22 juin 1944 : l’Union soviétique casse les reins de l’armée de la Bête.

Le 75e anniversaire du débarquement des troupes anglo-américaines en Normandie le 6 juin 1944 a donné lieu à des cérémonies dont Sylvain Ferreira nous a déjà dit ce que l’on pouvait en penser. D’énormes fautes historiques et diplomatiques ont été commises à cette occasion. Il y a d’abord l’inadmissible camouflet infligé à la Russie avec le refus de l’inviter à ces commémorations et ensuite la présence d’Angéla Merkel chef de l’exécutif allemand est saluée par la royauté britannique comme représentante d’un pays ayant participé au « D Day » ! Ah ça pour y avoir participé, l’Allemagne y a été effectivement particulièrement active… Amis anglais, il est difficile de descendre plus bas .

C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à notre spécialiste maison, le même Sylvain Ferreira, de nous rappeler la participation de l’Union soviétique au Débarquement justement. En lui évitant un échec possible, d’abord en fixant le maximum de troupes allemandes à l’est, et ensuite en lançant quelques jours après le jour J ce qui fut probablement la plus grande offensive terrestre de l’Histoire.

Cela rend cette ingratitude affichée des derniers présidents français tout à fait lamentable. C’est François Hollande qui refuse d’aller à Moscou aux commémorations du 70e anniversaire de la victoire en 2015, et maintenant le petit bonhomme qui lui a succédé affichant sa petitesse goguenarde face au sacrifice de 25 millions de soviétiques pour détruire la bête.

On ajoutera aux propos de Sylvain que guerre froide oblige le révisionnisme historique s’est bien porté, le peuple et l’armée allemande étant considérés comme innocent des crimes nazis. Il est triste de constater que, nous faisant honte, nos petits gouvernants réalimentent le mensonge.

Régis de Castelnau

22 JUIN 1944 : L’OPERATION BAGRATION OU L’AUTRE JOUR-J

L’été 1944 commence à peine que la plus grande opération militaire de l’histoire démarre sur le front germano-soviétique. Son nom est un symbole puisque c’est celui du prince Piotr Ivanovitch Bagration, héros des guerres napoléoniennes immortalisé par Tolstoï dans Guerre et Paix et originaire de Géorgie comme Staline. Autre symbole, la date choisie par le maître du Kremlin : le 22 juin, le même jour que celui choisi par les Allemands en 1941 pour envahir l’URSS. L’heure de la revanche a donc enfin sonné. Même si ce premier jour n’est marqué que par des reconnaissances en force contre les lignes allemandes, il est entré dans l’histoire comme le jour du début de l’opération soviétique.

Les moyens rassemblés donnent le tournis. Les quatre fronts mobilisés sous la supervision de Joukov, déjà maréchal de l’Union soviétique depuis plus d’un an, rassemblent plus de 2 millions d’hommes, 24 000 canons, plus de 4 000 chars et canons d’assaut qui opèrent avec le soutien de plus de 6 300 avions. Le front d’attaque fait plus de 1 000 km. Jamais une telle concentration d’unités n’a été réalisée et pour cause, l’objectif est lui aussi hors-norme ; car outre la libération de la Biélorussie du joug allemand, Joukov veut anéantir le groupe d’armées « Centre », le plus puissant des trois groupes d’armée alignés par la Wehrmacht et qui compte 800 000 hommes et plus de 500 blindés. Par ailleurs, cette opération s’inscrit dans le plan stratégique établi par les Alliés au cours de la conférence de Téhéran au cours de laquelle Staline a promis aux Anglo-Américains de lancer une offensive peu après le débarquement pour fixer les réserves de la Wehrmacht loin du nouveau front occidental. Enfin, Bagration est la première opération d’une longue série de dix offensives qui doivent s’enchaîner les unes après les autres jusqu’à la fin de l’été et aboutir à la libération complète du territoire soviétique de 1941.

