Tribune: répression des gilets jaunes, les libertés publiques en danger

La France connaît une crise sociale à l’occasion de laquelle le pouvoir exécutif vient de déclencher une répression policière et judiciaire d’une violence jamais vue depuis la fin de la guerre d’Algérie. Au point que l’opinion internationale commence à s’émouvoir en constatant à quel point le gouvernement français actuel est prêt à renoncer à tous les principes qui caractérisent une démocratie. À cette occasion une partie de la magistrature française renouant avec de mauvaises habitudes a accepté de jouer le rôle du garde-chiourme du parti de l’ordre, oubliant que l’appareil judiciaire n’est pas là pour rétablir l’ordre, mais pour rendre la justice. Ce constat est absolument désolant.

Des avocats courageux dans des conditions difficiles démontrent par leur engagement qu’ils ont choisi ce métier pour défendre des hommes mais aussi des principes. Et ils nous rappellent que l’État de droit n’est pas à géométrie variable.

Un certain nombre d’entre eux vient de publier un appel à l’opinion publique. Dont on trouvera les termes ci-dessous. Merci à eux.

Régis de Castelnau

PS: les confrères qui souhaitent s’associer à cette tribune peuvent s’adresser au site par l’intermédiaire de l’e-mail de contact : vududroit@gmail.com

 

 

 

« Notre pays traverse une période de contestation inédite sous la Vème République depuis le 17 novembre 2018.

De manière tout aussi inédite les juridictions, principalement pénales, sont particulièrement sollicitées afin de statuer, dans des conditions parfois discutables, sur la culpabilité ou l’innocence de justiciables qui, pour un grand nombre d’entre eux, n’ont jamais eu à connaître les instances judiciaires pénales ni même les services de police et d’enquête. Les gardes à vue sont légion et ont lieu dans des conditions qui inquiètent nombre d’avocats, auxiliaires de justice mais aussi défenseurs des libertés publiques et individuelles. Par la présente tribune, nous, avocats signataires entendons alerter quant au danger que constituent ces procédures faites, souvent, dans l’urgence et visant principalement à gonfler, souvent de manière artificielle, des chiffres qui seront annoncés par le Ministère de l’Intérieur. En amont de toute poursuite, et sans décision judiciaire, nous avons pu constater la violation délibérée des droits de manifestants par des expulsions et délogements totalement illicites et en ayant recours à la force publique.

Nous avons constaté des poursuites pour des motifs saugrenus tel que l’occupation illicite du domaine public alors que les personnes poursuivies n’avaient fait que stationner quelques minutes aux alentours d’un rond-point. Nous avons constaté dans certains commissariats ou gendarmeries, que des avocats n’ont pas pu s’entretenir avec leur client gardé à vue en dépit de leur désignation. Certains encore ne sont pas tenus informés des suites judiciaires décidées par le seul Parquet relatives aux personnes pour lesquelles ils doivent intervenir : soit de remise en liberté, soit de leur présentation devant un Procureur de la République alors que l’avocat doit être averti de celles-ci. Pire encore, tant dans le cadre des auditions libres que des auditions durant les gardes à vue, nombre de « Gilets Jaunes » indiquent que des enquêteurs les ont dissuadés du recours à l’assistance d’un avocat en arguant de ce que si l’avocat intervenait, ils seraient remis en liberté beaucoup plus tardivement. Nombres de personnes ont donc renoncé au droit essentiel de la présence d’un avocat à leurs côtés pendant leurs auditions, espérant ainsi une sortie plus rapide de garde à vue ou bien la clémence des services judiciaires. Il a pu être constaté ainsi des auditions hors présence d’un avocat dont les personnes contestaient par la suite le contenu. Nous tenons ici à rappeler que nombre de « Gilets Jaunes » n’ont jamais eu à connaître auparavant la Justice pénale. Après des enquêtes souvent rapides, des investigations réduites au minimum et des prolongations de garde à vue dites de « confort », les gardés à vue sont fréquemment déférés en vue de procédures de jugements rapides dites comparutions immédiates. Ces procédures, où le mis en cause est jugé immédiatement après une garde à vue par définition éprouvante, sont habituellement réservées aux personnes ayant des antécédents judiciaires, pour des affaires relativement évidentes et relevant d’une gravité certaine.

