qui reste en suspens pour l’instant, c’est celle de savoir qui au cabinet du ministre de l’économie a pris la décision. Habitués aux rythmes fulgurants utilisés par le PNF de madame Roulette et le Pôle Financier du juge Tournoyaire, on se dit que Mariel risque de passer un été agité.

Eh bien pas du tout. Il faut rappeler qu’on est au printemps 2017, et que c’est que le copain des oligarques, débarrassé par la justice de son principal concurrent, qui a été élu. Alors Mariel va connaître une certaine tranquillité estivale histoire de se préparer à sa mission principale du mois de septembre, démolir le code du travail à l’aide des ordonnances. Ça c’est fait.

Bons alors après, on reprend l’instruction ? On demande à Mariel de nous raconter comment elle a lâché un demi-million d’euros sans mise en concurrence pour rendre service à son copain d’école? Houlà doucement, chaque chose en son temps. Et c’est comme cela que l’on vient d’apprendre qu’un an après l’aveu de France-start-up, sa patronne était convoquée avec le statut de « témoin assisté ». Plus confortable bien sûr, et en plus cela veut dire qu’en l’état de l’instruction il n’existe pas d’indices « graves ou concordants » rendant vraisemblable le fait que Mariel ait su que la société qu’elle dirigeait s’asseyait gaiement sur le Code des Marchés en commettant une infraction pénale.

Comme je l’ai dit en commençant, cette histoire se passe dans un pays où comment que la justice elle est pas impartiale. Et surtout un pays où certains magistrats ne sont guère soucieux de la crédibilité de leur institution. Ce n’est pas chez nous que ça arriverait.

 

 

Pour ceux qui ne prennent pas tout cela à la légère et voudraient en savoir un peu plus, je renvoie à deux textes de l’année dernière. On constatera que j’avais encore quelques illusions.

BRICOLO ET BRICOLETTE, DEUXIÈME ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE.  28 juin 2017

MURIEL PÉNICAUD ET SES DÉCODAGES. 2 juillet 2017

 

Régis de Castelnau

10 Commentaires

  1. vous aviez un doute sur le fait que rien ne se passerait????
    françois fuyons a été éliminé sur ordre dans une embuscade..
    tout le système est mobilisé pour protéger le président et la réussite de son programme de « rénovation » … pénicaud n’aura rien ou alors un froncement de sourcil…

  2. Ça porte un nom, toujours le même, bien que certains le trouveront «passé de mode», la justice de classe.

  3. TOUTE RESSEMBLANCE AVEC DES GENS POUVANT AVOIR EXISTES ET EVIDEMMENT FORTUITE ! APRES LES MEDIAS ,LA JUSTICE !MAIS OU VA-T-IL S’ARRETER ? POUR UNE FOIS FLAMBI A RAISON LE PRESIDENT DES TRES RICHES VA CONTINUER ?JUSQU’A CEQU’IL AILLE TROP LOIN ET LA SOLUTION DE RECHANGE EST DEJA TROUVEE :VAUQUIER AVEC L’AIDE DE MARINE COMME EN ITALIE ET DANS L’EUROPE DE L’EST !

    • Ce n’ est pas la peine de crier. Je trouve que l’ expression de « président des riches » n’ est pas juste. Je préfère dire « président des puissants ». La richesse n’ est pas un mal en soi. Par contre, se ranger comme il le fait derrière ceux qui ont le plus d’ influence pose un sérieux problème.

  4. Oh, comme le temps qui passe efface élégamment vos aigreurs des tristes mois de 2017.
    Vous voilà d’humeur printanière et l’humour qui point le jour du Palmipède, amusé me laisse..

    La suffisance du docteur Guéritou, enivré par le pouvoir, le fera tomber comme un soldat de plomb, du côté de sa suffisance.

    Du temps cela prendra.

    Qu’importe s’il nous offre le plaisir de lire ces textes qui ne sont pas seulement drôles, mais simplement justes.

  5. Le macronisme est l’alliance louis-philipparde des bourgeoisies de droite et de gauche. Comme d’habitude, la France va être sacrifiée aux intérêts de la classe bourgeoise. Les seuls mots qui ne viennent jamais jamais jamais dans le « en même temps » macronien sont « indépendance nationale ».

    Le contrôle par affinité idéologique est total (presse, justice, police, école). Je ne sais pas comment on brise le carcan. Désespérant.

  6. Je n’étais pas politiquement pour François Fillon.
    J’étais assez d’accord sur ses positions en politique internationale, mais très opposé à son programme économique et social.
    Constatons toutefois que, malgré ce programme ultra-libéral, il fut peu soutenu par les milieux d’affaires. Selon Natacha Polony, cette réticence des milieux financiers est sans doute liée au fait que Fillon est trop « vieille France ».

    Régis de Castelnau ne soutenait pas non plus Fillon sur le plan politique. Mais, il dénonça, avec raison, la façon avec laquelle ce candidat fut « descendu en flamme » judiciairement par des « pôles » liés au pouvoir politique précédent.

    On constate qu’au début de l’année 2017, il fallait mettre en examen Fillon « à la vitesse de la lumière ». Ce candidat a été « coulé » et, depuis un an, on n’entend plus parler de son dossier judiciaire !

  7. Lorsque l’on aura identifié quelle organisation a manipulé cette élection, il faudra poursuivre les acteurs du PNF pour trahison , haute trahison ou intelligence avec l’ennemi.
    Nos merdias n’ont de cesse de chercher le rôle de la Russie sur les élections aux USA mais taisent ceux qui étaient à la manoeuvre en France.

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