Russie Occident, l’autre guerre de 100 ans (première partie)



Daniel Arnaud est un auteur français résidant en Russie à Saint-Pétersbourg. Il nous a proposé une étude assez fouillée de la situation actuelle placer dans une perspective historique plus large.

Nous publions aujourd’hui la première partie de son texte. Publication qui sera suivie de deux autres.

Lorsque, le 24 février 2022, les forces militaires russes ont franchi la frontière de l’Ukraine, j’étais à Saint Pétersbourg. J’ai partagé la surprise, l’inquiétude des Russes. J’ai aussi partagé les mêmes difficultés que ceux d’entre eux dont les affaires dépendaient des relations entre l’UE et la Russie, et se faisaient en devises. Mais, en ce qui me concerne, passé les premiers jours de sidération, je me suis souvenu de ces nombreux matins des vingt dernières années où, découvrant, au lever, une nouvelle action hostile des États-Unis contre la Russie, je m’étais demandé : combien de temps encore ? Quand s’usera la patience russe ? Quand est-ce que l’affrontement quittera le terrain économique, et celui de l’information, pour celui du champ de bataille ? Et lorsque la pluie de sanctions s’est abattue sur la Russie, la preuve d’une préparation longue, animée par une volonté stratégique au long cours (celle des USA), s’étalait enfin au grand jour. On ne réunit pas en quelques jours l’Union Européenne entière autour de mesures aussi draconiennes, et économiquement sensibles, elle à qui il faut habituellement des années pour discuter de normes telles que la taille des œufs que les poules ont le droit de pondre sur son territoire !

Quelques semaines plus tard, j’atterrissais dans la douceur du printemps Niçois. J’avais laissé les Russes dans une attitude générale d’inquiétude calme, eux dont les vies étaient bouleversées par le conflit, pour une population pour laquelle aucun enjeu vital n’était compromis, qui hier encore aurait eu du mal à situer l’Ukraine sur la carte, mais qui était au bord de l’hystérie collective. C’est là que j’ai pris conscience que ma patrie d’origine, et ma patrie d’adoption avait dérivé au cours du temps. Cela m’imposait, pour comprendre, de replacer l’actualité brûlante dans un contexte historique suffisamment long pour y trouver du sens. Aussi ai-je tenté de regarder les évènements dans la perspective qui pourrait être celle des historiens travaillant sur notre époque dans un siècle ou deux. Et, partant de ce point de vue, m’est venu l’hypothèse que nous assistions aujourd’hui à la conclusion d’une guerre de 100 ans, qui aurait commencé en 1917.

Cela pourrait surprendre, car les périodes d’hostilités, de détente, et même d’alliance, se sont succédées durant ce siècle. Il serait faux de dire que les pays qui composent ce qu’on appelle aujourd’hui l’occident collectif, se sont battus avec la Russie pendant 100 ans. Mais de même, la moyenâgeuse guerre de 100 ans n’est pas faite de 100 ans d’activité militaire. Il y a des périodes de trêves, des retournements d’alliance aussi. On pense en particulier au Compté de Bourgogne, qui s’allie tantôt au Roi de France, tantôt à la couronne d’Angleterre. Si donc, on l’appelle guerre de 100 ans, c’est parce que durant toute cette période, c’est la même question qui motive le conflit : la légitimité du roi d’Angleterre sur une partie des terres françaises. Et cette question ne sera effectivement tranchée qu’à la fin de cette guerre, quand la couronne d’Angleterre devra renoncer à ses prétentions sur le continent.

On note que durant cette guerre commence à apparaître un proto-sentiment national français. Si les Anglais avaient gagné, le monde serait différent. La notion de nation ne se serait probablement pas imposée sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Ainsi, outre les aspects dynastiques et impérialistes, elle se complique d’aspects qu’on qualifierait aujourd’hui d’idéologiques. (Gardons-nous toutefois de tout anachronisme, les termes idéologiques et impérialistes ne peuvent être appliqués au Moyen Age avec le sens exact que nous leurs donnons aujourd’hui).

De même, le conflit qui commence en 1914 est purement un problème de concurrence entre impérialismes. Mais il provoque la révolution en Russie, et il devient alors, aussi, un conflit entre deux visions de la société, dans le même temps que les enjeux impérialistes, en particulier concernant l’accès aux ressources russes, demeurent. Commence alors un vingtième siècle un peu décalé dans le temps, s’étendant de 1917 à 2022, durant lequel la question des rapports de l’Europe d’abord, puis de l’occident (après la seconde guerre mondiale et l’établissement de l’hégémonie américaine), avec la Russie, sera la question géopolitique centrale pour tout le continent européen. Je pense que cette question conditionne les politiques intérieures et extérieures des états européens et des USA sur toute cette période. Si la fin du conflit en Ukraine en marque la résolution, alors, l’analogie avec la guerre de 100 ans médiévale se révélera pertinente.

 L’occident et la Russie depuis le début du XX° siècle : une guerre de 100 ans

L’hypothèse est donc que dans une centaine d’année, les historiens qui étudieront l’histoire du XXIème siècle y verront, pour certains en tout cas, une nouvelle guerre de 100 ans, s’étendant de 1914 à 2022, opposant l’ensemble des puissances industrielles traditionnelles à la Russie. J’entends par « puissances industrielles traditionnelles », les puissances d’une ère occidentale au sens large : anglosphère, Europe occidentale, et Japon. Elles sont caractérisées par le fait d’avoir fait leur révolution industrielle sur la base d’une privatisation de plus en plus poussée des moyens de productions, ce que nous appelons habituellement la voie capitaliste. On les opposera aux puissances industrielles plus tardives, qui elles, ont choisi la voie de la collectivisation des moyens de production, celle du communisme. On sait, en particulier grâce aux travaux d’Emmanuel Todd, que ce choix n’est pas le fait du hasard, mais correspond aux valeurs profondes des sociétés qui le font, telles qu’elles émergent de la structure de la famille paysanne. Je cite ce fait pour rappeler que si les trajectoires historiques de pays comme la France ou l’Angleterre, et la Russie diffèrent autant, ce n’est pas un caprice du destin. On peut expliquer scientifiquement le lien qui existe entre la structure de la famille paysanne, les valeurs qui en découlent, et le chemin vers l’industrialisation de chaque nation. On conçoit que si la transformation industrielle se produit plus tard en Russie (et en Chine) c’est que ces sociétés sont structurellement plus conservatrices. Et cela se vérifie encore de nos jours, en observant la résistance des sociétés Russes et Chinoises aux « innovations sociétales » de l’occident. On se gardera pourtant de confondre conservatisme et rejet du progrès technique. Sinon on ne comprendrait rien à la créativité technique de la Russie et la Chine. Car, en dépit de ce que nos médias peuvent en dire, il faut savoir que pour qui suit pour des raisons professionnelles les solutions techniques développées en Russie, il apparait clairement que la Russie a des longueurs d’avance dans un certains nombres de domaines, et pas seulement celui de l’armement. Le smart-city russe, par exemple, peut faire rougir les métropoles occidentales. Il n’en demeure pas moins que le retard historique pris sur le plan de l’industrialisation jusqu’au 20-ième siècle fait que les deux pays les plus importants de la sphère communiste ont aussi été, en leur temps, l’objet de tentatives de colonisations par les puissances dominantes occidentales. Pour la Chine ce fut particulièrement brutal, les tristes épisodes des deux guerres de l’opium en font foi. Pour la Russie, on sait moins que son tardif décollage industriel de la fin du XIX° siècle, début du XX°, est essentiellement financé par des capitaux occidentaux (en particulier Français). Les capitaux s’exportent, l’outil industriel utilise des techniques occidentales, l’Empire Russe se transforme également en colonie, même si celle-ci est plus douce (sauf pour les petits bras qui, dans les usines, gagnent de toutes leurs forces les dividendes des actionnaires européens, bien sûr). Il faut aussi rappeler que quoiqu’on en pense, ce sont bien leurs partis communistes qui rétablissent la souveraineté de ces deux pays.

Ainsi, en zoomant en arrière pour passer du temps bref de l’information, à l’échelle des temps historiques, apparait un long vingtième siècle, structuré autour d’un conflit dont l’objet associe deux enjeux. Le premier économique et impérialiste implique l’accès aux ressources et aux terres de ce qui était l’empire russe, puis l’Union Soviétique, et enfin la Russie, et l’ensemble des pays d’Europe et Asie centrale issue de la fin de l’Union. Le second, idéologique, mais également économique, concerne la propriété des moyens de production dans le cadre du développement industriel, privée ou collective. Il est tentant d’affirmer, que le second enjeu est resté secondaire sur le plan de la motivation. La preuve étant fournie par le fait que la pression sur la Russie n’a jamais cessé après la chute de l’URSS. Mais, même si on peut le voir comme un décor masquant les appétits impérialistes, l’enjeu idéologique joue un rôle fort. D’abord il permet de « vendre » les conséquences du conflit aux populations, qui les subissent. Ensuite, l’URSS, en proposant un modèle alternatif de marche vers l’industrialisation, remettait en cause les privilèges des élites issues du capitalisme. On ne rappellera jamais assez combien l’existence de l’URSS a inspiré et renforcé les luttes sociales des classes populaires du monde occidentale. Enfin il joue aujourd’hui un rôle important dans la construction d’une identité européenne. Nous reviendrons plus loin sur ce point. Et puis, la collectivisation des moyens de production entraîne effectivement l’expulsion du capital étranger, et le rétablissement de la souveraineté. Ce fait créé donc un lien causal fort entre les deux aspects du conflit.

