Affaire Méric : quand la justice se pique de combattre « la bête immonde »

 

Des peines anormalement lourdes

Après une semaine de débats, la Cour d’assises de Paris a donc rendu son verdict dans le dossier concernant la mort de Clément Méric. De façon surprenante ont été prononcées des peines très lourdes, sans commune mesure avec celles que l’on rencontre habituellement dans les affaires de violences similaires. Il n’y a pas lieu de s’en réjouir, au contraire. Force est de constater qu’après une conduite d’audience empreinte de partialité, les 11 ans de prison infligés à Esteban Morillo et les 7 à Samuel Dufour, l’ont plus été au regard de leur passé de skinhead qu’à celui des faits qui leur étaient reprochés. Ce qui en fait malheureusement une décision incontestablement politique.

Rappelons brièvement les faits tels qu’ils ont pu être exposés à l’occasion des débats largement répercutés par la presse. Deux groupuscules violents et antagonistes se sont confrontés à l’occasion d’une vente privée de vêtements dans un appartement du quartier Caumartin de Paris. Une bagarre de rue s’est déclenchée à l’occasion de laquelle le skinhead Esteban Morillo, a porté deux coups violents au visage de Clément Méric, jeune étudiant appartenant à la mouvance « anti-fas ». Dont la tête lors de sa chute, a heurté un élément de mobilier urbain, ce qui a entraîné son décès. Les rôles respectifs dans l’affrontement ont été à peu près cernés, la volonté initiale d’en découdre étant plutôt du côté des « anti-fas », et Clément Méric ayant participé directement à la bagarre. Restait en suspens la question de savoir si Morillo avait frappé à l’aide d’un poing américain, ce qui aurait constitué une arme par destination. Les débats n’ont pas permis de l’établir, ce qui n’a pas empêché la Cour de retenir la qualification de violences avec arme.

Abrutis déclassés contre antifascistes de pacotille

On va rappeler à ce stade qui étaient les acteurs de cette bagarre qui a mal tourné. Les deux groupuscules existent, sous des formes diverses, depuis fort longtemps, et j’ai moi-même connu, dans mon jeune temps, leurs folklores respectifs débiles, et leur goût commun d’affirmation virile par des affrontements de cour d’école. On rappellera comme gage de sérieux de nos excités symétriques, que la rencontre tragique s’est faite à l’occasion d’une vente privée de polos siglés que les deux camps s’enorgueillissent de porter ! À droite, nous avons des brochettes d’abrutis déclassés issus en général du lumpenprolétariat, qui trouvent là un moyen d’opposition violente en adoptant un folklore détestable qu’ils cultivent dans des groupes au fonctionnement de secte. Et comme dans toutes les sectes il y a des gourous qui en ont fait un métier et en vivent comme Serge Ayoub. Les plus chanceux rentrent un peu plus tard dans le rang, les autres continuant leur vie de dérive inepte. En face, à « gauche » des enfants de la petite bourgeoisie aisée, en mal de sensations qu’ils recherchent en embrassant ce qu’ils croient être des grandes causes. Antifascistes de pacotille, ils pimentent leur vie confortable en participant aux manifestations syndicales sérieuses qu’ils s’efforcent de dévoyer par la violence, et en cherchant la bagarre avec ces crânes rasés au front bas qu’ils toisent de leur mépris social. Je dis « antifascistes de pacotille », pour savoir ce que sont les vrais antifascistes et les avoirs fréquentés. Tout d’abord ceux qui avaient risqué leur vie dans le combat contre le nazisme et qui avaient noms par exemple, Georges Séguy ou Henri Krasucki, tous deux déportés à 16 ans, qui à Buchenwald, qui à Auschwitz. Inutile de rapporter leur opinion sur les gauchistes braillards, on l’imagine très bien. Et ensuite pour avoir dirigé des organisations de solidarité avec l’Amérique latine pendant les terribles années de plomb et y avoir perdu quelques courageux amis. De toute façon, nos anti-fas cesseront à un moment leurs singeries et rentreront sagement à la maison, si tant est qu’ils ne l’aient jamais quittée.

