Aveux de Battisti : la petite gauche jusqu’au bout de la honte.

Alors comme ça, Cesare Battisti a donc avoué les crimes qu’il avait commis et pour lesquels il avait été régulièrement condamné par la justice italienne.

J’avais été échaudé par l’affaire Pierre Goldman, où la gauche petite-bourgeoise m’avait fait croire à l’innocence de celui qui s’est révélé être l’assassin de deux employés d’une pharmacie qu’il était en train de braquer. Ceux qui se sont mobilisés pour aider Goldman avaient réussi à obtenir d’une cour d’assises sous influence une décision d’acquittement dont on saura par la suite qu’elle était infondée. Aussi, quand dans un grand tintamarre, les mêmes se portèrent au soutien de Cesare Battisti, menacé d’une procédure d’extradition de France vers l’Italie, et ce au nom de la lutte contre l’innocence bafouée, je fus immédiatement méfiant. Comme je le fis par la suite dans l’affaire Jacqueline Sauvage, je me rendis à la source. C’est-à-dire auprès de ces amis communistes italiens qui connaissaient l’affaire sur le bout des doigts. Qui me démontrèrent que l’ancien brigadiste était bien coupable et avait bénéficié d’un procès régulier. Pour l’avoir soutenu à ce moment-là, qu’est-ce que j’ai pris ! Je crois qu’il conviendrait de faire la liste de tous ces braillards donneurs de leçons qui de BHL à Hollande en passant par Fred Vargas et Jean-Pierre Mignard et tant d’autres parcouraient tribunes et plateaux pour insulter ces horribles italiens qui voulaient que justice soit rendue. Et que dire des lambeaux d’un PCF dévoyé? Cette liste permettrait de pointer ceux qui auront la décence d’aujourd’hui s’excuser. Sûr qu’il n’y en aura pas beaucoup et pourtant… Cesare Battisti aurait dit la chose suivante au procureur auprès duquel il a passé ses aveux (à confirmer) : « Je n’ai jamais été victime d’une injustice, je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé, je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». On notera également qu’il a fallu l’avènement au Brésil d’un président fascisant, et l’arrivée en Italie d’un ministre qualifié de successeur de Mussolini pour que cesse le fait du prince, que l’État de droit soit enfin respecté et que force reste à la loi. Jusqu’au bout de la honte…

Je reprends ci-dessous les termes du texte que j’avais publié il y a quelques semaines au moment du retour du brigadiste en Italie.


CESARE BATTISTI : FIN DE PARCOURS ET MISÈRE DU GAUCHISME MONDAIN

Cesare Battisti vient donc d’être ramené en Italie après une cavale de 37 ans pour y effectuer la peine de réclusion criminelle à perpétuité prononcée par les juridictions italiennes. Salvini ministre de l’intérieur de ce pays auquel Emmanuel Macron a passé son temps à donner des leçons, n’a pas perdu l’occasion de se foutre de nous en accueillant sur le tarmac le fugitif qui va rejoindre définitivement sa prison. Hélas à juste titre compte tenu la façon dont notre camp du bien a ridiculisé notre pays, il y a maintenant 15 ans.

Cesare Battisti, meurtrier en fuite

On ne reviendra pas ici sur l’histoire particulière et complexe du terrorisme d’extrême gauche dans l’Italie des années 70, sur le rôle trouble de l’extrême droite, des réseaux et des agences gouvernementales d’Italie ou d’ailleurs. Simplement rappeler que ce terrorisme était pratiqué par de vrais militants mais aussi par des opportunistes voyant là, le moyen d’habiller leur délinquance sanglante et d’obtenir des soutiens. Battisti déjà délinquant avait compris cette opportunité lors d’un séjour en prison et par la suite l’activité de son groupe n’a consisté qu’en braquages et en meurtres. Période qu’il n’a jamais regrettée, allant parfois jusqu’à la revendiquer. Après une première condamnation il avait réussi à s’évader de la prison où il était incarcéré. Par la suite, mis en cause dans un certain nombre de faits ayant entraîné la mort de quatre personnes, Il a été jugé et condamné en Italie après une procédure régulière à laquelle il n’a pas voulu participer physiquement et directement et aux décisions de laquelle il a refusé de se soumettre. C’est son droit, vouloir échapper à la puissance et à la violence légitime de l’État est quelque chose de tout à fait normal, et le souhait de s’évader et de rester en liberté est pour un homme quelque chose de naturel. On ne peut reprocher à personne de le vouloir. Mais l’État de son côté est complètement légitime à tout faire pour empêcher cette évasion et pour la punir. C’est bien ce qu’a voulu faire l’État italien quand les condamnations de Battisti sont devenues définitives. Et c’est là que commence une étonnante tragi-comédie politique dans laquelle notre pays s’est ridiculisé.