Ce n’est pas la place ici d’un long développement historique, et je me dois de renvoyer le lecteur à des sources historiques, qui seront bien plus rigoureuses que tous résumés que je pourrais en faire. Mais quelques faits suffiront, je l’espère, à montrer que ce choix historiographique, qui fait hypothèse d’une guerre de 100 ans, souvent hybride, mais parfois aussi « chaude », faite par l’occident à la Russie, quelle que soit la forme de l’état qui l’incarne, n’est pas complètement fantasmé, mais s’enracine dans la réalité historique. 

Fin de la première guerre mondiale, l’ex-empire russe est en révolution, et la guerre civile éclate entre les Rouges et les Blancs. Cette guerre civile est fort peu civile : c’est 14 nations qui envoient des corps expéditionnaires pour participer à ce conflit. Plus intéressant encore, je propose ici une liste non exhaustive des belligérants non russes. (les manquants sont des pays colonisés qui n’ont donc pas eu le choix de se tenir à l’écart) : la France, la Pologne, l’Italie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, la Chine, le Japon, et bien sûr, les États-Unis, sans oublier, l’Allemagne. Je suggère de comparer cette liste à celle des pays participant aujourd’hui aux sanctions contre la Russie, et soutenant l’Ukraine par des fournitures d’armes. La continuité historique est stupéfiante. On peut constater des différences comme l’Inde par exemple. Mais si celle-ci se battait avec les puissances occidentales, c’est en tant que colonie britannique. Il est assez remarquable que l’Inde souveraine se situe plutôt du côté de la Chine et la Russie, pays avec lesquels les relations sont parfois pourtant compliquées.  

Fin de la seconde guerre mondiale, l’URSS paye la destruction de la machine de guerre nazie de 26 millions de morts, et de la dévastation du tiers le plus riche et industrialisé de son territoire. Une paille ! En échange, elle exige à Yalta la formation d’un cordon sanitaire d’états sur sa frontière ouest, et que la Pologne ne puisse plus jamais servir à l’Allemagne de tremplin pour l’attaquer. Buts de guerre extraordinairement modestes au regard du sacrifice consenti. Modestie qui doit sûrement beaucoup à la conscience précise de la faiblesse de l’URSS après la saignée qu’elle vient de subir. Les USA, eux, s’arrogent la part du lion, avec toute l’Europe occidentale, nettement plus vaste, riche, peuplée et industrialisée que la part qui échoit à l’URSS. URSS qui s’applique à respecter, dans un premier temps, les accords de Yalta, en abandonnant, par exemple, les communistes grecs entre les mains d’une brutale répression britannique. Qu’en est-il des USA ? La réponse tient dans un fait également mal connu en Europe, et souvent aussi en Russie même. Dès 1945, l’OSS puis la CIA « recycle » les bataillons bandéristes pour animer une guérilla meurtrière à l’ouest de l’Ukraine. Cette petite guerre, entièrement financée par les USA, durera jusqu’en 1949 et fera quand même 300000 morts, 100000 coté soviétique, 200000 du côté des Ukrainiens. Manière un peu « virile » de remercier l’URSS d’avoir permis aux USA d’étendre considérablement leur zone d’influence en Europe ! Et aussi, à nouveau une belle continuité, puisque l’on voit déjà les Etats-Unis s’allier à des nazis (pas encore néo) ukrainiens, pour faire la guerre à la Russie.

Mentionnons également « Le grand échiquier » de Zbigniew Brzezinski (1997), ainsi que les rapports de la Rand Corporation de 2021, véritables déclarations de guerre hybrides. Difficile de nier que l’affaiblissement et la destruction de la Russie demeure un but essentiel de la géo-politique américaine, et par voie de conséquence, de leurs colonies européennes. (Appelons un chat un chat).  

Ainsi, à partir de la révolution Russe, on peut voir les rapports avec l’URSS comme un des facteurs les plus déterminants de la trajectoire historique de l’Europe occidentale, et des USA. C’est cette question qui est aujourd’hui en cours de résolution, et donc, à ce titre, je considère légitime de parler d’une guerre de 100 ans entre la Russie et l’Europe occidentale, en faisant, je le rappelle, le pari, de moins en moins risqué au vu de l’actualité, que cette question sera résolue à la sortie du conflit.

Élargissement de la perspective historique

J’ai rappelé plus haut la communauté de destin historique entre la Chine et la Russie : ces deux pays ont, dans un passé récent, subi les tentatives de colonisation par l’occident triomphant. Celles-ci se sont déroulées essentiellement aux XIX° siècle, puis dans la première moitié du XX°. N’oublions surtout pas, cependant, la « piqure de rappel » particulièrement brutale que fut l’intervention américaine dans la vie du pays et de la société russe durant les années 90. Celle-ci a bien toutes les caractéristiques d’une colonisation, avec ses interventions lourdes dans la vie politique, son pillage de toutes les ressources, etc. 

Ainsi, si nous élargissons le champ de vision géopolitique, le paysage historique et politique qui se développe prend des teintes inquiétantes. Nous voyons un conflit opposant un bloc occidental élargi, à un bloc qu’on appellera Eurasiatique faute de mieux, regroupant d’abord la Russie et la Chine, et d’autres pays qui s’en rapprochent : Iran, Inde, les pays de l’OCS, par exemple. En dehors des pays du bloc occidental élargi, les autres ont adopté une attitude variant entre la neutralité bienveillante vis à vis de la Russie et un soutien discret. Ainsi, la Russie et la Chine ont en commun d’être des nations anciennes (voir la plus ancienne de toutes pour la Chine). Ce sont deux grandes civilisations qui ont joué un rôle important dans l’histoire planétaire, sur le plan géopolitique bien sûr, des arts, mais aussi des techniques. Ensuite, au moment où l’occident « entre » en révolution industrielle, leur conservatisme empêche les évolutions de l’ordre social nécessaires au développement des nouveaux modes de production, et elles prennent donc du retard. Retard qu’elle paye cher, car elles se trouvent affaiblies, en particulier sur le plan militaire, et sont donc l’objet des tentatives de colonisation décrites plus haut. Toutes deux s’en libèrent et rattrapent leur retard en empruntant la voie d’une industrialisation à marche forcée, conduite par la collectivisation des moyens de production. Elles ont aujourd’hui rattrapé leur retard, et dépassé l’occident dans un grand nombre de domaines. Et, elles se retrouvent aujourd’hui de nouveau dans un conflit d’impérialisme et idéologique, avec ce même occident. La raison pour laquelle il faut insister sur cette perspective historique, c’est qu’elle montre que le rapprochement sino-russe est beaucoup moins circonstanciel qu’on tend à le croire. Il est en fait enraciné dans un destin commun vis à vis de l’occident, dont les enjeux dépassent l’appartenance à des sphères de civilisation différentes. Le rapprochement stratégique entre les deux pays est solide, et le fait qu’ils représentent à eux deux, une puissance de production considérable adossée aux ressources naturelles qui lui sont nécessaires, n’augure rien de bon pour les Européens. Et ce d’autant que les humiliations passées animent une rancoeur dans les populations qui assurent un soutien patriotique aux gouvernements. Cela ait particulièrement vrai pour la Chine. Pour la Russie ça l’était moins, car la colonisation n’ayant été qu’économique, le souvenir d’une occupation étrangère n’a pas marqué les esprits comme en Chine. Mais aujourd’hui, il existe une prise de conscience dans la population Russe, de ce que le traumatisme des années 90 était en effet dû à une colonisation de-facto de leur pays.

Dans cette perspective, la question du conflit dans lequel se joue l’émancipation d’un bloc Russe et Chinois des tentatives de colonisation de l’occident, structure toute l’histoire d’un vingtième siècle s’ouvrant avec la première guerre mondiale, et se terminant maintenant, avec le conflit en Ukraine. La question fondamentale, sur le plan idéologique, de la propriété des moyens de production d’hier, a été remplacé par celle du rôle de l’état dans l’économie. A la prépondérance de l’économie sur le politique de l’occident, répond le rôle de l’état dans l’économie de la Chine et de la Russie. On a cru la question réglée en 1991. L’humanité entrait dans les temps messianiques du triomphe du libéralisme économique, du libre-échange absolu, la guerre était vaincue, et l’Histoire connaissait sa fin. Bien sûr, il s’agissait d’un délire idéologique. On remarquera que l’idéologie néo-conservatrice a généré le même phénomène de croyance aveugle que le marxisme en son temps. Le monde loin de converger et même de communier dans l’adoration des « valeurs occidentales », a continué d’évoluer, et de nouvelles divergences, génératrices de conflits d’intérêts sont apparues. Posons-nous la question : se pourrait-il que les différences de valeurs anthropologiques qui ont conduit la Russie et la Chine à emprunter la voie de la collectivisation pour s’industrialiser, soient les mêmes qui imposent un autre équilibre entre pouvoir politique et économique, dans le cadre d’une économie de marché ? Si on accepte ce point de vue, on comprend alors qu’en Chine et en Russie, les souverainetés politique et économique se confondent. En voulant imposer, à l’ensemble du monde, des règles de gouvernance économique surclassant le pouvoir politique, l’occident nie et menace l’identité de ces pays. Son aveuglement, devrais-je dire son autisme culturel, réalise donc les conditions d’un conflit plus profond encore que celui qui nait des divergences d’intérêts géopolitiques et économiques.