La mort de Clément Méric ne raconte que la bêtise

C’est pour toutes ces raisons que la mort de Clément Méric est à ce point désolante, stupide et si inutile. Elle ne raconte rien d’autre que la bêtise. Mais c’est un fait divers tragique, et la justice aurait dû la traiter comme tel. La violence meurtrière d’Esteban Morillo méritait le passage en Cour d’assises, mais aussi le même traitement que celui relevé dans des affaires similaires. Le quantum de la peine excède très largement celui que l’on rencontre lorsque l’on étudie la jurisprudence. On n’en présentera pas ici une étude exhaustive en se contentant simplement de rappeler que « Jawad le logeur » fut condamné à huit ans de détention pour avoir tué son meilleur ami à coups de hachoir à viande. Il y a des dizaines d’autres exemples. Et c’est dans cet écart de plusieurs années au détriment d’Esteban Morillo que se loge la dimension politique de la décision rendue par la Cour d’assises de Paris.

Le principe de « la personnalisation des délits et des peines » aurait dû permettre la prise en compte du fait que l’accusé avait rompu avec ce passé et essayé de reconstruire une vie. Ce n’est pas un militant nazi ou même pétainiste que la cour devait juger mais un fils d’immigrés, aux études réduites à celles d’apprenti boulanger et dont tous les espoirs de vie étaient bornés par la pauvreté. Qui avait trouvé par faiblesse dans des dérives ineptes et temporaires, un exutoire à un horizon médiocre dont il avait probablement conscience. Et qui depuis le drame avait tenté malgré les difficultés d’en sortir. Au lieu de cela, par la conduite des débats, les réquisitions du parquet, et l’importance des peines infligées la justice donne l’impression d’avoir voulu apporter sa pierre à la lutte contre la bête immonde. Ce n’était pas sa mission. Rabâchons encore et encore, que fort heureusement, il n’y a pas de danger fasciste en France et qu’une justice pour l’exemple n’est jamais exemplaire. Qu’on le veuille ou non, il émane de l’arrêt de la Cour d’assises de Paris un déplaisant fumet politique qui n’y avait pas sa place. Et il sera difficile de contredire ceux qui y décèleront une pénible dimension de classe.

Après le verdict les proches de Clément Méric, ont parlé de : « responsabilité morale collective ». Eh bien non, en matière de justice pénale, il n’y a pas de responsabilité collective, jamais. Qu’une partie civile l’invoque soit, mais qu’une Cour d’assises l’utilise est simplement déplorable.

 

 

 

 

 

 

Régis de Castelnau

45 Commentaires

  1. https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/09/15/proces-meric-deux-ex-skinheads-lourdement-condamnes-et-toujours-des-zones-d-ombre_5355339_1653578.html?xtmc=meric&xtcr=2
    D’après cet article, la circonstance que les faits aient été commis « en réunion » a été retenue. Ce qui me laisse perplexe. Cette affaire semble avoir été une juxtaposition de combats individuels. Peut-on parler de « réunion » alors qu’il n’a pas été établi qu’un autre que Morillo ait frappé Méric ? Il semble bien que ce sont les « antifas » qui ont attendu la sortie des skinheads, c’est donc à leur corps défendant que ces derniers se sont trouvés plusieurs, nullement par préméditation. Peut-être auraient-ils dû sortir un par un pour se faire tabasser plus aisément sans aggraver leur cas ?
    Que dit le Droit ?

    • Merci! Enfin un point de vue critique sur la justice actuelle, impartial, argumenté et honnête. Ce jugement est terrible, onze ans d’emprisonnement pour satisfaire une vengeance collective, idéologique et sociale, est une chose terrible. L’inhumanité croissante de notre société et très inquiétante.

    • En fait c’est magnifique. D’après ce que j’ai compris, les antifas les attendaient à droite, vers la bouche de métro la plus proche. La présidente était en mode « ouais ils étaient à droite donc vous auriez dû aller à gauche, donc c’est votre faute ».
      En gros en France, tu n’as pas le droit d’aller où tu veux, c’est plaisant. Par contre agresser de vilains skins à 5 contre 2 ça va

    • Retenir en réunion n’a a aucun sens quand on sait qu’il s’agissait d’une bagarre trois contre trois (en plus, provoquer par les antifas)

