Cesare Battisti : fin de parcours et misère du gauchisme mondain

 

Cesare Battisti vient donc d’être ramené en Italie après une cavale de 37 ans pour y effectuer la peine de réclusion criminelle à perpétuité prononcée par les juridictions italiennes. Salvini ministre de l’intérieur de ce pays auquel Emmanuel Macron a passé son temps à donner des leçons, n’a pas perdu l’occasion de se foutre de nous en accueillant sur le tarmac le fugitif qui va rejoindre définitivement sa prison. Hélas à juste titre compte tenu la façon dont notre camp du bien a ridiculisé notre pays, il y a maintenant 15 ans.

Cesare Battisti, meurtrier en fuite

On ne reviendra pas ici sur l’histoire particulière et complexe du terrorisme d’extrême gauche dans l’Italie des années 70, sur le rôle trouble de l’extrême droite, des réseaux et des agences gouvernementales d’Italie ou d’ailleurs. Simplement rappeler que ce terrorisme était pratiqué par de vrais militants mais aussi par des opportunistes voyant là, le moyen d’habiller leur délinquance sanglante et d’obtenir des soutiens. Battisti déjà délinquant avait compris cette opportunité lors d’un séjour en prison et par la suite l’activité de son groupe n’a consisté qu’en braquages et en meurtres. Période qu’il n’a jamais regrettée, allant parfois jusqu’à la revendiquer. Après une première condamnation il avait réussi à s’évader de la prison où il était incarcéré. Par la suite, mis en cause dans un certain nombre de faits ayant entraîné la mort de quatre personnes, Il a été jugé et condamné en Italie après une procédure régulière à laquelle il n’a pas voulu participer physiquement et directement et aux décisions de laquelle il a refusé de se soumettre. C’est son droit, vouloir échapper à la puissance et à la violence légitime de l’État est quelque chose de tout à fait normal, et le souhait de s’évader et de rester en liberté est pour un homme quelque chose de naturel. On ne peut reprocher à personne de le vouloir. Mais l’État de son côté est complètement légitime à tout faire pour empêcher cette évasion et pour la punir. C’est bien ce qu’a voulu faire l’État italien quand les condamnations de Battisti sont devenues définitives. Et c’est là que commence une étonnante tragi-comédie politique dans laquelle notre pays s’est ridiculisé.

Quand François Mitterrand amnistie à la volée

Qui commencera par une finesse tactique comme d’habitude assez intelligente de François Mitterrand. Qui fera savoir aux autorités italiennes qui à ce moment-là n’étaient peut-être pas trop pressées de récupérer des fournées de terroristes condamnés et réfugiés chez le voisin français. Le président de la république en exercice fit discrètement savoir par des émissaires qu’il n’était pas disposé à laisser extrader les condamnés en cavale et qu’il était peut-être préférable de laisser les choses se tasser et le temps faire son œuvre. Une espèce d’amnistie bizarre sur un coin de table par un dirigeant français qui n’avait ni titre ni compétence à le faire. D’après les participants aux discussions, la protection mitterrandienne n’était pas accordée aux auteurs de crimes de sang. Le problème c’est que ce bricolage n’avait aucune valeur juridique, aucune valeur morale, simplement un vague intérêt politique. Directement le fruit d’une discussion occulte et liant les dirigeants du moment des deux pays. Il n’était opposable à personne. Rappelons le cadre juridique dans lequel tout ceci s’est déroulé. L’Italie pays démocratique appartenant à l’Union Européenne avait régulièrement jugé et condamné un certain nombre de personnes en application de ses lois. Il lui était possible lorsque ces personnes étaient en cavale dans des pays avec lesquels elle était liée par des accords judiciaires d’en réclamer l’extradition. Celle-ci était alors de la responsabilité des juridictions du pays saisies de cette demande. Qui devaient l’accorder sauf à considérer souverainement que les conditions d’exécution des peines dans le pays demandeur étaient de nature à mettre en cause les droits de l’homme. La peine de mort pouvant ainsi par exemple être un motif légitime de refus d’extradition.

Entrée en scène des bateleurs français, BHL expert juridique (!)