Quand François Mitterrand amnistie à la volée

Qui commencera par une finesse tactique comme d’habitude assez intelligente de François Mitterrand. Qui fera savoir aux autorités italiennes qui à ce moment-là n’étaient peut-être pas trop pressées de récupérer des fournées de terroristes condamnés et réfugiés chez le voisin français. Le président de la république en exercice fit discrètement savoir par des émissaires qu’il n’était pas disposé à laisser extrader les condamnés en cavale et qu’il était peut-être préférable de laisser les choses se tasser et le temps faire son œuvre. Une espèce d’amnistie bizarre sur un coin de table par un dirigeant français qui n’avait ni titre ni compétence à le faire. D’après les participants aux discussions, la protection mitterrandienne n’était pas accordée aux auteurs de crimes de sang. Le problème c’est que ce bricolage n’avait aucune valeur juridique, aucune valeur morale, simplement un vague intérêt politique. Directement le fruit d’une discussion occulte et liant les dirigeants du moment des deux pays. Il n’était opposable à personne. Rappelons le cadre juridique dans lequel tout ceci s’est déroulé. L’Italie pays démocratique appartenant à l’Union Européenne avait régulièrement jugé et condamné un certain nombre de personnes en application de ses lois. Il lui était possible lorsque ces personnes étaient en cavale dans des pays avec lesquels elle était liée par des accords judiciaires d’en réclamer l’extradition. Celle-ci était alors de la responsabilité des juridictions du pays saisies de cette demande. Qui devaient l’accorder sauf à considérer souverainement que les conditions d’exécution des peines dans le pays demandeur étaient de nature à mettre en cause les droits de l’homme. La peine de mort pouvant ainsi par exemple être un motif légitime de refus d’extradition.

Entrée en scène des bateleurs français, BHL expert juridique (!)

Changement de gouvernement en France, changement en Italie, de nouvelles demandes d’extradition ont été formulées par l’État italien. Avec le soutien de toutes les forces politiques y compris celles de la gauche et en particulier des communistes italiens. Tous ceux que j’ai connus et que je considérais comme des camarades soutenaient les demandes. Et avaient le souvenir cuisant des années de plomb et du prix que les terroristes leur avaient fait payer à eux aussi. Par conséquent les juridictions françaises compétentes ont été saisies. C’est alors que Battisti réfugié en France depuis 1990 grâce à la « doctrine Mitterrand » a été réclamé par l’État italien. Il a alors bénéficié d’un soutien important visant à tenter de s’opposer à une extradition qui apparaissait inéluctable. Devenu auteur de romans policiers, le corporatisme des écrivains ne lui a pas été compté. Les habituels signeurs de pétition, la « gentry de gauche », BHL (!) en tête et en expert juridique (!!), les socialistes, et les communistes mutants de Robert Hue s’y sont mis aussi… Usant de son privilège de parlementaire François Hollande n’hésita pas à visiter Battisti en prison…

Essayer de clarifier la situation, rappeler les faits, faire référence à l’État de droit ou au simple bon sens, tout cela était balayé par la clameur : « la « doctrine Mitterrand » est juridiquement opposable, Battisti est innocent, les procédures italiennes sont illégales, l’Italie est un pays fasciste ». Nous allons répondre rapidement à ces calembredaines.

La « doctrine Mitterrand », d’abord était peut-être politiquement astucieuse, mais elle n’avait absolument aucune portée juridique. Qu’était cette amnistie décidée par un président français pour des crimes commis dans un État étranger ? Cette ingérence dans la compétence à décider de cette extradition des juridictions françaises, dont on va quand même rappeler qu’elles devraient être indépendantes ? Quid des accords internationaux ratifiés par la France ? On est là dans le grand n’importe quoi.