Pour autant, s’agissant des « Gilets Jaunes », nous avons pu voir ce choix procédural du Parquet être mis en œuvre pour des affaires plus complexes, pour des personnes sans aucun antécédent et s’agissant d’affaires ne présentant pas la gravité habituellement retenue pour ce choix procédural (dégradations, outrages…) Le traitement rapide des affaires judiciaires des manifestants nous semble l’œuvre du désir des pouvoirs exécutifs de donner une réponse forte. Nous rappelons que seul le Parquet dispose de l’opportunité des poursuites ce qui signifie que lui seul détermine le choix des procédures. Nous rappelons aussi que par plusieurs décisions, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (plus haute juridiction européenne, garante des libertés publiques et individuelles) a condamné la France pour absence d’indépendance du Parquet considérant que les magistrats du Parquet ne disposaient pas de l’indépendance nécessaire puisque relevant directement de l’Exécutif. Monsieur Castaner, Ministre de l’Intérieur, d’autres membres de l’Exécutif mais aussi Monsieur le Président de la République, Emmanuel MACRON, ayant indiqué, dans des tweets ou par voie de presse, que des réponses judiciaires sévères seront apportées par la Justice. Il convient ici de rappeler que constitutionnellement, le Président de la République est le gardien de l’indépendance de la Justice. De sorte que la sévérité ainsi demandée aux magistrats du siège pourrait constituer une atteinte à l’indépendance des magistrats du siège.

Cependant, il semblerait que certains magistrats ne s’émeuvent pas des consignes des pouvoirs publics et adhèrent à cette sévérité en prononçant des peines fermes avec mandat de dépôt, en ne tenant pas compte des critères habituels, notamment celui de la personnalisation de la peine et son adaptation au profil et aux faits reprochés et ce, alors que les mis en cause n’ont jamais été condamnés. De manière tout aussi fréquente, sont mises en place des procédures de convocation par procès-verbal remis par les procureurs et donc plaçant les mis en cause sous contrôle judiciaire parfois de longs mois avant leur jugement. Ces contrôles judiciaires, très contraignants, portent parfois des obligations ayant des conséquences graves comme des interdictions de paraître dans certaines villes alors qu’il s’agit du lieu de travail des mis en cause, ou encore des obligations de soins, sans lien avec les faits reprochés ou même des interdictions de conduire tout véhicule alors que là encore sans lien avec les faits reprochés. Nous avons même pu constater une interdiction de quitter le domicile entre certains horaires ! Certains avocats et aussi des magistrats du siège constatent aujourd’hui cette sévérité pénale et manifestement souvent inadaptée, et s’en émeuvent.

A l’inverse, nous avons constaté que les procédures relatives à de présumées violences policières ne faisaient pas l’objet de la même célérité d’enquête ou de poursuites. L’identification de policiers mis en cause est longue et laborieuse, les poursuites rares, dans le cadre de procédures excluant les avocats (enquêtes préliminaires, enquêtes internes) de sorte qu’à ce jour, à la connaissance des avocats signataires, aucune poursuite pénale n’a abouti concernant des violences policières. Nous dénonçons par ailleurs des comportements qui posent question de la part des services de police quant à la présence de certains avocats, qui ont pu s’émouvoir de pratiques policières qu’ils constataient et qui ont fait l’objet eux-mêmes de mesures coercitives particulièrement inquiétantes. Nous pensons notamment à notre confrère de Nancy. Enfin, à l’instar de plusieurs parlementaires, nous sommes particulièrement inquiets quant au projet de loi actuellement en discussion dit « anti-casseurs » qui nous semble contraire à nombre de principes fondamentaux. Le cas échéant nous envisageons de saisir, par la voie de la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), le Conseil Constitutionnel afin de déterminer si les libertés publiques, le droit européen et les textes fondateurs de notre République ne sont pas transgressés par l’application de la loi, si elle restait en l’état.