  2. Petite précision (anecdotique) : la « rixe » a eu lieu, non dans le « quartier des Halles », à Paris, mais rue de Caumartin, à deux pas du boulevard Haussmann et de ses Grands magasins… Le plot métallique « mortel » se trouve devant l’église Saint-Louis-d’Antin.
    Autres précisions (là, essentielles) : il ressort des témoignages des vigiles de la vente privée, où s’étaient croisés les deux groupes, « skins » et « antifas » (tous deux amateurs de la même marque de vêtements), que le roquet Méric voulait en découdre (venu avec protège-dents, et sa bague habituelle, celle des MPT qu’il avait régulièrement perturbées, plus tôt, cette année 2013), que Morillo et son copain non, et que Méric & co attendaient en bas de l’immeuble où la rencontre avait eu lieu les skins : guet-apens. De plus (essentiel), la vidéo-surveillance du RER A (une des sorties de la station « Auber » est dans la rue de Caumartin) montre que le roquet a attaqué Morillo par derrière. D’où réaction normale, proportionnée et concomitante de celui-ci….
    Une bagarre de rue, cela peut tourner de bien des façons. Imaginons un Méric homicidant un Morillo, dans des circonstances factuelles strictement semblables…. Cela aurait donné un « simple accident » (la mort étant due à la rencontre avec le plot…)….

  3. cette décision donne vraiment une mauvaise image de la justice…Il y a manifestement quelqu’un qui appuyait fortement sur l’un des plateaux de la balance de THEMIS….

    • Plusieurs remarques.
      Dans cette affaire, il y a un mort. Le fait que ses parents soient professeurs d’université n’est pas une donnée à prendre en compte.
      Le jeune homme tué était frêle, et ceux qui l’ont poussé, musclés.
      Castelnau invoque à bon escient la tête pensante des jeunes gens musclés, Serge Ayoub. L’agitateur depuis des dizaines d’années d’un marigot de jeunes gens musclés et véhéments. Et tiens, je vous le donne en mille, fils d’une magistrate… grâce à sa maman, bien souvent, pris dans des bagarres et autres rixes, il a échappé à la prison.
      C’est lui qu’il aurait fallu poursuivre. Il n’est venu au procès que comme témoin, bombant le torse, selon un article du Monde, bombant le torse, pensant cacher sa bedaine.
      Les bras qui ont poussé le jeune Clément, mort à 19 ans, était mus par un cerveau, tordu, mais entier, celui de cet agitateur.

  4. « …des brochettes d’abrutis déclassés issus en général du lumpenprolétariat… » : c’était obligé cette phrase ?

      • Pourquoi ajouter l’humiliation à la peine ? Nul ne choisit la classe où il nait, surtout celle-là.

      • je suis content de l’entendre, mais vous êtes aussi juriste : vous dormez bien la nuit ou vous vous dites que le droit, c’est devenu complètement tordu ? Si l’éthique est morte, pq encore aller plaider ? On ne se « trompe » pas involontairement quand on condamne Esteban, il y a un message entre les lignes : le mondialisme est en marche (!) et les principes du droit, de la logique ou un basique droit de vote n’y pourra rien…
        Geoffrey, neo-communiste belge (je n’ai pas peur de la mort…des autres, ni (donc) de la prison)

    • Faut bien se démarquer de la Bête immonde au cas où voyons, va savoir ce que les gens pourraient penser

  5. « abruti » bla bla bla vu les faits il méritait presque l’acquittement. Il commence à y avoir un peu trop de fake et de mytho un peu partout. Les gens prennent un peu trop les autres gens pour des cons.

  6. Comme d’hab super. Bien construit et bien amené. On se régal de lire De Castelnau

  7. Bonjour,

    Merci pour ce billet. J’apprécie hautement la vision juridique que vous développez continuellement sur ce blog. Sue le sujet du jour, certes il y a eu mort d’homme mais la lourdeur des peines prononcées me dérange un tantinet. J’igonre totalement si les débats ont été conduits avec partialité ou non mais ils ont eu lieu. Chaque parti a pu défendre sa thèse. L’oralité étant de mise, les avocats des prévenus n’ont peut être pas été à la hauteur des enjeux et le Parquet, une fois n’est pas coutume, lui a su faire preuve d’une pugnacité remarquable puisque ses thèses ont prévalu. Quant au délibéré, il a duré 10 heures, preuve que des échanges ont eu lieu sur tant sur la culpabilité que sur les peines à prononcer. J’ose espérer que le procès en appel saura faire preuve de plus de retenu. Je fréquente d’assez près le monde judiciaire pour bien le connaître de l’intérieur pour le souhaiter.