Changement de gouvernement en France, changement en Italie, de nouvelles demandes d’extradition ont été formulées par l’État italien. Avec le soutien de toutes les forces politiques y compris celles de la gauche et en particulier des communistes italiens. Tout ceux que j’ai connus et que je considérais comme des camarades soutenaient les demandes. Et avaient le souvenir cuisant des années de plomb et du prix que les terroristes leur avaient fait payer à eux aussi. Par conséquent les juridictions françaises compétentes ont été saisies. C’est alors que Battisti réfugié en France depuis 1990 grâce à la « doctrine Mitterrand » a été réclamé par l’État italien. Il a alors bénéficié d’un soutien important visant à tenter de s’opposer à une extradition qui apparaissait inéluctable. Devenu auteur de romans policiers, le corporatisme des écrivains ne lui a pas été compté. Les habituels signeurs de pétition, la « gentry de gauche », BHL (!) en tête et en expert juridique (!!), les socialistes, et les communistes mutants de Robert Hue s’y sont mis aussi… Usant de son privilège de parlementaire François Hollande n’hésita pas à visiter Battisti en prison…

Essayer de clarifier la situation, rappeler les faits, faire référence à l’État de droit ou au simple bon sens, tout cela était balayé par la clameur : « la « doctrine Mitterrand » est juridiquement opposable, Battisti est innocent, les procédures italiennes sont illégales, l’Italie est un pays fasciste ». Nous allons répondre rapidement à ces calembredaines.

La « doctrine Mitterrand », d’abord était peut-être politiquement astucieuse, mais elle n’avait absolument aucune portée juridique. Qu’était cette amnistie décidée par un président français pour des crimes commis dans un État étranger ? Cette ingérence dans la compétence à décider de cette extradition des juridictions françaises, dont on va quand même rappeler qu’elles devraient être indépendantes ? Quid des accords internationaux ratifiés par la France ? On est là dans le grand n’importe quoi.

Ensuite, Battisti innocent et les procédures judiciaires italiennes contraires aux garanties du procès équitable ? Il existe un dossier judiciaire particulièrement copieux dont il résulte de la lecture, ne serait-ce que d’une partie, que la culpabilité de Cesare Battisti est avérée. Pour quatre meurtres et des blessés dont le fils d’un commerçant assassiné paraplégique depuis cette époque. Le meurtrier a été jugé après qu’il eut refusé de comparaître en personne, ce qui était son droit. La procédure de contumace italienne est différente de la Française. Au contraire de la France, où la contumace qui n’existe plus aujourd’hui, était unilatérale sans débat contradictoire et débouchait sur une décision non définitive, en Italie la contumace est une procédure complètement contradictoire, les avocats de la personne poursuivie sont présents et participent aux débats. Et peuvent être bien sûr en contact avec leur client à distance. Rappelons qu’après avoir pu présenter par leur intermédiaire sa défense et ses observations Battisti a été condamné une première fois. Condamnation confirmée en appel et soumise ensuite à la Cour de cassation italienne qui cassa partiellement la décision pour un vice de forme. L’affaire fut à nouveau examinée par une cour d’appel de renvoi qui le condamna une troisième fois. Aujourd’hui, cette décision est définitive et en droit elle est applicable et exécutoire. Enfin, quant au fait que l’Italie soit fasciste, c’est une ânerie, même avec Salvini comme ministre de l’intérieur ce n’est pas encore le cas…

La longue fuite de Cesare Battisti suite et fin

À cette époque, nous n’étions pas encore sous Emmanuel Macron et l’État de droit n’était pas à ce point à géométrie variable. L’extradition apparaissant inéluctable, Cesare Battisti jugea plus sûr de s’enfuir à nouveau. Ce geste qui était celui d’un homme qui voulait garder sa liberté et par conséquent respectable, fut vécu par la petite gauche qui le soutenait, comme une trahison. Ce fut une volée de moineaux et toutes les belles âmes s’éparpillèrent. Qui, en disant que la fuite était un aveu de culpabilité, qui se considérant bafoué exhalait son aigreur, qui retournant à ses petites affaires, qui à son riad de Marrakech.