Ensuite, Battisti innocent et les procédures judiciaires italiennes contraires aux garanties du procès équitable ? Il existe un dossier judiciaire particulièrement copieux dont il résulte de la lecture, ne serait-ce que d’une partie, que la culpabilité de Cesare Battisti est avérée. Pour quatre meurtres et des blessés dont le fils d’un commerçant assassiné paraplégique depuis cette époque. Le meurtrier a été jugé après qu’il eut refusé de comparaître en personne, ce qui était son droit. La procédure de contumace italienne est différente de la Française. Au contraire de la France, où la contumace qui n’existe plus aujourd’hui, était unilatérale sans débat contradictoire et débouchait sur une décision non définitive, en Italie la contumace est une procédure complètement contradictoire, les avocats de la personne poursuivie sont présents et participent aux débats. Et peuvent être bien sûr en contact avec leur client à distance. Rappelons qu’après avoir pu présenter par leur intermédiaire sa défense et ses observations Battisti a été condamné une première fois. Condamnation confirmée en appel et soumise ensuite à la Cour de cassation italienne qui cassa partiellement la décision pour un vice de forme. L’affaire fut à nouveau examinée par une cour d’appel de renvoi qui le condamna une troisième fois. Aujourd’hui, cette décision est définitive et en droit elle est applicable et exécutoire. Enfin, quant au fait que l’Italie soit fasciste, c’est une ânerie, même avec Salvini comme ministre de l’intérieur ce n’est pas encore le cas…

La longue fuite de Cesare Battisti suite et fin

À cette époque, nous n’étions pas encore sous Emmanuel Macron et l’État de droit n’était pas à ce point à géométrie variable. L’extradition apparaissant inéluctable, Cesare Battisti jugea plus sûr de s’enfuir à nouveau. Ce geste qui était celui d’un homme qui voulait garder sa liberté et par conséquent respectable, fut vécu par la petite gauche qui le soutenait, comme une trahison. Ce fut une volée de moineaux et toutes les belles âmes s’éparpillèrent. Qui, en disant que la fuite était un aveu de culpabilité, qui se considérant bafoué exhalait son aigreur, qui retournant à ses petites affaires, qui à son riad de Marrakech.

Réfugié au Brésil, Battisti fut protégé par Lula puis par Dilma Roussef, le changement de pouvoir au Brésil a mis fin à ses 37 ans de cavale et l’a contraint à affronter ce qu’il avait tant fui. Je ne connais pas cet homme et n’ai pas d’opinion particulière le concernant. Sinon peut-être que ses écrits font apparaître une personnalité un peu inquiétante, et son refus affiché de regretter ses dérives meurtrières n’en fait pas quelqu’un de très sympathique. Mais je trouve en revanche normal qu’il ait cherché à échapper à son destin et à la vie qui l’attend maintenant. Et normal aussi, que beaucoup de mes amis italiens et l’opinion publique de ce pays, puissent dire aujourd’hui à son propos : « justice est faite ».

Je continuerai cependant à considérer que mobilisation de la petite gauche il y a 15 ans n’était qu’une pose « gauchiste » nombriliste particulièrement déplaisante et insultante pour le peuple italien. Une coquetterie pour masquer la réalité de l’inconséquence de ce camp du bien donneur de leçons. Le lâchage de Battisti après sa nouvelle fuite et les cours de morale à lui donnés à ce moment-là, montrent bien que le narcissisme opportuniste de ceux qui se mirent alors en avant, était comme d’habitude leur seul moteur.

On voit d’ailleurs aujourd’hui la valeur de ces engagements avec leur assourdissant silence ou leur approbation bruyante devant la brutale répression policière et judiciaire dont sont l’objet les gilets jaunes.

