Manouchian au Panthéon : la surprise de Léon Landini

Léon Landini est contrarié. Il a bientôt 98 ans et il est le dernier membre survivant de l’organisation des FTP MOI, l’organisation combattante mise en place par le parti communiste français pendant l’occupation pour lutter à la fois contre l’occupant nazi et le régime de Vichy qui s’était mis à son service. Survivant, bien qu’il y a 80 ans, il ait bravé plusieurs fois la mort. Arrêté deux fois, il s’est évadé deux fois, à chaque fois pour reprendre le combat, et terminer la guerre avec le grade d’officier. Ces unités étaient composées de travailleurs immigrés étrangers, communistes ou sympathisants au sein desquelles polonais, roumains, espagnols, arméniens, avec un grand nombre de juifs, combattaient côte à côte.

Tout le monde connaît aujourd’hui l’histoire de Missak Manouchian fusillé avec 22 de ses camarades le 21 février 1944, ceux qui apparaissent sur la fameuse affiche rouge magnifiée par le grand poème de Louis Aragon. Il a donc été décidé d’accueillir Missak Manouchian et sa femme au sein du Panthéon qui accueille les grands Hommes ayant mérité de la Patrie. Ils y représenteront tous ces étrangers qui dans les années terribles, en prenant tous les risques et faisant souvent le don de leur vie, se sont engagés pour la France. Comme Jean Moulin entrant au Panthéon le 19 décembre 1964 pour y représenter « le peuple né de l’ombre et disparu avec elle, nos frères dans l’ordre de la nuit. »

 Léon Landini a d’abord été surpris lorsque, dernier camarade vivant de Manouchian, représentant ultime de ce combat, il a dû apprendre par la presse l’existence d’une cérémonie pourtant destinée paraît-il à l’honorer lui aussi. Non qu’il recherche les honneurs, ils lui ont déjà été rendus, mais le symbole d’une reconnaissance de la Nation le touche. Comme chaque fois qu’il lit, ou qu’il entend les vers du poème d’Aragon disant si bien l’importance de son choix pour ce qui est aujourd’hui son pays : « Nul ne semblait vous voir Français de préférence, les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant, mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants, avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE ».

Léon Landini a ensuite été un peu contrarié. Il aurait aimé être contacté par les autorités de ce pays et pourquoi pas invité à cette cérémonie. Et puis tous les documents qu’il a eus sous les yeux font uniquement état de la « nationalité » arménienne de Missak Manouchian. Or celui-ci n’a pas été un combattant de la résistance parce qu’il était arménien, pas plus que Landini italien, Olga Bancic juive roumaine, Joseph Boczor juif hongrois ou Maurice Fingercweig juif polonais. Tous ceux-là et tous les autres ont mis leur vie en jeu pour lutter contre le nazisme et pour la France. Et aussi évidemment parce qu’ils étaient communistes.

Bien sûr, et Aragon encore lui, l’a si bien décrit dans son poème « La rose et le réséda », tous les résistants n’étaient pas communistes, mais tous les communistes étaient résistants.

Mais cher Léon Bandini, vous ne devez pas être surpris. Emmanuel Macron salit tout ce qu’il touche et multiplie les cérémonies républicaines pour les transformer en réunions mondaines. Chaque disparition chaque événement est pour lui l’occasion d’aller plastronner entouré de sa cour dans les hauts lieux de la République. Mondanités où toute la classe politique se bouscule et joue des coudes pour être devant les caméras, en affichant connivence et complicité. Comme Jordan Bardella claquant la bise à Meyer Habib.

Mais vous ne devez pas être surpris non plus par le sens de la décision macronienne de faire rentrer Manouchian au Panthéon et le contenu de la cérémonie. L’objet n’est pas de rendre hommage à la résistance communiste, soyons sérieux. Fabien Roussel grand spécialiste de la captation d’héritage ou l’Humanité succédant à Valeurs actuelles pour faire la promotion d’Emmanuel Macron, n’y croient pas une seconde. L’objectif est clairement de nourrir le discours qui arrange les mandataires d’Emmanuel Macron, sur l’immigration. En faisant passer le néolibéralisme transnational soucieux de son armée de réserve, pour de l’internationalisme à la Jean-Jaurès. C’est simplement une blague. Les communistes (plutôt ceux qui se prétendent tels), maintenant qu’ils font 2 % et sont dirigés par un ahuri, ils sont inoffensifs. On peut bien leur faire des câlins, ils adorent ça.

Au Parti communiste, j’ai eu la chance de connaître certains des survivants ayant appartenu à ces organisations pendant les années terribles. De nos discussions, je garde le souvenir précis de deux choses. Tout d’abord l’intensité d’un combat et le caractère omniprésent du rapport à la mort. Ensuite la force de leur patriotisme construit, qui m’en imposait à moi, à qui il avait été donné.

Je vais me tenir soigneusement à l’écart de la cérémonie, comme je le fais d’ailleurs pour toutes les initiatives d’Emmanuel Macron. Je vais simplement me réjouir de l’entrée au Panthéon de celui qui représente ces français par le sang, mes camarades.

Et puisqu’on en est aux attendrissements, je vais terminer par une petite citation de l’écrivain catalan Javier Cercas à propos d’un vieux républicain espagnol ancien de la Nueve et libérateur de Paris, auquel il pense comme : « à un homme fini qui eut du courage et l’instinct de la vertu et pour cela ne se trompa jamais, ou ne s’est pas trompé au moment où il fut vraiment important de ne pas se tromper…. à un soldat seul dans un interminable désert ardent, brandissant le drapeau d’un pays qui n’est pas le sien, d’un pays qui est tous les pays à la fois et qui n’existe que parce que ce soldat brandit son drapeau renié ».

Camarade Léon Landini, pour avoir, à ce moment là, au risque de votre vie, brandi notre drapeau renié, je vous embrasse.

Régis de Castelnau

58 Commentaires

  1. Il faut absolument regarder l’interview de Léon Landini par sa fille sur la chaîne You Tube du PRCF. Il dit tout.
    Quelle émotion !

  2. Je partage votre indignation et votre nausée concernant cette cérémonie macronarde.
    Et je vous livre la dernière phrase de la préface du formidable livre de Didier Daeninckx (en poche Folio) « Missak  » : si on lui élevait une statue, elle lui ferait de l’ombre.
    Dans ce livre, le rôle très important de Mélinée (ainsi que de sa sœur)dans le soutien au réseau clandestin est souligné.

