Il y a 70 ans aujourd’hui, le 5 mars 1953 mourait Joseph Staline qui avait dirigé l’Union soviétique d’une main de fer pendant 30 ans.
Il y a 10 ans aujourd’hui, le 5 mars 2013 disparaissait Hugo Chavez président démocratiquement élu à plusieurs reprises au Venezuela.
Écrire quelque chose d’intéressant sur Staline est au-dessus de mes forces et de mes compétences.
En revanche en ce qui concerne le Commandant Hugo Chavez, j’avais des choses à dire, ce que j’ai fait au moment de sa mort. Dans un texte de gratitude à base de souvenirs. C’était les premiers temps de ce blog et les lecteurs furent une poignée. Je renouvelle cet hommage en le publiant à nouveau.
Pas de chagrin en ce matin de mars, de l’émotion mais pas de chagrin. Je me souviens de cette fascination de jeunesse pour l’Amérique latine. De ces images de la mort de Guevara. De la libération de Régis Debray. Du romantisme de nos 20 ans. Je me souviens de la fête de l’Huma en septembre 1973 et des Quilapayun sur la grande scène. « El pueblo unido jamás sera vincido ». Tu parles ! Je me souviens du moment où j’ai appris à la radio le coup d’état du 11 septembre et la mort d’Allende. Je me souviens de la manifestation « des forces de gauche », avenue de la Tour-Maubourg devant l’ambassade du Chili. Des visages ravagés, de ce cortège qui se savait funèbre. Je me souviens de ce meeting à la Mutualité où Krivine et ses amis, toujours réalistes, réclamaient des « brigades internationales pour le Chili » ! Je me souviens de l’horreur absolue ressentie après coup d’état en Argentine. De mon incompréhension devant les orientations du Parti Communiste argentin. De mes discussions sans fin avec mon ami David Naishtat, dirigeant de ce même parti essayant de soutenir cette ligne de composition avec l’insoutenable. De ma résignation à l’annonce de son suicide. Je me souviens de ces amis exilés argentins et chiliens, qui avaient connu dans leur chair les subtilités du « plan Condor ». Je me souviens de Marcelle Bernard, digne vieille dame, qui se rendait régulièrement au Chili en prenant tous les risques. Et qui me répondait que ce n’était pas plus dangereux que la Résistance qu’elle avait faite. Du sentiment d’impuissance qui ne me quitta jamais, alors que je présidais « France Amérique latine ». Je me souviens de l’insurrection au Nicaragua, du prix humain payé pour la chute de Somoza, ignoble brute corrompue, dont Roosevelt aurait dit en 1939 : « c’est un fils de pute, mais c’est NOTRE fils de pute ». Je me souviens de cette tournée dans la zone où les «contras » armés et payés par les États-Unis menaient une contre-révolution. De mon garde du corps, qui fut tué le lendemain. De cette bouleversante messe chantée dans un bidonville de Managua. Je me souviens de la première rencontre entre Luis Carlos Prestes, le « chevalier de l’espérance » brésilien et Tomas Borge, le fondateur mythique du Front Sandiniste. De l’abrazo qu’ils me donnèrent ce jour-là et que je vécu comme un adoubement De mon impression, malgré l’exaltation, que cela ne marcherait probablement pas. Je me souviens de l’insurrection au Guatemala qui déboucha sur un bain de sang. Je me souviens, de tous ces amis, morts ou perdus de vue, mes camarades. Je me souviens de tous ces enterrements, où il fallut ensevelir des amis ou des espoirs.
La première fois que je vis Chavez, il était en uniforme. Pour moi, c’était bon signe. Par atavisme familial, et depuis le 25 avril 1974 au Portugal, j’aime bien les militaires. Surtout s’ils se rangent aux côtés du peuple. Ensuite, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’était pas un romantique. Courageux, bravache, contradictoire, voire fantasque, mais pas romantique. Leader charismatique, bien sûr, mais constamment réélu. Face au géant américain ? Même pas peur ! Et voilà que sur cette ligne-là, le sous-continent s’ébroue, d’autres apparaissent, Bolivie, Équateur. Eux aussi réélus. À leur façon, Brésil, Argentine s’y mettent aussi. Et l’Uruguay… Au moment où les médiacrates français ignorants vont abreuver Hugo Chavez et sa mémoire d’insultes (le titre de Libération ce matin !), Il m’a semblé, que notre génération, avait peut-être une petite dette. Le romantisme est parti avec les années et les échecs. Grâce à Chavez, le deuil en sera plus facile.
Salut camarade commandant, et merci.