Pour accomplir cette mission titanesque, Joukov et ses subordonnés vont mettre en œuvre l’art opératif, cet engrenage entre la stratégie et la tactique théorisé depuis les années 20 dans les académies militaires soviétiques par les plus grands penseurs militaires du 20e siècle : Svetchine, Triandafillov, Isserson, Varfolomeev et bien sûr Toukhatchevski. L’art opératif permet non seulement de rompre le front adverse mais aussi et surtout d’exploiter cette rupture dans la profondeur des défenses ennemies, parfois à plusieurs centaines de kilomètres du front initial. Pour appuyer les troupes régulières, les partisans soviétiques présents sur les arrières de la Wehrmacht vont déclencher, à l’instar de la résistance française avant le Jour-J, une série de destructions et de sabotage du lignes de communication qui va paralyser les Allemands au moment du déclenchement de l’offensive. Alors que les Alliés anglo-américains mettront deux mois à percer le front normand, en quinze jours les Soviétiques ont tué ou capturé 200 000 Allemands ce qui représente l’effectif d’environ 25 divisions. Fin juillet, 100 000 Allemands de plus sont mis hors de combat. A la mi-août, l’Armée rouge, à bout de souffle, atteint les bords de la Vistule et la Biélorussie est totalement libérée même si 628 villages ont subi le sort d’Oradour-sur-Glane au cours des trois années d’occupation. Preuve que la Wehrmacht a accompli avec zèle les ordres de destructions systématiques des populations.

Cette prouesse militaire unique, accomplie grâce à une avancée doctrinale que personne ne maîtrise encore aujourd’hui, a porté à la Wehrmacht l’un des coups les plus puissants de la Seconde Guerre mondiale. Les Soviétiques ont ainsi démontré qu’après les terribles sacrifices défensifs consentis jusqu’à l’été 1943, ils étaient désormais capables de mettre à genoux l’armée allemande. Aussi, Bagration mérite-t-elle, comme le Jour-J, de figurer 75 ans plus tard au rang des dates mémorables de ce mois de juin 1944.

Sylvain Ferreira

31 Commentaires

  1. La diabolisation de l’Union Soviétique n’est pas terminée, le camp de l’Ouest refuse de reconnaître l’apport militaire de l’URSS en participant à la chute du régime nazi, par conséquent,il convient de commémorer Bagration, au même titre que le débarquement de juin 1944

  2. Merci de remettre de l’ordre dans la réalité historique, totalement déniée par nos élites

    • Il faudrait surtout que Regis de Castelnau arrete de raconter des grosses conneries, mais bon vu que ce mec est d’extreme droite sioniste qu il beugle sur sud radio et qu il est completement parano on ne peut pas trop lui en vouloir…

      • Encore un troll sur ce blog
        Au passage l’article n’est pas signé Regis de Castelnau mais Sylvain Ferreira . Il serait temps d’acheter des lunettes cher Monsieur ou d’éviter une projection comme disent les psy ?

  3. Il y avait un ennemi et il y avait un coupable.

    L’ennemi, depuis la rupture entre Byzance et Rome, était, et est toujours, la Russie.

    Le coupable, à l’est comme à l’ouest, était le Juif.

    L’Allemagne fut le bourreau, l’exécuteur des basses œuvres. Washington, nouvelle Rome, et Moscou, nouvelle Byzance, furent alliées le temps du sacrifice, unies contre le même coupable. « Ce jour-même Pilate et Herode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant ». Mais ça ne dura pas. Elles redevinrent ennemies et le sont toujours.

    • Qui a filé la bombe aux Russes (donc aux Chinois (donc aux Pakistanais (donc…))), déjà ?

      • Je ne connais pas la réponse. Je ne comprends d’ailleurs pas la question…

  4. Tous les résistants polonais exterminés par les forces russes, où laissé délibérer se faire exterminer comme à Varsovie, tous les polonais internés par le régime bolchévique, ne manqueront pas d’apprécier cet hommage.
    Comme d’une manière générale tous les gens envoyés au Goulag.

    On est bien, en France, pays de collaboration, libéré tandis qu’allié à l’occupant, assis aux côtés des vainqueurs à la fin de la guerre, de se croire légitime pour décerner des honneurs à tel ou tel belligérant. Alliés qui par peur du conflit avec l’URSS a toléré l’intolérance.

