Guerre en Ukraine : quel bilan après un mois d’opérations ?

Quand j’étais plus jeune Georges Marchais parlait de « guerre idéologique » concernant les grands débats politiques. On dit aujourd’hui « guerre de la communication » et les armes utilisées par les protagonistes sont qualifiées de « soft power ».

Elles comprennent ce que l’on appelle « le storytelling », « le récit » ou plus récemment « le narratif ». C’est en fait un discours sur le réel visant à le présenter sous le jour qui convient à son énonciateur.

La guerre en Ukraine n’y échappe pas où l’on voit s’affronter deux propagandes scandées par des narratifs opposés. En particulier en ce qui concerne la situation militaire.

Lorsqu’on est sous la cloche des délires dont a été saisi l’Occident et dont nous avons déjà parlé, et dans la mesure où l’expression russe est à peu près interdite, il est assez difficile de savoir ce qui se passe réellement. Et c’est comme cela que l’on nous a raconté que la Russie était en échec, que son plan avait échoué, et que son armée était enlisée au bord de l’effondrement.

Alors on se tourne vers des gens dont ces questions sont la spécialité. Malheureusement même chez ceux-là, les récits sont biaisés. Ceux qui tiennent ces discours le font pour certains parce qu’ils l’espèrent performatif, d’autres (coucou Michel Goya, coucou Pascal Boniface) se font les petits télégraphistes des USA pour des raisons alimentaires, d’autres enfin (coucou Jean-Pierre Chevènement) pour appuyer la stratégie américaine visant à impliquer l’Europe dans une « poursuite de la guerre » jusqu’au dernier ukrainien.

Pour essayer d’y voir un peu plus clair et sortir de cette tenaille, j’ai demandé à Sylvain Ferreira, spécialiste de ces questions de faire un point de la situation et de porter une appréciation sur la stratégie russe.

J’invite encore une fois à la consultation de sa page « Veille stratégique » qui s’efforce de donner une information objective.

Régis de castelnau

Guerre en Ukraine : quel bilan après un mois d’opérations

par Sylvain Ferreira de « Veille Stratégique » (https://siteveillestrategique.blogspot.com/)

Penser la guerre

Pour tenter d’évaluer le succès « l’opération militaire spéciale » lancée contre l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, il faut préalablement rappeler quelques éléments fondamentaux de ce qu’est la guerre et surtout la conception, la planification puis l’exécution d’une opération militaire comme modalité du traitement d’un problème politique. Comme nous l’a explicité, Clausewitz c’est une réponse, parmi d’autres, pour tenter de régler un problème politique qu’il faut donc essayer d’identifier clairement. En l’occurrence celui qui nous occupe et celui posé à la Russie par l’Ukraine depuis la chute de l’Union soviétique. Cette identification est indispensable pour essayer d’analyser de comprendre comprendre la stratégie mise en oeuvre par le Kremlin pour le régler avec l’invasion de l’Ukraine.

A la surface de l’analyse, il apparaît clairement que depuis 2014, vue de Moscou, l’Ukraine pose un problème de sécurité majeur en cas d’admission dans l’OTAN puisqu’elle permettrait potentiellement aux Américains de déployer des armes nucléaires aux frontières immédiates de la Russie. Déploiement qui se ferait dans un contexte très particulier puisqu’on constate un basculement de la doctrine américaine quant à l’emploi de l’arme nucléaire. En effet, le 25 février 2020, le général Wolters, commandant des forces américaines de l’OTAN et commandant-en-chef des forces alliées de l’OTAN en Europe a déclaré devant le comité des forces armées américaines du Sénat qu’il était favorable à « a flexible first-use policy« , c’est-à-dire une possibilité pour les Etats-Unis d’employer les premiers l’arme nucléaire – notamment tactique – en fonction de la situation et non plus uniquement pour répondre à une agression[1]. Le déploiement de tels moyens sur le territoire ukrainien limiterait drastiquement les capacités d’interception russes mais également de riposte. C’est argument est, rappelons-le, le miroir de celui avancé légitimement par J.F. Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba en 1962.

Toujours à la surface de notre analyse, la situation de guerre civile dans le Donbass contre une population majoritairement russophone ne pouvait pas s’éterniser indéfiniment sans que la crédibilité et la puissance de la Russie soient entamées à moyen terme. Si Vladimir Poutine a tout de suite réagi au problème posé par la Crimée afin de sauvegarder les intérêts stratégiques de son pays en maintenant à la marine russe l’indispensable base de Sébastopol, il n’a pas voulu opérer de la même manière dans le Donbass car, rappelons-le, la population des deux oblasts orientaux ne souhaitait pas un rattachement à la Russie mais une autonomie au sein de l’Ukraine. Cette autonomie devait garantir à la population russophone ses droits spécifiques et notamment la préservation de sa langue : le russe. La reprise des bombardements ukrainiens contre les républiques autoproclamées à partir du 16 février[2] (et non pas du 21 février, date de leur reconnaissance par la Russie) comme l’a expliqué l’expert suisse Jacques Baud a probablement précipité sinon accéléré le déclenchement de l’opération militaire russe, nous y reviendrons. 

