L’Etat : un éléphant dans le salon de la droite

Rien n’est plus instructif que d’observer la lutte se jouant aujourd’hui, au sein de la droite française, quant au rôle de l’Etat. Être français consiste aussi, c’est un fait, à vivre avec l’idée de la force de l’Etat. Savoir si notre étatisme est la conséquence de notre tempérament national ou s’il en est, au contraire, la matrice, relève de la gageure – voire d’un ennuyeux débat de la poule et de l’œuf, d’autant plus que tout a été dit sur le sujet. On ne pardonne rien à l’Etat, mais on est habitué à lui demander – et, c’est un fait, à lui donner – beaucoup. De fait, notre bonne vieille droite française est tiraillée, aujourd’hui plus que jamais, devant les deux faces de l’Etat, qu’elle cherche désespérément à dissocier l’une de l’autre.

Si l’on schématise très rapidement le problème, la première face de cet Etat est sa dimension régalienne – éducation, police, justice, défense : autant de matières où la droite estime que la présence d’un Etat fort, voire intransigeant, est non seulement acceptable, mais souhaitable. La seconde face est celle de la présence étatique dans des matières que nombre d’autres pays ont choisi de confier, en tout ou partie, à la sphère privée – comme les systèmes de santé ou de retraite, par exemple, mais aussi les infrastructures et activités économiques considérées comme directement liées à l’intérêt national. C’est cet argument qui a justifié en France, notamment depuis 1945, la constitution d’un important portefeuille de participations de l’Etat dans nombre d’entreprises, géré par des entités spécifiques, au premier rang desquelles l’Agence des participations de l’Etat et la Caisse des dépôts et consignations.

Parallèlement à cette omniprésence, l’Etat jouit également de droits et de pouvoirs dits exorbitants, c’est-à-dire plus étendus que ceux des administrés – lorsqu’il passe des contrats avec des personnes privées, par exemple – voire détenus exclusivement par lui, comme le droit d’expropriation. Infamie supplémentaire pour les libéraux d’obédience lockienne ou hayékienne, l’Etat jouit en France, en plus de ces avantages, d’un privilège de juridiction, qui lui confère le droit de voir l’essentiel des litiges l’opposant aux administrés être jugés, non pas par les tribunaux judiciaires, mais par les tribunaux administratifs. On ne juge pas les pouvoirs publics, en France, comme on juge les particuliers, et ce n’est que très progressivement que s’est construit, à partir de la fin du XIXe siècle, un régime de responsabilité propre à la puissance publique – alors que le roi, sous l’Ancien Régime, était réputé irresponsable.

La poule qui a trouvé un couteau ?

Or, la droite française se trouve, face à cet état de fait, dans une situation ambivalente. Car le poids de l’Etat, en France, se traduit notamment par l’importance de la dépense publique et, partant, des prélèvements obligatoires. D’où un débat de qualité très inégale sur la nécessité et les moyens de réduire cette dépense, dans le but de soulager une population présentée comme étranglée par les contributions toujours plus importantes que lui réclame cet Etat encombrant, obèse et pire encore, impécunieux – l’expression favorite d’Agnès Verdier-Molinié, grande prêtresse de l’IFRAP. Et cette droite doit, aujourd’hui, choisir : assumer l’héritage étatiste de la France, ou en faire, d’une certaine façon, table rase. Choisir entre un poujadisme fondé sur une démagogie fiscale irréaliste, et une doctrine nationale-étatique conséquente intellectuellement.

Il est probable que nous allons assister, dans les années à venir, à une lutte à mort, à droite, dont le cœur sera précisément cette question du rapport à l’Etat. D’un côté, une tendance allant du Rassemblement national à la ligne dite « souverainiste » des Républicains, en passant par Nicolas Dupont-Aignan : elle reconnaît la nécessité d’un Etat fort, et accepte l’idée de l’arbitraire administratif comme outil de protection des intérêts de la Nation ou des citoyens ; c’est au nom de cette nécessité que cette droite-là est capable de prôner, par exemple, le maintien de monopoles publics – aéroports, barrages, système de santé. De l’autre, une ligne allant de Laurent Wauquiez à Emmanuel Macron, mettant en avant la nécessité d’un désengagement de l’Etat, dont l’omniprésence est vue comme une entrave à la fluidité de l’économie et à l’initiative individuelle ; s’agissant de M. Wauquiez, cette ode au retrait de la puissance publique se double d’un discours volontiers conservateur sur le plan des mœurs. En quelque sorte, il s’agit de transplanter, en France, une sorte de conservatisme britannique plus ou moins bien digéré – ce qu’avait tenté de faire, en 2017, François Fillon.