Nous, avocats signataires, tenons à alerter quant aux dérives que nous constatons et qui semblent porter atteinte aux droits individuels et aux libertés publiques dans notre République. »

 

Sophia ALBERT-SALMERON, avocate à Avignon – Khalida BADJI, avocate à Clermont-Ferrand – Georges BANTOS, avocat à Marseille – Betrand BEAUX, avocat à Montélimar – Myriam BERLINER, avocate à Paris – Marjorie BEREZA, avocate à Strasbourg – Avi BITTON, avocat à Paris – Sandrine BLEUX, avocate à Cambrai – Alexandra BODEREAU, avocat à Arras – Annabelle BOURG, avocate à Clermont-Ferrand – Ariane BOURGEOIS, Avocat au Barreau des Hauts-de Seine. – Joëlle CABROL, avocate à Toulon – Christine CASABIANCA, avocate à Aix-en-Provence – Brigitte CHARLES, avocate à Nice – Heloïse de CASTELNAU, avocat à Nanterre – Régis de CASTELNAU, avocat à Paris – Fabrice DELINDE avocat à Nanterre – Christine CERRADA avocate à Paris – Cyril DE GUARDIA DE PONTE, avocat à Perpignan – Philippe DE VEULLE, avocat à Paris – Christine CLAUDE-MAYSONNADE, avocate à Tarbes – Clotilde COURATIER-BOUIS, avocate à Paris – Mathieu CROIZET, avocat à Paris – Mathilde SANSON, avocate à Rouen – Estelle DELATTRE-ARENA, avocate à Bethune – Richard DOUDET, avocat à Limoges – Aziza DRIDI, avocat à Grasse – Jean Jacques DULONG avocat à Paris – Christophe DUMEZ, avocat à Montpellier – Anne DUNAN, avocate à Toulon – Alix ESTUBLIER-ADAMO, avocate à Toulon – Mazen FAKIH, avocat à Paris – Yoave FENNECH, avocat à Toulon – Olivier FERRI, avocat à Toulon – Saphia FOUGHAR, avocate à Nîmes – Laurent FRÉNÉHARD avocat à Rennes – Mireille GODARD, avocate à Aix-en-Provence – Charline GAIA, avocate à Toulon – Guylène GRIMAULT, avocate à Evreux – Charlotte GRUNDMAN, avocate à Paris – Anne GUTTADORO, avocate à Cannes – Marie-jeanne KAHN, avocate à Montpellier – Jacques LABROUSSE, avocat à Toulon – Jean LÉNAT avocat à Lyon – Charline LHOTE, avocate à Colmar – David LIBESKIND, avocat à paris – Alfonso M.DORADO, avocat à Paris – Christophe MACONE, avocat à Toulon – Alexandra MAILLOT, avocat à Saint-Denis (La Réunion) – Melissa MARIAU, avocate à Rennes – Sandra MOLINERO, avocate à Rouen – Nathalie MOULINAS, avocate à Tarascon – Léa N’GUESSAN, avocate à Paris – Michèle NAUDIN, avocate à Marseille – Jean-Marc PANFILI avocat à Montauban – Pascal PENCIOLELLI, barreau d’Evry – Salomé PERRIER, avocate à Nîmes – Sandrine RAGALD, avocate à Saint-Aimé (Martinique) – Elisabeth RAMACKERS, avocate à Nîmes – Florence RAULT avocate à Paris – Virgile RENAUD, avocat à Marseille – Nancy RISACHER avocate à Épinal – Anouk ROZZI, avocate à Dijon – Lizzie SACCHERO, avocate à Toulon – Karim SEBIHAT, avocat à Paris – Maïdou SICRE, avocat à Toulouse – Anthony SUTTER, avocat à Mont de Marsan – Cendrine TOBAILEM, avocate à Perpignan – Karine VICENTINI, avocate à Saint Quentin – Prisca VITALI, avocate à Marseille.