    L’URSS a annexé une partie de l’Europe centrale en accord avec l’Allemagne nazie à laquelle elle était alliée. A Yalta, les Alliés ont, une fois encore, permis à l’URSS d’annexer une partie de l’Europe centrale, comme la veille de concert avec les nazis. Il n’y a vraiment pas de quoi se pavaner et bomber le torse.
    Le choix était sans doute cornélien. Mais s’en revendiquer en 2019, c’est une véritable blague.

    • Rendre hommage aux peuples de l’ex Union Soviétique ne signifie nullement rendre hommage aux dirigeants soviétiques de l’époque et au régime bolchévique.

    • Avant juin 1941, on peut rappeler aux indécrottables radoteurs que la Russie a tout simplement repris les terres annexées par les Polonais, c’est à dire au delà de la ligne ethnique polonaise constatée par les alliés en 1919.

      Quant à l’annexion de l’Europe de l’Est, c’est ce qui a permis, ainsi que la guerre froide, aux classes moyennes occidentales dont vous faites partie d’avoir une vie confortable, protégé que vous étiez par la crainte salutaire que cela inspirait aux prédateurs économiques de la sphère américaine. On voit bien ce qu’il en est depuis la chute du mur, semble-t-il.

      Qu’avez-vous fait de cette période de tranquillité et de bonheur, unique dans l’histoire ? Manifestement, vous n’en avez pas profité pour ouvrir des livres d’histoire.

    • Marcel P
      Je ne suis pas historien, mais par mes lectures livresques, je dégage quelques éléments historiques qui ont façonné les zones d’influence avant et après la seconde guerre mondiale.
      L’Allemagne nazie et l’Union Soviétique avaient déjà en 1939 scellé le sort de l’Europe de l’Ouest et de l’Est dans leur pacte secret germano-soviétique de non agression à l’insu des Alliés.
      Il a fallu les accords de Yalta où les vainqueurs alliés ont procede au redecoupage des zones d’influence.

        • Sylvain Frère
          Je trouve votre commentaire pauvre en contenu.Vous qui semblez maître en la matière, je vous invite donc à l’enrichir par des faits et des arguments historico-politiques et à me dire où j’ai pu manquer de précision.

    • Toujours cette haine qui me fait gerber….haine d une idéologie qui refuse la soumission des peuples a quelques privilégiés dont vous ne faites même pas partie…triste vous êtes… sans doute un laquais….

  5. Il ne faut pas oublier et savoir que si les Soviétiques ont payé un lourd tribut à la lutte contre le nazisme c’est aussi du à la grave incurie initiale du régime sous la férule de Staline.

  6. Honneur au peuple russe. Un grand merci.
    Honte aux minus de la politique française.

    • C’est l’URSS qui a gagné la guerre avec l’aide massive de l’industrie anglo-saxonne ainsi que l’aviation allié qui a massivement bombardé le complexe militaro-industriel allemand ce que n’a jamais pu faire l’union soviétique.
      Les russes n’étaient qu’une partie de L’URSS.

  7. Il est bien affligeant de voir se répandre avec toujours autant de hargne une telle haine à l’égard de la Russie dont l’épisode bolchevique n’est précisément qu’un épisode …
    Quid des innombrables bombardements des Américains et des Anglais contre les alliés , contre la flotte Française …, des prisonniers Allemands détenus par les Américains condamnés à mourir de faim … des intentions belliqueuses et dominatrices de ce gouvernement US .en débarquant en France ….
    A bien des égards nous sommes assurément plus proches culturellement des Russes qui manifeste sang froid et intelligence politique grâce à Poutine dans la situation explosive actuelle que d’un peuple dont la culture de cow boy se déploie depuis la dernière guerre mondiale en portant le feu des guerres et des manipulations de gouvernement partout dans le monde où ça gêne ses volontés hégémoniques.
    Il faut lire beaucoup pour ne pas se laisser enfermer dans une vision manichéiste.
    Le révisionnisme historique est un devoir.

  8. Une fausse note dans ce concert de louanges nous vient d’un officier du NKVD, un certain Souvorov, qui revele des informations derangeantes.

