La violence : surtout ne pas oublier de s’en indigner

La violence : surtout ne pas oublier de s’en indigner, au Dictionnaire des Idées reçues.

La journée de manifestations des gilets jaunes du 5 janvier a témoigné d’une reprise d’un mouvement qui s’était simplement estompé pendant la trêve des Fêtes de fin d’année, probablement galvanisé et revigoré par les déclarations belliqueuses et provocatrices de l’exécutif.  Ce samedi a en outre été marqué par quelques affrontements avec les forces de l’ordre ainsi que par la perforation de la porte d’entrée du ministère de Benjamin Griveaux, lequel affichait quelques jours plus tôt un mépris violent envers les gilets jaunes, annonçant par ailleurs une radicalisation des méthodes gouvernementales avec un petit sourire narquois. Ces quelques images de débordements ont immédiatement tourné en boucle de manière virale, chacun étant sommé de s’en indigner et d’y résumer l’ensemble de la journée et du mouvement. Il s’agit de condamner la violence, par principe, parce que la violence c’est mal.

Et c’est exact qu’il convient de s’indigner contre la violence. L’on ne peut que cautionner cette noble indignation. La violence sociale, par exemple. Traiter mal les chômeurs, lancer contre eux d’insupportables mesures punitives, traiter mal les retraités, traiter mal les pauvres, voilà en effet une insupportable violence qu’on ne peut que condamner. Pareillement de la violence policière répressive qui a visé depuis des semaines le peuple de France, éborgnant, défigurant, estropiant, gazant, emprisonnant. Si rien ne justifie que quiconque s’en prenne à un policier, on aurait aimé que tous ceux qui se sont indignés samedi se récrient proportionnellement contre l’invraisemblable somme d’actes violents commis par les forces de l’ordre au fil des semaines à l’encontre du peuple révolté. La violence provocatrice d’un exécutif irresponsable, également, qui, histoire de bien démarrer l’année en fanfare, souffle perversement sur les braises en annonçant une «radicalisation» (sic) de ses mesures, en insultant les gilets jaunes, les qualifiant de « foules haineuses ». La violence symbolique du mépris, aussi, insupportable, et celle consistant à nier la réalité de ce mouvement, à prétendre par exemple stupidement que la révolte du peuple français concernerait moins d’un habitant par commune quand n’importe qui se déplaçant en dehors des hypercentres métropolitains bobos -il est vrai que pour cela il faut avoir son permis de conduire et être quelque peu sorti de l’adulescence impotente caractéristique de l’homo festivus- peut constater le contraire de ses propres yeux. Mais qu’importe le réel : la dénonciation outragée de la violence est un matériau propagandiste et hautement manipulable comme un autre, un peu plus qu’un autre en ce qu’elle rend impossible, par la réprobation globale qu’elle promeut , toute forme de discussion sur le fond.

Faut-il, dans pareil contexte inflammable, s’étonner que des incidents surviennent, qu’à force de subir des violences multiples, les révoltés – bien que patients- finissent par s’énerver et que certains perdent un peu les pédales, et pour peu qu’une voiturette de chantier (qui n’est tout de même pas non plus un de ces blindés que le pouvoir a mobilisés contre le peuple) soit posée à côté d’un ministère avec les clefs opportunément laissées sur le contact, quelque acte regrettable soit commis, que l’on se retrouve avec une porte trouée (qui ferait la différence avec une performance d’art contemporain ?) et un ministre arrogant qui s’enfuit courageusement par quelque issue de service…?
Aussitôt, les pompiers pyromanes aidés par toutes les chaisières bourgeoises de la création, font mine de s’indigner au moindre feu de poubelles, à la moindre castagne, au moindre symbole attaqué. On aurait bien aimé voir ces indignés à la manœuvre en 1789 (dont ils nous rebattent pourtant constamment les oreilles), ou lors de la révolte des Canuts, des Communards, des Croquants ou de celle d’Étienne Marcel : auraient-ils pareillement défendu les portes trouées et les arrogants ? C’est bien possible tant l’Histoire sous des formes multiples se répète.