 

 

Régis de Castelnau

53 Commentaires

  1. Merci infiniment pour cet article et merci à tous les avocats courageux signataires.
    Le président despote ne s’écroulera pas de lui-même. Comme il est dit dans un commentaire précédent, il est un « pervers narcissique » c’est à dire un immature obsédé par le principe de plaisir du commandement, c-a-d de la toute puissance en rapport avec la toute puissance infantile. Hélas les armes de l’adulte ne sont plus celles de l’enfant et nous pouvons craindre le futur…

  2. Merci à tous ces avocats signataires car on a bien besoin d’autant que la justice française laisse vraiment à désirer depuis pas mal d’années avec toutes les dérives que l’on connait déjà depuis au moins le quinquennat Hollande.

    Un grand merci à vous tous et plus particulièrement à l’auteur de ce site qui nous gratifie d’articles très pertinents. Une belle bouée de sauvetage en cette période de gros temps et de cette tempête qui s’annonce….

  3. Merci à ces avocats pour cette prise de position. Je suis atterré de lire les « instructions » du parquet sur le traitement des GJ et notamment les inscriptions au TAJ y compris si la procédure est entachée de nullité ou qu’il n’y arien a reprocher.
    Ce dévoiement du rôle de la justice, cette absence totale de déontologie et de respect de nos lois sont gravissimes.
    Les français, en excluant les casseurs et notamment les fachos de l’ultragauche qui s’infiltrent depuis longtemps dans les manifs, se font avoir sur la réalité de la situation et la répression en cours.

    En tout cas, dans les banlieues les trafics explosent, les appros se faisant maintenant le samedi.

  4. On savait déjà que les magistrats de ce pays sont aux ordres du pouvoir exécutif. Il suffit de voir avec quelle vélocité ils ont dégoupillé la grenade rouillée glissée dans le slip de Fillon, par des journaleux eux aussi aux ordres…

  5. Essonne, et j’veux pas me vanter, je serai le premier de mon barreau !

  6. Bravo pour cette déclaration à laquelle j’aimerais m’y associer mais je ne suis pas avocat ni magistrat, seulement diplômé de la Faculté de médecine de Bordeaux et officier supérieur (H) dans l’armée de l’air…….

  7. Et pourquoi pas une QPC sur les violations de la Constitution et de la loi électorale pendant la campagne présidentielle de 2017 ,invalidant de ce fait l´élection elle même?

  8. Bonjour,

    A la lecture de vos précédents articles sur le sujet du comportement des autorités (gouvernement – police – magistrats) lors des manifestations « Gilets Jaunes » de ces dernières semaines, je m’étais demandé pourquoi ne se créait pas un collectif d’avocats dans le but de d’abord faire savoir ce qu’il se passe, et ensuite protester contre ces violations du droit. Je comptais suggérer la création de ce collectif dans un commentaire, et voilà que ma suggestion a été entendue avant même que je ne la formule.
    Je vous encourage à continuer, pour que la loi et donc l’Etat de Droit soient respectées, de la façon la plus juste possible et sans partisanisme.
    Bon courage,

  9. Je ne me reconnais pas dans le Parti Démocrate Chrétien (de JF Poisson).
    Il n’empêche que Xavier Lemoine, vice-président de ce parti et maire de Montfermeil, fait un constat de bon sens (cf Figaro vox).
    Il constate que les émeutes de 2005 ont été moins réprimées que les gilets jaunes.

    Il dit qu’en 2005, il y a eu très peu de blessés parmi les émeutiers. Aujourd’hui, le nombre de blessés, parfois éborgnés, est très important.

    En 2005, la totalité des revendications se sont exprimées par la violence. Aujourd’hui, nul ne peut prétendre que c’est le cas de toutes les revendications.