    Staline avait prevu de prendre les devants et d’attaquer l’Allemagne avant qu’elle ait eu le temps de reorganiser son armée occupée en France: sans le savoir Hitler l’aurait devancé ce qui pourrait expliquer le desastre militaire subi par l’armée rouge dans les premiers mois, l’essentiel de son materiel etant massé pres de la frontiere,dans un dispositif offensif au contraire d’un dispositif defensif echelonné en profondeur.
    Selon Souvorov Staline avait l’intention de pousser jusqu’en France ce qui fait dire -toujours Souvorov- qu’Hitler a sauvé la France d’une occupation communiste.

    Vrai ou faux ?

    • Le livre de « Souvorov » (pseudonyme) n’est même pas un tissu de mensonges, c’est un ramassis de délires qui a été à plusieurs reprises démoli par les historiens, à commencer par les spécialistes de l’armée soviétique de l’académie d’état-major de l’armée de terre américaine.

  9. Je me permet de conseiller 2 chefs d’oeuvre du cinema sur cette periode: requiem pour un massacre de Klimov et l’ascension de Chepitko

  10. J’aime bien rappeler le personnage de Fritz Kuhn aux US pendant les années 30 avec son German American Bund. Rappeler le financement d’IG Farben par la Standard Oil de Rockefeller et autres petits arrangements entre industriels des deux côtés de l’Atlantique ne fait jamais de mal non plus. Ça permet d’éclairer l’empressement à démarrer l’opération Overlord au printemps 43, alors que les soviétiques commençaient à remettre la main sur les champs petroliers de Bakou depuis le début de cette même année.

  11. « cette prouesse militaire unique, accomplie grâce à une avancée doctrinale que personne ne maîtrise encore aujourd’hui, » L’auteur pourrait-il entrer un peu plus du détail sur cette avancée doctrinale? Je connais un peu les thèses de Toukatchevski, mais des éclaircissements ici seraient le bienvu.

  12. Autre sujet.
    Sur un blog qu’on ne peut pas accuser d’être d’extrême-droite (1) car son titre reprend une chanson de Jean Ferrat, lors du 100e anniversaire de la Commune de Paris (1971), j’ai vu qu’une autre personne de France-Inter s’est distinguée en lançant une polémique intolérante.

    Charline Vanhoenacker s’en prend à Sud-Radio qu’elle accuse de véhiculer des idées négationnistes.
    Cette « humoriste » prétend que ce sont les médias, dont la radio citée ci-dessus, qui banalisent les idées de Marine Le Pen.
    http://www.communcommune.com/2019/06/polemique-une-animatrice-de-france-inter-affirme-que-sud-radio-vehicule-des-theories-negationnistes.html

    Cette personne ne s’est, bien sûr, pas aperçue que « la nature a horreur du vide » et que, puisque le gros de la gauche méprise la classe ouvrière depuis 2 ou 3 décennies, cette dernière s’est tournée vers le RN.

    Cette « humoriste » s’était aussi réjouie de la fin de l’émission d’Ardisson « les terriens du dimanche ». Il est vrai que, contrairement au monde des « humoristes » de France-Inter, l’émission citée était pluraliste avec comme chroniqueurs : Natacha Polony, Raquel Garrido, Gilles-William Goldnadel, Monia Kashmire, Pierre Liscia, Franz-Olivier Giesbert.

    Le pluralisme ?
    Quelle horreur pour les « humoristes » de France-Inter !

    (1) Quoique, pour certains bien-pensants, si vous n’avez pas les mêmes opinions qu’eux, vous êtes d’extrême-droite (cf un commentaire de troll » plus haut).

  13. Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire militaire de la Seconde Guerre, je ne saurais trop conseiller « Opération Bagration » de Jean Lopez.

    Au détour d’une note de bas de page citant des messages militaires d’époque, on y apprend que le haut commandement allemand a préféré, en pleine déroute, faire passer des trains de déportés juifs allant de la Hongrie vers les camps de la mort, que de livrer des munitions à Guderian.

  14. Sylvain Frère
    Doit-on laisser l’histoire aux seuls historiens ? Si, oui, pourquoi donc l’enseigner. Voyez-vous, moi, je n’ai pas dormi au cours d’histoire-géo.

  15. Le racisme déclenché par le nazisme à trouvé beaucoup de disciples côté américain anglais et français cela à été confirmé par la suite et cela c’est étendu petit à petit à toute la planète

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