Qui est dupe, pourtant ? Qui est dupe de ce que le durcissement éventuel du mouvement et les quelques inévitables débordements auxquels nous assistons sont exactement ce dont a besoin l’exécutif avec ses déclarations tonitruantes et provocatrices, de manière ensuite à pouvoir se poser en victime et durcir encore davantage la répression ?  A qui profite le crime, aussi condamnable soit-il dans sa stricte dimension matérielle ? Qui est dupe de l’instrumentalisation de ces quelques cas de violences qui permettent de feindre que la République serait en danger et autres fariboles fantasmagoriques pour Républicains de salon, des internets et des prébendes ?
Pourtant, il est une chose certaine en tous temps et sous toutes les latitudes : un mouvement social, historique, profond finit toujours par déborder le cadre ancien dont il est issu et qui tente de le contrôler, de le circonvenir. Cela s’appelle la dialectique. Certains qui se prétendent philosophes devraient par conséquent réviser un peu leurs bases : l’herméneutique fumeuse à la Ricoeur c’est bien (quoique…), mais la bonne vieille dialectique hégélienne à la Papa, c’est mieux et cela a davantage fait ses preuves.

L’occasion aussi, en ce dimanche 6 janvier, de rappeler que le message épiphanique n’est pas qu’un mot d’ordre marchand pour consommer des galettes, grossir encore et faire tourner les commerces, mais un changement de paradigme spirituel et moral consistant à faire se prosterner les Rois, les puissants, devant le pauvre, devant le petit, devant le plus faible, et donc à sortir , toujours, des cadres et des formes du pouvoir dominant.

Anne-Sophie Chazaud

40 Commentaires

  1. bravo,remarquable article et rappel à l’humilité qui ne devrai jamais nous quitter surtout au sommet du pouvoir

  2. « avec les clefs opportunément laissées sur le contact »
    Hum, vous êtes sûr de ça. Car, pour un Gilet Jaune rien de plus facile que de faire contact avec les deux fils pour démarrer. Un tel engin n’a pas comme une voiture un blocage du volant. A préciser…

    • oui, ces gilets jaunes sont des voyous n’est-ce pas ? ils savent voler des voitures et les incendier alors un engin de chantier !!! Vous pensez réellement çà ?

  3. Merci aussi pour cet article quoique j’eusse aimé que vous expliquiez pourquoi l’herméneutique ou la phénoménologie de Ricoeur vous paraissent fumeuses.

    • Excusez-moi, mais si vous voulez faire des effets de style, faite-le correctement! « J’eusse aimé que vous expliquassiez » serait plus conforme à la concordance des temps!…

  4. Quelles sont les causes de ces violences ?
    il y a bien sûr la violence qui vient de l´exclusion du travail, de la consommation,de la santé, de l´éducation, c´est à dire tout ce que l´Etat a l´obligation de fournir ou de favoriser pour les français, ce qu´il fait de moins en moins et de plus en plus mal alors que les contribuables engraissent un nombre croissant de parasites.
    Il y a aussi et peut être surtout le baillonnage du peuple français dans les principaux médias, les atteintes à la liberté d´expression.
    Il ya les élections truquéescomme les présidentielles 2017 qui n´étaient qu´une mascarade d´élection présidentielle totalement faussée par les calomnies contre Fillon, sans aucun fondement juridique ce qui est prouvé par l´absence de procès á ce jour.

    • Accusations non prouvées mais quand même avec un tout petit plaidé coupable de rien du tout pour au moins l’une d’entre elles en attendant la suite.
      Broutilles direz-vous ou même et alors ?

    • @De Vendeuvre

      Vous écrivez, je cite :  » les contribuables engraissent un nombre croissant de parasites »

      J’espère que « le nombre croissant de parasites » comprend aussi les parasites de l’Etat et ceux des partis politiques et les biens nés qui magouillent pour en avoir encore plus et, et……………….Il y en a un paquet, vous savez, de parasites et pas forcément que des pauvres.