J’ai lu. C’est si rare l’honnêteté intellectuelle, si rare aussi la lucidité. Encore plus rare : ne pas hurler quand les loups hurlent.
Je tiens à dire, ni plus, ni moins
Hurler… de rire ?
Bonjour,
Peu amateur des commentaires sur le net habituellement, ce texte quelque peu hagiographique, m’invite à me souvenir d’un voyage touristique au Vénézuela en 2004. Chavez y sévissait encore. Non, je n’ai pas eu la chance d’être reçu dans les salons des dirigeants, j’ai juste arpenté les villes de Caracas, Porto la Cruz, Maracaibo, ainsi que le sud est, jusqu’à la frontière brésilienne. De loin les villes les plus dangereuses que j’ai eues à visiter. Nombre de touristes que j’ai rencontrés à l’époque, de toutes nationalités, s’y étaient faits dépouiller par des faux taxis, notamment, un e arme pointée sur eux. De la drogue partout. Des milices de quartiers, que jue croyais au départ être des policiers en civil, armées avec des pistolets mitrailleurs. Les « Barrio » vénézuéliens n’ont rien à envier aux favelas brésiliennes. Le bolivar subissait une inflation terrible. Chavez chaque mercredi faisait son émission de télé, « Chavez parle au peuple », qu’il était bon si on était commerçant de diffuser à fond, pour ne pas déplaire à la police militaire, où le Dictateur, en habit militaire, bardé d’étoiles et de médailles, faisait la leçon dans ce qui ressemblait à une salle de classe, devant son gouvernement et son état major. Le Dictateur de Chavez, à l’époque, en plous comique, si ce n’étyait pas vrai. Je ne comprenais pas tout mais un espagnol me traduisait des bribes. Références permanentes à « Che Guevarra » et « Simon bolivar », fustigeant les gringos impérialistes et les coûts trop bas du pétrole à l’époque, à la faveur de la première Guerre du Golfe. Au quotidien, une police militaire omniprésente, ultra-corrompue. Les mêmes gueules et comportements que les gangsters de ma ville, Marseille, et de mes origines, corses. Des brutes. Mais à la campagne, c’est peut-être encore pire. Canaima, lieu des plus hautes chutes d’eau du monde, est inaccessible par la route, uniquement en avion. J’ai vu des adolescentes indiennes de pas plus de 14 ans enceintes. Des douaniers à la frontières qui rançonnent le commerce transfrontalier en espèces. Le Vénézuéla est potentiellement un des premiers producteurs de pétrole au monde. Des paysages magnifiques et potentiellement une industrie touristique à développer. Mais de la corruption à tous les étages. Et de la violence, partout. Une population extrêmement pauvre. Alors je ne suis pas tel dans l’Espoir de Malraux cet intellectuel communiste qui fréquente les salons avec son fume-cigare. J’entends la nostalgie des illusions perdues, romantiques. J’aurais même peut-être aimé appartenir à cette génération, celle qui a cru car elle pouvait croire. Mais j’appartiens à celle plus malheureuse de ceux qui ne croient en rien. Alors je ne peux que constater. Et c’est peut-être moins insultant pour les peuples qui souffrent, loin des idéaux, au final mortifères, d’un autre siècle.
Le Dictateur de Chaplin, pardon.
« … Mais j’appartiens à celle plus malheureuse de ceux qui ne croient en rien. Alors je ne peux que constater. … »
Certes cela vaut mieux que des mains sales. Mais est-ce suffisant pour autant. La « stratégie Reith Buttler », n’a pas duré.
Ce que vous témoignez est néanmoins intéressant. Malraux c’est le témoin de la condition humaine, il a malgré tout cherché en enlevant son costume bon chic et son fume cigare … faire progresser cette condition humaine. Quand je compare les réalisations de nos ministres de la culture, il ressort dans le haut du top.
Malt aux était plus qu’un Ministre de la culture. Écrivain visionnaire et d’une érudition sans pareille. La guerre dEspagne comme à Orwel d’ailleurs lui a fait réaliser à quel point le communisme était une escroquerie. Au final cela à permis de moins se tromper que ses contemporains. Bonne soirée.
« Au final cela à permis de moins se tromper que ses contemporains. »
Validé. Bonne journée
Quelle émotion à la lecture de votre article!!! Ado j’ai été sensibilisé à la situation chilienne par les longues lettres qu’un prêtre proche de ma famille et engagé au service des pauvres nous envoyait depuis les faubourgs de Santiago, qu’il a dû quitter précipitamment car sa vie était menacée par les sbires de Pinochet… Puis plus tard par mes expatriations: 6 ans au Venezuela au tout début de l' »ère » chaviste, et ensuite encore au Nicaragua où j’ai croisé Tomas Borges et nombre d’acteurs de l’histoire récente du pays, notamment -ça c’est pour le romantisme😉- ces anciennes guerrilleras qui ont tenu et continuznt à tenir tant bien que mal ce pays meurtri par des guerres fratricides…
Tiens ! c’est décidément le RDV des ados… Je dois être trop vieux pour adhérer, mais assez vieux pour trouver ça mignon.