Ainsi, en adoptant cette perspective élargie, on conçoit qu’un conflit où se joue la résolution de tensions séculaires ne peut qu’avoir une dimension globale. Et on observe d’ailleurs déjà que les grandes manœuvres diplomatiques autour des BRICS sont bien plus déterminantes que ce qui se passe sur le terrain de combat. Sur le plan strictement géopolitique, j’adopte la vision de John Mearsheimer. C’est donc celle d’un conflit né de la posture impériale américaine, motivant une politique d’extension de l’OTAN et d’affaiblissement de la Russie. Conflit voulu et préparé par les États Unis. Leur position est, rappelons-le, pensée et définie dans de nombreux ouvrages et rapports de « think tanks ». Mieux même, la stratégie de montée en tension des dernières années est parfaitement décrite par deux rapports de la Rand Corporation datant de 2019. Le déclenchement du conflit avec la Russie, par Ukraine interposée, est minutieusement décrit, ainsi que les risques de destruction pour l’Ukraine. La pensée géopolitique américaine justifie cela par la nécessité de conserver le contrôle de l’Eurasie, afin de prévenir la montée d’un concurrent, et donc de conserver leur hégémonie. Il s’agit d’une théorie géopolitique, et comme toute théorie, elle exige d’en accepter les prémisses : les Etats-Unis, puissance maritime, doivent garder le contrôle de la masse continentale Eurasienne, car qui contrôle ce continent contrôle le monde. Ne jugeons pas ici du bien-fondé de cette idée, ni de son réalisme. Notons quand même qu’elle est héritée de l’Empire Britannique, et l’a conduit à une extension qui n’était pas soutenable. En revanche, à partir du moment où ses prémisses en sont acceptées, et qu’elle forme la base de la pensée stratégique des États Unis, leur hostilité vis à vis de la Russie est rationnelle.

En revanche, la position de l’Union Européenne l’est beaucoup moins. Les pays qui la composent (rappelons que la politique étrangère reste, en principe, un privilège des états membres), ont beaucoup à perdre en se fâchant avec la Russie. C’est en particulier vrai pour la France et l’Allemagne. Pourtant, Angela Merkel a avoué avoir saboté les accords de Minsk. Pourtant le chancelier Allemand ne réagit pas quand le dernier pipeline qui aurait pu sauver son économie est détruit sur ordre de Washington. Quant à la France, tellement engagée en Russie qu’elle y était, avant le conflit, le premier pays étranger pourvoyeur d’emplois, elle aussi a participé au sabotage des accords de Minsk, comme l’a reconnu François Hollande. Elle n’a pas réagi quand fut révélé que le téléphone des dirigeants français étaient écoutés par les USA. Bref, France et Allemagne, les initiateurs historiques de l’Union Européenne, les deux principales puissances économiques, se laissent faire, et suivent la ligne décidée à Washington. L’irrationalité de l’Union Européenne serait donc le fruit de sa perte de souveraineté au profit des intérêts Etats-Uniens. C’est en effet un facteur important, mais nous verrons que d’autres facteurs sont aussi à l’œuvre, entrainant le continent dans la spirale d’un étonnant Hara-Kiri collectif.

Tâchons maintenant, à la lumière du choix historiographique précédemment exposé, d’envisager les trajectoires historiques des différents acteurs, afin d’analyser quelles sont les stratégies de sorties de conflits qui s’offrent à eux. Notons quand même que lorsque nous parlons d’acteurs, il faut en distinguer deux classes : celle des pays souverains, qui donc conservent une liberté de décision politique et stratégique, et celle des pays vassaux, dont le pouvoir de décision est très restreint. Nous rangerons dans la première les USA et la Russie, mais aussi la Chine. Celle-ci n’est pas directement impliquée, mais outre qu’elle fait cause commune avec la Russie, elle jouera un rôle déterminant dans les actions diplomatiques qui concluront le conflit. Enfin, et surtout, elle se sait juste derrière la Russie dans la liste des cibles des néocons, et par conséquent, par sa posture diplomatique, elle défend ses intérêts directs. On peut la décrire comme un acteur engagé sur le plan stratégique et diplomatique, sans l’être sur le plan militaire.

La seconde classe est évidemment composée des pays de l’Union Européenne/Otan et de l’Ukraine. Ceux-ci agissent dans le cadre étroit que veut bien leur laisser Washington, avec le relais de Bruxelles, ne pouvant s’éloigner que marginalement de la ligne définie sur les bords du Potomac.

Qu’un dirigeant tente de s’en éloigner un tant soit peu, et le voilà rappelé sèchement à l’ordre par les relais obséquieux de l’atlantisme, comme l’a montré, à nouveau, la flambée médiatique suivant les propos du président Macron à son retour de Chine.

Dans la seconde partie de cet article, nous décrirons les phases de la guerre de 100 ans russo-occidentale, et montrerons comment elles s’enchainent pour  mener l’occident à « l’âge de la déraison » dans lequel il se débat aujourd’hui. Nous définirons ensuite le conflit entre les USA et la Russie, comme celui opposant les pays producteurs de biens et ceux qui les consomment, et en tirerons les conséquences.

(À suivre)

Daniel Arnaud

92 Commentaires

  1. Pour la petite Histoire il est in,teressant de savoir que celle qui fut à l’origine de l’expansion (presque) illimitée de l’Angleterre, la reine vierge Elisabeth I° etait tombée raide dingue amoureuse de François II le frere du roi Henri III que leur mere Catherine de Medicis voulait marier afin d’assurer la survie de la dynastie.
    Pour la même raison Elisabeth s’imaginait pouvoir enfanter bien qu’âgée de 46 ans; à la mort de son amant (ah, les french lovers…) Elisabeth pleura pendant trois jours et ne songea plus jamais au mariage….
    Ainsi se termina un episode qui aurait ramener la couronne d’angleterre dans l’escarcelle du roi de France qu’elle n’aurait jamais dû quitter depuis Hastings !

    Ainsi que le resumait Clemenceau « l’Angleterre est une colonie française qui a mal tourné).

    • A la base, notre civilisation n’est pas gréco-romaine, elle est germano-chretienne,chrétienne romaine s’entend. En gros, l’Empire de Charlemagne + Anglais et scandinaves . Depuis 1400 ans, tout ce qui n’est pas ça est supposé mériter notre mépris, nos outrages et d’être exploité ou combattu.
      L’empire romain d’Orient? Une bande de degenerés, veuls, cruels, corrompus et faibles. Les Maures, Les Arabes, les Ottamans? Des barbares infidèles à combattre à tout prix. Les Slaves? D’abord juste bons à être des esclaves( d’où le mot), une race servile ivrogne et lourdaude à exploiter ou à repousser si elle se révolte.
      Franchement, il y a le même mépris raciste, en Europe de l’ouest envers les Polonais, Baltes, Slovaques , Roumains, ex-Yougoslaves et Bulgares qu’envers les Russes.
      Quasi le même mépris raciste envers Grecs, Italiens du Sud et Espagnols du sud que pour les moyen-,,orientaux et Africains du nord.
      Et à l’intérieur même, il y a des classes de mépris géographique, du nord pour le sud, des Allemands pour les Français, des scandinaves et Anglais pour les precédents, les Anglais étant en haut de la chaîne de mépris.
      En 1990 je m’arrachais les cheveux quand je constatait la gentille niaiserie de mes connaissances soviétiques qui étaient sûrs qu’en abandonnant le communisme, ils seraient accueillis en frére à bras ouvert. Ils rigolaient, incrédules quand je leur disait qu’ils seraient simplement traité comme un pays du tiers monde, pillés, prostitués, des paillassons.
      J’avais beau leur dire que depuis 5 siècles, non seulement nous nous battons entre nous mais aussi ensemble contre le reste du monde que nous considérions comme des barbares, et que nous exterminions, spolions, exploitons sans retenue ni vergogne.
      Il ne voulaient pas me croire.
      Je crois que la haine particulière pour les Russes vient du fait que non seulement ils ne se sont jamais soumis mais qu’en plus, ils nous ont mis la pâtée plusieurs fois.

      • Le mot slave vient en russe du mot слава qui signifie gloire. Rien à voir avec esclave.

        • @Ando
          L’un n’empêche pas l’autre. Je ne sais trop dans quelles circonstances le mot « slave » est devenu dans certaines langues comme l’anglais synonyme d' »esclave », mais si son sens avait été autre que celui que vous donnez, le résultat aurait été le même.
          C’est comme le mot « nègre » (de l’Espagnol « negro – noir ») qui désigne des gens d’une certaine couleur de peau qui est devenu synonyme d' »esclave », lui aussi.

        • C’est au mot « slave » en Anglais que ce jeu de mots fait référence, ne tordez pas tout!!

          • -que cette allusion fait référence- En tout cas bravo pour votre travail et au plaisir de lire la suite 🙂

        • Si, Si ça a « à voir »…

          Le mot slave « esclave » est signifié pour « gloire » parce que chez les Romains, on exhibait les esclaves prisonniers des guerres de l’Empire en tant que « glorificateurs » de leurs vainqueurs.

          C’est sous cette étiquette que Vercingétorix passa sous les Fourches caudines lors de son exhibition à Rome après sa défaite.

          Même en Français le terme « gloire « ne signifie pas simplement une réputation mais aussi une « aura » particulière et tous le symboles qu vont avec. On dit une « gloire’ de lumière pour l’aura d’un personnage réputé et le Christ est au Moyen-Age e à la Renaissance souvent peint « en gloire » c’est à dire « en présentation ».