Enfin, au-delà du problème ukrainien, et c’est probablement l’élément le plus important mais aussi le plus difficile à appréhender, l’opération russe s’inscrit d’abord comme une étape dans un processus long démarré en février 2007 lors de la conférence de Munich sur la sécurité. A cette occasion, Vladimir Poutine avait lancé un avertissement aux Occidentaux pour leur signifier que la Russie ne pouvait plus accepter d’être considérée et traitée comme un vassal auquel on impose depuis l’étranger sa politique intérieure ou extérieure. Poutine a compris que sa tentative d’entente avec l’Occident n’aboutirait jamais tant qu’il ne plierait pas le genou devant les exigences américaines. Il a également compris que l’Europe ne pouvait pas se détacher de la tutelle américaine malgré les grandes déclarations d’intention de certains de ses dirigeants. La duplicité de la France et de la Grande-Bretagne lors de la guerre en Libye n’a fait que le conforter dans cette idée.

La première manifestation de ce changement de paradigme a eu lieu dès l’année suivante, en août 2008, lorsque les troupes russes sont intervenues en Ossétie du sud après l’attaque de l’armée géorgienne contre cette petite république indépendante depuis 1992. Mais, parallèlement, il est probable que sur le plan économique, la Russie a commencé à préparer un plan de longue haleine pour faire face à d’éventuelles sanctions économiques de la part des Occidentaux en cas de nouvelles initiatives pour protéger d’autres populations russophones ou disposant de passeports russes comme les Ossètes. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre la retenue de la Russie après le coup d’état de Maïdan en février 2014. Les Russes n’avaient alors que les moyens de faire face à des sanctions « limitées » et c’est pourquoi ils sont restés passifs lors de l’irruption de la guerre civile dans les oblasts de Lougansk et Donetsk. Il leur fallait encore du temps pour se préparer, y compris sur le plan militaire puisque des réformes importantes étaient en cours pour accélérer la modernisation des forces armées et adopter une nouvelle doctrine mieux adaptée à la guerre du XXIe siècle : la doctrine Guerassimov[3] du nom du chef d’état-major des armées russes. La projection d’un corps expéditionnaire russe limité – à faible empreinte au sol – en Syrie a permis de valider de manière pratique une partie des réformes doctrinales russes et de tester sur le terrainune partie des matériels de dernière génération. Il est raisonnable de considérer que ce processus est globalement achevé au cours de l’année 2021 et que, à compter de cette date, la Russie se considère comme pouvant affronter l’Occident avec les moyens adéquats tant sur le plan économique que militaire.

La réponse opérative

Ainsi, lorsque la situation diplomatique ukrainienne se dégrade à nouveau au début de l’hiver 2022, la Russie est prête à lancer, le cas échéant, une offensive militaire – probablement avec plusieurs options d’intervention – pour régler définitivement le problème que lui pose l’Ukraine depuis 2014. Elle se sent d’autant plus prête à agir que dès le 4 février, lors d’une déclaration conjointe avec la Chine, elle manifeste clairement et définitivement son rejet de l’ordre occidental – le nouvel ordre mondial pour reprendre la terminologie de G. Bush -, mettant ainsi fin la séquence « émancipatrice » ouverte en février 2007 à Munich. Sur le terrain, une partie de l’armée russe est alors mobilisée dans le cadre d’un exercice conjoint avec les troupes biélorusses. Si nombre d’observateurs ne sont pas convaincus qu’il s’agît là d’une manœuvre préparatoire à une opération militaire d’envergure, c’est que tous les canaux d’informations qui relaient cette hypothèse sont les mêmes qui, en 2002-2003 ont mené la campagne de désinformation massive sur la présence d’armes de destruction massive en Irak.

Sur le terrain, comme nous l’avons évoqué, la situation se dégrade dès le 16 février lorsque les Ukrainiens reprennent les bombardements massifs des villes du Donbass sous contrôle des deux républiques autoproclamées infligeant de nouvelles pertes à la population civile. Ces bombardements sont accompagnés d’une concentration massive des unités ukrainiennes face aux troupes des deux républiques autoproclamées. Cette montée en puissance nourrit les craintes d’une intervention d’envergure pour reprendre le contrôle total des deux oblasts sécessionnistes. Plusieurs experts laissent entendre que l’offensive ukrainienne aurait démarré au plus tard le 5 mars. Par ailleurs, Jacques Baud nous apprend dans son interview sur Sud Radio que depuis mars 2021, le président Zelensky a signé un décret ordonnant la reprise par tous les moyens, du contrôle de la Crimée. Cela laisse donc craindre une action parallèle ou au moins successive de l’armée ukrainienne à la fois contre le Donbass et la Crimée. Des documents saisis par l’armée russe et présentés à la presse le 24 mars dernier que les Ukrainiens confirmeraient cette hypothèse[4].

Cette dégradation rapide provoque donc une réaction politique à Moscou. En effet, à l’initiative du groupe parlementaire du parti communiste russe, première force d’opposition au pouvoir de Vladimir Poutine une proposition de loi est déposée reconnaissant officiellement les deux républiques du Donbass. Elle est votée par le Douma le 22février. A partir de cette reconnaissance, la Russie signifie au monde qu’elle se donne le droit d’intervenir par tous les moyens nécessaires pour leur porter assistance, y compris par une action militaire préventive d’envergure. Le 24 février au matin, Vladimir Poutine intervient à la télévision pour annoncer le début de « l’opération militaire spéciale », en préciser les objectifs et bien sûr la justifier. Le but est de « démilitariser » et de « dénazifier » l’Ukraine. Vladimir Poutine invite donc l’armée ukrainienne à déposer les armes et à rentrer librement dans ses foyers. L’armée russe ne souhaite pas lui faire la guerre. Elle ne cherche qu’à neutraliser les éléments néo-nazis qui font partis à la fois des forces armées mais aussi qui sont imbriqués dans le système gouvernemental du pays. Il précise également que la Russie ne souhaite en aucun cas occuper le pays à l’issue de l’opération.