  3. Réponse à  »p’tit Zob »
     »Échanger l’Europe de l’Est aux allemands contre l’Inde aux russes… qqchse qu’on a contre qqchse que vous n’avez pas… l’échec de l’ultime négociation Ribbentrop Molotov avant Barbarossa »

    En 2024 Échanger l’Europe de l’Est aux 🇺🇸 via l’état fiction de l’Ukraine contre l’Afrique aux russes et aux chinois »
    Voilà la politique de Chamberlain Macron
    Le désastreux type à l’Elysée

    Plus ça va plus ce type nous mène en Banqueroute.

      • Que « l’Humanité » ait interviewé Macron, cela ne grandit pas ce journal.
        Mais, est-ce la responsabilité du PCF (dont F. Roussel) ?
        « L’Huma » n’est plus « l’organe central » du PCF. C’est juste un « journal communiste ».
        Lors de la fête de « l’Huma », on disait que la direction du journal voulait éloigner la direction du PCF.
        On se souvient que P. Le Hyaric, ancien directeur du journal avait signé avec des élus actuels ou anciens une pétition très « mélenchonienne ».
        Les relations ne sont pas bonnes entre la direction du journal et celle du parti.

      • Ce que poste C le Mat est une hypothèse plausible @ Zorba .
        Vous n etes pas dans le secret des dieux .Ni dans celui des dessous des jeux

  4. Si il est incontestable que les Manouchian sont morts en héros, on oublie un peu vite qu’ils étaient de ces communistes qui ont, avant l’invasion de la Russie , adhéré au pacte germano-soviétique, sinon collaboré mais bien sympathisé avec l’occupant, n’ont rien dit quand les soviétiques ont pris possession de la moitié de la Pologne et ont, eux aussi, massacré les juifs et les intellectuels polonais. Nous devons reconnaitre leur courage devant la mort, mais le Panthéon n’est pas vraiment mérité, désolé!

    • Une semaine avant la signature de ce pacte de non-agression, les responsables soviétiques avaient reçu en grande pompe et pour la centième fois, les plénipotentiaires français et anglais pour sceller une alliance de revers, comme en 1914, face au risque de guerre. Les Français, dans l’urgence de la situation, étaient venus …en bateau, et à la grande surprise des Russes ces derniers n’avaient aucune délégation de pouvoir pour signer un quelconque accord. Une semaine plus tard les Russes s’accordaient avec les allemands. Cela éloignait permettait d’éloigner l’armée allemande, par la partition de la Pologne, du territoire Russe dans un premier temps.
      (Lire Annie Lacroix-Riz)

  5. Bonjour maître,
    Tous les communistes étaient résistants dîtes-vous. Y compris celui qui est allé travailler chez Messerschmitt et qui, apparemment, n’a jamais rien saboté, autrement cela se serait su. Et puis tous artistes de tendance communiste bien affirmée qui ont continué leurs représentations devant des parterres allemands. Et puis bien évidemment les résistants de la dernière heure, à Paris en particulier. Sans oublier les 75.000 fusillés!!!
    Quelle douce plaisanterie. Le Panthéon à l’instar de la Légion d’Honneur est devenu une grande mascarade, signe d’un terrible déclin.

      • Marchais pas communiste ? On nous aurait menti ? De la part du PCF, ce ne serait pas étonnant.

        • D’ailleurs ni Lénine ni Staline ni aucun dirigeants communistes n’étaient communistes

          Le communisme étant le Bien, les méfaits de tous les communismes (Staline, Mao, PolPot) prouvent bien que les communistes n’étaient pas communistes

          • Il a tout de suite occupé des fonctions importantes au PC, ce qui indiquerait qu’il était auparavant un « agent dormant », une pratique assez banale au parti durant ces années troubles, dominées par la figure pour le moins opaque d’Eugen Fried, le délégué du Komintern en France. Marchais n’aurait d’ailleurs jamais pu travailler dans l’aéronautique s’il avait été officiellement estampillé communiste.
            Il aura donc toujours pour moi (qui n’a aucune sympathie pour les communistes au passage) le bénéfice du doute face aux certitudes des imbéciles qui ignorent tout de la complexité dangereuse de l’époque.
            La rumeur qu’il aurait été « tenu » par le KGB pour son activité de collabo objectif au STO est tout autant sujette à caution surtout émanant d’une source aussi partisane que celle de Robert Andrieux. Il pouvait aussi bien l’être pour une activité d’espionnage au service du camarade Staline lequel avait d’ailleurs encouragé officiellement la chose.
            Le problème, il ne faut pas l’oublier, était qu’il lui restait une marge de défense étroite à ce sujet de par son statut de candidat à l’élection présidentielle en pleine guerre froide. Il est peut-être plus intéressant au final de se demander pourquoi cette histoire est sortie de manière tonitruante à ce moment précis ?

          • La précision manquait dans la réponse de de Castelnau, mais je le savais, j’aurais dû m’en souvenir, et réfléchir avant de poster mon commentaire plus haut…

      • Je suis assez en accord avec votre billet mais écrire (comme Aragon) :  » tous les résistants n’étaient pas communistes, mais tous les communistes étaient résistants. » n ‘est pas très … élégant et même certainement faux! Sur de nombreux médias, quand quelqu’un (Zemmour par exemple) dit : « les mineurs non accompagnés sont des violeurs ou des délinquants » on lui tombe dessus car on ne peut, doit (?!) jamais généraliser; et, en effet, un autre inervenant le rappelle, quand on parle de la résistance communiste, en toute honnèteté, on devrait préciser la date à laquelle cela s’est produit, bien que là aussi il devait y avoir des communistes résistants avant l’invasion de l’URSS par les allemands.