          Le mot « slave » a donc plusieurs signification par rapport à des objet ou des prises de guerre.

          Au Moyen -Age ça signifiait tout simplement « négro » comme en Alabama pour esclaves.

          • En « présentation » ou en « majesté » ?

            Sinon merci pour ces précisions, mais attention vous allez vous attirer les foudres de la « science des ânes » … J’en sais quelque chose 😉

        • Ce n’est pas « slave » qui vient d’esclave mais esclave qui vient de slave. En Anglais, slave, l’esclave et slavian, la nation.
          En latin, esclave se disait « servus » . Le mot « esclave » n’est apparu qu’au haut moyen âge quand le monde slave servait de réservoir d’esclaves pour les razzias des royaumes germaniques et de l’empire byzantin. Anecdote, la plupart était vendu aux Arabes qui les faisaient systématiquement châtrer pour éviter toute reproduction, un enfant naissant musulman étant automatiquement affranchi selon la Charia.
          La nation russe n’a pas été crée par des Slaves mais par des Scandinaves comme toute la dinastie rurikide du IXe siécle au XVIe avec Yvan IV Grosny( le Redoutable, transformé vicelarde ment en « terrible »).

        • Merci de rectifier cette erreur si commune. Curieux que personne ne se demande jamais comment et pourquoi les tribus slaves auraient pu se nommer en empruntant un mot provenant d’un langue étrangère! Mais pour moi l’origine est слово, slovo, le mot, la parole.

    • Ceci dit, d’une part, je ne crois pas que les Anglais auraient toléré ça.
      Par ailleurs, les prétentions d’Edouard III au XIVe siècles étaient parfaitement légitimes et il aurait probablement fait un bien meilleur roi que la bande de dégénérés qu’on a eu de Philippe VI à (enfin) Charles VII.

    • @Michel Papon
      Vous êtes certain qu’il s’agit de François II. Il n’avait pas la santé, le garçon …

      Elle a failli se marier aussi avec un fils Valois … mais cela ne s’est pas fait.

      Maintenant concernant Clémenceau, je plussoie sa citation et l’idée générale 🙂 qui se règle sur les terrains de Rugby …

      • Il s’agit bien de françois II, il est justement mort de la tuberculose comme charles IX..
        c’est le point faible des systemes dynastiques : la necessité d’assurer la succession ce qui impliquait de « produire » un grand nombre d’heritiers avec le risque des guerres de succession…

        • La tuberculose de Charles IX était très suspecte. C’est que la vieille Catherine en pinçait méchamment pour son Henritounet qui se morfondait comme roi de Pologne avant sa fuite et son régne comme Henri III.

  2. un article excellent et clair .
    Il oublie un peu ,et peut être cela se retrouvera pour la suite attendue , les distorsions entre les gouvernants serviles et dociles à l’égard des puissances économiques étrangères , et les peuples qui n’aiment pas être entrainés au service des puissants qui les exploitent et les oppriment au profit d’ intérêts supra nationaux qui les ont corrompus et rendus rapaces des peuples qu’ils sont censés « gouverner » et non dépouiller..

  3. « … Et, partant de ce point de vue, m’est venu l’hypothèse que nous assistions aujourd’hui à la conclusion d’une guerre de 100 ans, qui aurait commencé en 1917. … »
    Ah tiens comme c’est curieux !!! Il me semble avoir souvent parlé de l’année 1917 …

    D’ailleurs avant cette date pas d’Ukraine …

  4. Bonjour,

    avant toute chose, résidant moi-même à Saint-Pétersbourg depuis une bonne quinzaine d’années je ne puis qu’être d’accord avec les propos liminaires de Daniel Arnaud ainsi qu’avec la vidéo qui précède cet article.

    S’agissant de cette perspective historique sur un siècle, elle ne manque ni d’intérêt ni de pertinence. Il y en a eu d’autres s’appuyant sur des périodes plus longues, comme celle de Guy Mettan davantage centrée sur un conflit religieux, et donc de civilisation, mais elles ne rentrent pas en contradiction, l’histoire se chargeant de modifier et d’adapter les superstructures à des enjeux datés.
    A ce propos et même sur une période aussi courte qu’un siècle, donc entre 1917 et aujourd’hui on peut noter cette nouvelle asymétrie entre un groupe d’Etats, le fameux occident collectif, dont les dirigeants ne sont plus au service de leur nation mais d’intérêts autres et souvent particuliers, et les autres restés sur des structures étatiques traditionnelles.

    • Je plussoie

      Guy Mettan, et son livre de 2015, « Russie Occident une guerre de Mille ans – la russophobie de Charlemagne à la Crise Ukrainienne – Pourquoi nous aimons tant détester la Russie » Editions des Syrtes.

      Ce qui interpelle, d’ailleurs sur les orientations de l’Eglise Catholique.

      Beaucoup s’interroge sur la renonciation en 2013 du pape Benoit XVI (Un pape à la retraite !!!???) et se demande si sa politique de rapprochement avec le monde Orthodoxe ne gênait personne.

      • Une nouvelle version – augmentée – de cet ouvrage vient de sortir chez TheBookEdition. Ce qui me ravit puisqu’il était devenu quasiment introuvable. Je ne l’ai pas encore terminé mais je le dévore.

        • Merci
          Je le remets dans ma liste … il y a tant à lire … aujourd’hui 🙂

    • En effet l’ouvrage de Guy Mettan est excellent. Je me suis limité volontairement à l’ère industrielle, donc au conflit naissant de la confrontation des impérialismes au sens des puissances industrielles. Mais la perspective plus longue de Guy Mettan donne une profondeur plus importante. C’est bien que vous rappeliez cette ouvrage, tous ceux qui s’intéressent à la question des rapports entre occident et Russie doivent le lire absolument.
      Passez vos coordonnées à Régis de Castelnau, par la page contact, qu’il me les transmette.

  5. « …
    N’oublions surtout pas, cependant, la « piqure de rappel » particulièrement brutale que fut l’intervention américaine dans la vie du pays et de la société russe durant les années 90. Celle-ci a bien toutes les caractéristiques d’une colonisation, avec ses interventions lourdes dans la vie politique, son pillage de toutes les ressources, etc.
    … »
    Exact.

    Une illustration déjà en 1998 durant la période catastrophique d’Elstine.

    Le film du Russe Nikita Mikahkov « Le Barbier de Sibérie », une co-production Russie, France, Italie, Tchécoslovaquie. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Barbier_de_Sib%C3%A9rie

    Le film sous un regard « tragi-comique » illustre bien au début du XXième siècle, le pillage des ressources par des compagnies américaines, mais surtout la suffisance des Américains vis à vis des Russes. Sans doute un message du Russe aux Américains.

    Mais avec les néo-cons pas étonnant d’en voir les effets aujourd’hui. Ce qui est plus étonnant ce sont les relents de la politique française.

  6. Prenons des nouvelles du commanditaire de cette comédie
    https://brunobertez.com/2023/05/20/douglas-macgregor-4/

    Il va de soi que le colonel MG n’est pas encore au courant de la chute de Bakmouth,

    Bien évidement c’est en attendant l’offensive ukrainienne annoncée depuis …. pfffff 2 mois qui doit reprendre Bakmouth, libérer le Donbass, la Crimée et aller à Moscou botter les fesses à Poutine … Rien de moins que tout cela

    Bon courage à tous 😉

  7. Article très intéressant merci beaucoup pour le travail fournis. Hâte de lire la suite.

  8. l’article de Daniel Arnaud est très intéressant parce qu’il tente de prendre du recul et d’interroger cette obsession de long terme des Occidentaux face à la Russie. Deux points me semble discutables : d’abord lorsqu’il dit que le conflit entre l’Occident global et la Russie a commencé avec la fin de la Première Guerre mondiale et dont la révolution russe. En vérité l’Occident était en guerre depuis au moins le milieu du XIXème siècle et la volonté de mettre la main sur les ressources pétrolières de la Russie. Ensuite Daniel Arnaud nous dit que la France et l’Allemagne sont les promoteurs de l’Union européenne, rien n’est plus faux, c’est un vieux projet américano-allemand comme l’ont montré les ouvrages d’Annie Lacroix-Riz. Mais malgré ces réserves l’approche de Daniel Arnaud me parait très juste. Il faudrait peut-être ajouter que les Occidentaux ne voulaient pas voir les Russes qu’ils méprisaient, et qu’ils méprisent toujours, se rapprocher d’eux !

    • « … Ensuite Daniel Arnaud nous dit que la France et l’Allemagne sont les promoteurs de l’Union européenne, rien n’est plus faux, c’est un vieux projet américano-allemand … »
      C’est assez exact.

      L’idée général était de promouvoir la réconciliation Franco-Allemande, ce qui laissait entendre que le sujet des guerres mondiales venaient de ces deux pays.
      Une manière d’exonérer les autres de leur responsabilité et notamment nos « amis » anglo-saxons. Et d’oublier que depuis plusieurs siècle, l’arc prussien de l’Allemagne avait des visées à l’Est.

      Le travail de Monsieur Arnaud est excellent, car il nous fourni une grille de lecture de ces 100 dernières années, ou s’imbrique des situations bien connu (notamment le retard de modernisation de la Russie au XIXième et début XXième qu’elle comblait néanmoins avec notamment l’aide de la France.).

      J’ai hâte de lire les deux suites. Merci aussi à Maître Castelneau pour cet échange.