Il est permis, aujourd’hui, de douter de la pertinence de la seconde option. Politiquement, elle semble au mieux simpliste, au pire, extrêmement naïve.

L’impasse de l’État maigre

Simpliste, car le lien incestueux existant, en France, entre l’Etat, ses citoyens et la sphère économique, fut précisément l’un des atouts-maîtres de notre pays, notamment dans l’après-guerre ; mais aussi parce que l’Etat, après trente ans de recul généralisé, est de retour depuis plusieurs années, voire décennies, dans le monde entier. Il est assez ironique, à ce titre, de voir une partie de la droite française vivre sa révolution libérale post-étatique avec trente ans de retard – une vieille habitude des élites françaises. Les mauvaises langues diront qu’il n’y a là rien d’étonnant, venant d’un camp ayant été capable d’envoyer un homme se réclamant de Margaret Thatcher à la dernière présidentielle.

Mais cette ligne est aussi naïve, parce que rien n’indique la présence d’une lame de fond anti-étatiste dans l’opinion française. Au contraire, un mouvement comme celui des Gilets jaunes semble nous indiquer, avec vigueur, que l’attente de l’opinion des catégories les plus modestes est aussi celle d’une présence accrue de l’Etat, à travers ses services publics. C’est en cela qu’il est aussi absurde de ne voir dans ce mouvement qu’une révolte contre l’excès d’impôt – ce dont rêvent les touchants tenants d’un Tea Party à la française – que de n’y voir qu’un appel désespéré au rétablissement de l’ISF – ce qui est peu ou prou devenu l’analyse dominante dans les rangs de la gauche radicale.

La macronie : des parvenus se réjouissant de leurs passe-droits

L’existence même d’un débat entre ces deux options paraît d’autant plus consternante qu’Emmanuel Macron semble s’affirmer, au fil de son mandat, comme ayant fait le choix d’un compromis absurde et calamiteux. A savoir : retirer l’Etat des domaines où le peuple semble réclamer sa présence, à commencer par les hôpitaux, maternités et écoles en zones rurales, tout en la renforçant là où elle semble aussi peu acceptable politiquement qu’improductive économiquement, c’est-à-dire dans la sphère économique, via de coûteuses et inefficaces exonérations fiscales. Exploit d’autant plus retentissant qu’il ne se traduit pas, dans les faits, par une baisse significative de la pression fiscale pesant sur les contribuables. En somme : ni le beurre, ni l’argent du beurre.

En réalité, Emmanuel Macron indique presque, depuis deux ans, l’exact opposé de la voie qu’une droite intelligente et réaliste pourrait dessiner. Car la mise en scène de l’autorité de l’Etat en politique intérieure est à la mesure de l’impuissance étatique consentie par le Président en matière économique et sur la scène internationale – que d’humiliations cet homme a-t-il subies face à l’Allemagne en deux ans ! L’autorité est une notion traditionnellement ancrée à droite ; mais sa signification absolue est faible. Car elle peut aussi bien être celle du peuple, incarné notamment par son Etat, face aux forces s’opposant à l’intérêt général ; mais elle peut aussi être celle de la matraque, face aux manifestants s’opposant à l’abandon de leurs départements par la puissance publique, ou demain peut-être, à la privatisation de leurs entreprises nationales, au nom de retombées aussi chimériques pour l’Etat qu’elles seront juteuses pour leurs bénéficiaires privés. Dans le premier cas, l’autorité est exercée au nom de l’intérêt du peuple ; dans le second, elle l’est au nom d’un Etat devenu l’adversaire des intérêts de ses administrés. Tout, dans l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron, semble tendre vers un dévoiement de l’autorité de l’Etat, conçu avant tout comme instrument de l’exécution d’intérêts déconnectés de la volonté majoritaire. De ses nominations discrétionnaires jusqu’à son traitement de la crise des Gilets jaunes, le tout sous les applaudissements du bloc élitaire l’ayant porté au pouvoir, ce président a tracé le chemin d’un autoritarisme de salon, d’une indéniable vulgarité – celle du parvenu se réjouissant de ses passe-droits.

Et si la droite redevenait gaulliste ?