Réfugié au Brésil, Battisti fut protégé par Lula puis par Dilma Roussef, le changement de pouvoir au Brésil a mis fin à ses 37 ans de cavale et l’a contraint à affronter ce qu’il avait tant fui. Je ne connais pas cet homme et n’ai pas d’opinion particulière le concernant. Sinon peut-être que ses écrits font apparaître une personnalité un peu inquiétante, et son refus affiché de regretter ses dérives meurtrières n’en fait pas quelqu’un de très sympathique. Mais je trouve en revanche normal qu’il ait cherché à échapper à son destin et à la vie qui l’attend maintenant. Et normal aussi, que beaucoup de mes amis italiens et l’opinion publique de ce pays, puissent dire aujourd’hui à son propos : « justice est faite ».

Je continuerai cependant à considérer que mobilisation de la petite gauche il y a 15 ans n’était qu’une pose « gauchiste » nombriliste particulièrement déplaisante et insultante pour le peuple italien. Une coquetterie pour masquer la réalité de l’inconséquence de ce camp du bien donneur de leçons. Le lâchage de Battisti après sa nouvelle fuite et les cours de morale à lui donnés à ce moment-là, montrent bien que le narcissisme opportuniste de ceux qui se mirent alors en avant, était comme d’habitude leur seul moteur.

On voit d’ailleurs aujourd’hui la valeur de ces engagements avec leur assourdissant silence ou leur approbation bruyante devant la brutale répression policière et judiciaire dont sont l’objet les gilets jaunes.

Régis de Castelnau

35 Commentaires

  1. Battisti protégé de Mitterand et BHl : les copains et les coquins s´entendent bien dans leur médiocrité.

    • Il y a déjà longtemps que BHL ne représente plus que l’imbécillité la plus crasse, l’indignité, la veulerie le tout se doublant d’une suffisance insupportable. Le seul domaine où il excelle est le botulisme. Il est aussi un révélateur de tout ce qu’il y a de mauvais : s’il défend une cause ou quelqu’un, alors éloignez-vous en car vous vous côtoyez l’innommable. Qu’il ait défendu un terroriste ne m’étonne guère. Une seule solution : l’entarter, l’entarter encore, l’entarter toujours.

    • Toujours. Et la droite, chimère de la gauche, d’ un point de vue de l’ état, a toujours été aux abonnés absents de la relève!

  2. Les flics français qui traquaient jadis Action directe qualifiaient les militants de cette mouvance de « politico-crapuleux ». En raison des nombreux braquages de banques et escroqueries commis par ces camarades qui partageaient leur vie entre pure délinquance et combats politiques. C’est dans cette catégorie que vous rangez Cesare Battisti. C’est votre droit de choisir le point de vue d’un commissaire divisionnaire, chargé de la lutte antiterroriste. Cependant qualifier les anciens de Prima linea, des brigades rouges ou d’autonomie ouvrière, de gauchistes mondains n’est pas respecté la vérité quand on considère les décennies de prison qu’ils ont dû endurer, la mort violente pour beaucoup et la réelle misère dans laquelle les trois-quarts des rescapés survivent aujourd’hui. Ne serait-ce qu’en mémoire aussi de ce peuple (certes minoritaire) qui avait choisi les armes contre les représentants du capital, je vous prierais de faire la part des choses… Je vous rappelle que l’Italie des années de plomb n’était pas ce qu’on pourrait qualifier un état de droit. Il suffit de se souvenir des attentats sous faux drapeau commis par l’extrême-droite (les anciens camarades de monsieur Salvini) en collaboration avec un Etat « mafieux » qui avait choisi parfois des méthodes expéditives pour se débarrasser d’opposants politiques… Il est curieux dans votre texte que vous ne parliez pas du phénomène des repentis sur lequel a été construit la plupart des condamnations en Italie de ces militants politiques. A cette époque – même si vous aviez du sang sur les mains – vous pouviez en dénonçant vos camarades auprès des services de police prétendre à la liberté… Comment dés lors juger de manière aussi tranchée l’affaire Cesare Battisti ? Avec vous, le doute ne profite pas à un individu broyé par l’Histoire et la raison d’Etat.

    • Vous n’avez donc rien compris à l’article. Je ne suis pas revenu sur les années de plomb et la quasi guerre civile en Italie. Je ne juge pas de manière tranchée l’affaire Battisti, ce sont les juridictions italiennes régulières qui l’ont fait avec l’appui de mes camarades du PCI et de l’opinion transalpine. Lorsque je parle de gauchistes mondains, il s’agit bien de ceux de chez nous. Quand à l’individu « broyé par l’histoire », il y a des moments où il faut savoir se tenir droit. Ce que me semble faire Battisti aujourd’hui. Quant aux personnes broyées, je rappelle que le fils du commerçant qu’il a assassiné est toujours en chaise roulante… vous avez la compassion très sélective. Pas moi.