    • Le souci quand on analyse le sujet dans une perspective historique c’est le choix forcément imparfait de la date de début. Guy Mettan remontre par exemple très loin dans le temps, bien au-delà du XIXème siècle.

      Quand on parle dans une perspective longue d’occident il faudrait aussi considérer la réalité de celui-ci, sans doute plus réel dans les temps anciens ayant précédé la Réforme qu’ensuite, et considérer que parler d’Occident collectif au sens où on l’entend aujourd’hui n’a de sens que très tard quand justement ce qui faisait le ciment de l’Occident lointain, la spiritualité, s’est effacé largement au profit d’autres croyances davantage prosaïques puisque idéologiques et économiques.
      Il y a eu un grand entre deux, une période de transition entre deux occidents unis, à mon avis pour le meilleur, ou un certain meilleur, et pour le pire actuel, avec néanmoins une certaine constance dans le mépris de ce qui n’est pas soi et le besoin de disposer d’un ennemi. Mais cette période de transition a été le témoin d’une fracturation de cet occident en proto-nations puis nations concurrentes dont il reste des traces encore aujourd’hui, avec sous-jacent, cette volonté impériale générant cette concurrence mortifère, ce vieux désir qui remonte aux Carolingiens de reconstituer l’Empire Romain d’Occident déchu, chacun s’en voyant l’artisan en chef.

      Aussi et pour en revenir à votre commentaire, au milieu du XIXème siècle il n’y a pas d’occident assez uni pour choisir de faire de la Russie une ennemie commune à toutes les nations le composant. On a des jeux d’alliances qui rapprochent, qui éloignent, qui font de l’ennemi d’hier un allié et réciproquement. De fait il faudra que l’Empire occidental soit reconstitué sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui avec pour chef, non pas une nation européenne, mais le fruit européen transatlantique pour en arriver à cette situation. Et en ce sens la date de 1917, ou les années immédiatement d’après-guerre avec le fameux cordon sanitaire semblent assez appropriées pour dater un conflit entre un occident en voie de réunion, certes chaotique et c’est une euphémisme, sous l’égide d’un nouveau maitre et même s’il faudra attendre 1945 pour que cela devienne une réalité peu contestable, malgré l’épisode gaulliste dont on sait ce que les successeurs du Général ont fait.

      C’est là que je vous rejoindrai s’agissant de la construction européenne qui doit davantage aux Etats-Unis et à des individus infiltrés à leur solde, comme l’infâme Monnet, qu’aux nations européennes en voie de disparition ou de dissolution dans l’Empire

      • S’est gentil de le dire jusqu’à une certaine date.19 eme
        Retourné plus en arrière dans votre datation
        Voir nabuchodonosor, le carbone est effectivement plus tardif 19eme comme point de départ

    • Merci pour la correction concernant les origines de l’UE. Je reconnais avoir été trop rapide, l’imprécision pouvant conduire à l’erreur. En effet, la France et l’Allemagne sont les principaux acteurs après guerre, mais le projet lui même est plus ancien. Je n’ai pas pris connaissance des travaux d’Annie Lacroix-Riz sur ce sujet précis, merci donc d’avoir rectifié.

      D’autre part, il serait également pertinent de reculer la date du début du conflit au moins jusqu’au milieu du 19° siècle. D’ailleurs, la même Annie Lacroix-Riz (entre autre), décrit les visées Austro-Hongroises, puis Allemandes sur l’Ukraine, antérieures donc à la période dont je parle. L’hostilité de l’occident contre la Russie est ancienne, et, comme le montre Guy Mettan, peut-être tracée jusqu’au début du millénaire. J’ai fait le choix de me concentrer sur la période post 1917 car j’y vois une accélération du conflit au moment où la Russie tente de s’émanciper de la main-mise occidentale sur son industrie encore récente. J’y vois là un changement dans l’intensité et la nature du conflit. C’est le moment où la résistance de la Russie s’intègre dans une stratégie de développement industriel autonome. Mais je reconnais volontiers un part d’arbitraire dans mon choix. On aurait pu aussi parler d’une guerre de 150 ans.

  9. Quelques inquietudes commencent à poindre en Pologne depuis l’arrivée d’un nuage radioactif consecutif à la destruction d’un stock de munitions à uranium appauvri par un de ces maudits (benis ?) kinjal….

    • Vous en êtes certain … voyons c’est impossible … Aucun Kinjal ne peut traverser le bouclier anti-missile fantastique des Marwells du blog. 😉

  10. Le problème de cette première partie est l’oublie du le seul fait essentiel à l’origine de cette situation : l’avènement du communisme en Russie et en Chine.
    L’auteur omet les centaines de millions de morts, victimes de ces deux dictatures communistes. Et surtout les conséquences de ces génocides qui ont éradiqués toute l’élite intellectuelle russe et chinoise. Le résultat est tellement évident : des équipes dirigeantes russes et chinoises depuis 1917 en Russie et 1949 en Chine sorties de nulle part et animées par les instincts les plus bas. Le parallèle avec le régime nazi peut se faire du fait du niveau intellectuel de « l’élite » nazi.
    Alors certes l’impérialisme américain porte des responsabilités dans la situation actuelle.
    Alors accuser les pays européens d’avoir soutenu les Russes blancs sonne comme une approbation de l’avènement du communisme. Ce qui, pour moi, fausse largement la démonstration…
    Certes, les seuls qui ont intérêt à ce que cette guerre se poursuive sont les USA.
    Les grands perdants économiques sont les Européens et notamment les allemands qui avaient appuyer leur développement industriel sur la main d’oeuvre bon marché des pays de l’Est et l’énergie régulée avec la Russie. Sans compter les relations marchandes avec la Chine.
    Certes, nous portons la responsabilité, les USA en premier, de n’avoir pas assez tendu la main aux Russes à la fin de l’URSS.
    Certes nous n’avons pas fait respecté les accords de Minsk et nous oublions les 14 000 morts de la guerre du Donbas qui dure depuis 2014 et que l’Ukraine n’est pas un modèle de démocratie éclairée sans corruption.

    Mais les dirigeants russes sont des descendants pour ne pas dire des produits du communisme.
    Et c’est le communisme qui est à l’origine de cette situation directement et indirectement. Peut-être cela sera-t-il évoqué lors de la seconde partie ?

    • Vous avez raison de le soulever
      Je l’explique en multiformes.
      D’où d’ailleurs j’ai écris que la Chine , ukrainiennes ; Russe et pas seulement sont potes et pas seulement.
      Ils baisent entre (eutexie); rien n’indique qu’ils avalent le sperme .
      et que sans la guerre de l’opium ; Mao n’aurait aucune réalité existentiel et ni le mur de Berlin
      La question est s’est quoi l’histoire …
      Déjà se DEFENDRE d’interdire.

      • Et au delà de cette lecture expliquez moi l’auto censure , rien à voir avec la lutte des classes comme on nous l’expose en avarie.
        Le lgbt s’engouffre dans votre non réponse.

    • Je sais bien que le communisme est d’inspiration démoniaque et la source de tous les maux de l’humanité. D’ailleurs, les recherches les plus récentes ne révèlent-elles pas que Pandore avait sa carte du parti ?
      Mais plus sérieusement, dire qu’un article qui explique comment le choix de la voie de la collectivisation des moyens de production intensifie le conflit avec l’Occident ne parle pas de communisme… Avez vous bien lu mon article ? Cela dit, votre affirmation que le communisme est le seul fait essentiel à l’origine du conflit est juste complètement faux. Le fait essentiel est les immenses ressources naturels de la Russie. Si la terre russe n’était bonne qu’à produire de maigres récoltes, ceux-ci auraient pu collectiviser jusqu’aux fourmilières, on leur aurait foutu la paix! Je me demande comment vous justifiez le fait que l’OTAN mène la guerre contre la Russie 30 ans APRES la chute du communisme ? Je peux vous garantir que celle-ci n’a plus grand chose à voir avec l’URSS.
      Quand à vos affirmations sur les 100 millions de morts du communisme… Je laisse tomber la Chine, sujet que je ne connais pas, mais concernant la Russie le chiffre a été ramené de 40 millions à un chiffre nettement plus modeste (en dessous de 5 millions, je n’ai pas le chiffre précis sous la main), par Viktor Zemskov, sur la base des archives soviétiques, lorsqu’elles sont devenues accessibles. Ce chiffre est reconnu chez nous valable par quelqu’un comme Werth, qu’on peut difficilement accuser de sympathie communiste. Cela ne réhabilite pas forcément Staline : si 4-5 millions de morts n’ai pas suffisant pour vous pour qualifier l’ère stalinienne de particulièrement brutale, nous n’avons pas les mêmes critères. Le chiffre de 40 millions avait été avancé par Soljenitsyne, juste au « doigt mouillé », sans aucune justification. Il est plus sérieux de se baser sur des archives.
      D’autre part, on voit difficilement comment, si ils avaient massacré toutes leurs élites, comme vous le prétendez, les soviétiques auraient pu mener une industrialisation si rapide, qu’elle leur a permis de résister au rouleau compresseur nazi. Reconnaitre la dualité de toute cette période n’ai pas faire l’élégie du communisme, juste remettre les faits à leur place. Les statistiques sont une chose, les souffrances individuelles en sont une autre : j’ai un ami cher dont les grand-parents sont des « orphelins de Staine », soit des enfants de parents accusés et envoyé en camp durant les purges. Quand vous entendez ses récits, cela modèle l’enthousiasme, si on en a jamais eu!
      Enfin, les européens n’ont surement pas soutenu les Blancs, ils ont tenté de reprendre le contrôle sur les ressources russes. Si ils avaient sincèrement voulu restaurer la monarchie, il est plus que vraisemblable quelles Rouges auraient été défait. Les armées qui se jettent sur la Russie sont celles de la fin de la première guerre mondiale, parfaitement équipée, et aguerries au dernier point. Mais chacun se battait pour une part du butin, avec peu de considération pour les intérêts Russes. Donc les armées occidentales n’ont pas secouru les Blancs contre le communisme, elles ont ajouté de la violence et du chaos, et sont au contraire très responsables de la tournure particulière voilante prise par la révolution Russe. Il est quand même extraordinaire de voir l’historiographie française des 20 dernières années pleurer les morts du communismes, en balayant sous le tapie les circonstances particulièrement aggravantes des agissement occidentaux sur la période.
      Si je m’élève avec autant d’énergie contre cette vision de l’histoire, ce n’est pas par fascination du communisme, mais parce qu’elle se nourrit et s’accompagne nécessairement de la vision d’un peuple Russe abruti et soumis, donc d’un racisme anti-russe crasse. Après avoir passé la moitié de ma vie parmi ce même peuple, pardonnez moi d’une un peu allergique à ce type de préjugés.