Dans cette situation, la droite aurait tout intérêt à enfourcher la cause du retour de l’Etat. A lire ceux qui semblent se prendre pour les architectes de son renouveau – à commencer par Marion Maréchal et ses fidèles –, ce n’est pas la direction qu’elle semble emprunter. Et il est permis de douter de la capacité d’un François-Xavier Bellamy à adopter une telle posture, tant le contenu politique du personnage paraît manquer de substance, et c’est un euphémisme. Il faudrait à la droite, pour cela, surmonter son absurde malaise face à la tradition étatique française, et prendre notre pays pour ce qu’il est – c’est-à-dire un pays de techniciens avant tout, et non un illusoire paradis de l’initiative individuelle. Il lui faudrait aussi, et c’est sans doute là que le bât blesse, accepter de reconnaître le fiasco absolu qu’a représenté, depuis trente-sept ans, la décentralisation française, car le fait d’assumer la prépondérance de l’Etat ne signifie en rien qu’il faudrait tolérer ses gaspillages – et Dieu sait qu’il en existe, naturellement. Enfin, il serait utile que cette droite réapprenne à regarder non pas du côté de Trump ou de Bolsonaro, mais à se tourner – il n’est jamais trop tard pour bien faire – vers Louis XI, Richelieu et de Gaulle. C’est en tout cas le prix qu’il lui faudra payer, tôt ou tard, pour redevenir une force politique de premier plan. Le problème de la France, depuis trois décennies, n’est certainement pas son étatisme, mais l’incompétence de ceux à qui elle a confié les rênes de son Etat ; le comprendre, c’est s’épargner de nouvelles années perdues à chercher, à tâtons, un hypothétique libéral-conservatisme à la française. Si Jean-Luc Mélenchon pouvait, de son côté, renoncer à son absurde et anachronique stratégie d’union de la gauche au profit d’un vrai populisme assumé, sans doute la scène politique française pourrait-elle offrir, d’ici trois ans, un moins piteux spectacle que celui qu’elle nous propose aujourd’hui.

Et peut-être, on peut rêver, des oppositions dignes de ce nom.

Régis de Castelnau

16 Commentaires

  1. « cet Etat est sa dimension régalienne – éducation, police, justice, défense ». Désolée, mais autant la défense, la justice et la police sont bien des domaines régaliens, autant l’éducation doit en être fermement exclue. Si le choix de faire financer celle ci par l’impôt est un choix de société défendable, seule entrent alors dans le domaine régalien le financement de celle-ci, ainsi que son caractère obligatoire, la définition des standards exigibles (niveau des examens afférents aux différents diplômes, bien sûr, mais aussi respect de certaines norme en matière de contenu, dont les programmes). L’État n’a en revanche aucune vocation naturelle à être OPÉRATEUR d’établissements d’enseignements. Ceci peut parfaitement pris en charge par le secteur privé, à but lucratif ou non. Et si on a fait le choix de subventionner l’enseignement à travers l’impôt, il suffit de verser aux famille concernées un chèque-éducation pour y subvenir. Là est le vrai libéralisme.

    Le nombre des gens se disant libéraux qui cautionnent ou promeuvent l’intervention de l’État là où il n’a rien à faire est sidérant

    • @sylvie danas Bonjour, pourriez-vous m’éclairer sur votre commentaire. Quand vous écrivez que l’État n’a pas vocation à être « opérateur d’établissements d’enseignement », parlez-vous de tout ou partie de la prise en charge : des salaires des enseignants, des locaux, de leur financement, de leur entretien, ainsi que du reste des activités connexes à l’enseignement (transports, cantines, livres, soutien scolaire, activités péri-scolaires etc…) ? Par ailleurs je ne comprends pas votre dernier commentaire sur les libéraux qui cautionnent ou promeuvent l’intervention de l’État, il ne me semble pas que l’auteur de cet article se réclame comme tel.

      • Allez sur le blog de Charles Gaves (institutdeslibertes.org); il y donne en effet la définition du libéralisme qui date d’ailleurs de la fin du 18ème et du 19ème siècle versus les « libéraux » étatistes voire « ultra libéraux » tels que se définissent ou sont désignés des gens comme M. Macron.