Régis de Castelnau

34 Commentaires

  1. ligne 5 : Ceux qui se sont ensuite mobilisés pour aider Goldmann (et pas Battisti) …

  2. Votre article incite à regarder la réalité avec les yeux en face des trous, comme l’on dit, et non pas en essayant de la travestir comme l’on fait nombre de gauchistes de pacotille (mes excuses pour le plénonasme) ou de baudruches surgonflées type BHL (mes excuses pour avoir donné la réponse qui était pourtant très facile).
    Ceci est valable pour l’histoire de ce meurtrier et aussi pour conduire son esprit dans la multitude d’événements survenant tous les jours, y compris politiques. J’en veux pour preuve un de vos récents articles expliquant, prouvant que, dans l’affaire opposant le Sénat aux sbires de LREM, les factieux n’étaient pas où l’on pense.

  3. Une question me trouble. Pourquoi le président bolivien Morales (de gauche) a-t-il « livré » Battisti en 24h?

  4. Les truands qui se font passer par des révolutionnaires c’était déjà très bien vu par Lelouch dans L’aventure c’est l’aventure. Bon, à part qu’au cinéma les truands peuvent être marrants, mais dans la vraie vie ils n’ont rien de romantiques. Les meurtriers du genre Battisti, Rouillan, Baader and co, c’est juste du sociopathe qui a trouvé de bonnes excuses dans l’air du temps pour assouvir ses fantasmes ultra-violents. C’est le Daech de l’époque.

  5. Excellent: « Je crois qu’il conviendrait de faire la liste de tous ces braillards donneurs de leçons qui de BHL à Hollande en passant par FRED VARGAS et Jean-Pierre Mignard et tant d’autres parcouraient tribunes et plateaux pour insulter ces horribles italiens qui voulaient que justice soit rendue. Et que dire des lambeaux d’un PCF dévoyé? Cette liste permettrait de pointer ceux qui auront la décence d’aujourd’hui s’excuser. Sûr qu’il n’y en aura pas beaucoup et pourtant… Cesare Battisti aurait dit la chose suivante au procureur auprès duquel il a passé ses aveux (à confirmer) : « Je n’ai jamais été victime d’une injustice, je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé, je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». On notera également qu’il a fallu l’avènement au Brésil d’un président fascisant, et l’arrivée en Italie d’un ministre qualifié de successeur de Mussolini pour que cesse le fait du prince, que l’État de droit soit enfin respecté et que force reste à la loi. Jusqu’au bout de la honte… »

  6. C´est un fait que les socialistes français au pouvoir et leurs juges aux ordres avaient des comportements légalement discutables, et c´est un euphémisme.Il suffit de relire Montaldo et son chef d´oeuvre  » Mitterand et les 40 voleurs.Leur indulgence pour l´assassin Batisti s´explique sans doute par la fascination que ces tristes personnages avaient et ont sans doute encore pour les truands et les assassins.Le plus grave c´est sans doute la complicité de la presse française avec les théses officielles . Nos journalistes , comme d´habitude, lâches et menteurs.
    Salutations.
    Vendeuvre.

  7. Battisti criminel ?.. Certes, mais criminel « de Gôche » ce qui suffit à l’absoudre dans le camp « progressiste » (comme ils disent, ces cons)

  8. mais où avez-vous vu que Goldman était l’assassin des pharmaciennes, il a été acquitté de ces accusations. Certains témoignages très tardifs sont venus mettre en cause son innocence, cela ne signifie pas qu’il soit à nouveau jugeable par vos soins, c’est sidérant !

    • Quand on a la foi…
      tout observateur qui s’est un peu renseigné sait parfaitement à quoi s’en tenir. Je vous signale que je ne le juge pas, mais que je dis simplement que je me suis fait avoir. C’est désormais une question historique : Pierre Goldman a bien tué les deux pharmaciennes.

  9. Quel rapport avec l’affaire sauvage ???

    Jacqueline Sauvage n’a jamais prétendu ne pas avoir tué son bonhomme…

    • Où ai-je écrit que Jacqueline Sauvage prétendait ne pas avoir tué son mari ? Ce que je dénonce c’est la présentation mensongère qui en a été faite par des militante voulant faire adopter la fameuse « légitime défense différée ». Ce que je dénonce ce sont toutes ces campagnes purement mensongères de la petite gauche. L’affaire sauvage en a fait partie.
      Madame Sauvage n’a pas été victime comme on l’a prétendu de violences conjugales pendant 47 ans. C’était simplement faux. Elle a abattu froidement son mari de trois balles dans le dos ait échappé de très peu à la qualification de préméditation. Ne faites pas semblant de ne pas comprendre.