  3. « …vouloir échapper à la puissance et à la violence légitime de l’État est quelque chose de tout à fait normal, et le souhait de s’évader et de rester en liberté est pour un homme quelque chose de naturel. » D’accord. Mais de là à dire « C’est son droit », je ne comprends pas. Certes, cela ne lui vaut pas de peine supplémentaire, mais cela ne s’oppose pas à ce qu’il soit emprisonné.

    Ceci dit, un qui s’est comporté de manière parfaitement débile, c’est le maire (PS) de la commune de Frontignan (Hérault) qui lui a attribué la médaille d’honneur de la ville, ville pour laquelle Battisti était un parfait inconnu, jusque là, et réciproquement.

  4. Ah ben voilà que je suis « petite gauche » ? Pas fana de Tonton, j’avais pourtant trouvé sa position plutôt pondérée et apaisante, dans un contexte d’étouffement de l’affaire Gladio (on l’a su après…).
    Alors revenir maintenant à la charge contre des gaucho-activistes rangés, aussi antipathiques fussent-ils, alors que la droitisation parfois meurtrière gagne le monde entier, c’est un peu lâcher les chiens… y compris contre les gilets jaunes.

    • Ce n’est pas le problème ! Il y a eu des décisions régulières en Italie. Qui est parfaitement en droit de demander l’extradition de la personne condamnée. Cela ne nous concerne pas. Laissons les Italiens régler leurs affaires.
      La manipulation de Mitterrand était peut-être habile, mais il n’avait aucun titre à prendre une telle décision. C’est n’importe quoi.

      • C’est, au contraire, précisément le problème. Que vous soyez un juriste éclairé, pas de doute sur ce sujet. Mais pourquoi s’étendre sur Battisti? Est-ce que son innocence ou sa culpabilité fait partie du sujet? Est-ce que la partialité ou l’impartialité du tribunal fait partie des choses à débattre, lors que les disants et les puissants ne soulignent pas le moindre doute, de notre coté de la barricade? C’est donc à mon sens, comme dit plus bas par un autre lecteur, une position politique, que de disserter sur la justesse de cette arrestation, et de ranger Battisti dans le camp du gauchisme mondain, plutôt que de disserter sur la défaite symbolique pour le camp des opprimés insoumis. C’est d’ailleurs la même manière de dissimuler un positionnement politique derrière une dissertation juridique que l’on retrouve quand vous vous indignez de la grâce accordée par Hollande à Sauvage pour mieux qualifier au passage ses soutiens de « brailleuses ».

        • Finalement vous êtes très très bête je n’ai jamais classé Battisti dans le camp des gauchistes mondains. Mais dans celui des criminels ayant habillé leur forfaits d’une fausse cause politique.
          Quant à Jacqueline sauvage, alors la, oui je persiste et signe les souteneuses de cette criminelle était des braillards imbéciles.

          • Passons sur Sauvage et sur l’insulte, mon propos tout comme celui de CHB était de vous questionner sur le but d’un tel article et sur le positionnement politique qu’il reflète. Mais bon, hurlez avec les loups sur Battisti s’il vous en dit, pour ma part et sans m’intéresser plus avant sur l’homme, son jugement ou même sa culpabilité, je préfère verser une larme en souvenir d’une époque où le mouvement ouvrier savait faire preuve de solidarité internationale et soutenir des gens condamnés.

          • Solidarité internationale avec des gangsters, des provocateurs et des assassins ?
            Le but de cet article était tout simplement de rappeler qui était Battisti, et pourquoi sa longue fuite était son affaire et on ne pouvait pas le reprocher. Mais surtout rappeler à quel point la répugnante petite gauche, avec vos idoles BHL et Hollande en tête, était capable des pires hypocrisies pour masquer leur soutien indéfectible au Capital et à la mondialisation néolibérale. Dont d’ailleurs, à son époque Battisti était déjà un complice. Cher Monsieur la barricade n’a que deux côtés.