    • Merci encore de cet article où sont éclairées, pour les « démystifiées », bien des mots-clefs où le débat politique actuel croit voir des formules magiques censées tenir lieu d’action publique, comme celui d’ « autorité ». Certes l’autorité est une condition essentielle de la vie civile et du respect des lois. Mais sa raison d’être tient dans sa justification et celle-ci doit pouvoir être contrôlée matériellement par les instances habilitées à le faire (la justice) ou de façon moins formalisée par la libre expression, qui elle-même s’exerce dans les limites d’une éthique commune. Si la contestation des gilets jaunes a indéniablement défié l’autorité, il n’est pas prouvé que c’est la notion elle-même d’ordre commun qui soit au coeur de cette révolte, d’aspects par ailleurs multiformes, qui a éveillé nombre de questionnements au-delà de ses participants actifs. Si l’on s’en rapporte à certaines revendications, tenant au retour de services publics, à l’équité fiscale et aux inquiétudes devant les perspectives de l’emploi et de la production dans le cadre national, ainsi que l’évolution du niveau de vie, on peut nettement entendre dans cette protestation que l’intervention de l’Etat est souhaitée. Et l’on peut aussi déduire que c’est à la fois l’Etat protecteur, l’Etat régulateur et l’Etat initiateur qui est attendu, trois dimensions dont les postulats, les paris sur lesquels se fondent la construction européenne ont amené la recul, au nom de la modernisation et de l’efficience attachées aux interventions privées. L’édifice institutionnel européen prévoyait de compenser ce recul des modalités d’intervention protectrice de l’Etat au niveau national par des politiques communes, mais pour que celles-ci puissent apparaître jouer ce rôle, il fallait que leurs orientations soient discutées dans un cadre identifié et de façon à obtenir l’écho nécessaire auprès du public. La complexité de l’édifice institutionnel et des procédures de discussion des mesures contribue à rendre ces discussions très peu audibles. Faudrait-il pour autant dénoncer tout l’édifice institutionnel de l’Union européenne? Et, question corollaire et peut-être plus lourde : de quel prix moral et économique serait un retour autoritaire à un statu quo ante dont les infrastructures ont été en grande partie démantelées depuis longtemps. Pas entièrement toutefois.
      Pour autant votre affirmation par laquelle  » Il faudrait à la droite (…), surmonter son absurde malaise face à la tradition étatique française, et prendre notre pays pour ce qu’il est – c’est-à-dire un pays de techniciens avant tout, et non un illusoire paradis de l’initiative individuelle » représente un éclairage pour nombre de questions du vivre-ensemble d’aujourd’hui et du sens, la ou les finalités du pacte social. Si la tradition nationale depuis les rois capétiens, Condorcet, Napoléon, la IIIème République et jusqu’à la Libération a admis et promu l’initiative économique, elle s’est attachée à cultiver la mesure très précise, technique, du cadre dans lequel prend place la vie commune : le domaine collectif, matériel et immatériel, dont la tenue et la sauvegarde sont nécessaire à l’exercice des droits, des potentialités de chacun; et le domaine privatif, que l’individu peut cultiver au mieux de ses possibilités. La Constitution de la IVème république a dans son préambule exprimé une conception volontariste de la responsabilité de l’Etat. C’est apparemment cette responsabilité que de larges parties de la population, inquiètes, veut voir exercer. Par qui sinon par l’Etat? Cependant, les moyens d’une telle intervention restent à (re)définir, dans un environnement international marqué par une raréfaction des ressources de l’Etat en moyens matériels et en… autorité. Comment tracer d’autres lignes d’évolution?

  2. Monsieur de Rancourt,
    Je viens de prendre connaissance de votre article ‘’un éléphant dans le Salon de la Droite’’ .

    Pour le fond et pour votre style littéraire avec intérêt et grand plaisir d’écoute de vos mots.
    Vous écrivez , à la manière de nos anciens Fauré et Saint- Saëns leurs sonates , en une musicalité élégante de bon ton.

    ‘’la pertinence de la seconde option- Macron-Wauquiez- politiquement, elle semble au mieux simpliste, au pire, extrêmement naïve.’’

    En accord avec vous . Allons plus loin un petit peu plus, pas beaucoup plus . Pour l’ Eurocrate ou seulement et au moins Europhile , cette ligne politique s’admet, , se défend, se justifie .
    Pourquoi s’emmêler avec l’Etat : cette construction capétienne. Libérons ! Ne cessons pas de construire le Saint Empire Maastrichien et basta .
    Seulement avec cette édification dont le champion est l’orléaniste Emmanuel Macron’’ vingt-cinquième président de la République’’ par la grâce d’une campagne savamment orchestrée, c’est admettre que d’évanouir le sucre France dans ce fort de café à 27 , d’installer à l’intérieur la liberté des puissants et de leurs coteries pour une féodalité Armagnac- Bourgogne rénovée est un bien pour cette province encore hexagonale de l’UE.
    On se moque du Pays de la Sainte Russie et de ses oligarques …
    Pourtant avec Macron et tous les ‘’Maastrichistes’’ ont y va …En courant !!!!