  10. Ok, Maître, vous aviez raison. Battisti est le salaud de l’histoire, et sans doute avec lui quelques dizaines d’autres italiens transitoirement protégés / amnistiés par le matois Tonton. Lequel n’était pas tout blanc, et dans plus d’un dossier.
    Pas de quoi mettre Fred Vargas au pilori pour son choix (coûteux et à mon sens honorable) de défendre un homme. Pas de quoi non plus s’acharner sur un ex-, maintenant fort anodin et décati, et le punir enfin pour des forfaits circonstanciels que la justice des hommes eût pu considérer comme prescrits.
    Tant d’assassins courent encore, dont certains foulent les tapis rouges…

    • Du Général D. Delawarde, à propos du verdict Radovan Karadzic :
      « dans les jugements rendus en fin de conflit, le camp des perdants paye, à faute égale, un prix beaucoup plus élevé que le camp des gagnants qui fournit les juges du tribunal et les rémunère. C’est la vie… »
      Disons aussi que l’amnistie, tacite ou officialisée, n’exonère pas équitablement les uns et les autres.

    • Le problème n’est pas Battisti. Vous faites semblant de ne pas comprendre ? Le problème est celui de cette petite gauche de petits-bourgeois qui prennent la pose. Et qui ont prétendu contre l’évidence qu’il était innocent, et que la justice italienne n’était composée que de salaud. Le sort de Battisti c’est l’affaire du peuple italien. À qui naturellement sans aucune vergogne vous donnez des leçons.
      Quant à Vargas qui nous a cassé les oreilles et insultés parce qu’on ne marchait pas dans ses combines, elle s’est déshonorée. Et ridiculisée. Elle n’a pas défendu un homme, elle a défendu une thèse. Qu’elle savait probablement contraire à la vérité. On ne va pas l’applaudir.

      • Je n’ai pas envie de donner des leçons aux italiens, mais je m’autorise un avis sur la responsabilité au moins partagée quant aux horreurs des années 1970, dans un contexte particulier. Les dirigeants italiens de cette époque méritaient bien quelque critique, non ? D’abord, j’ai cru à l’innocence de ce repenti-là (mea culpa), quand Rome me paraissait chercher à solder une période difficile en ciblant éventuellement des boucs émissaires.
        La « doctrine Mitterrand », qui n’a d’ailleurs jamais exonéré les criminels du type Battisti, c’était une possibilité de calmer le jeu, alors que des massacres comme celui de piazza Fontana restent impunis.
        Cela dépasse les emportements oiseux d’une « petite gauche de petits bourgeois » Béchamel, qui a soutenu au fil des ans des rebelles très terroristes eux aussi en Yougoslavie, en Libye, en Syrie etc.

  11. « Le problème n’est pas Battisti ».
    Si, le problème c’est quand même Battisti et pas la « jurisprudence Mitterrand », qui n’était qu’une carabistouille diplomatique, politique, logiquement sans valeur juridique. .
    Le problème c’est quand même les mensonges et les masques derrière lesquels Battisti, petit malfrat en mal de révolution s’est caché, en des temps pas si anciens, mais tellement lointains! .
    Evidemment, le problème c’est aussi l’aveuglement de celles et ceux qui reconstruisent la réalité selon leurs convenances. Ce n’est pas seulement celui d’une « petite gauche de petits-bourgeois », jugement ô combien amusant en ces périodes moisies.
    C’est le problème de tous ceux qui défendent une thèse, croix de bois croix de fer, sans se déshonorer, mais étant trompés, se trompent et trompent ceux qui veulent bien les écouter ou les croire.
    Ils se retrouvent déshonorés, peut-être, mais sont-ils les seuls qui méritent accablement et condamnations?
    Bien d’autres, hautains, suffisants et méprisants, sans être « gauchistes mondains », appellent des jugements similaires!