    • Fillon avait le même programme que Macron soit les GOPE imposées par Bruxelles pour le compte de la finance et du grand patronat. Ces deux là oeuvrent tout simplement pour le même projet de destruction des nations mais pas dans le même clan.

      Alors afin que vous arrêtiez de faire de la retape pour ce corrompu en mal de notoriété qui s’était déjà largement illustré lors de son calamiteux gouvernement dans le quinquennat Sarkozy, je vous conseille de revoir ces images et de réécouter ses propres paroles, preuves de ce que ce vendu nous réservait s’il avait été élu…

      Dans cette vidéo révélée par Public Sénat (fin 2016), l’homme s’exprime devant un panel de dirigeants d’entreprises, réunis par la Fondation Concorde. On comprend rapidement que sa soudaine ascension médiatique répond aux intérêts des grandes entreprises et du capital…

      https://www.youtube.com/watch?v=jjye7xwYd_I

      Une autre video sans appel et très révélatrice de qui est vraiiment François Fillon…

      https://www.youtube.com/watch?v=t0sZkvpdirE

      Et puis annoncer vouloir nommer comme ministre de l’économie Henri de Castries, pourtant actuel président du groupe Bilderberg, fallait le faire ! Faut croire que ce pauvre Fillon croyait déjà marcher sur l’eau et pensait être totalement adoubé par le système. Cette énorme boulette est peut être la goutte d’eau qui a fait débordé le calice que les Français ne voulaient plus boire jusqu’à la lie. Il n’y a qu’à réécouter la litanie de Monsieur de Castries en mars 2017 car tout y est dit.

      https://www.youtube.com/watch?v=JeHJDpvy2pI

      Après toutes ces évidences libre à vous de rester dans le déni. Mais soyez gentil d’arrêter de nous abreuver de fadaises à propos du candidat Fillon et de cautionner la politique destructrice de ce bien triste sire. On a déjà donné pendant 5 longues années et on y est encore pour 5 autres avec son clone qui squatte actuellement l’Elysée.

  5. Nos sens sont gouvernés par l’émotion, l’intelligence par la raison, principalement, enfin je crois. Certes la violence est  » pathologique  » Émile Durkheim, mais le chantre absolu de la non-violence, Gandhi indiquait par ailleurs que la violence prévalait sur la lâcheté ( majorité silencieuse  » qui n’est pour ni contre  » disait Coluche).
    Si le pouvoir a augmenté les fonctionnaires de police e premier ( et non les infirmières), il y a une raison sous-jacente que personne ne semble comprendre.La police a pour mission de protéger la république. Il me semble peu probable que même en les augmentants les infirmières se mobilisent
    pour défendre L’Élysée !

    • « La police a pour mission de protéger la république »
      Visiblement c’est le pouvoir exécutif qu’elle défend en mettant la République et la démocratie en péril.

    • « que même en les augmentants les infirmières se mobilisent pour défendre L’Élysée »
      Je ne vous avais pas lu jusqu’au bout. Qui met en péril les institutions et la démocratie à votre sens et qui les défend dans le froid et sous les coups de matraque depuis des semaines ?

    • « la police a pour mission de protéger la république. Il me semble………..défendre l’Elysée ! ». La République c’est l’Elysée ?

  6. Si vous m’y autorisez je remets ici quelques liens vers des videos qui illustrent le respect de la légalité, de la démocratie, des libertés individuelles et des citoyens par l’éxécutif :