        • La Résistance communiste a commencé bien avant la guerre : les communistes ont proposé le Front populaire, puis une Union nationale (en 1938) pour affronter le danger allemand. Ces différentes propositions d’unions autour de la classe ouvrière s’articulait avec une politique internationale :
          pour la France d’alliance avec l’URSS
          pour la classe ouvrière de défense de l’URSS en tant que patrie des travailleurs.
          Dit autrement dès 1938, le PCF a proposé une formule politique qui sera celle mise en place à partir de 1941 en tant que Front national pour la libération et l’indépendance de la France, formule politique que le PCF va tenter de poursuivre y compris au sortir de la guerre, c’est-à-dire d’unir la Nation autour de la classe ouvrière.
          Durant ces années, le PCF a bel et bien affronté le nazisme : en France en s’opposant aux fascistes qui préparaient la chute de la République en préparant la défaite de la France sur le champ de bataille. A l’étranger en mobilisant des hommes, de l’argent et du matériel pour défendre l’Espagne républicaine attaquée par un putsch soutenu par les puissances hostiles à la France (l’Allemagne et l’Italie).
          Vous pouvez bien sûr considérer que le pacte germano-soviétique serait une trahison. Mais on peut le voir autrement : le PCF a en 1935 soutenu évidemment l’alliance franco-soviétique à laquelle les différents gouvernements français n’ont jamais donné suite. Si l’URSS a fait le choix d’un pacte de non-agression avec l’Allemagne c’est faute d’avoir obtenu une alliance à l’Ouest contre celle-ci comme la Russie l’avait obtenue avant la guerre, ce qui avait permis autant à la France qu’à la Russie de ne pas succomber en 1914 sous l’attaque allemande.
          Lors de Munich les communistes s’opposent de toutes leurs forces aux accords laissant Hitler dépecer la Tchécoslovaquie, c’est-à-dire mettre la main sur un pays d’Europe centrale qui était notre allié et qui disposait de forces militaires non négligeables et qui produisait des armements (Schneider était propriétaire des usines d’automobile et de tanks).
          De son côté l’URSS avait proposé de venir au secours de la Tchécoslovaquie mais pour cela elle devait obtenir le droit de passer en Pologne ce que celle-ci a refusé pour profiter du dépeçage de la Tchécoslovaquie. Et la France n’a fait aucune pression sur al Pologne ni proposer d’entrer en guerre contre L’Allemagne pour défendre la Tchécoslovaquie avec qui elle était alliée.
          Faut-il rappeler que tandis que la drôle de guerre avait lieu l’état-major français réfléchissait aux moyens d’attaquer l’URSS par le Caucase ou par le Nord ?
          Donc oui, les communistes n’ont pas attendu la défaite de 1940 ni l’invasion de l’URSS pour entrer en résistance.
          Il est bien sûr difficile de comprendre leur position suite au pacte germano-soviétique, mais encore faudrait-il les lire pour les comprendre ce qu’on ne fait plus. Les communistes de cette fin des années 1930 sont des patriotes et sont aussi des antiimpérialistes. Et pour eux à partir du moment où la guerre apparaît d’abord dirigée contre l’URSS, ce qui a bien été le cas, est une nouvelle guerre inter-impérialiste de partage du monde entre les différents impérialismes. Il faut donc d’abord sauver la patrie des travailleurs.
          On met toujours en avant la désertion de Thorez suite à l’interdiction du PCF, mais si Thorez n’avait pas « déserté » il n’aurait pas mené la guerre il aurait été arrêté comme tous les responsables communistes qui ne sont pas entrés dans la clandestinité et qui n’ont pas accepté de dénoncer le pacte. Vous direz il fallait dénoncer le pacte, mais à qui : pour se soumettre au gouvernement Dalladier qui préparait la défaite et qui interdisait toute propagande communiste ? Si les communistes ont pu être une telle force de frappe dans la Résistance c’est parce qu’ils étaient prêts, prêts à lutter dans la clandestinité, prêts à se battre même lorsque leur Etat ne leur demandait pas (ils l’avaient fait dans les Brigades), prêts à résister aux arrestations, au bagne, puis à la torture etc.
          On dit souvent oh oh oh les communistes ont tué leur premier allemand en 1941, mais le PCF réalise le premier acte contre un soldat allemand en zone occupée avant toutes les autres forces politiques et tous les autres mouvements. Et en interne il a initialement eu des difficultés à recruter dans la lutte armée, les étrangers et les Juifs plus pourchassés que les autres ont constitué les premiers combattants car ils étaient encore plus exposés que les autres communistes.

      • Je constate que notre élite n’aime pas la contradiction. C’est ce que je constate sur beaucoup de sites de « ré-information »
        En tout cas, l’étude de Bénédicte Vergez-Chaignon ne peut pas être contredite.
        LES VICHYSTO-RÉSISTANTS
        Bénédicte Vergez-Chaignon
        « Résistant ET pétainiste. Un paradoxe ? La réponse dans ce livre récompensé par l’Académie Française en 2009
        Les révélations sur les attaches du président de la République François Mitterrand avec Vichy ont fait en leur temps l’effet d’une bombe. Perplexes ou choqués, les Français se sont demandé comment on pouvait prétendre avoir été à la fois résistant et partisan de Pétain. Le livre de Bénédicte Vergez-Chaignon est la première étude d’ensemble sur ce qui a constitué, pendant cinquante ans, un tabou. Grâce à de multiples archives, l’auteur dresse un panorama complet de cette résistance au profil très particulier, puisqu’elle est née en 1940 autour du thème de la revanche militaire, et non de la résistance. Au fil des pérégrinations idéologiques et des rapprochements tactiques, on voit notamment défiler le maréchal de Lattre, Marie-Madeleine Fourcade, Pierre Bénouville, Henri Frenay, André Bettencourt, Maurice Clavel, François Mitterrand et beaucoup d’autres. En étudiant la manière dont s’est figée l’image d’une  » Résistance  » mythifiée, Bénédicte Vergez-Chaignon montre comment les vichysto-résistants se sont insérés dans la France d’après-guerre. Richesse des sources, sûreté de l’analyse et péripéties multiples font de ce livre une référence indispensable.

      • Je constate que notre élite n’aime pas la contradiction et c’est ce que j’ai constaté sur divers sites de « ré-information » qui censurent les commentaires qui ne leur conviennent pas… Celui de Bénédicte Vergez-Chaignon ne peut pas être contredit.
        LES VICHYSTO-RÉSISTANTS
        Bénédicte Vergez-Chaignon
        Collection : Tempus
        Date de parution : 15/09/2016
        Résistant ET pétainiste. Un paradoxe ? La réponse dans ce livre récompensé par l’Académie Française en 2009
        Les révélations sur les attaches du président de la République François Mitterrand avec Vichy ont fait en leur temps l’effet d’une bombe. Perplexes ou choqués, les Français se sont demandé comment on pouvait prétendre avoir été à la fois résistant et partisan de Pétain. Le livre de Bénédicte Vergez-Chaignon est la première étude d’ensemble sur ce qui a constitué, pendant cinquante ans, un tabou. Grâce à de multiples archives, l’auteur dresse un panorama complet de cette résistance au profil très particulier, puisqu’elle est née en 1940 autour du thème de la revanche militaire, et non de la résistance. Au fil des pérégrinations idéologiques et des rapprochements tactiques, on voit notamment défiler le maréchal de Lattre, Marie-Madeleine Fourcade, Pierre Bénouville, Henri Frenay, André Bettencourt, Maurice Clavel, François Mitterrand et beaucoup d’autres. En étudiant la manière dont s’est figée l’image d’une  » Résistance  » mythifiée, Bénédicte Vergez-Chaignon montre comment les vichysto-résistants se sont insérés dans la France d’après-guerre. Richesse des sources, sûreté de l’analyse et péripéties multiples font de ce livre une référence indispensable.