    De toutes les façons, avec Macron, tout est entendu :
    En Algérie, par la colonisation, la France a commis des crimes contre l’humanité dixit l’impétrant Macron . Au soir du 7.05.17 , au Louvre on écoute Beethoven et non Rameau , dans les instances mondiales , le Premier d’entre nous : le Prince , le Président de la République Emmanuel Macron s’exprime dans un français ‘’mal- prononcé’’ : l’anglais Georges Clemenceau .
    L’ à venir est dans la communauté francophone pour dépasser et trouver une issue politique à la diversité afin de refaire l’unité autour de la culture et de la langue française et non pas dans cette Europe , qui fera de la grande Nation née à Bouvines , relancée à Valmy au mieux un supplétif de ligne Aachen- Berlin

    A voir!

    La France est cette Poule qui doit d’être respectée!
    https://www.youtube.com/watch?v=xcXY7dyK7eQ

    Karl der Große ist nicht König von Frankreich, sondern bleibt einen deutschen Kaiser

    Cordialement

    Christophe LANGLADE

  3. Solide démonstration. M de Rancourt, vous me semblez toucher le propre du génie français, singulièrement celui des droites françaises qui, en effet, ne s’identifient pas véritablement, au « vrai »
    libéralisme anglo-saxon.

    Ce génie français, nos dirigeants et même nos universitaires et intellectuels, l’ont, pour nombre d’entre eux perdu de vue. Ce point n’est évidemment pas étranger à la situation chaotique et remplie de lourdes incertitudes, que nous connaissons.

    « Et si la droite redevenait gaulliste ? ». C’est ce qu’espérait Philippe Séguin, qui serait aujourd’hui l’homme « en situation » !

  4. Cher Monsieur,

    l´échec de l´expérience socialo-communiste,l´étatisme chiraquien, l´étatisme selon Hollande, ont largement démontré l´incompétence de l ´état dans la sphére économique et concurrentielle. Le cortêge de chômeurs que Mitterand a fait passer de 1 million à 3 millions en un septennat , après avoir juré qu´avec lui la barre du million de chômeurs ne serait jamais dépassée,l´endettement public pour financer des dépenses improductives, de l´état et des collectivités, une corruption de l´état et de l´administration jamais atteintes auparavant , une hausse spectaculaire de l´ignorance et de l´analphabétisme , la désindustrialisation de la France, sont les conséquences des politiques menées depuis 40 ans.
    Un retour au bon sens s´impose . L´actuel ministre de l´éducation nationales est sur la bonne voie. Espérons que le ménage et le dégraissement de l´état et des collectivités sera enfin effectué.
    Salutations
    Vendeuvre

    • Je me permets de vous citer : « Un retour au bon sens s´impose . L´actuel ministre de l´éducation nationales est sur la bonne voie. »
      Il serait intéressant de détailler cela. Par exemple l’ouverture de l’enseignement aux L2 ? Les surveillants donnant des cours ? Le mouvement continu vers la suppression des notes, remplacé par un « socle commun » qui ne reflète rien ? La surcharge des classes, dont les effectifs sont indirectement arrêtés par les pompiers, puisqu’ils s’alignent sur la capacité des salles ? Le recrutement en urgence de contractuels qui sont prompts à partir dès qu’ils voient le désastre ?

      Ce n’est pas seulement qu’il n’y a plus assez de candidats, de plus en plus de professeurs en poste quittent l’Éducation Nationale pour de meilleures perspectives, parfois à l’étranger.

      Les élèves ne savent quel avenir la réforme du lycée et Parcours leur réserve, au sens tout à fait littéral : fin juin, l’élève de Terminale ne sait pas où il sera dans deux mois.

      Votre « bon sens » ne mène nulle part sinon à la faillite.

  5. Pas certain que la problématique posée ne concerne que la Droite. C’est désormais une évidence que la Vè République est la Cour du roi Pétaud. Les institutions gaulliennes étaient pourtant robustes mais il n’a fallu qu’un peu plus d’un demi-siècle aux ploutocrates pour les démolir. Depuis des années, les politiciens essayent de nous faire croire et de se persuader eux-mêmes que la République est toujours intacte et l’État toujours debout. Tout n’est que mensonge et apparence dans ce théâtre de pitrerie et de grandiloquence ; tout est surjoué mais en réalité l’État pourrit de l’intérieur. La Vè République est moribonde ; c’est irréversible et mortel.