    En 2005, les forces de l’ordre ont adopté le mode d’intervention le plus approprié pour faire retomber la violence.
    Maintenant, depuis le 8 décembre 2018, les forces de l’ordre privilégient la répression et non le maintien de l’ordre.

    Différence pour X. Lemoine :
    – Le maintien de l’ordre n’empêche certes pas d’intervenir contre les violents, mais laisse aux manifestants pacifiques des portes de sortie.
    – La répression consiste à en découdre sans faire la distinction entre les violents et les manifestants paisibles qui sont à proximité. De nos jours, on recoure trop souvent aux « nasses » qui empêchent les personnes encerclées (y compris pacifiques) de quitter les lieux.

    X. Lemoine n’a aucune complaisance pour les casseurs.
    Il n’incrimine pas les forces de l’ordre qui obéissent aux instructions du ministre de l’intérieur. Il blâme ces instructions qui traduisent une volonté d’accroitre la violence pour justifier la répression.

    En 2005, pas de charge de CRS ni de policiers à cheval. Aujourd’hui oui.
    En 2005, pas de tir tendu à l’horizontale, à face d’homme et à courte distance. Aujourd’hui oui.

    • En 2005 il n’y a jamais eu de blindés. Aujourd’hui ils ont déployés en tout point du territoire. Et la violence de 2005 était autrement plus grave. Des unités de police ont reculé devant les charges de voyous..
      En 2007 les émeutes du val d’Oise avaient été l’occasion de multipliés tirs au fusil de chasse sur les policiers.
      Il n,y a pas eu de voyous éborgnés.
      Tous les soirs dans le 78 cela crame à mantes la jolie.

  10. Il aurait été plus judicieux dans votre article de parler de regroupement d’avocats et d’avocates qui ont choisi ce métier pour défendre les hommes, les femmes, et les principes. Invisibiliser la moitié de la population ne fait que renforcer la violence que vous dénoncez.
    Merci aux avocates et avocats pour votre engagement.

    • Franchement quelle débilité. J’ai utilisé le terme « homme » dans son acception neutre (Homo) et le terme avocat également. Comme le veut la langue française.
      Vous faites un sacré rebelle à aller pinailler sur ce genre de détail alors que les libertés sont en danger dans notre pays. Un concentré de veulerie.

  11. Loi anti-casseur ou loi anti-loi ?

    Une loi est faite pour être appliquée, appliquée en l’état, appliquée telle qu’elle est.
    La réformer dans le feu de l’action, c’est proclamer son insuffisance, c’est la rendre coupable de ce qui se passe, c’est réduire dangereusement sa légitimité. Ce qui est particulièrement dramatique puisqu’il s’agit justement, en l’affaire, de redéfinir les limites de la violence légitime.
    Et puis en outre, et surtout, loi et justice sont là, se substituant à la raison du plus fort et à la vengeance, pour éviter ou mettre fin à l’engrenage mortel de la violence réciproque. Or cette loi anti-casseurs est elle-même, personne ne songerait à le nier, une riposte. Elle participe donc elle-même à ce si funeste engrenage dont elle est censée nous protéger. Elle invite les casseurs à riposter à leur tour, comme elle. Dramatique aveuglement.
    La logorrhée législative est un mal ancien. Nous en souffrons de façon chronique depuis des décennies. Cette loi en constitue une crise gravissime. Elle ne va pas affaiblir les casseurs, qu’au contraire elle arme, elle va affaiblir la légitimité-même des lois et, partant, de la justice. Elle va encore affaiblir l’Etat.