      • Pour ne rien dire de Maurice Thorez, « le premier parti de France ».

  6. Les Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) sont les unités de la Résistance communiste fondées en avril 1942 pour conduire la guérilla urbaine en France contre l’occupant nazi.
    Avril 1942…
    22 mois après l’appel du 18/06/1940 d’un certain Charles De Gaulle…

    • D’un certain Charles de Gaulle qui n’a pas participé à la guerre d’Espagne qui avait pour objectif pour les puissances de l’Axe de mettre la main sur les ressources de l’Espagne contre la France et l’Angleterre, d’assurer une meilleure position dans la lutte pour la Méditerranée, voire d’encercler la France. Le soutien à l’Espagne républicaine c’est 1936, l’appel de juin 1940 devient tout à coup à relativiser. Et je dis cela en toute admiration du général de Gaulle. Le fait de l’admirer n’implique pas de considérer qu’il est le seul et l’unique et le premier en tout.
      De Gaulle était entouré de nombreux cagoulards, ce qui l’a empêché par exemple en 1940 de recevoir Pierre Cot, ministre de l’air du Front populaire qui avait créé l’aviation populaire et ouvert la réserve de l’armée de l’air pour ne pas laisser celle-ci aux éléments d’extrème-droite qui parfois survolaient les manifestations du Front populaire avec leurs avions pour leur faire peur.
      Doit-on rappeler qu’au cabinet de Pierre Cot qui a organisé des livraisons d’avions à l’Espagne républicaine se trouvait Jean Moulin, Pierre Manhès et Robert Chambeiron, soit l’équipe de Moulin qui a fondé le CNR.

      • « D’un certain Charles de Gaulle qui n’a pas participé à la guerre d’Espagne qui avait pour objectif pour les puissances de l’Axe de mettre la main sur les ressources de l’Espagne contre la France et l’Angleterre, … »

        Oh là, là Coucou, révisez le sens donner à votre phrase, il y a trop de quiqui.

        De Gaulle n’avait pas l’intention d’offrir l’Espagne aux puissances de l’axe, ni avant 35, ni après d’ailleurs. En 36, il espérait sans doute qu’on considéra ses vues sur l’organisation de l’armée française.

        Après 90ans de ces histoires, tout le monde ne connait pas tout cela.

        Vous soulevez néanmoins un point essentiel, jamais vraiment évoqué … c’est le fait que nos militaires de Saint Cyr et sans doute de Naval n’avait pas vraiment d’idée dans l’utilisation de notre armée de l’air … Les opérations combinées c’était du chinois. Maintenant sans radio-télécommunication difficile de vraiment combiné quoique ce soit. Est-ce que Pierre Cot aurait pu changer quelque chose avant difficile à dire.

  7. « Tous les communistes étaient résistants »

    A partir de juin 1941 seulement, avant ils étaient collabos

    Sabotant l’effort de guerre français, désertant comme Thorez , et léchant les bottes des nazis pour faire paraître le journal L’Humanite

    Puis les communistes furent résistants, mais pas pour la France,….pour l’URSS de Staline, c’est à dire le sosie d’Hitler

    Le reste ne fut qu’initiatives personnelles

    Tout cela est parfaitement connu et documenté

    Mais la légende des FTP rode encore

    • Je ne sais pas si Aragon avait raison dans ses poèmes ou ses chansons(1). Mais sans être ni ex-communiste, ni présentement d’ailleurs, il me semble que Georges Guingouin qui l’était s’est déterminé avant juin 1941. https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Guingouin

      Il me semble aussi que Marc Bloch, officier de notre armée défaite, s’est aussi déterminé avant juin 1941. N’étant pas spécialiste de la question j’arrête la ma liste.

      Il est navrant de devoir comprendre que dans cette période de simulacre Macroniesque, l’anti-communisme nazi soutenu par Laval, Pétain et quelques autres en son temps sert encore en 2023, alors que la France ne souffre pas d’un trop plein de communisme bien au contraire.

      Comme Maitre Castelneau, je me réjoui de l’entrée au Panthéon d’un résistant étranger « Français par le sang ». Ils furent nombreux aux FFI comme aux FFL.

      Le patriotisme et l’amour de la Liberté n’a pas de classe. J’honorerai autant les résistants FTP que ceux d’autre mouvement, … Je déplore que l’idéologie prenne le dessus.

      Jusqu’à la fin de ma conscience je me souviendrai des 5 jeunes martyres du Lycée Buffon, fusillés et qui n’ont pas les honneurs, ni de Sarkosy, ni de Macron. D’Olga Obelensky, princesse russe décapité, qui de fait n’a pas les honneurs de la clique qui se prétend être l’élite dirigeante de ce pays en ce moment. Des résistants des Glières, et de tant d’autres.

      Tout le reste est bien vain.

      (1) Désolé cher Aragon et Jean Ferrat je n’arrive pas à me convaincre que Sandrine Rousseau et quelques autres sont l’avenir de l’homme. 😉

    • C’est plutôt vous qui colportez des légendes absurdes et fausses.
      Le PCF fut interdit en 1939, et les dirigeants communistes mis en prison…
      C’était de la collaboration peut-etre? C’est le discours des collabos au nazisme.
      Parfaitement connu? Chez les cons?
      Et les documents, du papier cul?

  8. L’Affiche rouge ce fut bien sûr Manouchian mais aussi ses 22 camarades, majoritairement des polonais, des hongrois et des italiens, qui ont partagé également le même idéal, le même sacrifice, un groupe de résistants communistes à la barbarie nazie, les FTP-MOI, (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée) Ils ont le droit a la même reconnaissance. Sans fantassins, sans chair à canons, aucun chef ne gagne de guerre !