  12. Cesare Battisti est détenu dans un parfait isolement dans une prison de haute sécurité en Sardaigne. Une réclusion psychologiquement pénible pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude… Le choc de l’arrestation plus celui de l’isolement dans un bloc de béton plus la signification formelle d’une infinie peine entraînent ce que les psychologues appellent une « psychose carcérale » où le reclus ressasse les causes de son enfermement. Le prisonnier en arrive dans sa profonde solitude à épouser le point de vue du geôlier, l’unique interlocuteur. L’aveu est le seul accès à un éventuel pardon. En l’occurrence une diminution de la peine à perpétuité à trente ans de prison. Le système carcéral italien comme celui de la France sont construits pour que le prisonnier finisse comme dans l’enfer de Dante à se punir lui-même. Quelle valeur, dans une telle situation, peut-on accorder aux aveux de Battisti ?

  13. Bonjour Maître et merci pour votre article plein de clairvoyance. Et vous dites fort justement que ce n’est pas qu’une affaire Battisti, c’est surtout le boomerang qui revient en pleine figure de cette gauche très complaisante envers les criminels. On peut citer Miterrand, grand pourvoyeur de grâces présidentielles et de petits arrangement entre amis de gauche. Peut être me corrigerez vous , mais n’a-t-il pas en ses débuts accordé l’amnistie aux industriels responsables du scandale du talc Morange. Plus tard, n’a-t-il pas aménagé les peines des assassins d’action directe, permettant ainsi la récidive sur le malheureux G Besse? Puis ce fut la scandaleuse complaisance envers le violeur Tangorre, lui aussi soutenu par la gauche dévoyée, lui permettant ainsi de récidiver sur deux autres victimes? il y en a d’autres je crois? Il m’a été donné d’entendre à la radio m. Joffrin, qu’on ne peut qualifier de droite, affirmer que « Battisti était coupable, tout le monde le sait, il a bénéficié d’un procès équitable en Italie quoiqu’on puisse en dire, mais que voulez vous, nous les gens de gauche, nous avons…comment dire…une certaine propension à la culture de l’excuse, à la complaisance, c’est dans notre ADN que voulez vous ». Quand on a entendu ça, on ne peut que pleurer… Cordialement.

    • Le père de Laurent Joffrin était un excellent ami de la famille Le Pen, tout le monde sait ça. Laurent Joffrin se définit bien comme étant de gauche. Il est directeur de publication de Libération, journal de droite s’il s’en faut! Allez chez l’ophtalmo. vite.

      • Joffrin, le héraut du « progressisme », comme ils disent ces cons… Décidément, qu’il est réconfortant ces temps-ci d’être conservateur., face à de tels, proclamés et autiproclamés « progressistes »..

  14. Concernant les « lambeaux d’un PCF dévoyé ».

    Je crois me souvenir qu’à l’époque où j’étais militant actif de ce parti (années 70 et un peu années 80), le PCF ne soutenait nullement les terroristes italiens d’extrême-gauche. Il était solidaire des communistes italiens contre ces individus.
    Je me souviens de l’hostilité profonde du PCF contre les Brigades Rouges quand celles-ci enlevèrent et assassinèrent Aldo Moro (en 1978).

    Cela ne rend que plus pitoyables les positions du « néo-PCF » solidaire du criminel Battisti sous Robert Hue, en 2004 (cf l’article de « l’Humanité » quand on clique sur « lambeaux d’un PCF dévoyé ») et de Nicole Borvo Cohen-Seat quand elle était présidente du groupe des sénateurs communistes :
    https://www.humanite.fr/09_06_2011-affaire-battisti-r%C3%A9action-de-nicole-borvo-cohen-seat-pcf-473983.
    Quant à JL Mélenchon, un petit passage au bas d’un de ses articles en 2011 fustige « ceux qui veulent la peau de Cesare Battisti » :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/02/01/premier-carnet-de-campagne-2012/comment-page-9/
    (aller jusqu’au bas de l’article de Mélenchon, jusqu’au « PS »).