  12. ALERTE ALERTE PARTAGEZ PARTAGEZ C’est en décortiquant tous les articles de lois et de convention, en étant à l’écoute des spécialistes dans le droit que l’on finit par trouver une faille… et a priori une des seules permettant de mettre au sol un pouvoir totalitaire dont les mauvaises intentions ne font absolument plus aucun doute. Lien vers le modèle de plainte : http://d.p.h.free.fr/rf/Modele_plaint
    Une juriste répond à propos des violences policières… (Cour penal international))
    https://www.youtube.com/watch?v=-ARHQuARDvs
    ⚫️ZINEB REDOUANE, 80 ans, a été tuée par une grenade lacrymogène reçue en plein visage à Marseille le 1er décembre 2018. JEROME H. a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018. PATRICK, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 24 novembre 2018. ANTONIO, 40 ans, vivant à Pimprez, a été gravement blessé au pied par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018. GABRIEL, 21 ans, apprenti chaudronnier vivant dans la Sarthe, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018. SIEGFRIED, 33 ans, vivant près d’Epernay, a été gravement blessé à la main par une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018. MAXIME W., a été brûlé à la main et a perdu définitivement l’audition à cause d’une grenade GLI F4 à Paris le 24 novembre 2018. CEDRIC P., apprenti carreleur vivant à la Possession (Réunion), a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à la Possession le 27 novembre 2018. GUY B., ~60 ans, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 1er décembre 2018. AYHAN, ~50 ans, technicien Sanofi vivant à Joué-les-Tours, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Tours le 1er décembre 2018. BENOIT, 29 ans, a été gravement blessé à la tempe par un tir de LBD 40 à Toulouse le 1er décembre 2018. Il a été placé dans le coma pour 15 jours, sa vie est en danger. MEHDI, 21 ans, a été gravement blessé lors d’un passage à tabac à Paris le 1er décembre 2018. MAXIME I., 40 ans, a eu une double fracture de la mâchoire à cause d’un tir de LBD 40 à Avignon le 1er décembre 2018. FREDERIC R., 35 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 le 1er décembre 2018 à Bordeaux. DORIANA, 16 ans, lycéenne vivant à Grenoble, a eu le menton fracturé et deux dents cassées par un tir de LBD 40 à Grenoble le 3 décembre 2018. ISSAM, 17 ans, lycéen vivant à Garges les Gonesse, a eu la mâchoire fracturée par un tir de LBD 40 à Garges-les-Gonesse le 5 décembre 2018. OUMAR, 16 ans, lycéen vivant à Saint Jean de Braye, a eu le front fracturé par un tir de LBD 40 à Saint Jean de Braye le 5 décembre 2018. JEAN-PHILIPPE L., 16 ans, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 le 6 décembre 2018 à Bézier. RAMY, 15 ans vivant à Vénissieux, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 ou une grenade de désencerclement à Lyon le 6 décembre 2018. ANTONIN, 15 ans, a eu la mâchoire et la mandibule fracturées par un tir de LBD 40 à Dijon le 8 décembre 2018. THOMAS, 20 ans, étudiant vivant à Nîmes, a eu le sinus fracturé par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018. DAVID, tailleur de pierre vivant en région parisienne, a eu la maxillaire fracturée et la lèvre arrachée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018. FIORINA L., 20 ans, étudiante vivant à Amiens, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD à Paris le 8 décembre 2018. ANTOINE B., 