    Celestino Alfonso, Espagnol, 27 ans/Olga Bancic, Roumaine, 32 ans/Joseph Boczov, Hongrois, 38 ans/Georges Cloarec, Français, 20 ans/Rino Della Negra, Italien, 19 ans /Thomas Elek, Hongrois, 18 ans/Maurice Fingercwajg, Polonais, 19 ans/Spartaco Fontanot, Italien, 22 ans/Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans/Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans /Léon Goldberg, Polonais, 19 ans/Szlama Grzywacz, Polonais, 34 ans/Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans/Cesare Luccarini, Italien, 22 ans/Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans/Marcel Rajman, Polonais, 21 ans/Roger Rouxel, Français, 18 ans/Antoine Salvadori, Italien, 24 ans/Willy Schapiro, Polonais, 29 ans/Amedeo Usseglio, Italien, 32 ans/Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans/Robert Witchitz, Français, 19 ans//

    • Mon oncle polonais maternel catholique fut un jeune résistant en France et son nom Stanisław Dębski figure bien sur la liste officielle des résistants en France : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/
      base_resistants/resus_rech.php . Il n’était pas communiste loin de là. La preuve, c’est qu’à son retour en Pologne (intense propagande du retour au « paradis » du parti communiste polonais vers la France) après la fin de la guerre, il fit preuve d’anti-communisme et écopa de 5 années d’emprisonnement dans les années 50.
      Ce fut dit… en sa mémoire.

  9. Enchantée de lire vos éditos M. Castelnau et aussi ces échanges où j’apprends beaucoup.

  10. « tous les résistants n’étaient pas communistes, mais tous les communistes étaient résistants » ou encore « Marchais n’était pas communiste » montre que personne n’est à l’abri du dogmatisme. Et pourquoi donc Marchais n’est-il pas communiste » ? certes différente de Lénine ou Staline ou Pol Pot mais bel et bien communiste

  11. D’une manière générale, j’apprécie la plupart de vos billets publiés sur cette tribune « Vu du Droit ». Pour ce qui concerne la bise entre Jordan Bardella et Meyer Habib, vous auriez dû ajuster vos lunettes Monsieur de Castelnau, car on voit très bien sur la séquence diffusée par les télés que ce n’est pas le premier qui l’a claquée au second, mais l’inverse et l’attitude de Bardella semble démontrer qu’il a été totalement surpris par l’initiative de Meyer Habib lequel venait, juste avant, de faire une remontrance à Manuel Bompard.

    • Évitez de dire des âneries. Cette bise est naturelle de part et d’autre. Bardella soutient « inconditionnellement » le massacre de Gaza. Cette séquence de bécotage était proprement écœurante.

  12. Quiconque a regardé et compris l’entrevue du camarade Léon Landini, dernier survivant des brigades FTP-MOI et illustre communiste de l’ombre qui au péril de sa vie a combattu le nazisme et le vichysme, l’a entendu répudier vertement les odieuses calomnies des néo-vichystes à l’effet que les communistes n’auraient débuté leur guerre qu’après l’invasion de l’URSS par les forces de l’Axe.Ainsi, il donne les faits d’armes des communistes posés avant 1940 alors que les «socialistes caviards», les «républicains » et tous les autres partis «démocratiques bourgeois» ergotaient tout en collaborant avec les vichystes, larbins des nazis.
    Ces renégats qui ont l’outrecuidance de leur classe d’accuser l’URSS d’avoir collaborer avec Hitler alors que ce sont les britanniques,les français et les américains qui ont laissé l’Allemagne nazi se réarmer en violation scandaleuse du traité de paix de Versailles de 1919 dans le but qu’il réalise son programme de LEBANSTRAUM à l’Est, détruise l’URSS, extermine les communistes et réduise les slaves en esclavage, avant qu’eux-mêmes ne l’attaquent et s’emparent du fruit de ses conquêtes.Ils pensaient ainsi réussir où ils avaient échoué en 1919 en attaquant l’URSS avec les gardes blancs réactionnaires du tsar,
    Ce plan diabolique ourdi par les «alliés», Staline et Molotov l’ont mis à jour en 1935 lors de l’offre de Front uni auquel ces criminels impérialistes ont répondu par le traité de Munich en faveur des nazis.
    Dès lors, Staline a résolu de pousser les nazis à l’ouest et pour ce fairecà signer le traité Molotov-Ribbentrop en 1939 et cela afin de gagner du temps et de la distance pour se préparer à l’agression nazie inéluctable.
    L’histoire lui donna raison et Hitler attaqua d’abord à l’Ouest afin de protéger ses arrières pour l’attaque à l’est.
    Les nazis ont bénéficié de la capitulation des français et de la fuite des anglais sur leur île.Fort de l’arsenal militaire français et de toute la main d’œuvre européenne, les nazis ont lancé leur LEBANSTRAUM À l’Est où les soviétiques les attendaient de pieds-ferme.Ils les ont laissé s’enfoncer dans l’URSS, allongeant démesurément leur lignes d’approvisionnement jusqu’à Moscou où les soviétiques ont brisé la Wehrmacht nazi.Utilisant de manière géniale leur territoire et livrant une guerre héroïque, les soviétiques ont détruit à eux seul 80% de l’armée nazi, les «alliés» n’en vainquant que 20% dont la plus part se sont rendus par peur des «rouges».
    Pendant ce temps les communistes français sabotaient l’effort de guerre des nazis pendant que les anglo-saxons attendaient planqués sur leur île la fin de la guerre à l’est pour ensuite tirer les marrons du feu.
    Quelle ne fut pas leur déception de voir les soviétiques écraser l’armée nazie.Voyant l’avancée des rouges, ils se sont précipités en Italie et ont organisé leur débarquement en Europe afin de sauver les meubles.
    Voilà la vraie histoire de la IIième Guerre Mondiale et non la version occidentale révisée par les nazis eux-mêmes pour le compte des occidentaux.
    L’histoire du LEBANSTRAUM a l’Est pour s’emparer des richesses de la Russie et réduire les slaves en esclavage,se répète avec l’Ukraine et l’encerclement par l’OTAN de la Russie mais comme l’a écrit Marx, les événements dans l’histoire se répète souvent 2 fois,«une fois tragique et une fois comique» («Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte»), il semble que la guerre en Ukraine soit la «fois comique» comme le démontrent la banqueroute de l’armée ukrainienne de proxis des USA/OTAN/UE.
    L’Europe sera du «Portugal à l’Oural» ( de Gaulle) ou ne sera pas.
    Pour sûr, elle ne saurait être de Kiev à New York car les USA que l’océan Atlantique protège auront toujours intérêt à faire s’entretuer les européens comme elle l’a toujours fait pour perpétuer sa domination.