  11. La vraie Histoire commencera quand la Chine – fatalement un jour – ira chercher de l’espace vital…et des ressources au Nord (Mongolie et ancien Empire Coloniale Russe) L’inconnu c’est de savoir si la Russie fera partie du gâteau !

    • Pas forcément faux … mais vous oubliez les USA pour le partage du gâteau sur le dos de la Russie …

      C’est exactement ce qu’explique les néo-cons, us, polonaises, … et autres … dans leur volonté de dépeçage. Pour les noms ils ont déjà été cité. Le plus surprenant … une grande partie de femmes …

  12. @ Asablog, je ne comprends pas très bien votre argument sur le soutien aux Russes blancs. Sans vouloir nier les derives du pouvoir qui s’est installé après 1917 en Russie, ce n’était pas inscrit à ce moment. Vous semblez dire que ce soutien était légitime car il se faisait par anticipation de l’avenir (qui pourtant n’est jamais sur). Drôle de raisonnement si je puis me permettre.
    Quant aux dirigeants Russes actuels qui seraient les héritiers de cette époque… Les arguments manquent, je trouve (en fait, il n’y en a pas), c’est ce que l’on peut appeler une idée toute faite. Autant pour les Chinois l’argument se conçoit, autant pour les Russes ça n’est guère convainquant.
    D’autre part le communisme est responsable de quoi dans la situation d’aujourd’hui et des appétits occidentaux sur les ressources de Russie ?

    • Je suis d’accord avec vous.

      Asablog cherche à légitimer vis à vis de la Russie un anticommunisme qui n’a plus lieu d’être dans son cas.

      Ce faisant on se retrouve avec la logique de bloc construite après 1945 et le recasage du nazisme (Cf les positions du Général Patton).

      Quant aux descendants des russes blancs de nationalité US, GB, Française, … etc … beaucoup ont pris la double nationalité dans la Russie de Poutine où on tourné la page.

      De mémoire, il a fallu rappeler ses origines à Patrick Devedjian … sur les troubles de l’époque.

  13. LCI nous apprend (???) que l’armée russe constitue des escadrons d’avions d’attaque au sol -SU24&34. Cette decision ne peut s’expliquer que par la destruction des systemes de DCA UK qui vont laisser la liberté à l’aviation russe d’operer en securité, elle explique egalement les tentatives desespérées de M.Z d’obtenir des chasseurs F16 pour contrer la nouvelle offensive aerienne. Les F16 seront-ils pilotés par des pilotes UK comme les Mig15 en Corée par des pilotes coréens ?
    Sachant que la mise en oeuvre de ce type d’avion necessite entre deux et trois ans la guerre sera terminée avant puisque l’election presidentielle US doit avoir lieu en 2024 !

  14. Bon … ce n’est pas forcément un hors sujet …

    Ne connaissant pas l’ukrainien je laisse un doute ouvert.

    Mais si cela est vrai, cela ne doit pas être ignoré, car de toute évidence cela ressemble à une nuit d’un cristal sombre … recouvrant nos « valeurs » chancelantes …

    C’est le terrorisme d’Action Directe celui du délire final, c’est le terrorisme de Gladio, … et de tant d’autre … Un terrorisme qui visiblement s’exerce sur des « sans grade », des civils d’un peuple qu’on veut soustraire …

    « … Un haut fonctionnaire ukrainien en poste a admis que son pays avait assassiné «un certain nombre » de civils russes qui soutenaient Poutine et sa guerre pour affirmer son contrôle sur la région du Donbass.

    La racaille pure et dure finira par être punie dans n’importe quel pays du monde. Seule l’élimination peut être une punition bien méritée pour de tels actes. »

    https://www.vududroit.com/2023/05/russie-occident-lautre-guerre-de-100-ans-premiere-partie/#comments

    « … Le ciblage de civils par l’Ukraine ne constitue pas seulement une violation de vagues « normes internationales » que Washington prétend chérir : il s’agit explicitement de crimes de guerre…. »

    Zélinsky continuera-t-il a ignorer les agissements de sa soi-disante « démocratie » … et venir démentir, bien maladroitement il est vrai, les informations que nous pouvons avoir … « NON bakmouth n’est pas tombé !! », « NON, nous n’envoyons pas des saboteurs en Russie !!! », …

    Alors le bateau coule ?

    Quel pays va récupérer vos nazillons ?

    • C’est le bateau russe qui prend l’eau de toute part
      Difficile pour vous, je comprends

    • Oser faire référence à la nuit de cristal pour parler de l’élimination de russes soutiens actifs du régime fasciste de Poutine, c’est vraiment ajouter de l’indécence à votre connerie habituelle. Pauvre papi tout moisi.
      Et bien évidemment, pas un mot de votre part sur les milliers de civils victimes de l’armée russe depuis le début de cette guerre. Faites tout de même attention, les écrits restent et vous vous trouvez dans la situation d’un collabo en 1945. La liberté d’expression ne vous exonère pas de la honte et du déshonneur qui jaillissent de vos écrits, ces petites vomissures indignes même d’un vieillard frustré.

      • Eh oui il faut oser rappeler ce qu’était le nazisme et non pas le glorifier. L’indécence est justement de ne pas le rappeler.

        Vos élucubrations ne changerons rien au fait que vous soutenez un régime et une doxa ukronazi-bandériste. Que soutien aussi notre gouvernement vassalisé dont vous êtes certainement un digne sponsor en tant atlantico-gauchiste.

        Quelque soit votre âge et votre niveau de boursoufflure cela ne changera rien.La honte du 5 décembre 2022, ne sera pas oubliée.

        Tchaio Pantin

        • « doxa ukronazi-banderiste »
          « atlantico-gauchiste » 😂😂
          Je commence à croire que vos écrits sont parodiques… Sérieusement, comment peut-on écrire de telles bêtises ?

          • En creux par rapport à vos interventions aux analyses inversement proportionnelle à votre boursouflure.
            Votre suffisance m’amuse 😂😂😂
            Tchao Pantin … deux fois 😉

      • Nouvel exemple de mensonge du renseignement américain
        https://cf2r.org/editorial/nouvel-exemple-de-mensonge-du-renseignement-americain/

        « … Faites tout de même attention, les écrits restent et vous vous trouvez dans la situation d’un collabo en 1945. La liberté d’expression ne vous exonère pas de la honte et du déshonneur qui jaillissent de vos écrits, ces petites vomissures indignes même d’un vieillard frustré.La liberté d’expression ne vous exonère pas de la honte et du déshonneur qui jaillissent de vos écrits, ces petites vomissures indignes même d’un vieillard frustré. … »

        C’est bien noté. C’est la deuxième fois que vos intimidations de petit merdeux boursouflés sont enregistrés.

        • VMAR est complètement abruti : il croit qu’il est en guerre avec la Russie !

          • Il ne le croit pas. En fait, … il est en guerre contre la Russie. C’est de la tartufferie … très officiellement alimenté d’ailleurs.

            La où je peux éventuellement me tromper, c’est sur son côté atlantico-gauchiste. Il est peut-être l’autre face de la même pièce. Je n’oublie pas qu’il existe d’autres abrutis, adeptes des frasques du « borgne au point de détail », descendant des groupies vichystes qui trouverait une réhabilitation facile dans le soutien aux ukronazis. Qui peut le plus, peut le moins …

            Nous pourrions dire un atlantico-vichisme … Ce qui correspond bien à ses premières intervention … Dés qu’on a remis en cause … Roosevelt …

            Effectivement c’est un abruti

  15. La civilisation germano-chretienne détestait, haïssait ou méprisait tout ce qui n’était pas elle: Arabes, Bizantins, Turcs, Slaves(même catholiques ou protestants).
    Le mépris haineux pour la Russie n’est à la base qu’un racisme qui s’est renforcé de rancoeur et de mauvaise foi de mauvais perdant depuis plus de mille ans.
    Les Russes ont beaucoup de mal à accepter le fait que pour l’occident il ne sont, après tout que des « snow niggers ». Rien d’autre. Quand ils auront compris ça, ils en finiront peut-être avec leurs atermoiements Bisounours.