  5. Vous n’avez manifestement lu que les articles et documents qui vont dans votre sens, qui est celui d’enfoncer Battisti et tous ceux qui l’ont soutenu, dont je fus, et reste. (Le fait qu’un individu aussi peu crédible que BHL en fût ne doit pas occulter la vérité : à savoir que Battisti a toujours nié être l’auteur des crimes qui lui sont reprochés.)

    • C’est vrai que quand on nie, on est automatiquement innocent… vous en avez d’autres comme ça ? Et vous avez lu l’article ?
      Il y a eu trois décisions judiciaires après débat contradictoire qui l’ont condamné. Et j’ai eu accès à certains éléments du dossier. Qui était accablant pour Battisti.
      De toute façon ce n’était pas le problème. Ayant été condamné régulièrement dans un pays avec lequel nous avons des accords judiciaires, nous devions l’extrader. Cela s’appelle l’État de droit. Vous pouvez le comprendre ?

  6. Pourquoi maître n’affichez-vous pas mon précédent commentaire ?

    • Ce que j’ apprécie chez vous monsieur Castelnau, contrairement à d’ autres, c’ est que la fin ne justifie jamais les moyens.

  7. Concernant BHL, dans un commentaire du 8 janvier 2019, suite à un article de ce blog, « Lovelol 47 » signalait que BHL assimilait les actions des Gilets Jaunes à « la nuit des petits couteaux ».
    C’était une façon « d’hitlériser » la situation actuelle puisque, lors de « la nuit des longs couteaux » (juin 1934), Hitler avait fait assassiner de nombreux SA (qui l’avaient beaucoup servi avant) dont leur chef Ernst Rohm. Il avait fait aussi assassiner son prédécesseur à la chancellerie, le général Von Schleicher et son épouse.

    En réponse, j’avais signalé ce qu’avait écrit, dans un livre de 2014, Eric Zemmour concernant BHL.
    Oui, « BHL déjà » en 1981, avec son livre « L’Idéologie Française » :
    https://www.vududroit.com/2019/01/systeme-macron-violence-etat-de-droit-a-geometrie-variable/#comments

  8. Toute cette affaire semble bien représentative de la « foucaultisation » de la gauche petite-bourgeoise des années 80, à savoir son passage de la défense marxiste du prolétariat (dont à force de médiocrité relativiste, elle n’avait plus les moyens intellectuels) à la défense foucaultienne du lumpenproletariat. Ce qui est amusant, quand on y pense, étant donné qu’elle s’est d’autant plus réclamée du Camp du Bien et de la Morale qu’elle était devenue parfaitement amorale, voire psychopathe – comme bien souvent, l’étiquette de vertu marque précisément l’absence de la vertu en question.

    La toxicité très réelle de cette « gauche » est quelque chose que les gens tolèrent de moins en moins, d’ailleurs, d’où le vote dégagiste qui a profité à Bolsonaro au Brésil. On peut le déplorer, certes, mais sans oublier de citer le proverbe « Comme on fait son lit, on se couche ». Autrement dit, quand tu la cherches, tu finis toujours par la trouver.

  9. Vous justifiez in fine votre alignement sur les décisions juridiques italiennes à l’encontre de Cesare Battisti parce que le parti communiste italien a participé à la répression contre les brigadistes qui avaient choisi la lutte armée (se souvenir du compromis historique). C’est une position politique. En aucun cas, celle-ci ne peut prétendre se réclamer d’un état de droit eu égard les exactions de part et d’autre. La doctrine Mitterrand que vous pourfendez n’est peut-être qu’une prise en compte « temporaire » du gouvernement français de la guerre civile… Par ailleurs, asseoir son jugement sur la compassion envers les victimes n’est pas le fait d’un juriste mais d’un moraliste.

    • C’est confirmé, vous n’avez rien compris à l’article. Je dis que les décisions judiciaires rendues contre Battisti l’ont été dans le cadre de l’ordre juridique existant en Italie. Et quelles sont aujourd’hui définitives. Au regard de l’État de droit, Cesare Battisti est un criminel condamné. Vous faites de la morale a posteriori, c’est simplement ridicule.