    • « … Ces renégats qui ont l’outrecuidance de leur classe d’accuser l’URSS d’avoir collaborer avec Hitler alors que ce sont les britanniques,les français et les américains qui ont laissé l’Allemagne nazi se réarmer en violation scandaleuse du traité de paix de Versailles de 1919 dans le but qu’il réalise son programme de LEBANSTRAUM à l’Est, détruise l’URSS, extermine les communistes et réduise les slaves en esclavage, … »

      Disons plutôt que les « politiciens » français de l’époque étaient sous la domination « psychologique » des politiciens Anglo-Américains de l’époque … un peu comme aujourd’hui même si en tournant comme une girouette ils donnent l’impression d’être indépendant (la bonne blague).

      J’ai récemment lu le dernier livre de Clémenceau, écrit en 1928, juste avant sa mort.

      On ne peut qu’être surpris sur ce qu’il révèle quant aux politiciens de cette époque 3ième République …. Le piège allait se refermer 11ans plus tard, alors que tout était écrit dans « mein kampf », c’est à dire la politique du prussien Bismark … avec une ignominie « raciale » supplémentaire.

  13. J’ai mal placé mon commentaire concernant l’interview de Macron par « l’Humanité » et les relations actuelles entre « l’Huma » et le PCF.
    On a l’impression que je répondais à quelqu’un, ce qui n’est pas le cas.
    Certes, j’ai écrit cela car Régis de Castelnau faisait aussi allusion à cette interview de Macron.

    Concernant le fait que Patrick Le Hyaric avait signé avec d’autres une pétition très « mélenchonienne », j’y avais fait allusion sur ce blog le 3 août 2023
    ———————————————————————–
    Extrait de ce commentaire du 3 août.

    Parmi les signataires, on peut citer : Myriam Barbera (ancienne député de l’Hérault), Nicole Borvo Cohen-Seat (ancienne sénatrice), Elsa Faucillon (député des Hauts-de-Seine), Jean-Claude Lefort (ancien député du Val-de-Marne), Patrick Le Hyaric (ancien directeur de « l’Humanité »), Roland Muzeau (ancien député des Hauts-de-Seine), Nicolas Sansu (député du Cher), Francis Wurtz (ancien député européen, tête de liste PCF aux Européennes de 1994), …..

    Notons aussi des noms qui rappellent d’anciennes personnalités du PCF (sans doute des gens de leur famille) : Valbon, Canacos, Figuères, Gayssot, Goutmann, ….

    Ah ! Dans le site qui cite cette liste, il y a un commentaire. L’auteur écrit qu’il faut traiter les problèmes de l’immigration et de l’insécurité. Il renvoie aux positions de Georges Marchais et d’André Gerin sur ces sujets. Vlan ! « Dans les dents » !

  14. Je ne sais pas si tous les communistes de 1944 ont été résistants.

    Ce que je sais, c’est que certains sympathisants occasionnels ne le furent pas.
    Je fais allusion ici à Jean-Paul Sartre.
    Il n’était certes pas membre du PCF et il montrait des divergences avec ce parti, mais, en période électorale (cf législatives de 1967), on trouvait son nom parmi ceux qui appelaient à voter PCF. Certes, après mai 1968, Sartre se rallia aux anarcho-maoïstes et fut un des fondateurs de « Libération » : à ce moment-là, il était hostile au PCF.

    On peut constater que Sartre qui faisait plus tard de « l’anti-fascisme de pacotille » ne fut pas du tout résistant de 1940 à 1944.

    • Je dirais même plus à prpos de Sartre, il faudrait aller cracher sur sa tombe!

  15. A propos de cette histoire de positionnement des communistes face au nazisme et de leur entrée en résistance tardive, et avec des commentaires style ceux de CYD : « Sabotant l’effort de guerre français, » on nage dans la pure idéologie et réécriture de l’Histoire il semble nécessaire de s’y replonger. Modestement j’essayerai ici.

    Le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle est signé par la France et l’Union soviétique en mai 1935. Ratifié par l’assemblée nationale en février 1936 et le Sénat en mars 1936.
    Jamais appliqué car la coopération dans le domaine militaire se heurte à l’hostilité de l’Etat-major français. La diplomatie soviétique tente de ranimer l’idée d’une alliance antifasciste qui pourrait également inclure le Royaume-Uni, mais L.Blum lui-même à l’époque estime que ces initiatives sont « sabotées » par les généraux et par son ministre de la Défense, Daladier, qui le remplacera peu après en s’alliant avec la droite.
    Lorsque la Tchécoslovaquie fut menacée d’invasion par L’Allemagne, l’URSS réclama la tenue immédiate de négociations militaires entre des représentants des forces soviétiques, françaises et tchécoslovaques, ainsi que l’inscription de la crise à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la SDN. L’ambassadeur soviétique indique que son pays est disposé à apporter une aide militaire à la Tchécoslovaquie. Résultat ; Refus de la France de s’engager (Gamelin dissuade le gouvernement d’intervenir. Hitler à cette époque ne dispose que de 7 divisions opérationnelles). Et…
    Conférence de Munich septembre 1938 (Le président tchécoslovaque, et Staline, ne sont pas invités) qui scelle la mort de la Tchécoslovaquie.
    Même s’il semble qu’à partir du printemps 1939, les Occidentaux essayent d’obtenir l’alliance des Soviétiques, leur volonté (Gamelin en France) est bien molle. Dans le même temps, les pays d’Europe orientale et la Pologne commencent à se tourner vers le Reich, avec leurs refus (Pologne et Roumanie) pour le passage des armées russes afin d’aider les tchécoslovaques.
    Pacte germano-soviétique : 23 août 1939 = « pacte de non-agression »

    Que dit Wikipédia :
    « Tout d’abord associée à l’Allemagne dans le partage de l’Europe, l’Urss rejoint le camp allié sur le front est à la suite de l’invasion allemande ».
    Question quel camp allié, L’URSS se bat toute seule :
    La France et occupée (grâce au plan de Gamelin remplacé trop tard) : Appel du 18 juin 40 depuis Londres bombardée.
    Opération Barbarossa 22 juin 1941
    Attaque de Pearl Harbor 7 décembre 1941 arrêt de la neutralité des USA : 6 mois plus tard.
    .