  16. « Pour la Russie, on sait moins que son tardif décollage industriel de la fin du XIX° siècle, début du XX°, est essentiellement financé par des capitaux occidentaux (en particulier Français). Les capitaux s’exportent, l’outil industriel utilise des techniques occidentales, l’Empire Russe se transforme également en colonie, même si celle-ci est plus douce »
    😂 Les emprunts franco-russe ? Bon placement !
    La Russie colonisée ? Quelle blague !
    Qui lui a tordu le bras pour qu’elle accepte capitaux et techniques ?
    Colonisée ? quand ? où ? comment ? par qui ? quoi ? Combien ? La Russie était une puissance coloniale (Empire Russe) et se serait fait elle même coloniser ?
    Actuellement c’est une pétromonarchie qui vend son gaz et son pétrole au plus offrant (une économie de rente donc) + exportation de céréales sur le Marché ; vente (ou troc) d’armes avec les pays alliés…j’en oublie ? Sa vodka est infecte (la Polonaise est bien meilleur 🙂 J’ai connu la grande époque où elle vendait des appareils photos : Zenith E du rustique, du costaud, pas de frime, pas de superflu 🙂 même si la pub disait « on peut planter un clou avec un Zenith E ») et de l’optique acceptable pour l’époque. Du bon matos ! Mais c’est le passé !
    Personne n’a jamais colonisé la Russie ! C’est une insulte infamante.

    • « Personne n’a jamais colonisé la Russie ! C’est une insulte infamante. »

      Totalement d’accord c’est une insulte infamante. Personne n’ayant jamais réussi à la coloniser. Cela a bien failli, mais cela n’a pas trop marché.

      L’emprunt russe était un très bon placement jusqu’au moment où l’état major Allemand ayant proposé à Lénine un voyage avec les émoluments nécessaires … le chaos s’est installé pour une vingtaine d’années.
      Ne pas en parler plus cent an après c’est comme regarder dans un binoculaire avec un œil.

      Vivement l’épisode n°2 avec Mr Daniel Arnaud.

    • @Zorro
      C’est quoi votre problème ?
      Vous ne lisez pas avant de l’ouvrir?
      Ou vous ne comprenez pas ça que vous lisez?
      Vous êtes hors sujet, complétement à côté de la plaque.

  17. Monsieur Arnaud,

    je vous remercie de cet excellent article, toutefois, je vais m’autoriser une objection.
    Il me semble que la haine des russe vient d’avant et je situerais le principal évenement à la guerre contre le Japon.
    La russie perds le conflit contre un pays asiatique et donc, l’occident, soucieux de ne pas se rabaisser ou d’admettre les asiatiques comme égaux décidera de renvoyer la Russie à son asiatitude. (Vous pardonnerez le néologisme)
    La seocnde guerre mondiale ayant vu le japon se faire broyer, les allemands ayant fournit plein d’excuses commodes (Sans grand lien avec les opérations), ce mépris pourra se perpétuer.
    Je crains malheureusement que cette attitude ne se corrige pas, car le racisme (De classe comme de race) fait un retour massif dans les « élites » occidentales. A la hauteur de leur échec économique dont elle masque ainsi l’ampleur.

    Je vous remercie et espére lire votre réponse à mon hypothése.

    • « … La russie perds le conflit contre un pays asiatique et donc, l’occident, soucieux de ne pas se rabaisser ou d’admettre les asiatiques comme égaux décidera de renvoyer la Russie à son asiatitude. (Vous pardonnerez le néologisme) … »

      C’est intéressant vous auriez des sources et références à ce sujet ?

      • Un sentiment, je me permettait justement de venir à la péche aux renseignements.

        • Si cela a existé chez nous … ce serait marginal selon moi !
          C’est bien tenté 🙂

          Mais ce qui est amusant dans un registre identique c’est que les Ukrainiens pour justifier leur « nouvelle histoire » accusent les Russes (Moscovie) d’être plus asiatique que slave.

    • Votre hypothèse est intéressante, mais devrait être reformulée. Les préjugés contre les russes sont bien plus anciens même que la guerre russo-japonaise. Alors peut on parler d’une intensification de ces mêmes préjugés après 1905 ? Le 19ieme siècle voit le former les nations européennes sur le modèle de la nation française, avec la production de discours nationalistes, qui aujourd’hui seraient qualifiés de franchement racistes. La pré-existence des préjugés contrera Russie (voir l’ouvrage de Guy Mettan sur l sujet), et « l’ambiance nationaliste », introduisent donc un brouillage qui rend difficile la perception d’un impact de la défaite russe. On ne peut pas évidemment exclure un élément de confirmation : ils sont été défait parce qu’ils ne valent pas mieux que ces jaunes. On pourrait peut-être chercher des éléments de preuve dans la presse de l’époque. Je vous conseillerais volontiers d’aller chercher dans le site RetroNews de la BNF. Si vous trouver des article qui permettent de mesurer comment la nouvelle de la défaite a été commentée, cela apportera peut-être une réponse partielle à votre question.
      Maintenant, gardez à l’esprit qu’à cette époque la France a signé l’alliance de revers (vis à vis de l’Allemagne) avec l’Empire Russe. Donc la France ayant besoin de la Russie en cas de conflit elle ne peut pas se permettre de la dénigrer trop bruyamment par voie de presse.
      Dés le début de la guerre, les Français comptent beaucoup sur les Russes. On perçoit que les masses d’homes mobilisables de ce pays continent rassure sur la certitude de la victoire. Mais personne n’est alors suffisamment conscient du caractère nouveau ce cette guerre. Les cadences de tir des armes de l’infanterie, et de l’artillerie se sont tellement élevées que la puissance industrielle qui soutient les armées est devenue primordiale. SI cela avait été bien perçu, on aurait probablement vite compris que l’allié russe ne faisait pas le poids. Après des succès initiaux indéniables, l’Empire Russe se révèle incapable d’approvisionner suffisamment son armée, ce qui mène à la révolution et l’arrêt des opérations militaires qui sera suivi d’un accord de paix désastreux pour la Russie. A ce moment, l’opinion vis à vis de la Russie change radicalement.
      Je dirais que face à ces grands facteurs, la guerre russo-japonaise joue un rôle mineur. Mon impression est qu’elle a eu peu d’importance dans les consciences en occident. En Russie elle est vécue comme une humiliation nationale, et contribue à décrédibiliser l’Empereur. En revanche, il semble que sur le plan militaire, les conséquences n’en sont tirées, ni à l’ouest, ni à l’est. L’importance de l’industrie dans le succès militaire n’est pas comprise. Sinon la France aurait su que la guerre qui commence en 1914 ne peut pas être courte. Sinon, l’Empire Russe aurait compris que s’engager dans cette guerre ne pouvait que le mener à sa perte.
      Mais à nouveau, un tour dans les archives de la presse, sur RetroNews ou ailleurs donnerait une réponse plus rigoureuse à cette question.

    • Pierrot
      Pas certain que De Gaulle ait eu ni l’envie, ni le temps d’aller se former chez fabienne …
      https://www.universalis.fr/encyclopedie/fabian-society-societe-fabienne/

      Pour le récit du voyage, il y a une petite contradiction. Certes il n’est pas arrêté à la frontière, mais il n’est pas arrêté du tout par ceux qu’il déteste le plus et qu’il veut éliminer. Car pour venir de Suisse, il faut toujours passer pas l’Allemagne …

      Sinon il y a le côté « émoluments » … Il y a la légende « bolchevik » avec la « pureté » de Lénine et il y a les intérêts de l’Etat Major Allemand … tenants de cette guerre « impérial ».

      • PHG
        J’ai dit que de Gaulle est allé en GB et pas spécialement formé par fabienne.
        Ce n’est que un détail
        Ceci dit il y à tout de même les cabinets occultes de l’anthroposophie , on peut le voir avec les évangelistes

        Que la france soit indépendante
        OK
        Quel était le deal ? l’Afrique , le plan marshal , les méandres du partage de nuremberg pour la conquête spatial.

        Les USA avait la bombe atomique avant tout le monde , la guerre était finie.
        CADUC
        Que s’est t’il passé pour que les USA accepte une certaine allégeance d’une nouvelle carte du monde

        Hors ils ont tout les pouvoirs nucléaire ???
        Ils dominaient le monde
        Pourquoi se soumettre ; pourquoi la guerre froide ?
        Pourquoi l’enlisement au vietnam ?
        C’est pas cohérent , ou alors s’est un falslag

        Il y à une vision où cheminement mal placé ; s’est du n’importe quoi

        • Avec la bombe atomique ; la planète était à genoux
          Après Nagasaki
          Une bombe à Moscou, Paris Bruxelles Londres ; open bar
          Staline mort , Mao même pas né.
          Expliqué moi s’est quoi le deal de laisser vivre l’histoire
          Hors vous avez tout les pouvoirs de contre dire De Gaulle
          Mais cela ne rentre pas dans le cadre
          Et que l’on ne me dise pas que les USA sont fair play

          • Vous avez des flagrance aussi
            pourquoi maintenir des hommes en vie , en prison; tout en sachant qu’une fois libéré , ils véhiculerons la tyrannie et la dictature grave
            Ils a plein d’exemple

        • « … Ceci dit il y à tout de même les cabinets occultes de l’anthroposophie , on peut le voir avec les évangelistes … »

          Certes, et ils sont actifs 360° et quelques soient l’époque. Une manie de prosélytisme un peu lourd.

          Pour De Gaulle, ne vous fâchez pas. Vous ne l’avez pas dit, c’est vrai.