Immédiatement, les Occidentaux sont surpris par l’ampleur de l’opération – et par ses objectifs revendiqués – qui ne se limite pas à une intervention dans le Donbass mais sur les deux tiers des frontières de l’Ukraine y compris à partir du territoire biélorusse. Ce premier message confirme que le règlement de la question du Donbass est secondaire. Le problème politique principal c’est l’Ukraine, et plus particulièrement son gouvernement qui refuse de rester dans une neutralité bienveillante à l’égard de la Russie. L’opération russe est donc conçue pour régler ce problème. Ainsi, dès les premières heures du 24 février, l’aviation et les missiles russes effectuent des frappes de décapitation pour détruire le C4ISR de l’armée ukrainienne et ainsi interdire toute réponse coordonnée et efficace contre les troupes russes. A la grande surprise des observateurs aucune infrastructure civile (centrales électriques, centres administratifs ou politiques, etc.) n’est ciblée par l’armée russe à l’inverse de ce que les Américains ont fait en Irak en 2003 ou en Yougoslavie en 1999. Simultanément, les troupes russes avancent sans rencontrer de grande résistance sur les zones frontalières et à la fin de la première journée, dans certains secteurs comme à Kherson au sud, elles ont parcouru plus de 120 km en une seule journée. Pourtant, très vite, le récit médiatique occidental va commencer à nous parler d’enlisement. Nous avons analysé la pertinence de cette présentation erronée dans un précédent article et nous avons démontré sa vacuité tant en termes de connaissance militaire élémentaire que de fondements objectifs sur des faits avérés et vérifiés[5].

Nous devons néanmoins compléter cette première analyse en insistant sur le fait que les Russes ont lancé leur opération en infériorité numérique – 190 000 à 220 000 hommes engagés selon les sources[6] – contre une armée ukrainienne de 200 000 hommes mobilisés et une réserve de 400 000 hommes supplémentaires. Ensuite, étant donné que le but politique poursuivi par Moscou consiste à opérer un changement de régime sans s’aliéner la population, considérée comme une population « amie » tant les liens familiaux entre les deux pays sont importants, les règles d’engagement de l’armée russe au cours des premiers jours interdisaient un emploi excessif des feux pour ne pas mettre en danger la population ukrainienne. On est loin de l’approche brutale légitimée par feu Madeleine Albright à l’égard des enfants irakiens ou des civils serbes. Par ailleurs, la population russe, y compris au sein de ses forces armées, n’aurait pas accepté que l’Ukraine et sa population soient matraquées comme l’Irak ou la Yougoslavie. Poutine aurait alors perdu tout crédit aux yeux de son peuple.

Si cette restriction a indéniablement coûté cher en hommes et en matériels à l’armée russe au cours des premiers jours de combats, à partir de la deuxième semaine, les règles d’engagement ont été modifiées en précisant que la retenue était certes toujours de rigueur pour limiter les pertes civiles, mais plus « aux détriments du personnel des unités[7]« . Les Russes ont alors remanié leur dispositif tactique, sans changer leurs objectifs opérationnels, pour employer de manière optimale leur puissance de feu supérieure pour détruire méthodiquement les positions ukrainiennes en évitant soigneusement de s’engager dans des combats urbains inutiles pour Kiev ou Kharkiv dont la neutralisation par un encerclement partiel ou total suffit à s’assurer à terme le contrôle. L’armée russe applique en l’espèce à la perfection les leçons de la Seconde Guerre mondiale où l’armée rouge contournait les « Festungen » – littéralement villes forteresses – pour poursuivre son objectif principal : la destruction du corps de bataille ennemi. En moins de 15 jours (moins selon certains experts), l’armée ukrainienne a donc cessé d’exister en tant que système de combat coordonné comme le reconnaissent d’ailleurs plusieurs spécialistes américains[8]. Les Russes peuvent également se féliciter d’occuper désormais 20 % du terrain ukrainien (hors Crimée et territoires contrôlés par les républiques du Donbass au 23 février 2022), dont une grande partie de l’Ukraine « utile ». Ces revers ne remettent bien sûr pas en cause la combativité des soldats sur le terrain qui, bien qu’isolés, continuent de se battre avec courage et détermination. Les Russes ont par ailleurs envoyé un message à l’OTAN en détruisant à l’aide de missiles à longue portée plusieurs de leurs bases et en utilisant délibérément des missiles hypersoniques Kinjal sur des cibles d’importance militaire relative. L’objectif était de démontrer la détermination de la Russie et sa supériorité technologique russe par rapport aux Etats-Unis dans ce domaine au combien stratégique.

Quel bilan au bout d’un mois ?