En effet le silence honore dignement les 70 ans de la disparition de Staline.
J’ai lu.
Je me souviens aussi de Pinochet et des généraux argentins, tous aussi bouchers les uns que les autres. Au passage, merci à Tatcher et à sa guerre des Falklands pour avoir ainsi permis l’effondrement de ce régime atroce à Buenos Aires.
Pour autant, comment occulter l’abîme de pauvreté et d’insécurité dans lesquels le chavisme a plongé le Venezuela alors même que ce pays regorge de réserves de pétrole ?
Republier cet hommage, pourquoi pas ? Mais cela aurait mérité un codicille. Pour le moins.
« …l’abîme de pauvreté et d’insécurité dans lequel le chavisme, etc, etc… »: vous n’aurez pas la naïveté de croire que les opposants au chavisme allaient le laisser gouverner la fleur aux lèvres! Dès que Chavez a été élu, les vieilles forces enkystées dans les bureaucraties locales ou gouvernementales ou dans les grandes entreprises (PdVSA) ne sont pas restées inactives pour saper l’action du nouveau gouvernement qui héritait de 40 ans d’immobilisme résultant d’une alternance plan-plan centre-droit centre-gauche; situations aggravées par les actions violentes puis l’embargo décrété par les USA et l’UE, qui dure encore… Et l’abîme d’insécurité et de pauvreté c’était bien avant Chavez (qui en est d’ailleurs la conséquence): le « caracazo », ces émeutes de la faim meurtrières (plus de 3000 morts et disparus) de la fin des années 80 résultant des politiques néolibérales brutalement menées par un parti social-démocrate dont le dirigeant fut un temps président de l’Internationale socialiste…
Cé la fôte aux z’autres ! Toujours la fôte ô z’autres, les méchants fachos kapitalists !
Sang z’eux, le bonheur socialiste règnerait sur terre depuis longtemps !
Il est vrai que règne un véritable paradis capitaliste qui forme les enfants dormant à la rue par millions ds l’Amérique latine…sauf à Cuba mais faire en sorte que ts les enfants cubains aillent à l’école c’est bon pour les régimes dictatoriaux et socialistes. Comme Staline vainqueur d’une révolution Dédé 14 pays occidentaux qui assassinerent 7 millions de russes ds les années 1920 pour récupérer leurs actions dividendes démocratiques puis fit d’un pays analphabeteyune puissance industrielle et agricole scientifique et écrasa l’Europe nazie et particulièrement la France fasciste et sa légion Charlemagne à Berlin en 1945 ce qui fit dire à de gauyque tt français sait qu’il doit sa liberté aux peuples de Russie URSS.
comment faire l’apologie de la brute margaret thatcher fossoyeuse des droits sociaux anglais et de la désindustrialisation britannique et paupérisation généralisée meurtriére ultra cruelle en irlande et associée criminelle du satrape néolibéral du chili de l’école monétariste de chicago friedmanienne augusto pinochet supposé allié latino américain de son voisin mais agissant contre l’argentine avec la collaboration de la cia jouant double jeu elle aussi alors qu’elle se prétendait neutre dans le conflit des malouines en refilant les plans d ‘attaque argentin à la perfide albion
L’Amérique latine est compliquée, son histoire et les perturbations causées par son voisin du nord y sont aussi pour beaucoup.
La plus grande partie de ma famille est espagnole, un proche cousin madrilène a travaillé de nombreuses années au Venezuela.
Je ne suis pas particulièrement choqué par les soubresauts qui agitent ce continent, je le suis par contre par l’ingérence américaine que j’espère voir décliner, sans être sûr de vivre assez longtemps pour cela.
Chavez, Allende, Pinochet, Guevara et autres n’était pas des saints ni des démons, l’histoire quand elle est racontée en la parsemant d’éléments émotifs ou sentimentaux n’est plus de l’histoire mais du roman, qui est un genre littéraire agréable à lire mais qui s’encombre de romantisme, forcément.
Ces personnages font partie de l’histoire mouvementée de ces pays, salir leur mémoire, quoi qu’ils aient fait.