26 ans, a eu la main arrachée par une grenade GLI F4 à Bordeaux le 8 décembre 2018. JEAN-MARC M., 41 ans, horticulteur vivant à Saint-Georges d’Oléron, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD40 à Bordeaux le 8 décembre 2018. ANTOINE C., 25 ans, graphiste freelance vivant à Paris, a perdu son œil gauche à cause d’un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018. CONSTANT, 43 ans, technico-commercial au chômage vivant à Bayeux, a eu le nez fracturé par un tir de LBD 40 à Mondeville le 8 décembre 2018. CLEMENT F., 17 ans, a été blessé à la joue par un tir de LBD 40 à Bordeaux le 8 décembre 2018. NICOLAS C., 38 ans, a eu la main gauche fracturée par un tir de LBD 40 à Paris le 8 décembre 2018. YANN, a eu le tibia fracturé par un tir de LBD 40 à Toulouse le 8 décembre 2018. PHILIPPE, a été gravement blessé aux côtes, avec hémorragie interne et fracture de la rate par un tir de LBD à Nantes le 8 décembre 2018 ALEXANDRE F., 37 ans, a perdu son œil droit à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris. MARIEN, 27 ans, a eu une double fracture de la main droite à cause d’un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Bordeaux. FABIEN, a eu la pommette fendue et le nez fracturé par un tir de LBD 40 le 8 décembre 2018 à Paris. LOLA, 18 ans étudiante blessée par un flashball 18 décembre à Biarritz. Tir à la tête double fracture de la mâchoire, dents déchaussées. RODOLPHE, a été blessé aux jambes par une grenade de désencerclement le 18 décembre. JANELLE M., a été blessée au pied par une grenade de désencerclement (à confirmer) le 22 décembre 2018 à Nancy.R.G., 24 ans, a perdu un œil à cause d’un tir de LBD 40 le 29 décembre 2018 à Toulouse. CORENTIN G., a été blessé à la jambe par un gros éclat de grenade GLI F4 le 29 décembre 2018 à RouenSTEVE B. a été blessé à la jambe par plusieurs éclats métalliques de grenade GLI F4 le 29 décembre 2018 à Rouen. SABRINA L. a été blessée à la jambe par plusieurs éclats métalliques de grenade GLI F4 le 29 décembre 2018 à Rouen.MICKA T. a été blessé à la jambe et à la tempe par plusieurs éclats métalliques de grenade GLI F4 le 29 décembre 2018 à Rouen.MICKAEL F. a été blessé à la jambe par plusieurs éclats métalliques de grenade GLI F4 le 29 décembre 2018 à Rouen.COLINE M. a été blessée au bras par un tir de LBD 40 le 29 décembre 2018 à RouenJONATHAN C. a été blessé au bras par un tir de LBD 40 le 29 décembre 2018 à Rouen ADRIEN M., 22 ans, a été gravement blessé derrière la tête (traumatisme crânien) par un tir de LBD 40 le 29 décembre 2018 à Nantes. YVAN B, a été blessé au nez et à l’oeil par un tir de LBD 40 le 29 décembre 2018 à Montpellier.ROBIN B. a été blessé à l’arrière de la tête (4 agrafes + hématome) par un tir de LBD 40 le 05 janvier 2019 à La Rochelle.FLORENT M. a eu une fracture ouverte de la zygomatique à cause d’un tir de LBD 40 le 05 janvier 2019 à Paris.OLIVIER H. a été blessé à la tête (traumatisme crânien avec perte de connaissance) par un tir de LBD40 le 05 janvier 2019 à Paris.DANIEL a été blessé au front par un tir de LBD 40 le 05 janvier 2019 à Paris. DAVID S. a eu le nez cassé et 9 points de suture (20 jours d’ITT) à cause d’un tir de LBD 40 le 5 janvier 2019 à Bordeaux.Lilian 15 ans blessé, trou dans la joue droite et mâchoire aux multiples fractures par un tir de LBD 40 à Strasbourg le 12 janvier 2019…. + Jérôme Rodriguez 39 ans le 26/01/2019 à Paris…. etc…