Lors de la planification de l’opération spéciale, les Russes avaient deux options : une attaque limitée géographiquement au Donbass pour soutenir les républiques autoproclamées afin d’affronter le corps de bataille principal ukrainien, ou une attaque d’envergure à la fois depuis le Donbass, mais aussi depuis la Crimée et les frontières nord de l’Ukraine[9]. Pour ne pas courir le risque d’un enlisement face au corps de bataille principal ukrainien qui aurait bénéficié de renforts venus du reste de l’Ukraine, l’état-major général russe a préféré la seconde option. Elle lui permettait d’une part de fixer les réserves de l’armée ukrainiennes loin du Donbass, et d’autre part lui offrait l’opportunité de tenter une pénétration opérationnelle pour éventuellement s’emparer de Kiev, comme le laisse supposer la progression fulgurante de la 90e division de chars de la Garde qui a parcouru 350 km en moins de 72h au début de l’offensive. Même l’armée russe y a renoncé, les troupes ukrainiennes qui la défendent y sont définitivement fixées.
A l’heure où nous écrivons, l’opération russe dure donc depuis un mois et depuis quelques heures, Marioupol, le dernier bastion ukrainien défendu, entre autres par les néo-nazis du régiment Azov, est sur le point de tomber entre les mains des forces russes et celles de la république de Donetsk. Dans le même temps, au nord-est, la ville clef d’Izyum est elle tombée entre les mains des Russes ouvrant ainsi la possibilité de déboucher dans le dos du gros des forces ukrainiennes qui sont fixées depuis le début de l’offensive par les troupes des deux républiques du Donbass. De plus, elles ne disposent d’aucun moyen de repli adéquat vers l’ouest et ne peuvent pas recevoir de renfort puisque l’armée de l’air russe maîtrise le ciel au-dessus de la zone des opérations. Parallèlement, le reste des forces ukrainiennes encore disponibles sont elles aussi fixées par l’action conjugée de l’armée russe à la fois à Kiev, à Kharkov et à Odessa[10]. Elles n’ont aucune marge de manœuvre pour venir renforcer le front principal du Donbass, à moins de concéder aux Russes le contrôle d’une de ces trois grandes villes ce qui est politiquement impossible pour Kiev. Le choix opérationnel de l’état-major général russe était donc le bon.

La probable dernière phase – décisive – de « l’opération spéciale » vient donc de débuter avec l’objectif convaincre Kiev que la lutte est devenue inutile puisque l’anéantissement ou la neutralisation du corps de bataille ukrainien massé dans le Donbass depuis la mi-février va devenir une réalité.

Sur le plan économique, la Russie a encaissé les sanctions occidentales auxquelles elle s’était préparée, mais elle a en plus lancé plusieurs ripostes. Par exemple en exigeant des « pays hostiles » le paiement de son gaz en roubles. Dans le même temps, elle a signé plusieurs accords avec l’Inde, l’Iran et la Chine, accords qui s’appuient sur le rouble et les monnaies nationales des pays signataires. On apprend également que même l’Arabie Saoudite discute activement avec Pékin pour sortir de l’exclusivité du dollar[11]. Exit donc le dollar et dans une moindre mesure l’euro. Et le rapport de force internationale montre bien, comme le constate un observateur chinois, que : « si Poutine a provoqué la réunion de l’Occident contre lui, Biden a provoqué celle du reste du monde contre l’Occident ».

Il semble donc que, malgré les incontestables problèmes tactiques rencontrés au cours des premiers jours, l’opération russe soit, à cette heure, un succès tant sur les plans politique, militaire qu’économique. Le temps que mettrons les Russes à réaliser cette troisième et dernière phase sera le principal élément pour qualifier leur victoire. À moins que la diplomatie ne prenne le pas sur la conduite des opérations militaires. Mais cela voudra dire que du côté russe, on considérera que les objectifs ont été atteints.


[1]
      [1]     https://cnduk.org/us-nuclear-war-games/
 

[2]
      [2]     https://youtu.be/noqlx0B6evo
 

[3]
      [3]     https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2017-6-page-85.htm
 

[4]
      [4]     https://tvzvezda.ru/news/2022324730-pC30j.html
 

[5]
      [5]     https://www.vududroit.com/2022/03/ukraine-comprendre-laspect-militaire/
 

[6]
      [6]     Il faut ajouter à ces chiffres, les 30 à 50 000 combattants des milices populaires des républiques du Donbass
 

[7]
      [7]     https://southfront.org/without-hysterics-and-insults/
 

[8]
      [8]     https://rusreinfo.ru/fr/2022/03/scott-ritter-expert-americain-sur-loperation-militaire-de-la-russie-en-ukraine/?fbclid=IwAR2umCb1-OLHQJupHmVxNtlnjSTRYJrGY5R5qzrjH6IhOBxgsgiFnxB5uFM
https://www.unz.com/mwhitney/larry-c-johnson-the-ukrainian-army-has-been-defeated-whats-left-is-mop-up/

[9]
      https://siteveillestrategique.blogspot.com/2022/03/bilan-de-la-premiere-phase-de.html

[10]
        
[10]     https://southfront.org/war_in_ukraine_day_30/

[11]
        
[11]     https://siteveillestrategique.blogspot.com/2022/03/ryiad-et-pekin-cooperent-pour-ne-plus.html

Sylvain Ferreira

28 Commentaires

  1. Ouh là là ! M de Castelnau encore un nouveau billet et celui ci est écrit à 2 mains .
    Mon intution me fait dire que si vous produisez beaucoup , en ce moment , c’est que nous sommes que nous somme surement à l’aube d’un changement.
    L’après présidentielle nous promet beaucoup de surprises?