  10. Seulement deux côtés à la barricade.
    Ah, patemment, au grand dam de purs idéalistes. Sauf que, avec tout le respect que nous devons à Anastasie (l’anti-complotisme ambiant), on a pu relever à Maïdan ou Deraa la tactique du ‘tuez-les tous, l’OTAN reconnaîtra les siens’ !
    Alors Battisti paye pour l’anachronisme de ses engagements là où d’autres bénéficient d’amnisties et autres éponges mémorielles médiatiques. La technique du repenti dénonciateur a du bon, mais n’est pas justice.
    Maître, votre sens de l’histoire semble un peu étriqué sur ce coup-là.

    • Quadruppani le négationniste ? Celui là même ? Vous êtes gentil mais les éclairages de Quadruppani le négationniste anticommuniste n’éclairent rien du tout. Mais renseigne sur qui on a affaire.

  11. Monsieur, quelqu’un qui dénigre un autre, en le traitant de « négationniste anticommuniste » et qui clôt tout débat à la moindre contradiction ne mérite pas le titre de « maître ». Pour me renseigner sur une personne, je ne regarde pas les préjugés mais les manières. Les vôtres sont éloquentes. Après avoir voué au cachot à vie Cesare Battisti, vous vous en prenez par l’insulte à vos contradicteurs. Je serais selon vous « ridicule »… J’espère, pour vos clients, que vos plaidoiries sont un peu plus longues et argumentées… Depuis quand les communistes – si tant est vous en êtes un – applaudissent au verdict d’un Etat condamnant sans possibilité d’appel un innocent – de surcroît un prévenu qui n’était même pas présent dans le box des accusés ? Etes-vous un stalinien tenté aujourd’hui par les méthodes de Matteo Salvini ? Le négationniste c’est vous. Pour ce qui est du communisme, je ne vois pas de partage égalitaire dans vos manières mais un alignement sur la raison du plus fort.

    • Quadruppanni a eu des positions niant l’existence des chambres à gaz. Se prétendant anarchiste il s’est toujours revendiqué anticommuniste. Ce ne sont pas des insultes mais des faits.
      Quant à vous vous n’enfilez que des conneries :
      –Battisti n’est pas innocent
      –je n’applaudis à aucun verdict, mais je vous signale que Battisti a été jugé coupable en première instance, en APPEL (eh oui), cet arrêt d’appel a fait l’objet d’une cassation partielle et a été renvoyé devant une autre cour d’appel qu’il a à nouveau condamné. Analphabète juridique total vous feriez mieux d’être modeste. Oui parce que Battisti a été jugé en appel deux fois… vous êtes dans une foi imbécile pour vous permettre de prendre la pose et vous acheter une bonne conscience avec la liberté des autres. Ce qu’on appelle en bon français un minable.
      PS: tous les vrais combattants des brigades rouges (ce que n’était pas Battisti) ont courageusement affronté les tribunaux et leurs responsabilités. Ils sont tous dehors aujourd’hui.

  12. Prendre la pose est un métier. Et c’est le vôtre… Je ne suis pas avocat. Me traiter d’analphabète juridique et de minable relève de l’insulte et signale le mépris que vous affectez pour ceux et celles qui ne portent pas la robe et votre opinion. Vous avez choisi votre camp : celui des magistrats qui distribuent des siècles de prison à des « minables » comme moi. Sans regret ni trouble de conscience. Quand vous dîtes que les brigades rouges ont courageusement affronté les tribunaux. C’est vrai pour la plupart mais cela n’a jamais été votre cas dans votre vie de bourgeois qui préfère la proximité des chefs d’état à celui des prolétaires (voir votre fiche Wikipédia). Avez-vous fait un jour de prison ? Savez-vous ce qu’est être dehors après avoir fait 20 à 30 ans de prison ? S’il est vrai que je n’ai pas étudié les arcanes du Droit, j’ai connu l’humidité des cachots et les longues peines. Je ne suis pas un bon français. Et pourrais vous en apprendre question « modestie ».

    • Vous ne savez rien de ce qu’a été ma vie militante. Et des risques que j’y ai pris. Vous n’avez aucune leçon à me donner.
      Continuez avec votre cher BHL à prétendre à l’innocence de Battisti. Et après avec le même et vos amis de la petite gauche vous nous parlerez de celle de Pierre Goldman san doute. Le petit bourgeois dans toute sa médiocrité.

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