    • J’aimerais beaucoup l’avis de Régis de Castelnau sur cette vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux. Perso je suis plus que réservée…

  13. Dommage que je ne sois pas avocat, j’aurais signé de suite ! Bon courage !

  14. Dans ces conditions ,et du train ou ça va ,il n est pas impossible de voir ressurgir les sections speciales , nous en avons au moins tous les prémices .

  15. Je ne suis pas très adepte des médias « traditionnels », mais tout de même ceux-ci ne semblent pas pressés de relayer cette tribune (y-compris France info où elle a été publiée et depuis plus rien). Seuls articles que j’ai relevés : Médiapart et Le Figaro, quoi que chacun pense de ces médias, merci à eux.

  16. Le progrès social ne pourra s’estimer une réalité que quand la violence, la guerre deviendront incompatibles avec l’esprit des peuples civilisés, n’obéissant qu’à la loi intellectuelle, loi qui n’est autre que celle de l’ensemble des connaissances humaines, dont l’application est une exhortation perpétuelle à la Paix.
    « Pas une tête ne doit se lever. Si une seule dépasse, on la coupe. »
    N’est-ce pas, en réalité, cela le grand principe de la démocratie ?
    Les Temps changent, les idées doivent évoluer, être repensées.
    Notre Système s’effondre un peu plus chaque jour, et le régime politique dégénéré qu’il représente apparait sous ses aspects inepte, vulgaire et inique les plus évident aux yeux de tous ou presque tous. Et c’est ainsi parce que toutes ses règles, toutes ses lois, et d’une manière générale tous ses rouages fonctionnent à l’envers, sont contre Nature : le vol est dans les lois, dans les administrations, dans le commerce, dans les mœurs, le crime est de tous côtés autour de nous, l’injustice est partout, l’hypocrisie triomphe.
    Rappelons rapidement ce qu’est, en réalité, une démocratie, ce régime de gouvernance considéré par les plus nombreux comme un immense progrès humain.
    La démocratie est un régime politique qui avilit en abaissant les bons, c’est une tyrannie qui s’exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s’élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l’éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents.
    L’égalité c’est la fin d’une race, « tous dégénérés », « tous fous », tous égaux dans la bêtise ou dans la bassesse c’est la suppression de la hiérarchie des esprits !
    C’est aussi l’audace de l’accusation lancée contre la noblesse de caractère, contre le génie, contre le savoir, contre tout ce qui brille. C’est le courant d’eau qui éteint toutes les lumières, sous prétexte qu’elles éblouissent.
    Toute élévation du type humain demande un régime aristocratique.
    La médiocrité, la vulgarité et surtout la malhonnêteté sont, de manière tout à fait évidente, devenues les réels étalons de référence de nos mœurs, des politiques, politiciens et de leurs gouvernances successives qui en sont les (in)dignes reprensentants.
    C’est pour cela que le cycle nouveau dans lequel nous sommes entrés doit permettre de dépasser la démocratie, et la remplacer par une aristocratie de l’Esprit, qui unira les frères et les sœurs épars sur toute la surface terrestre.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/le-bien-et-le-mal.html
    Cordialement

  17. Merci de ce texte, et de votre travail. Beaucoup de choses intéressantes et utiles dans les commentaires. Un mini-guide pratique pour les manifestants (et leurs familles) pourrait être utile…?

  18. Comment peut-on s’émouvoir pour de pareil crétins , contre les fout merde la seule et unique solution raisonnable et la répression et l’usage de la force qui en découle est justifiable et justifié sans pour autant en dépasser les limites de l’acceptable, contrairement à ce qui en est prétendu ici et là …

  19. Je viens de revoir le film sur la Section Spéciale, et je suis atterré de constater les dérives de la Justice, et le silence de nombre de magistrats aujourd’hui, comme à cette sombre période. Merci de votre vigilance, et de votre prise de position courageuse et indispensable.

  20. Cher Maître,
    de toutes les libertés publques la liberté d´expression est la plus importante.
    Elle est bafouée par le pouvoir actuel qui, sous prétexte de la défendre,accuse de désinformation les organes de presse qui ne sont pas d´accord avec lui.
    Ces accusations sont le prétexte de la loi qui a pour but d´interdire ces organes de presse, tels l´excellent RT France qui est le seul à dénoncer les manipulations, les mensonges du pouvoir actuel.Défendez RT France pour défendre notre liberté d´expression.
    Merci.
    Salutations.
    Arnaud de Vendeuvre.

  21. Merci à tous les avocats signataires de cette tribune, ainsi qu’à Me De Castelnau qui tient ce blog, pour ces dénonciations vitales pour la sauvegarde de notre démocratie bien que peu relayées!
    Je constate malheureusement avec une certaine surprise candide, que les opportunités de carrière et les intérêts de classe inconscients prévalent encore souvent, dans mon corps de métier, sur la mission de défense des libertés.

    Un auditeur de justice anonyme

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