    https://youtu.be/SfH-HKObFN0
    La police fonce en voiture sur les gj

    https://youtu.be/bWug7Q82iY0
    Arrestation arbitraire avocat

    https://youtu.be/BAk-Xdbn4Lg
    Plus le droit de filmer

    https://youtu.be/P2pfMBv9FuM
    A 5 crs sur une femme

    https://youtu.be/4Np0wfrVH_M
    Maintien de l’ordre avec arme de poing

    https://youtu.be/c7O1GjFZEtI
    Destruction illegale avocate

  7. Le danger principal dans lequel se trouve la République se trouve dans la « hiatus » qui sépare les représentants, chargés de formuler les orientations de l’action publique, et les représentés, les citoyens formant le peuple dont ils sont les mandataires. Les voies de fait, surtout lorsqu’elles se signalent par leur nombre et leur intensité, ont de quoi alarmer, mais comme votre article le rappelle, il convient de toujours en vérifier exactement l’origine et non pas de l’attribuer globalement au « climat », car les débordement sont de nature à attirer les « opportunistes ». La question la plus forte, la plus significative, sans obérer les autres, reste de savoir comment rétablir ce lien fait de confiance, d’efficacité, d’autorité entre la collectivité et les institutions et singulièrement l’exécutif, tant il est vrai que les lignes porteuses de l’action publique sont contraintes, à la fois par les instruments juridiques applicables (les traités) que par l’évolution des rapports internationaux. La moindre des choses dans ce contexte est pour les représentants élus et désignés pour gouverner, d’entretenir des liens et un langage de proximité et d’empathie avec les citoyens. Que faire lorsque ce lien est détérioré à ce point?

  8. Merci de nous faire partager cet excellent texte de Madame Chazaud !
    Après le vôtre, je mepermettrai de partager à l’envie ce texte !
    Merci

  9. Merci Monsieur de remettre ainsi les choses à leur juste place! J’en ai plus qu’assez de cette propagande médiatique en faveur de ceux que l’on appelait autrefois « les gardiens de la paix »!… Combien de blessés (et même plus, hélas!) dans l’autre camp, ces misérables gueux, cette foule haineuse, que les médias « officiels » ne mentionnent qu’à la sauvette, pour se targuer ensuite d’une objectivité discutable?…
    Merci pour ces mots, que je partage illico!…

  10. Beau texte.
    Je suppose que si on traite si mal les chômeurs, c’est qu’on ne sait pas traiter le chomage. Et qu’il est plus facile de s’occuper à cacher le cancer qu’à le guérir. Si tant est que les serviteurs de l’argent qui nous gouvernent aient l’intention de le faire. Le chômage, installé dans la paysage social est une violence ordinaire qui n’est pas sans qualité et présente même quelques avantages.

    Sinon, je ne sais plus qui (et j’ai pas envie de chercher) disait que c’est l’attitude des forces de l’ordre qui détermine le niveau de violence…. il semble que Rantanplan ait décidé de monter très haut ce niveau. C’est sans doute le seul niveau que ce triste sire soit capable d’atteindre.

  11. Macron(ou tout autre Européiste)ne fait qu’appliquer les GOPE de l’UE.C’est juste un employé de Bruxelles et Berlin(il en est très fier d’ailleurs)vu qu’il déteste la France(il n’y a pas de culture Française dixit).
    Sans sortie de l’Euro c’est la dévaluation interne(externe plus possible change bloqué)à perpétuité.Le pouvoir d’achat des classes populaires,des allocataires,des petites retraites et classes moyennes bientôt)ne fera que baisser dans une dépression à la Laval..la Grèce est devant nous(perte de 30 à 40 % d’ici 2030 si rien ne change).Rester dans l’Euro c’est la déflation et la ruine puis la guerre(voir année 30).
    Etonnant que des pays pas dans l’Euro comme la Hongrie,la Tchéquie(plein emploi réel),la Pologne,la Suisse,le Danemark,la Suède,l’Islande,la Norvège même le RU en pleine crise de Brexit etc…se portent mieux,beaucoup mieux ou parfaitement car ils peuvent adapter leur compétitivité à la monnaie et vice versa.