  15. Le top c’est Fred Vargas.
    L’écrivaine française le pense toujours «innocent» bien qu’il ait reconnu sa responsabilité dans quatre meurtres. «Mes travaux et recherches [sur l’affaire Battisti] me permettent de maintenir ma conclusion sur son innocence», a déclaré à l’AFP Fred Vargas.
    «Je suis absolument contre toute violence. Je ne l’aurais jamais défendu si j’avais pensé qu’il avait tué quelqu’un. On me prend pour une idiote, une crédule, mas je ne me suis pas fait berner», a déclaré Fred Vargas. «Je n’ai pas clamé son innocence en me basant sur une conviction, mais sur des recherches scientifiques. Je suis chercheur à la base, avant d’être écrivain. Et je maintiens mes conclusions».

    La réalité lui donne tort, la réalité est donc fausse et c’est prouvé « scientifiquement ».

  16. Je n’avais jamais douté de la culpabilité de Pierre Goldman, honteusement soutenu par ses parents jurant « sur la tête des Juifs morts dans les camps ». Cette exploitation de la souffrance à des fins personnelles m’avait choqué…

  17. Bonjour Maître,
    Voici deux liens qui peuvent intéresser et vous et vos lecteurs.
    Le premier pointe un document non explicitement daté mais hébergé par l’ENS-Lyon (c’est donc du lourd) et qui mentionne tous les protagonistes s’étant échinés à soutenir Cesare Battisti : rien que du « beau monde ».
    http://colloque-temps-revoltes.ens-lyon.fr/IMG/pdf/Copie_de_LTR_13_Bovo.pdf

    Le second n’a pas l’austérité du premier mais doit être absolument regardé :
    L’Incorrect‏ @MagLincorrect 29 mars
    BHL & #Battisti
    Merci pour vos analyses
    Cordialement

  18. BHL, Hollande et les autres ont défendu non pas un meurtrier qui vient de passer aux aveux mais un révolutionnaire de Gauche, comme eux. Ces gens-là ont la Terreur dans les gènes car ils jugent les hommes non pas pour leurs faits mais pour ce qu’ils sont à leurs yeux. Cette vision de la justice se répand en France : certains prévenus sont déjà coupables en posant le pied dans le prétoire au simple énoncé de leur identité. Ils sont donc vus comme des ennemis, non comme des justiciables. Pour nos sans-culotte, l’inverse est vrai aussi : allié à une cause dite juste on peut être un salaud et un criminel et bénéficié de l’acquittement ; les faits importent peu et même, pas du tout. D’ailleurs, les BHL et consorts sont trop grands, trop sublimes pour gaspiller une minute de leur temps si précieux à lire les longs procès-verbaux des affaires qu’ils jugent pourtant en dix secondes devant un micro. L’affaire Battisti est un bel exemple de l’ordure notamment morale de la Gauche ; témoignage qu’il faut conserver soigneusement pour les générations futures.

  19. Ce n’est pas seulement « de la petite gauche  » mais de la grande gauche ,celle de l’absolutisme de Mitterrand qui régna aussi sur les pensées avec un cynisme épouvantable , souvenez vous : »je crois aux forces de l’esprit ,je serai toujours parmi vous » …Louis XIV n’a même pas osé .

  20. Oui, comme vous dites, jusqu’au bout de la honte :

    https://www.bvoltaire.fr/en-macronie-on-naime-pas-trop-le-sabre-et-encore-moins-le-goupillon/

    cet article, qui parle d’ailleurs de votre grand-père, a attiré mon attention sur ce rapport :

    http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i1814.asp#P1077_192419

    ma préférée est celle qui a trait aux malades du SIDA :

    « Le ministère des Armées reconnaît que les multi thérapies antirétrovirales prennent aujourd’hui le plus souvent la forme d’une « prise par jour d’un comprimé unique » mais il persisterait « plusieurs risques liés aux conditions de la mission dans laquelle est engagé le militaire : problème de conservation en environnement chaud, rupture thérapeutique, décalage de prise du fait des horaires irréguliers, suspension du traitement un à plusieurs jours par mois, rupture de stock, et impossibilité de se réapprovisionner. » (114)

    Avec l’association AIDES, les rapporteurs se montrent particulièrement étonnés par ces dernières affirmations, et ce pour deux raisons :