    • Ce blog devient vraiment puant… et pathétique en même temps. Vous ne savez vraiment plus comment vous dépêtrer de ce sujet. Je me demande comment vous allez nous dire la prochaine fois que ce sont les Ukrainiens qui ont tiré sur la gare de Kramatorsk ?

  2. Juste quelques remarques, l’affaire dite des missiles de Cuba a pour origine, déjà, la volonté US d’encercler la Russie avec des missiles à potentiel nucléaire en Turquie, ce qui a provoqué la riposte soviétique, dans cette histoire Kennedy a été un nain dangereux en provoquant la Russie, il n’a pas comme on le dit évité la guerre , ce sont les soviétiques qui encore une fois l’ont évité en le faisant céder. En ce qui concerne la guerre actuelle ne pas oublier que dans nos « guerre moderne » il faut suivre les tuyaux et les sources d’Energie; en l’espèce le fils Biden (Hunter) a profité de l’aide de Papa après le Maidan pour entrer dans une compagnie gazière ukrainienne Barisma je crois, il faut se rappeler que d’une part l’UE interdit la prospection de gaz de schiste et que les allemands soutenaient le NORTHSTREAM 2 (gaz russe) pour leur approvisionnement d’énergie, or en ukraine vu la corruption généralisée, je passe sur le renvoi du Procureur général d’ukraine après appel de papa biden qui s’intéressait au fils Biden pour escroquerie dans ladite compagnie, en ukraine donc cette prospection n’est pas interdite et on y trouve le plus grand gisement de gaz de schiste au monde… dans le DONBASS, sachant que cette prospection aurait pollué les fleuves irriguant les régions de production vivrières russes de manière totale Poutine on peut y trouver aussi une excellente raison d’agir. Cette mainmise indirecte des USA via biden sur le gaz ukrainiens, outre son enrichissement personnel et surtout de celui de son fils (drogué et pourri), aurait permis aux cow boys de devenir fournisseur de l’UE au détriment bien sur du gaz russe et surtout de l’environnement mais ça pour les cow boys ça passe après le dieu dollar.

    • Il s’agit de « Burisma ». Merci pour pour toutes ces précisions. Voir également les rapports entre le financement par la société Rosemont Seneca, les sociétés Black and Veatch et Metabiota.

  3. d’après cet article tout se passe dans le meilleur des mondes pour » l’armée rouge  » comme Candide de Voltaire sur le champ de bataille et les trompettes de la renommés , enfin ce qu’il en reste de cette glorieuse armée rouge en 2022 alors que l’état major russe vient d’annoncer officiellement qu’il renonce à Kiev et donc d’ abattre le régime de Kiev « nazi » un échec politique pour Moscou ,la guerre étant le prolongement de la politique par d’autres moyens Clausewitz et l’armée russe se fixe sur le donbass . 9000 tués plus tard ,le triple en blessés,300 chars perdus une attrition de 20 pour cent de l ‘armée russe de 150 000 hommes , chiffre bien trop faible pour occuper un pays comme l’ukraine de 40 millions d’habitants, plus grand que la france ; sans être moi -même expert poutine a voulu trop de fronts en ukraine au nord , à l’est , au sud , a dispersé ses forces russes ,au lieu de les concentrer …. ,Alors comment expliquer vous qu’à ce jour seule la ville de kherson soit prise et que des contre attaques ukrainiennes s’y passe ? que marioupol malgré que la ville soit détruite à 80 pour cent ne soit toujours pas ^prise , Irpin à 40 kms de kiev vient d’être dégagéE et les russes s’enterrent …,La rapoustitsa ,un répit pour les deux parties ; Chevenement qu’on ne peut soupçonner de russophobie déclare ce dimanche ancien ministre de la defense « ce qui surprend ce n’est pas la résistance ukrainienne, c’est la faiblesse de l’armée russe  » deuxième armée du monde …. mais bon au pays des borgnes les aveugles sont rois ….

    • Grotesque Ce que vous dites est grotesque. Le chiffre de 9000 morts a été debunké par le Pentagone lui même comme grotesque mais vous, vous persistez.
      Où avez vous vu que le « régime change »( spécialité US) était un des buts de guerre?
      Où avez vous vu que la prise de Kiev était un objectif?
      Les gens comme vous sont pitoyables
      J’espère pour vous que ça paye bien comme job au moins.

      • poutine lui -même le 25 février 2022 demande publiquement à l’état major militaire ukrainien de faire un coup d ‘etat contre zelensky à kiev ,ses troupes arrivent à 15 kms de kiev pour rien alors selon vos dires …….poutine veut dénazifier toute l’Ukraine qui en tant qu ‘état n’existe pas pour lui ce qui implique de prendre la tête politique à Kiev comme les américains à Bagdad en 20 jours en 2003 ..A l’heure où je vous parle KHARLOV , seconde ville d’Ukraine , à 30 kms de la frontière russe est toujours ukrainienne , , Odessa pas prise , ni Marioupol .. A PART Kherson aucune grande ville ukrainienne prise ; LA BOUE du degel qui paralyse en ce moment ses troupes un succès ? . Comment poutine n’a -t-il pas anticipé la raspoutitsa , la boue du degel qui paralyse en ce moment ses troupes comme hitler en octobre 1941 qui attend décembre pour prendre Moscou ,premier échec pour lui .Comme hitler à Moscou , poutine arrive à 15 kms de Kiev et n’ira pas plus loin…. cela prouve cette rapoustitsa non prevue par les russes que poutine comptait sans doute régler l’affaire ukrainienne en trois jours ……..