    Bon fin de journée

  8. Un grand merci pour ce billet cher Maître. Vue la manière dont la présidente a mené les débats (remarques à la limite de l’intimidation sur les experts et témoins n’allant pas dans le sens de l’accusation, quand elle n’a pas pas coupé purement et simplement les témoins…et l’avocat de la défense en pleine plaidoirie ! ) , on peut sérieusement s’interroger sur son rôle lors de la délibération du jury. Et facilement imaginer que si les « rôles » des attifas et des skins avaient été inversés, la légitime défense aurait sans doute été retenue.
    Après le procès Merah (le frère de l’autre…) l’année dernière, le procès Morillo semble malheureusement confirmer une fâcheuse tendance de la justice à condamner un accusé en fonction de son idéologie davantage qu’en fonction des faits qui lui sont reprochés. Et c’est franchement inquiétant..

  9. Bjr
    En accord a 90 % avec cette analyse concernant ce jugement inique d’1 justice aux ordres et à 5 vitesses dévoyant le droit en marche arrière

    • Vous savez, j’ai connu la section spéciale sous Pétain, pasen tant que client, j’étais tout de même trop jeune, et je ne suis pa étonné de la dérive politique de la justice qui trouve sa surce dans un manque de culture générale et dans l’adhésion à ce qui ne demande pas de réflexion. Quand on vous serine à longueur de journée que les français sont nazis et antisémites, qu’on affiche les victimes sur le mur des cons et que tout propos aimable est assimilé à une agression sexiste, vous n’avez que deux solutions: vous en moquer ou vous retirer sur l’Aventin.

  10. « Marin est devenu handicapé à vie après s’être interposé lors d’une agression en novembre 2016. Son agresseur a été condamné à sept ans et demi de prison »
    Voilà

    Comme vous le soulignez, confrère, le peines prononcées dans le procès MÉRIC sont d’une lourdeur extrême, compte tenu des circonstances qui ont été clairement établies par l’enquête

    Et Merci d’avoir rappelé qui étaient les vrais « anti-fas » à une époque où il était dangereux de l’être
    Les étiquette politiques eussent elles été inversées, on imagine bien un acquittement fondé sur une excuse de provocation
    Nos magistrats ne s’illustrent pas en cédant aux sirènes du politiquement correct et en rendant une justice « de classe »

    J’espère que la Cour d’appel réformera ce verdict qu’on peut qualifier de
    « stalinien »

    Paméla Wassilieff
    Avocat au barreau de Marseille

  11. Merci Maitre pour cet article avec toujours le ton juste et des phrases ciselées.

    Je partage totalement votre analyse et vos conclusions en ajoutant une très grande inquiétude sur ce que j’estime être une dérive politico-idéologique de la justice.
    Pour la première fois en droit français le doute n’a pas profité à l’accusé, alors que cela avait été le cas pour le frère Merah notamment.
    Je crains que dorénavant les orientations pèsent plus lourd que les faits.
    Pensez vous qu’un procès en appel puisse remettre de l’ordre dans ce dévoiement de ce qui aurait dû être un jugement de la bêtise ?

  12. Billet très intéressant, j’y apporterai quelques amendements.
    Un poing américain est non une arme par destination mais une arme par nature.
    Cet objet était classé en 6e catégorie selon l’ancienne legislation et est actuellement en catégorie D.
    Les condamnés n’appartiennent définitivement pas au lumpen prolétariat au sens marxiste du terme mais bel et bien à la classe ouvrière.
    Parents ouvriers et eux-mêmes ouvriers (Morillo est ouvrier boulanger et son acolyte vigile donc smicard )
    Le lumpen prolétariat étant constitué selon Marx de la petite bourgeoisie déclassée notamment.
    Ce n’est sociologiquement pas le cas de ces deux là.
    Les Meric sont des bourgeois, en Anglais on dirait Upper middle class pour les désigner
    Deux professeurs d’université au fait de leur carrière doivent tranquillement aligner 12000 euros mensuel de revenus.
    On est loin au dessus de la petite bourgeoisie.
    Des petits bourgeois n’auraient jamais eu l’argent suffisant pour louer un studio dans le IXe et entretenir intégralement leur gamin.
    Les rangs des antifa sont garnis des enfants de cette bourgeoisie pontifiante et méprisante, comme l’ont illustré les affaires Meric, Bernanos ou encore le fameux groupe de Tarnac.
    Il s’agit effectivement d’une justice de classe et c’est bel et bien la classe ouvrière qui a été condamnée car jugée non progressiste par des bourgeois intellectuels de gauche.