  12. Je ne cautionne nullement les actes de violence.
    Je crains même que, trop souvent, ce soit des provocations pour rendre les mouvements sociaux impopulaires.
    Sur ce sujet, je renvoie à l’article de ce blog publié après les provocations des casseurs le 1er mai :
    http://www.vududroit.com/2018/05/casseurs-camarade-melenchon-effort-appeler-chat-chat/

    Cependant, certains membres du gouvernement se sont comportés en provocateurs avec leurs déclarations incendiaires.
    Ainsi, Benjamin Griveaux,s’était déjà distingué par son mépris du peuple : « les fumeurs de clopes qui roulent au diesel ».
    Récemment, il a qualifié les Gilets Jaunes « d’agitateurs voulant l’insurrection » et a ajouté « nous devons être plus radicaux dans nos méthodes ».
    Quand je pense qu’il s’agit, comme Castaner, d’un ancien membre du PS. Il apporte la preuve que ce parti n’a plus rien à voir avec ce qui fut le parti de Guesde, Jaures ou Blum.

    Allez, avec ce qui se passe maintenant, on devrait dire leur fait à ceux qui ont appelé à voter Macron au 2e tour de la présidentielle, soit disant pour « combattre le fascisme ».
    L’ancien membre du PCF que je suis pense en particulier aux dirigeants de ce parti. Oui, je suis d’une famille anti-fasciste (républicains espagnols). Mais, je suis convaincu que Marx avait raison quand il écrivait : « l’Histoire se répète : la première fois, c’est une tragédie, la seconde fois, c’est une farce » (cf « le 18 brumaire de Louis Bonaparte »). Les dirigeants du PCF auraient été bien inspirés, en mai 2017, de penser à cette citation.

    Ah ! Décidément les dérives dans une certaine gauche sont effarantes. Voici, sur un autre sujet, la position de l’ancien ministre vert de Jospin, Yves Cochet :
    https://francais.rt.com/france/57519-climat-limiter-naissances-permettrait-mieux-accueillir-migrants-ex-depute-yves-cochet

  13. Je me permets d’attirer votre attention sur une information qui devrait nous indigner tout autant et dont peu de personnes ont eu connaissance :

    POURQUOI CE GOUVERNEMENT A FAIT VOTER EN CATIMINI LE 8 NOVEMBRE DERNIER UN DECRET POUR OCTROYER DES PRIMES FARAMINEUSES DE 50 000 EUROS A TOUS LES GENERAUX DE L’ARMEE FRANCAISE ?

    https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/11/8/ARMH1827477D/jo/texte

    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037598548&dateTexte=&categorieLien=id

    http://www.fawkes-news.com/2019/01/le-gouvernement-octroie-une-prime.html

    Pourquoi une telle urgence et de telles sommes alors que ce gouvernement n’arrête pas de pleurer sur le fait qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses et qu’il faut augmenter toujours plus taxes et impôts ? Et ceci pour une prime soit disant « d’indemnité spécifique de haute responsabilité ». De quelle haute responsabilité s’agit il tout d’un coup ? Serait on en guerre en France ?

    Mais le plus curieux est que ce décret est passé comme par hasard juste une semaine avant le début du mouvement des Gilets Jaune. Quel merveilleux tempo, n’est ce pas ? Notre Jupiter de pacotille aurait il eu peur de ne pouvoir conserver la loyauté de ses généraux qu’il a préféré leur graisser allègrement la patte ? Nul doute qu’avant même les policiers, il a pris soin d’acheter le silence des faisandés de la Grande Muette afin que celle-ci le reste définitivement.

    Pourtant cette information très parlante du régime auquel nous sommes assujétis est passée totalement inaperçue dans tous les médias officiels alors qu’elle est significative du niveau de corruption de nos institutions.

    Alors que ceux qui croient encore à un sursaut de dignité et de patriotisme de la part des forces de l’ordre ou de notre armée arrêtent de se bercer d’illusions. Les Français ne devront compter que sur eux même.

    https://francais.rt.com/france/57623-gilets-jaunes-policier-boxeur-toulon-avait-deja-sanctionne-par-passe

    http://prochetmoyen-orient.ch/pierre-de-villiers-se-servir/

  14. A s’inspirer de Flaubert, autant s’amuser un peu…

    « Baudruche: ne sert qu’à faire des ballons ».
    « Devoirs. Les exiger de la part des autres, s’en affranchir. »

    Et in fine,
    « Feuilleton: cause de démoralisation ».