    – d’une part, les difficultés d’approvisionnement alléguées ne semblent pas refléter la qualité du service rendu par le service de santé des armées français, reconnue mondialement à cet égard ;

    – d’autre part, la reconnaissance de ces difficultés, au demeurant regrettables, signifierait que des militaires infectés par le VIH en opérations à la suite d’un rapport sexuel à risque, par exemple, ne seraient pas correctement traités. »

    qui semble faire bon marché des problèmes réels d’organisation en situation de combat, ce qui est somme toute, sauf erreur, le but ultime de cette institution…

  21. Dans « les Terriens du dimanche » du 31 mars, GW Goldnadel (1) a donné « le bisounours de la semaine » à BHL, Philippe Sollers et Guy Bedos pour leur soutien à Battisti, alors que ce dernier a avoué ses crimes.

    Notons que dans l’émission du 7 avril, l’inévitable Juliette Méadel, invitée pour donner son opinion sur les migrants, amalgamait aux nazis ceux qui ne pensaient pas comme elle.
    Vieux procédé détestable des bien-pensants d’une gauche dévoyée. Sur ce blog, en janvier, j’avais peu apprécié un commentaire qui assimilait Régis de Castelnau à Jacques Doriot :
    https://www.vududroit.com/2019/01/systeme-macron-violence-etat-de-droit-a-geometrie-variable/#comment-4648

    (1) Je suis parfois d’accord avec Goldnadel sur ses positions sécuritaires et son hostilité à l’islamo-gauchisme. Je suis moins d’accord concernant ses positions libérales sur le plan économique et social.
    Je suis souvent d’accord avec ses « bisounours de la semaine », mais j’avais moins apprécié lorsqu’il l’avait donné à sa collègue des « Terriens », Natacha Polony. Celle-ci avait regretté (avec raison) une éventuelle disparition de « l’Humanité » en cessation de paiement.

  22. on peine à comprendre que personne n’ait protesté là où l’auteur de cet article parle de Pierre Goldman comme étant « celui qui s’est révélé être l’assassin de deux employés d’une pharmacie qu’il était en train de braquer », ou encore, de « ceux qui avaient réussi à obtenir d’une cour d’assises sous influence une décision d’acquittement dont on saura par la suite qu’elle était infondée ». Si l’intéressé avait une connaissance minimale de ce dont il parle il saurait que l’on connaît jusqu’à l’identité des auteurs du double crime du boulevard Richard-Lenoir…

    • Très amusant. «on connaît jusqu’à l’identité des auteurs du double crime du boulevard Richard-Lenoir… » des auteurs, ah bon ? Comme l’assassin était tout seul comme l’a confirmé toute l’instruction, vous en avez donc trouvé un autre ? Brillant. Par ailleurs, puisque vous connaissez les identités, comment se fait-il alors qu’ils n’aient pas été poursuivis ? Bizarre quand même. Et puis dites donc, celui qui avait fourni un alibi à Pierre Goldman s’est rétracté après la mort de celui-ci et reconnu avoir menti. Et puis le pire, c’est que Goldman lui-même a reconnu devant témoin son meurtre par la suite. Et même devant son avocat Kiejman.
      La différence entre vous et moi, c’est que non seulement j’ai une connaissance approfondie de ce dossier, mais je n’ai pas basculé comme vous dans la croyance surnaturelle. Longtemps président de l’association France Amérique Latine, je sais particulièrement de quoi je parle. Mais quand on a la foi…
      lisez ça, ça vous fera du bien : http://www.gallimard.fr/Catalogue/DENOEL/Romans-francais/Patria-o-muerte

      • Très, très amusant…
        L’assassin, dont l’identité a même été précisée dans un ouvrage que vous n’avez pas lu ou que vous… faites mine de ne pas avoir lu (car en plus vous prétendez sans rire avoir une « connaissance approfondie de ce ce dossier ») n’était-il point -et pour ici répondre à votre interrogation ingénue sur l’absence de poursuites : le fils d’un notable, dont on se contentera ici de rappeler que ce n’était pas en métropole ?
        Ca vous sufit ou… vous voulez qu’on rajoute, abject petit diffamateur-et-intoxicateur ?

        – (copie de ce commentaire au ‘Monde’)

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