    • Attention concernant Wikipédia, je viens justement d’écouter un professeur qui s’étonne du « caviardage politique utile » selon mon expression.

      C’est Canado-Ukrainien fort intéressant https://www.youtube.com/watch?v=7VHxAZTw5Kg

      Sur votre rappel, Gamelin, Gamelin, Gamelin, … encore lui … une étrange défaite donc.

      Le Maréchal Mikhaïl Toukhatchevski avait tenté en 1935/36 d’avertir les Français et les Anglais des intentions des nazis. Il a été victime des purges de l’armée rouge puisque arrêté le 22 mai 1937, il a été assassiné 12 juin 1937,

      • « étrange défaite », Gamelin était il un traître ou un mauvais je n’en sais rien, en tout cas le résultat fut le même. Mais l’effort de guerre français saboté par les communistes internes ou externes c’est vraiment une vue de l’esprit dans tous les sens du terme. Les responsables politiques et militaires de l’époque n’ont eu besoin de personne pour le sabordage.

        • A minima on peut dire déjà un imbécile …. Le pays replié sur lui même a une stratégie de défense de ses frontières, mais il fonce en Belgique et se laisse déborder par le flanc.

          Les politiques et les militaires font visiter la merveilleuse ligne Maginot qui nous a couté un bras au monde entier, mais le moment venu ils ne respectent pas la logique de défense ayant motivé sa construction. (Logique de la Troué des Charmes de 14 développé sur toute la ligne).

          L’utilisation de l’aviation en tant qu’arme d’opération combinée … du chinois pour notre EM (j’en parle plus haut). Les communications a l’état embryonnaire … etc, etc

          Jusqu’en 35 on pouvait cassez la gueule à l’Allemagne sans trop laisser de plume et occuper sa façade ouest, mais apparemment nos bonzamis n’étaient pas d’accord …

          Au delà du minima … c’est le procès en incompétence ou en trahison n’a pas été tranché

      • Toutkatchevski avait trahi. L’armée française en plus le savait. Il était en train de désorganiser l’armée d’occident de l’URSS. Comme les généraux français l’avaient fait chez nous. « Etrange défaite » n’est ce pas?
        Staline purge. Mais pas assez. Barbarossa fonce dans le mou…En apparence.
        Les nazis sont attaqués et harcelés sur l’arrière. Et ne découvrent que de la « terre brulée ».
        Pour finir épuisés à 30kms de Moscou.
        Barbarossa était un échec. C’est à ce moment la que beaucoup ont compris que les nazis allaient perdre. Pas au moment de Stalingrad, qui au contraire démontre la défaite définitive dans les années qui vont suivre.
        Ce sont des malades qui combattirent en pure perte, comme ces idiots d’ukrainiens contre les russes. Bis repetita.

        • « Toutkatchevski avait trahi. » C’est bien la vision Stalinienne.

          « L’armée française en plus le savait. » Pourriez-vous sourcer avec des références cette affirmation ? Merci.

  16. Concernant les relations actuelles entre les dirigeants de « l’Humanité » et ceux du PCF, j’ai écrit un commentaire (mal placé) plus haut et un autre plus près.
    J’ai fait allusion aux relations concernant la fête de « l’Huma ».
    C’est lié à ce que j’ai lu sur le blog de Danielle Bleitrach, ancienne membre du Comité Central du PCF :
    https://histoireetsociete.com/2023/09/19/france-le-temps-de-la-defection-des-intellectuels-de-gauche-1983-et-la-fete-de-lhumanite-en-2023/
    (lire le 1).

    Concernant « l’Humanité ».
    Mes parents étaient communistes (venus d’Espagne).
    J’ai donc lu ce journal dès la fin de l’école primaire (années 50) puis quand j’étais membre du PCF.
    A la fin des années 90, comme le contenu me déplaisait de plus en plus, je me suis désabonné.

    Ces dernières années, j’ai souvent peu apprécié certains articles de ce journal lus sur Internet.

    En revanche, j’apprécie certains anciens journalistes de « l’Huma » : par exemple Jack Dion (maintenant à « Marianne ») et Frédéric Durand (maintenant souvent chroniqueur sur CNews).

  17. Il participa au Soulèvement des Mineurs Asturiens à l’automne 1934. Grâce à sa jeunesse (17 ans) il n’effectua que quelques semaines (mois) de prisons. Son frère ainé s’est caché chez les uns et les autres des camarades communistes jusqu’à « l’Indulto » de la gauche revenue au pouvoir en 1976.
    En 1936 ils combattent l’un et l’autre sur « el Frente del Norte » (les Asturies) coupé du reste de la République. Novembre1937 à la chute des Asturies, il s’embarque à Gijon vers Bordeaux. Son frère ainé n’a pas cette possibilité, ils se réfugient avec sa compagne de bergerie en bergerie dans la montagne ; approvisionnés de temps à autres par des camarades fidèles. Toute la famille est jetée en prison pour examen et procès. Son père est torturé pour lui faire avouer où se cache son aîné. Il ne le dénoncera pas et sera assassiné avec 6 autres martyrs, jetés au fond d’une fosse commune. En février 1940 l’ainé sera dénoncé par un traitre et cernés dans une bergerie à Armà. Sans possibilité de s’en sortir et craignant les pires infamies et la torture, sa compagne prend la main de son compagnon qui tient le révolver pour le pointer sur son cœur et lui crie « haz lo ». Il ferme les yeux et presse la détente. Il tourne aussitôt après le révolver vers sa tempe et tire. Il tombe mort à son tour !
    Les assaillants furieux de ne pas avoir pu les prendre vivants tentent de brûler les corps dans le petit corral attenant à la bergerie. Dans les Asturies ils sont connu comme « Los amantes de Armà).
    Le cadet arrivé à Bordeaux refuse d’être interné et réintègre la lutte « sobre el frent de Catalunya » qu’il poursuivra dans l’armée de la République. C’est après avoir reçu une blessure face à l’ennemi qu’il franchira parmi les derniers la frontière hors Perthus lors de la Retirada.
    Argelès sur Mer, Marseille, le camps de Gurs le 29/03/1941 d’où il s’évade le 09/04/1941, Rioupéroux (isère) où nait son premier fils le 28/11/1941 et les premiers actes de résistance et de sabotages de dépôts ou d’usines.
    En 1944 il se trouve dans un maquis des Pyrénées Catalanes qui garde les passages vers l’Espagne et font des raids jusque dans la plaine. En août 1944 le village de Valmanya est menacé par les allemands et la milice parce que considéré comme ravitailler les maquis. Il sera parmi ceux qui les premiers « accrochent » les Allemands qui montent en camion vers le village depuis Vinça. Ils les retarderons suffisamment pour que la population puisse aller se cacher dans la montagne. Seules 3 personnes très âgées qui devaient se considérées protégées par leur grand âge seront massacrées et le village entièrement détruit et brûlé.
    Il était né le 10 mai 1917 à Pola de Lena (Asturias) et mort à Toulouse le 07 novembre 1991, achevé par la silicose qu’il avait commencé à contracter dans les CTE de 1939 et 1940.
    Vous lui auriez Monsieur si vous l’aviez connu ; ou peut-être José si vous aviez été de ses amis …
    … Moi je l’appelais tout simplement Papa !