        • Et alors? Demander un régime change a l’armée ukrainienne c’est le même chose que de vouloir faire un régime change soi même ? Ça veut dire qu’on veut investir Kiev?
          Vous faites vos raccourcis vous même ?

          Des gens très compétents comme Mac Gregor ou Ritter( pas Russes les gars) depuis le début disent qu’entrer dans les villes n’interessera pas les Russes et qu’ainsi, ils ont fixé un grand nombre de troupes adverses tandis que l’aviation était occupée à détruire l’appareil militaro-industriel a raison de 500 par jours.
          C’est fini. L’aviation et les missiles ont détruit quasiment toute l’infrastructure militaire.
          Maintenant, elle peut se consacrer à détruire tout groupe qui essayera de sortir de Kiev ou d’Odessa pour aller filer un coup de main dans le Donbass. C’est ce qui s’est passé avec la dernière tentative de contre attaque pour reprendre Marioupol.
          Les Russes peuvent donc envoyer du monde dans le dos des Ukies retranchés dans le Donbass. Les autres resteront bloqués dans leurs villes, inutiles.
          Vous , mai 40, vous auriez dit « hé ho hé, regarde moi ce gros naze de Guderian qui part vers l’ouest tellement qu’il a peut d’aller vers Paris »
          Utilisez votre cerveau monsieur svp.
          Pourtant l’article est parfaitement clair.

          • alors pourquoi allez à 15 kms de kiev pour maintenant reculer ..,l’armée russe elle -même déclare se recentrer au donbass, preuve indirecte d’un échec sur Kiev ?PRENDRE SA CAPITALE SEULE SOLUTION POUR POUTIne POUR FAIRE TOMBER LE REGIME « NAZI » SELON LUI comme s’ IL Y AVAIT 40 MILLions DE NAZIS EN UKRAINE … ? POUTIne A réussi L EXPLOIT DE RESSUSCiter ( L HOLODoMOR DE 1933-34 STALINE VOLONTAIReMENT AFFAME LE PEUPLE UKRAINIEN ) UN SENTIMENT NATIONAL ukrainien , l’Allemagne réarme grâce à poutine , L oTAN SORT DE SA MORT cérébrale  » et poutine vassalise la Russie ,la troisième Rome , aux chinois , triste paradoxe pour la grande culture russe

          • les russes evacuent ce jour le nord de l’ukraine ,kiev ne sera jamais russe ,,y laissant des villes détruites ,même Erwan Castel un français qui combat auprès des pro ruses et à qui j’ai donné 50 euros suite à sa blessure reconnait que la résistance ukrainienne a été sous estimée
            https://alawata-rebellion.blogspot.com/

    • Bis
      Au fait, pour vous répondre, oui, ça va plutôt bien pour l’armée russe. Hormis les inévitables péripéties, FUBAR et SNAFU de ce genre d’offensive, l’armée ukrainienne n’existe plus. Juste des poches de résistances planquées au milieu de civils( crime de guerre) ou terrées dans des lignes Maginot 3.0.
      Plus aucune mobilité, aucun moyen aérien, plus de possibilité de ravitaillement, aucun échelon tactique supérieur à la brigade.
      Vous dites de l’armée russe « ce qu’il en reste », ce qui est amusant car l’Ukraine elle même dit qu’elle dispose d’encore plus de troupes blindées qu’au début de l’opération.
      Sinon, un petit mot à propos des wunderwaffen fournies par les USA supposées terrasser « l’ogre russe ».
      Tout comme le merveilleux F22 tellement invincible que l’USAF vient de l’envoyer aux clous. Tout comme l’invincible F35 tellement merveilleux que tandis qu’on le vend aux vassaux, l’USAF upggrade en cata ses F16, la Navy ses F18 et les Marines leurs A10, gardant leurs F35 pour « le dimanche »( dixit le chef d’état major US), et bien il apparaît que les stingers fournis ne marchent pas la nuit et pire que tout, que les Ukrainiens ont laissé tomber les javelins ( pour mémoire, l’armée française a arrêté elle aussi depuis un moment), trop lourd, trop long à mettre en oeuvre, inadapté au combat mobile et finalement peu efficace.
      Par contre, la Russie a montré des capacitès anti aériennes, sans même utiliser les S400, qui mettent des ulcères à l’OTAN. Sans parler des missiles hypersoniques qui étaient soi-disant du bluff
      Donc, oui, ça va pas trop mal pour l’armée russe.

  4. Ce n’est pas la seule analyse possible.
    J’ai dit, écrit, et je confirme mon soutien à Michel GOYA en particulier sur ce point.
    Mais c’est une analyse solide, étayée, et intelligente.
    En tous cas à bien lire et à méditer, car elle n’est ni aventureuse ni incohérente.

  5. Merci M. de Castelnau de produire de l’information à tonalité différente du chœur des brebis bêlantes.

    • C’est sûr qu’il n’y a pas grand monde pour soutenir Poutine et l’armée russe en ce moment… C’est « différent » en effet !