    • Si j’ai bien suivi les comptes rendus d’audience, ce n’est pas le poing américain mais les bagues de l’un des accusés qui ont été qualifiées d’armes par destination… sachant que l’accusé porteur de ces bagues n’a en aucun cas touché la victime, puisqu’il se battait avec deux autres « anti-fas » .
      Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est par quel miracle lesdits antifas dont tous les témoins (et notamment les vigiles, de façon très claire et détaillée) s’accordent à dire qu’ils sont à l’origine de l’affrontement sont sur le banc des parties civiles et non sur ceux des accusés, leur responsabilité dans le drame étant évidente et le fait qu’ils aient eux même portés des coups à leurs adversaires avéré.

  13. Si le jugement est corsé, les réquisitions valaient également leur pesant de cacahouètes ! A l’encontre de A.Eyraud (finalement acquiité) le procureur demandait 4 ans de prison « car s’il n’a pas participé à la rixe c’est seulement car il est arrivé en retard » !
    Même remarque au sujet des réquisition contre Dufour « qui n’a pas frappé Méric mais qui a permis par sa seule présence que Morillo le frappat »
    Si j’avais été juré je serais sorti en claquant la porte de la salle de délibération ! Un tel incident a-il- déjà eu lieu ? Comment se fait-il que les jurés semblent toujours bien gentiment d’accord entre eux et d’accord avec les 3 magistrats qui composent le jury et ne manquent sans doute pas de les influencer lourdement

      • D’apres Ayoub Il y a vait 3 magistrat dans le jury. En cherchant un peut: en première instance, il y a 6 jurés et 3 magistrats professionnels (la decision se fait à 5 voix sur 6), quelqu’un de plus pointus que moi en droit infirmera/confirmera.

  14. 8 ans seulement pour un meutre au hachoir ? Alors avec les remises de peine et autres réductions automatiques… la vie ne vaut plus rien de nos jours.

    • En première instance, le jury est toujours composé de 3 magistrats professionnels: le président, et deux juges officiant au tribunal dans lequel la cour siège. Viennent s’y ajouter 6 jurés tirés au hasard dans la population de la juridiction du tribunal. En appel, on a toujours 3 magistrats, mais 9 jurés au lieu de 6.

  15.  » Et il sera difficile de contredire ceux qui y décèleront une pénible dimension de classe. »
    Voilà !

    • IL est sortis au bout de 5 ans je crois et hébergera les terroriste du bataclan quelques années plus tard (et sera acquitté pour cela), après ça je m’étonne sur le fait que les gens ne fassent pas plus que ça justice eux même.

  16. Ecouté intervention sur d’autres médias, lu papier Causeur… pourquoi ne pas prendre la défense d’Estéban en appel ? quel panache !

  17. Bonne analyse de Régis de Castelnau.
    Moi aussi, sachant en gros ce qui s’était passé, j’ai été choqué par ce verdict.
    Concernant l’expression « antifascistes de pacotilles », je crois qu’elle s’applique non seulement aux groupuscules « antifas », mais aussi à des gens qui ont « pignon sur rue ».

    Je pense à bon nombre de gens du monde du spectacle et à certains magistrats.
    Concernant ces derniers, le jugement abordé dans cet article prouve cela.
    Concernant le monde du spectacle, je pense à certaines émissions où ils se mettent « courageusement » à plusieurs pour « lyncher » un « fasciste » ou supposé tel (1) présent dans l’émission (2).

    Notons pourtant ceci.
    – Concernant les magistrats. Sous le gouvernement de Vichy, un seul magistrat refusa de prêter serment au maréchal Pétain.
    – Concernant le monde du spectacle. Il y eut très peu de Résistants issus de ce milieu. Et bon nombre d’entre eux (parfois considérés comme de gauche dans les années 30) acceptèrent d’aller faire leur spectacle en Allemagne à l’appel des dirigeants du IIIe Reich.

    On me dira que les magistrats et les gens du spectacle de 2018 ne sont pas les mêmes que ceux de 1940-1944.
    Parce que vous croyez que ces « grands antifascistes » de 2018, s’ils se trouvaient dans les mêmes conditions que leurs prédécesseurs d’il y a 3/4 de siècle se comporteraient différemment ? Ne soyons pas naïfs.

    Allez, R. de Castelnau cite (dans un commentaire) le livre de Marx « le 18 brumaire de Louis Bonaparte ». C’est dans cet ouvrage qu’il écrivit « l’Histoire se répète, la première fois, c’est une tragédie, la seconde fois, c’est une farce ».
    Tragédie : la période de l’Occupation. (De parents espagnols, je pourrais ajouter la guerre d’Espagne entre 1936 et 1939 et la violente répression franquiste des années suivantes).
    Farce : tout cet « antifascisme de pacotille » depuis 3 décennies.