    • Il a été officiellement reconnu comme membre actif des FFI par le Ministère des Armées dans la section « Mémoire des Hommes ».
      FFI qui ont fini par regrouper tous les Résistants mais lui était avant tout un groupement particulier des FTP-MOI (Franc-Tireur et Partisan – Main d’œuvre Immigrée) qui est connu sous l’acronyme de AGE – Agrupacion de Guerilleros Españoles !

  18. D’après ce site, la bourde (si bourde il y a) concernant Landini a été corrigée. Voir dans les commentaires.

  19. Il y eut des résistants d’extrême-gauche, de gauche, du centre, de droite, d’extrême-droite). Il y eut aussi des vichystes et des collabos (1) d’extrême-gauche, de gauche, du centre, de droite, d’extrême-droite.

    Les polémiques actuelles sont organisées par des gens qui n’étaient pas nés à l’époque.
    Je me souviens que lorsque les politiques en place (années 50, 60, 70) étaient adultes pendant l’Occupation, il y avait moins de polémiques sur cette période.

    Finalement, celui qui a raison, c’est Michel Sardou qui, dans une chanson dit « qu’est-ce que j’aurais fait moi » ?
    https://www.youtube.com/watch?v=-9yswoRIh3I

    (1) En juin 1940, les termes « vichystes » et « collaborateurs » n’étaient pas obligatoirement synonymes. Certains vichystes devinrent résistants en 1941 ou 1942 (je ne dis pas ici « résistants » de septembre 1944 = faux résistants).
    Puis, de plus en plus, ces termes se rapprochèrent. Après novembre 1942 (occupation de la zone sud par Hitler), les termes « vichystes » et « collaborateurs » devinrent synonymes.

    • Je ne suis pas hostile du tout à la panthéonisation de Manouchian.
      Mais, je m’interroge. Macron est président depuis bientôt 7 ans, pourquoi n’a-t-il pas organisé cela avant ? Manifestement, il « découvre la lune ».
      Je peux me tromper, mais je me demande si ce n’est pas pour des raisons électoralistes.

      Explication.
      Les sondages concernant l’élection européenne prochaine sont largement favorables au RN. Macron cherche sans doute à « fasciser », voire à « nazifier » le RN.
      Donc, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont eu raison d’être présents à cette cérémonie.

      Allez, 170 ans après, on peut dire que Karl Marx avait raison d’écrire : « l’Histoire se répète : la 1ere fois, c’est une tragédie, la 2e fois, c’est une farce ».
      La période de l’Occupation fut une tragédie.
      Les polémiques politiciennes sur cette période depuis les années 80 (et surtout en 2024) sont une farce.

  20. Je lis du n’importe quoi…Vichisto-résistant! Mais je rêve!
    Et pourquoi pas les nazis-résistants quand voyant la défaite, ils se tournent vers les américains?
    Le vichiste qui résiste, c’est celui qui retourne sa veste vers les ricains: Une autre collaboration commence!
    Les vichistes ont tous fait allégeance aux USA, et on ne les a pas « épuré »…
    Toute la magistrature, les prefets, les inspecteurs des impôts, des industriels collabos (Sauf Renault), sont restés en place, souvent par ordre des américains.
    Sauf Pucheux. Mais de Gaulle avait promis qu’on ne toucherait pas aux autres: Tous les autres!
    En effet la majorité des maquis étaient communistes. Dans le Sud-ouest, on voit plein de plaques commémoratives dans les campagnes. Quand aux gaullistes…Ou ça? J’ai rien vu. Ensuite les vichystes…Laissez moi rire!
    C’était eux qui au contraire tuaient et bombardaient les maquisards, et cela jusqu’au dernier moment!
    De Castelnau déclare que le communisme a disparu…
    Peut-etre, mais la haine du communiste de l’époque, de l’URSS, reste toujours la…

    • « En effet la majorité des maquis étaient communistes. » Le PCF avait surtout l’avantage d’avoir des structures et implantations locales plus grandes, ce qui a permis d’accueillir plus facilement les jeunes français qui voulaient en découdre. L’AS, les FFL ont fourni les ressources pour en faire des militaires apte au combat

      « Quand aux gaullistes…Ou ça? J’ai rien vu » Finalement je pourrais penser que ce qui est excessif est insignifiant et ne pas répondre … je préfère écrire que cette affirmation est honteuse et merdique a souhait. La croix de Lorraine du brassard FTP-MOI montre l’affiliation à la Libération de la France, œuvre de De Gaulle et des Gaullistes de cette époque. Inutile de pousser Mémé dans les orties 80ans plus tard …

  21. Il fallait écouter notre président, que le monde entier nous envie, débiter lourdement ses âneries, contre-vérités et autres mensonges par omission.
    Manouchian et ses camarades n’étaient étrangers arméniens, polonais, roumains, italiens…
    Chacun porte plusieurs appartenances. Immigrés et se voulant français de préférence (par leur volonté), apatrides, nés dans les empires turco-ottoman, russe ou austro-hongrois, de multiples de états-nations à naître, nés dans des religions catholique, arménienne, juive etc et enfin communistes, internationalistes.
    Enfin Français par le sang versé et non le sang hérité.

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