    Pourquoi faudrait-il se prosterner devant les promenades du samedi, invariablement mises en scène par le coupe réseaux sociaux et chaînes d’info, (cf Umberto Eco) qui aurait redonné la parole aux « invisibles », ces « pauvres » dont on sait, grâce au Dictionnaire des idées reçues, que « s’en occuper tient lieu de toutes les vertus ».

    Quant à la galette, qu’importe le poids, pourvu que l’on ait la gourmandise!

  15. Parmi tous ceux qui saluaient les violences « légitimes » -c’est à vérifier- dans le style bien fait pour eux, il y a les primo manifestants qui découvrent toute l’iniquité de ces violences.
    Que l’executif prenne garde, quand les manoeuvres sont trop visibles la poursuite voire comme le dirait le grimaçant griveaux en la radicalisant la répression, ne feront que renforcer la colère.
    Quant aux appels mediatiques à dénoncer la violence elle ne concerne le plus souvent que celle du peuple jamais celle des forces d’exacerbation du désordre.

  16. Il est également courant dans le btp de laisser les clés d’une bécane sous le siège, garde-boue etc pour que les collègues le récupèrent facilement.

  17. Alors que le boxeur de Paris est en garde à vue le policier cogneur de Toulon ne devrait-il pas se rendre lui aussi pour être mis en examen. En effet, les images sont sans équivoque il a perdu son sang froid et distribue les marrons de manière désordonnée.
    Ne serait-ce une circonstance aggravante pour un « représentant de l’ordre » ?

  18. Je ne sais pas si Madame Chazaud a beaucoup fréquenté Flaubert en dehors des cours de Culture Générale dont on gave les impétrants, mais puisqu’elle a la cuistrerie de placer son articulet sous les auspices de ce pauvre Gustave qui ne peut plus se défendre, je me permets de rappeler les véritables sentiments du maître de Croisset à l’égard des émeutiers:

    « Quant à la Commune, qui est en train de râler, c’est la dernière manifestation du moyen âge. La dernière ? Espérons-le!
    On aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l’humanité. On est tendre pour les chiens enragés, et point pour ceux qu’ils ont mordus.
    La Commune réhabilite les assassins, et on pille les hôtels des riches, non pas parce qu’ils sont de mauvais riches, mais simplement des riches.
    Je hais la démocratie, c’est-à-dire l’exaltation de la grâce au détriment de la justice, la négation du droit.
    La seule chose raisonnable, c’est un gouvernement de mandarins. Le peuple est un éternel mineur, et il sera toujours (dans la hiérarchie des éléments sociaux) au dernier rang, puisqu’il est le nombre, la masse, l’illimité. Peu importe que beaucoup de paysans sachent lire et n’écoutent plus leur curé ; mais il importe infiniment que beaucoup d’hommes, comme Renan ou Littré, puissent vivre et soient écoutés. Notre salut est maintenant dans une aristocratie légitime, j’entends par là une majorité qui se composera d’autre chose que de chiffres. »

    Gustave Flaubert, lettres à Georges Sand.

    Tout est dit me semble-t-il.

    ***

    Dans un autre registre, mais toujours au sujet de la Commune, j’aime bien aussi Maxime Du Camp évoquant les pétroleuses; on dirait qu’il parle de cette chère Anne-Sophie:

    « Le sexe faible fit parler de lui. Le récit de leurs sottises devrait tenter le talent d’un moraliste ou d’un aliéniste. Elles avaient lancé bien autre chose que leur bonnet par-dessus les moulins ; tout le costume y passa. Celles qui se donnèrent à la Commune – et elles furent nombreuses – n’eurent qu’une seule ambition : s’élever au-dessus de l’homme en exagérant ses vices. Elles furent mauvaises. Utilisées par la police des Rigault et des Ferré, elles se montrèrent impitoyables dans la recherche des réfractaires qui se cachaient pour ne point servir la Commune. Comme « ambulancières », elles abreuvèrent les blessés d’eau-de-vie, sous prétexte de les « remonter », et poussèrent dans la mort bien des malheureux qu’une simple médication aurait guéris. Dans les écoles où elles s’installèrent, elles apprirent aux petits enfants à tout maudire, excepté la Commune. Du haut de la chaire des églises converties en clubs, elles se dévoilèrent ; de leur voix glapissante, au milieu de la fumée des pipes, dans le bourdonnement des hoquets, elles demandèrent « leur place au soleil, leurs droits de cité, l’égalité qu’on leur refuse » et autres revendications indécises. Ces évadées du dispensaire parlaient de Jeanne d’Arc, et ne dédaignaient pas de se comparer à elle. La Commune, sans trop s’en douter, aida à ce soulèvement féminin qui vidait les maisons à gros numéro au détriment de la santé publique et au profit de la guerre civile. »

    Finalement rien de nouveau sous le soleil.

    • En matière de cuistrerie imbécile, vous êtes effectivement un maître. Évidemment qu’Anne-Sophie Chazaud parlait d’un dictionnaire des idées reçues d’aujourd’hui. Il ne me semble pas avoir vu sous sa plume une quelconque référence à ces écrivains qui s’étaient déshonorés en parlant de la commune. Tant qu’à faire vous auriez pu donner la référence où vous avez pioché : « les écrivains contre la commune »https://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Les___crivains_contre_la_Commune-9782707164445.html
      m
      Mais pour faire genre et rouler des mécaniques vous en êtes dispensé. Montrant la votre vrai niveau.

    • Entièrement d’accord avec vous, Régis de Castelnau, écouter Henri Guillemin ( sans notes) évoquer pendant près de six heures la Commune est autrement plus approfondi que d’aller fouiller sur le net, quelques citations ici et là. Je n’ai peut-être pas une grande connaissance de l’histoire mais j’ai ma conscience.  » L’honneur, c’est comme la virginité, ça ne sert qu’une fois. » disait le tigre. J’aime cette citation pour ce qu’elle représente dans la société d’aujourd’hui !

  19. mais un changement de paradigme spirituel et moral consistant à faire se prosterner les Rois, les puissants, devant le pauvre, devant le petit, devant le plus faible, et donc à sortir , toujours, des cadres et des formes du pouvoir dominant.

    C’est un contresens qui, par définition, ne peut pas advenir !

    Ce n’est donc pas un changement de paradigme, celui ci ne pouvant porter que sur la fin d’une relation basé sur le rapport dominant/dominé, prédateur/proie, riche/pauvre

    Par définition, la loi est toujours celle du plus fort, elle ne peut en aucune manière être celle du plus faible, ce genre de discours est du pur sophisme ou lorsqu’on est sincère, une chausse-trappe.

    Par contre, la question est de savoir qui est le plus fort et donc, fait la loi. On pose qu’en démocratie, la force et donc la loi, appartient au peuple, mais là encore, la notion de peuple est totalement biaisée, car cette’ notion ne distingue pas les classes sociales entre elles, autrement dit, le riche, le possédant, fait partie intégrante du peuple.Aussi, il y a le peuple du haut de la pyramide et le peuple du bas de la pyramide. Conséquence, la macronie peut tout autant affirmer la démocratie, la sienne, la partie du peuple dont elle défend les intérêts, tout en soutenant défendre celle de l’autre partie, « malgré elle ».

    Simone Weil disait que croire en l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur paroles, mais on peut étendre cet aphorisme très juste à tous les domaines, comme par exemple, croire le langage officiel et surtout, les intellectuels pour qui le langage est fait.

    La manipulation est partout et surtout, là où on ne la cherche pas,c’est à dire, dans l’usage des mots. Sachant que la confusion est la technique de manipulation, sinon la seule, la plus efficace qui soit. Parler du peuple au sens général, sans voir que celui-ci contient autant le riche que le pauvre, en est un exemple parmi d’autres.

    La difficulté, monsieur, c’est de remettre de l’ordre dans le sens des mots et leur ôter les doubles sens, faits pour l’essentiel à tromper et faciliter la manipulation perverse.

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