Quant à vous M. de Castelnau, on sent bien, par le récit que vous nous livrez, que vous avez vécu là-bas, des moments d’intense émotion, je vous remercie de les partager avec vos lecteurs.
L’Amérique du sud ou latine n’a même pas commencer à vivre
L’Afrique vie le même scénario
Il faut du temps 25 ans ….et conservé la mémoire le temps que le dollars disparait
Désolé
🙂 Jean-Luc CHAVEZ ? Non merci.
Célébrer un président qui à detruit son pays il faut le faire .
Plus de 7 millions d’exilés et une économie en lambeaux, beau bilan .
eh oui Chavez comme Staline ou Kadhafi subit la diabolisation !
on voit pas pourquoi il faut cracher sur Staline (génie politique ET militaire, honoré par 85% des ex-soviétiques qui eux savent de quoi ils parlent …) pour rendre hommage à Chavez ?! c’est débile
C’est vrai, quoi ! Pourquoi rendre hommage aux seconds ou troisièmes couteaux, les Castro, Guevarra, Chavez… (Ou, sur l’autre bord, les non moins regrettables Pinochet, Videla, Bush, etc) ?
Rendons hommage aux plus grands, aux géants (très facile d’établir le classement, il suffit de compter le nombre de morts dont ils sont responsables) :
1. Mao
2 (ex aequo) Hitler, Staline.
vous êtes acrobate non ? vous marchez sur la tête
Ils n’avaient pas de choix connard
Je vous aime bien, Camarade Castelneau, et suis intéressé par vos commentaires et éclairages (que je ne partage pas systématiquement), mais là, comment dire ?… Sans vouloir être vexant, et pour ne pas quitter le terrain de la franche camaraderie (ha ha ha ! je sais fort bien la distance entre les deux usages du mot), je ne croyais pas que vous fussiez resté si… adolescent ?
… restons compagnon, camarade 😉
Rendons à César ce qui appartient à César etc.
🙂 C la fote o ricains. Comme c’est commode. Les yankees (Européens d’un peu partout) sont responsables du génocide nord américain. Les Espagnols et les Portugais celui de l’ Amérique du Sud et Centrale. Hugo CHAVEZ ça sonne pas très « Arawak » (entre autres). Pas besoin des States pour le bordel sud américain ! Ils font très bien ça tout seul. Pour un Amérindien autochtone (enfin ce qui en reste) un « gringo » ou un Espagnol c’est des p…… de blancs !
Ça c’est pour l’Histoire. J’ai vécu un peu dans le Brésil des année 1980, pendant la junte donc. Je me rappelle avoir lu des journaux locaux avec en première page des carricatures des « képis au pouvoir » très impertinentes ! Le journal n’était pas fermé pour autant ni ses dirigeants « accidentés » ou envoyés aux cachots (comme ça serait le cas pour des dictatures communistes pour être clair). Faut arrêter le folklore. Je ne fais pas l’apologie des dictatures militaires sud américaines (CHAVEZ inclus donc) Je remets les choses à leur place. Autre pays autre mœurs. Les Sud Américains n’ont pas besoin de moi pour organiser leur destin. Ni de psychopathe genre Guevara. Sa mort violente en fit un martyr : pas un saint ! C’était une ordure qui ne valait pas mieux qu’un « Pinochet » ou un « Allende »
Les Sud Américains sont maitre de leur destin : arrêtons les condescendances hypocrites.
Hugo Chavez n’est qu’une projection de soi même
S’est presque de l’hédonisme ou du Platonisme.
Une projection , certes un cas de figure cristallisé
Un nodule dans le cerveau
D’autres diraient une gestation dans la matrice
En faite de selon de mon avis Hugo Chavez n’est pas encore né , les commentaires lui donne une réalité existentiel d’un possible probable , dans le monde à l’envers.
Hugo Chavez est un son de séduction , comme de marcel Amont d’avec cette fausse séduction
Hugo Chavez ça fait joli
Narcisse dans sa plénitude
Voir Castro et sont double el … Dieu Che
Le transhumanisme est l’enfant d’un manque d’affect de recherche de sa propre spiritualité intérieur de l’être universel ; qui nous renvoi vers la modalisation de facto compensatoire qui passe par le libre échange
Hugo Chavez est juste un véhicule de transport , un père noël
Les morts dans une guerre sont toujours des avancés technologiques et vookiste plus tradives
Une pub que OMO lave plus blanc dans les lessives des années 75
ça fait un wook du cerveau aujourd’hui
Cognitivement wook s’est comme nugets KFC , malbouffe transgenre défonce du climat , Mosanto et covidos, la pureté de l’arien black