  6. Enfin, il reste des adultes dans ce pays.
    Il suffit de regarder la carte des opérations mise à jour quotidiennement par notre ministère français de la défense. Elle montre ça parfaitement et les professionnels en sont parfaitement conscients. Y compris chez les Américains. Ce que je lis la, je le lis aussi bien chez Martianov, Cassad ou Raevsky que chez Johnson, Ritter ou Mac Gregor.
    Seuls des crétins qui n’ont jamais commandé ne serait ce qu’une section ou même tenir un fusil se permettent de pérorer à longueur d’onde de plateau et de colonnes.
    On voit fleurir des « experts » qui n’y connaissent rien et se contentent de répéter doctement les éléments de langage transmis par la propagandestaffel US.
    Dernier avatar après le « recentrage »( mot uniquement utilisé par l’occident pour évoquer une renonciation, les Russes parlent de se « concentrer »,) sur le Donbass, on a droit maintenant à la « retraite  » de Kiev. Qui est en fait un mouvement typique à la von Manstein.
    Ce qui me désolé, c’est que des millions, des dizaines de millions de mes concitoyens soient des abrutis( au sens propre)ayant abdiqué tout esprit critique, toute mémoire, toute intelligence.

  7. « Des documents saisis par l’armée russe […] confirmeraient cette hypothèse. »
    Je trouve toujours gênant d’employer le conditionnel avec le verbe confirmer.

  8. WWP a brillament appliqué ce qui fait le succes d’une entreprise: choisir le juste moment; plus tôt il n’etait pas prêt, plus tard la superiorité technologique dont il dispose aurait risqué de s’effriter.

  9. Je suppose que les Ukrainiens doivent s’excuser de se défendre en bombardant lâchement le dépôt de carburant de Belgorod. Ils devraient aussi remercier les Russes pour la destruction de Marioupol et de quelques autres villes

  10. La normalisation gestionnaire des politiques est peut-être un effet de l’influence des conceptions américaines sur les démocraties libérales, où elle peut néanmoins être vertement analysée et critiquée. Mais quelle alternative aux dérives par lesquelles une telle normalisation affecte l’exercice démocratique des Etats libéraux peut-on imaginer si l’on prend la Russie telle qu’elle est gouvernée aujourd’hui comme modèle ? Et quand bien même la Russie représenterait une alternative plus crédible (ce dont personne n’a le moindre commencement de preuve, les indices contraires étant en revanche pléthoriques), cette alternative devrait-elle être imposée par les moyens guerriers, avec les « méthodes » que l’on voit appliquées sur le terrain ?

    Mais il convient d’examiner les termes du discours invoqué par le Kremlin pour justifier l’ « opération spéciale » (le déni de réalité qui apparaît dans cette désignation peut donner une idée de la transparence à laquelle s’oblige le régime que l’histoire récente a hélas infligé à la Russie).

    Le Donbass, pôle industriel développé depuis le XVIIIème siècle par l’Empire russe puis par l’Union soviétique sur des terres considérées jusqu’alors comme l’apanage des Cosaques et des Tatars, que la Russie de Moscou affirmait vouloir libérer du joug polonais, et où se concentrera, du fait de la richesse du sous-sol, l’investissement moderne de l’Etat soviétique, aurait été le théâtre d’un génocide depuis qu’il s’est rebellé contre le gouvernement de Kiev suite à l’alternance provoquée par le choc de la sanglante répression des manifestations pro-occidentales de 2103-2014. Il y a eu, d’après les observateurs, 14000 morts dans les zones prises en main par la rébellion en 2014, dont 10000 lors de la phase la plus intense des affrontements, soit en 2014. Par milliers, les habitants réfractaires aux autorités de fait, intimidés par les patrouilles miliciennes, durent fuir leurs foyers pour gagner les autres régions de l’Ukraine, dont le gouvernement, refusant d’admettre une sécession qui ne pouvait se prévaloir d’aucune légitimité démocratique, n’avait pas renoncé à défendre l’intégrité territoriale, déjà entamée par la prise en main réalisée par la Russie en Crimée. Effectivement, le gouvernement de Kiev avait reçu de la part des Etats-Unis certaines livraisons d’armes, tout en s’approvisionnant aussi notamment auprès de la Turquie.

    Aux dires du Président Poutine, l’Ukraine est un Etat fictif créé par Lénine, lequel avait dû reconnaître un fait national correspondant à un sentiment profond, dans cet espace géographique que les siècles avaient vu peupler de sédentaires et de nomades d’origines diverses (scythes, alains, slaves, varègues, khazars, polovtses, kazakhs, tatars, grecs, italiens, juifs, polonais, lituaniens, roumains, allemands….) mais dont l’identité culturelle collective porte le sceau d’une condition servile, héritage du jour tatar perpétué par les latifundiaires polonais entre le XVIème et le XVIIIème siècle, puis par l’administration russe impériale, jusqu’à l’abolition du servage. Les hetmanats cosaques y représentaient pour la masse des serfs l’avant-garde de l’émancipation (rappel qui ne vise nullement à effacer la mémoire des pogroms de l’an 1648, perpétrés par les bandes cosaques soulevées, en concordance avec les visées messianiques-impérialistes de la Russie de Moscou, contre les propriétaires polonais. Les cosaques furent par la suite réduits à l’obéissance par Catherine II à la suite d’autres révoltes serviles, qui embrasèrent cette fois la Russie intérieure, au milieu du XVIIIIème siècle. En tout état de cause, qu’ils fussent russes, ukrainiens, tatars, bachkirs ou oudmourtes, les serfs restèrent des serfs, jusqu’en 1861, date de l’oukase du tsar Alexandre II abolissant la propriété de l’homme par l’homme sur ses terres. Dès que la chape du tsarisme fut soulevée en février 1917, l’Ukraine se proclama indépendante mais fut le théâtre des déchirements les plus effroyables de la Guerre civile, avant d’être à nouveau décimée dans la première décennie du règne de Staline, dans ce qui apparaît comme un transfert à marche forcée des ressources agricoles vers l’industrie (mot d’ordre révolutionnaire sous-tendant toutes les justifications d’une famine organisée).