    • @ Ribus votre post et celui de François Lacoste du 16 Avril se complète.
      La France et l’Europe occidental sont mal barrés si je peux me permettre cette expression populaire .Il est évident que le chaos va s’installer au sens grec du terme. C’est à dire que nous allons vivre des moments longs et difficiles pour aller vers une Renaissance.
      Soyons gaulliste puisque » La France nous enterra tous » dixit le général.

  6. À ces analyses politiques manquent les éléments « accidentels » autant que structurels et sociologiques très intéressants fournis comme explications à la « Macronie » par Juan Branco dans son livre distribué librement en version numérique ici :
    http://branco.blog.lemonde.fr/files/2019/01/Macron-et-son-Crepuscule.pdf
    Qu’on soit à gauche ou à droite, il peut être intéressant de lire ce texte qui décrit par le menu où nous auront conduites les dérives de la 5ème république, et aussi pourquoi des analyses comme celles de M. de Castelnau débouchent presque systématiquement sur le dilemme entre débilité complète et corruption absolue quand il s’agisse de donner une explication aux comportements de l’actuel exécutif…

  7. La cathédrale de Paris est en ruine!

    Face au spectacle fascinant et tragique de l’infernal incendie, noyé par l’émotion, je ne puis refouler le sentiment que c’est le pays tout entier qui est en ruine après tant de décennies d’auto-destruction et de saccage par ces « élites »…

    Il n’est pas innocent que les grandes fortunes du pays fassent assaut de générosité (bien ordonnées on suppose, sponsorisation « défiscalisatoire » étalées sur quelques années ça passera, avec gros coup de pub au passage…), confusément elles ne peuvent que se sentir concernées par cette allégorie. On l’espère en tous cas.

    • Cette ruine d’un symbole attachant cache mal la ruine d’une autre promesse présidentielle : celle de répondre à la crise. Quel miracle en effet pour notre thaumaturge, cette catastrophe-là qui l’exonère des exigences démocratiques dans sa conduite de la république !
      Entre répression excessive des manifestants en gilets jaunes (et pusillanimité à l’égard des vrais casseurs!), campagne de propagande camouflée en Grand Débat, accélération de « réformes » dites libérales mais surtout favorables aux « élites » financières (comme en témoigne en passant leur soudaine « générosité »), le résident de la république continue de nous entourlouper.
      Ses victimes ne sont pas seulement les classes populaires, de nouveau pointés comme dangereuses, mais aussi la classe moyenne.
      Celle-ci ne bénéficie ni du CICE ni de l’allègement de l’ISF, ni des privatisations et bradage de l’industrie, ni de l’affaiblissement des services publics, ni de la dérive guerrière sous férule atlantiste. Quant à ses enfants, la « réforme » Blanquer promet d’en laisser un paquet dans les fossés d’une éducation plus labyrinthique qu’élitiste : de la maternelle à l’université, seuls s’en sortiront ceux qui n’y entreront pas (qui partiront à l’étranger, par exemple, et cela concerne les CSP+).

  8. Le bourdon Emmanuel a survécu à l’incendie..et la cathédrale, batie sur l’ancien temple romain de Jupiter, est détruite..le jour même de l’intervention prévue et donc reportée de notre jupitérien Président ….un signe des cieux….???
    Aurons nous un jour un Président digne de sa fonction et qui ne soit pas élu, grâce au système mis en place par les partis politiques avides de se partager la manne nationale, par une infime minorité..
    Sans Assemblée réélement représentative du Peuple, et non de quelques partis politiques, nous ne rétablirons pas la démocratie..

  9. Le général de Gaulle défendait un Etat fort comme l’illustre son discours prononcé suite à l’échec du coup de force militaire à Alger dans la nuit du 25 au 26 avril 1961 : « On vient de vérifier une fois de plus dans notre histoire, que l’Etat, quand il est l’Etat, est le guide et le rempart de la nation. Et pour qu’il soit efficace, il faut que les instruments par lesquels le pouvoir légitime agit dans tous les domaines fassent corps avec lui, à tous moments et en tous lieux » .

    Aujourd’hui il y a parfois une capture de l’Etat par des intérêts économiques privés. Le roman pamphlétaire « Mémoires d’un seigneur de la mondialisation » le démontre avec ironie.

Laisser un commentaire