    (1) Membre du PCF dans les années 70, je me souviens que Georges Marchais était parfois assimilé par des journaux gauchistes comme « Libération » à Doriot.

    (2) Bon nombre d’émissions depuis 30 ans se sont « distinguées » par ces méthodes. La dernière dont je me souviens c’est « on n’est pas couché » diffusée le 23 juin 2018, émission où N. Dupont-Aignan fut « lynché » par Ruquier, les chroniqueurs et la quasi-unanimité des invités.

  18. Vous avez raison, Maître, il n’y a pas de danger fasciste en France… mais il importe au pouvoir politique de faire croire le contraire. On ne peut que déplorer que l’institution judiciaire se prête à cette manœuvre. D’ ailleurs, qui peut encore croire en l’indépendance de la justice quand on voit, par exemple, ce à quoi se prête le pôle national financier…

  19. Faute de réussir à circonvenir la « bête immonde » (avec Mlp dans le rôle de nouvel Hitler et le Rn en Nsdap, excusez du peu) dans les urnes, les Dominants entendent lui faire rendre gorge dans les prétoires, et ce, quel qu’en soit le prix… Stratégie dangereuse dont il est à craindre que nous finissions tous par payer la note.

    Mais les Médiacrates et les bêlants mutins de Panurge qui s’en font les relais serviles ont trouvé là un bon moyen de légitimer leurs avantages matériels et symbolique : pour les conformistes rugissants, il faut bien contrefaire l’Antifa pour apparaître rebelle, c’est à dire dans la norme.

  20. Le vrai problème n’est pas la lourdeur des peines. Personnellement, je suis le premier à être en faveur d’une justice plus ferme. Alors, je vais pas me scandaliser pour une fois que la justice décide d’être dure. Le vrai problème, c’est que la violation du droit. On a condamné des accusés pour des choses dont il n’est pas prouvé. Sérieusement comment la Cour a pu retenir la qualification arme alors que selon les experts interrogés, il n’y avait pas de coup de poing américain. Quand aux témoignages, ils étaient contradictoires (mais la plupart disaient ne pas l’avoir vu). Au final, à moins d’être d’une extrême mauvaise foi, on ne peut pas dire qu’il y ait été prouvé qu’il y avait un coup de poing américain. En fait, c’est même plutôt l’inverse.
    Et franchement comment retenir violences « en réunion » quand il s’agit d’une bagarre à trois contre trois (bagarre provoqué par les antifas).
    Je parle même pas du scandale de la condamnation de Samuel Dufour alors qu’il n’a même pas touché Meric. Il aurait dû être acquitté.

    Pour avoir le procès, il m’est apparu clairement que la président était partiale. La facon dont elle mena les débat, est indigne d’un magistrat.
    Paradoxalement, hors experts, le témoin le plus favorable à la défense fut le vigile maghrébin, qui metta vertement en cause Matthias Bouchenot, « l’antifa » devenu partie civile.

    Méric loin d’être le gentil garcon que l’on a décrit dans les médias était agressif, verbalement, physiquement, envers ceux qu’il voyait comme ses ennemis quand il était à Sciences Po. Il avait notamment agressé une étudiante de l’aumônerie.

    Perso, ce que je retiens du procès c’est qu’il ressort clairement que Morillo n’a rien prémédité, ne s’est pas acharné. Et que ce n’est pas lui qui a agressé, il s’est défendu.

    Peut être que la stratégie de défense des avocats n’était pas la bonne. Peut être que le témoignage de Serge Ayoub à fait beaucoup de mal. Ou que la présence des parents Meric à joué. Il n’empêche. Ce jugement est scandaleux et montre une grande partialité de la justice.

    • Complètement d’accord. Ce procès fut misérable de partialité, de bout en bout.

  21. Article lucide et très bien fait, il y a juste deux choses qui ont un peu piqué les yeux du lecteur pénible que je suis: non pas « si tant est qu’ils ne l’aient jamais quittée » mais « si tant est qu’ils l’aient jamais quittée » (sans le « ne »), et dans « Qu’une partie civile l’invoque soit, mais qu’une Cour d’assises l’utilise est simplement déplorable », je me demande à quoi se rapporte le « l » apostrophe. « utiliser la responsabilité »? Peut-être « recourir à cette notion »?

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