    Est-ce être va-t-en guerre que de rappeler ces dates d’une histoire dont l’inspiration fut d’être aux marges, ce qu’exprime le nom qu’elle s’est donné au XIXème siècle, par référence aux traditions écrites et orales conservées depuis l’aurore de sa civilisation : ni polonaise, ni russe, ni tatare?

    Est-ce être va-t-en guerre que d’exprimer des doutes quant à l’alternative que représenterait le régime actuel de la Russie ? Exprimer ces doutes équivaut-il à une adhésion sans condition aux perspectives d’une normalisation strictement gestionnaire des politiques publiques en Occident?

    L’ampleur des problématiques que recouvrent ces questions mérite certes des réponses plus approfondies que le oui ou le non, des réponses par l’énonciation de principes de vie civile correspondant aux valeurs mises à mal par les affrontements actuels, avec quelles conséquences ! Mais il faut que les affrontements – et leurs conséquences – cessent au plus vite.

  11. Ce blog devient vraiment puant… et pathétique en même temps. Vous ne savez vraiment plus comment vous dépêtrer de ce sujet. Je me demande comment vous allez nous dire la prochaine fois que ce sont les Ukrainiens qui ont tiré sur la gare de Kramatorsk ?

  12. « Des dégats minimes » disait M. de Castelnau.

    « Partout des façades trouées par les obus et calcinées par le feu. Pas une maison qui n’ait été touchée. Des amas de ruines, des murs soufflés par les explosions, des fenêtres énuclées par les bombardements qui résonnent. Au pied des immeubles, le long des avenues presque vides, des tombes fraîches sur lesquelles on a posé des fleurs. Et dans ce décor dantesque, de rares habitants, errant en quête d’eau et de pain, silencieux, hébétés, assommés par les semaines d’enfer qu’ils viennent de vivre. Mercredi, les combats se poursuivaient à Marioupol, comme a pu le constater l’envoyé spécial du Figaro, avec un groupe de journalistes encadrés par l’armée russe. »

    Mais il est vrai que ce sont des nazis à la solde de l’impérialisme américain…

  13. Quid des « Festungen » quand l’essentiel des combats se déroule aujourd’hui en « rase campagne fortifiée »?
    Quid de la « conquête » russe manifestant pour l’auteur la victoire du Kremlin en un mois de guerre?
    Quid de « l’absence de bombardements » quand on voit l’état des villes « supposées pro-russes » comme Kharkiv ou celles du Donbass, ou plus loin à l’arrière qui n’ont pourtant pas connu d’assaut?
    Quid de l’armée ukrainienne qui a « cessé d’exister », quand on voit que 15 jours après, les russes se sont retirés de l’essentiel de leurs assauts en profondeur largement échoués au nord et nord-est, et qu’ils progressent de façon extrêmement limitée dans le Donbass?
    Quid de « l’encerclement » du Donbass, toujours pas réalisé au bout de plus de 60 jours d’offensives diverses, dont 15 jours avec des moyens ultra-concentrés?
    Quid du reste du monde contre l’occident? Quand on travaille « pour de vrai » avec les autres continents, on se rend bien compte que le reste du monde est essentiellement neutre, et il ne rompera pas ses liens commerciaux essentuiels avec l’Occident pour lui préférer la Russie. Il se contentera de faire ce qu’il fait depuis 40 ans, à prendre ce qui les intéresse chez les occidentaux, et sinon les chinois.

    Les auteurs, en détestant (à tort ou à raison au fond, peu importe) l’occident et ce qu’il représente, tombent au lieu d’analyse dans la lecture de leurs propres fantasmes, tout en dénonçant ceux des autres. Je pensais revenir sur ce site que j’appréciais pour d’autres analyses politiques avec un vrai effort d’objectivité, mais soutenir cet effort en promouvant « Veille Stratégique » qui relaie sans nuances ni analyse les rapports des médias du Kremlin (puisque les autres sont soumis aux lois liberticides récemment renforcées) ou du ministère russe de la défense sans aucune autre source…

    Qui, au fond, tombe dans le « whisful thinking » dénoncé par Mr Ferreira il y a quelques semaines?

    Sans doute que l’Ukraine perdra la guerre, compte tenu de la disproportion des forces, et de la propension des occidentaux à avoir des limites qui ne sont pas celles du pouvoir russe. Dans tout ce qu’on lit partout, y compris ce qui est dénoncé par les auteurs ici, paraît souvent « alimentaire ». Mais l’étape supplémentaire, post-digestion, paraît atteinte ici.

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