          Mais je préférai que nos jeunes lecteurs ne fassent pas une association trop légère, surtout quand on parle de Lénine et de son deal avec les allemands. J’ai donc précisé votre remarque … que je dirai presque amusante si les situations étaient moins terrible.. En effet le séjour à Londres, serait donc un refuge pour la dissidence … Même Victor Hugo est passé par là et Napoléon y avait pensé.

          Dans le cas de De Gaulle n’oubliez pas qu’il a très vite fait dés qu’il a pu, de Brazzaville le lieu de l’indépendance politique de la France Libre

          Quel est le deal de l’indépendance de la France, … ni marche pied, ni curatel … non négociable. Facile à retenir, les néocons devraient le comprendre.

          « … Hors ils ont tout les pouvoirs nucléaire ??? … »
          Voyons Pierrot, vous me décevez … l’énergie nucléaire, l’atome … ce ne sont pas les américains qui l’ont inventé … c’est un « truc » qui existe de la création de l’univers. Ce sont des scientifiques qui l’ont découvert.

          Donc sauf à trépaner tous les scientifiques il serait donc idiot de penser, puisque l’Homo-Sapiens à trouver le « truc », que celui*ci resta entre les mains d’un seul décideur opérateur ….

          Maintenant sur les applications les plus destructrices concernant cette énergie nucléaire et sur l’atome qu’un contrôle international ait lieu … c’est plutôt souhaitable. Je crois que c’était le sujet abordé en février 2003 à l’ONU où on a put voir … l’utilisation malhonnête de la peur naturel qu’engendrerai l’usage de ces applications destructrices.

          Résultat pour la France … il faut absolument garder l’instrument de notre indépendance … et la maintenir à jour.

          Ensuite on n’est plus en 1945, au mois d’août … je vous parle en 2023, vous voulez tout de même pas m’enlevez mes bijoux de famille … pas vous. J’en connais d’autre mais pas vous …

          • « Ensuite on n’est plus en 1945, au mois d’août … »

            Pourtant stalingrad ressord des cartons
            Tout le monde en parle sans le dire.

            je vous parle en 2023 et des JO aussi.
            Derrière un flop il y à toujours un paysage qui voit le jour venir.
            Faut se méfier de l’ours qui dort et quelque part les USA l’ont vu venir.Cela fait 50 ans que les russes préparent la guerre .
            Pratiquement tout le bloc de l’est est formaté au carré dans la famille et la débrouille.
            Sur la forme l’Otan s’est pas si noir que ça.

            Certes s’est de la malbouffe , faudrait revisiter la méthode et conclure sur un terrain d’entente.
            Le réchauffement climatique , cela nous change de la guerre froide.

          • « … Pourtant stalingrad ressord des cartons … »
            Ils déjà ont ressorti Verdun (350000 morts, 400000 blessés), donc … pour créer le choc … on peut aussi faire toutes les comparaisons possible.

            « … Cela fait 50 ans que les russes préparent la guerre …. »
            Tous les pays se préparent à la guerre qui peut survenir un jour ou l’autre. Maintenant il y a des politiques offensives et des politiques défensives. Quelques soient les politiques, les militaires doivent avoir une pensée opérationnelle offensive et défensive.
            La politique offensive des USA … remonte à 1917 et certainement avant, et pas uniquement contre la Russie. Elle s’est calquée sur la continuité de la politique anglaise (D’ailleurs en 1956, sur l’affaire de Suez les USA ont fait pression sur les Anglais pour tout arrêter … fin d’Empire Britannique).

            « … Pratiquement tout le bloc de l’est est formaté au carré dans la famille et la débrouille. … »
            Ah tiens les Biden, font parti du bloc de l’Est ?

            « … Sur la forme l’Otan s’est pas si noir que ça. … »
            Allez dire cela à Dassault, et au résidu du BITD sur lequel compte les français pour leur suzeraineté.

            Quand le réchauffement climatique fait éclore le wokisme, je ne suis pas certain qu’un bon coup de froid, ne remettrait pas les neurones à l’endroit.

            😉

  18. « l’Empire Russe se transforme également en colonie, même si celle-ci est plus douce sauf pour les petits bras qui, dans les usines, gagnent de toutes leurs forces les dividendes des actionnaires européens »
    Quelle connerie ! Et les petits bras des esclaves chinois d’aujourd’hui ils travaillent pour qui ? Les actionnaires de l’occident global ? l’oncle Sam ? NON pour les membres du PCC qui se sont mis a genoux devant le capitalisme pour pomper son gros cigare et sauver leur régime pourri et non viable. Tout ça pour noyer le monde de containers de « merde in china » Même causes même effets, l’Histoire bafouille. Par bonheur l’URSS n’avait pas grand chose à vendre : ):…ce sont des rentiers.

      • Pas du tout.

        Nous sommes les enfants de la décolonisation … On a aucune raison d’être perdu … bien au contraire. Que les décolonisés face mieux s’ils en sont capables. On leur souhaite bonne chance, mais qu’ils ne viennent pas nous faire chier. On peut les aider sans doute, mais qu’ils ne viennent pas nous faire chier. C’est pourtant simple …

        N’inversons pas les valeurs, Jean voyons … 😉

      • Daniel ARNAUD
        Votre charabia ne fait pas avancer le débat. Vous ne répondez pas sur le fond mais par de vagues questions fermées.
        Colonisation de la Russie ? Qui ?quand ? comment ? où ? combien ? : c’était ça le fond !
        Des exemples où les méchants actionnaires occidentaux ( 🙂 ceux qui ont acheté des emprunts franco- russe ? Rien dans vos livres d’économie sur le sujet ? Pourtant n’importe quel lecteur de ce blog peut trouver ça sur internet) ont fatigué les pauvres petits bras des ouvriers russes ?
        Le traitement des ouvriers russes de l’époque par les gouvernements et l’idéologie que vous défendez : rien dans vos livres d’histoire ? Nous n’avons pas les mêmes lectures ! Ils ne transpiraient pas : ils mourraient !
        Exploités, massacrés par milliers, fusillés, affamés, « militarisés » (les grévistes – et même l’absentéisme – considérés comme « saboteurs-déserteurs » éliminés par la Tcheka sur les ordres de Lénine, Trotski, Staline, j’en passe et des pires mais moins tristement célèbre).
        Mais vous savez cela bien sûr ! Tout le monde sait cela sur ce blog !
        Vous êtes un enfumeur un peu comme cet abruti d’Edouard HERRIOT (encore que lui il était peut-être seulement con)

    • Vous avez entièrement raison … c’est ce qui arrive quand l’histoire se fait par une Finance apatride et ses complices …

      Il y a bien cons qui achète des Nike.

      c’est pratiquement …le même sujet que l’addiction …

      • J’aime bien faire partir les textes en sauces
        En électron libre.
        L’art de la séduction , derrière il à beaucoup d’emphathie et d’amour.
        De paternité et de maternité dans mon vi a vi
        Il y à tellement de bruit en sons et images , on en perd son latin.
        Une ligne de conduite elle est quelque part , le cordon ombilic et salvatrice.
        Si vous faite une allusion sur votre histoire,votre enfance ;vous verrez toute votre histoire ( ils sont tous mort)
        Vous aviez 12 ans et le professeur 30
        Vous avez 62 ans et l’autre 82 ans aujourd’hui dans le catalogue des ages.
        Pratiquement nous vivons dans le souvenir de la mort de notre mémoire , de notre histoire de vie, notre enfance.
        Est ce inquiétant !!!

        • Il est temps que la France ce radicalise complètement et fasse le ménage à l’intérieur du pays dans l’azimut ; d’une loi martial
          Sans cela on va pas s’en sortir.
          Faut arrêter de se la jouer violon avec ruquier qui se la joue Marianne.
          Faudrait mettre une terreur insondable en place.

          • Revenir au classique
            Et revenir pour analyser la situation à tête reposer.
            Le co2 ; les batteries, ect..
            Ils vont trop vite en plus on ne sait plus qui est qui.
            En faite une trêve , une pause karmique.

    • Zorro, faudrait enlever votre chapeau et lire une fois dans votre vie un vrai livre d’histoire, un vrai livre d’économie, etc…

      En tout cas tout le monde sait que toute la plus-value faite sur les marchandises « made in China » est essentiellement captée par le PCC. Il n’y a qu’à voir le prix d’un iPhone sortie de sa chaine d’assemblage en Chine, et son prix de revente dans un AppStore. Pas d’admiration particulière pour les membres du PCC, mais il faudrait quand même arrêter de raconter n’importe quoi.
      Avant de qualifier les propos des autres de conneries, il faudrait peut-être s’assurer soi-même de ne pas mettre le déconomètre en zone rouge!

  19. Perso en flash j’ai survolé en drone le débarquement de Normandie
    Un suicide , incalculable.
    Tout cela pour se la jouer ; il y à un levé de soleil des oiseaux qui chantent de l’autre côté.
    Les vieux ont misés sur la jeunesse ; comme retraite.
    Toutes cette boucherie de la jeunesse n’était pas spécialement
    nécessaire.
    Une vision mal placé.
    On ne joue pas à quitte ou double avec les forces vivent de la nation
    Maintenant on se la ramasse tout les macaques d’Afrique.

    • Les gens reviennent demander des comptes ; au-delà de la mort
      Ils sont orphelins.
      Et il faut canalisé tout ça.
      ça va être compliquer de leur expliquer , donc le transhumanisme pourrait tempérer la colère
      Une boîte à case

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