Lallement, modèle du garde-chiourme du système Macron

Didier Lallement s’en va. Ce pourrait être une bonne nouvelle de voir que quitte la scène le symbole de la répression brutale des mouvements populaires, du refus d’affronter la délinquance des quartiers, et le responsable déshonoré de la catastrophe du Stade de France. Mais lorsque l’on voit qui est son successeur, un ancien secrétaire d’État à l’Intérieur, tout autant amateur de violences policières contre les couches populaires, on comprend que Macron garde sa méthode, celle de mettre des gardes chiourmes pour le protéger de la colère du peuple. Et, lorsque l’on voit les formes que Didier Lallement met à son départ, on est obligé de constater le goût du président pour les hommes de main sans principes, dévoué à sa personne et n’hésitant pas à piétiner les principes républicains.

On connaît mieux aujourd’hui le personnage dans ses caractéristiques de proche du Parti socialiste et de protégé du macroniste acharné Jean-Pierre Chevènement. Caractéristiques qui le rapprochent des Gustav Noske, Jules Moch, et autres Robert Lacoste, ses prédécesseurs en répression soi-disant de gauche et capables d’utiliser la pire des violences pour préserver l’ordre établi. Alain Juppé alors maire de Bordeaux s’était frotté à Lallement qui occupait le poste de préfet, pour le qualifier de nazi…

On sait ce qu’a été la stratégie de maintien de l’ordre de l’homme à la grande casquette, à base d’éborgnages, d’amputations, de violations grossières des libertés, et de rodomontades inacceptables. Se réjouissant par exemple, en mode « bien fait pour eux » des gens admis en réanimation lors du premier confinement.

Le compte Twitter de la préfecture de police nous apprend une grande nouvelle le 20 juillet : « Aujourd’hui, le préfet de Police Didier Lallement a fait don de sa casquette d’uniforme au musée de la préfecture de Police : un symbole à destination du #patrimoine. » Un symbole effectivement ! Ce couvre-chef qu’il portait de façon trop souvent grotesque, le symbolise dans le pire de ses aspects, celui du haut fonctionnaire avide de répression. Didier Lallement ne mesure même pas le ridicule absolu de ce « cadeau ». Et l’on pense quant à nous, au Flaubert voyageur imaginant : « La casquette du garde-chiourme passe le long de ces murs où l’on voyait rêver jadis le crâne tonsuré des vieux bénédictins travailleurs » (Gustave Flaubert, Champs et grèves,1848, p. 393).

Le briseur d’« insurrection »

Mais il y a pire. Il faut lire ce qui semble être son communiqué interne de prise de congé de ceux qui furent sous ses ordres pour mesurer à qui nous avons à faire. Nous retiendrons deux phrases qui caractérisent le personnage passant son temps à invoquer la République pour en piétiner en permanence les principes.

« Pour faire le bilan de mon action, seul comptera votre avis et celui de mes chefs. » Pardon ? Vous êtes au service de qui Monsieur Didier Lallement ? De la République ou d’un personnage temporairement à la tête de l’État ? Les véritables mandants, c’est-à-dire les citoyens, ceux qui vous payent, vous vous en moquez ?

L’aveu du fait qu’il se considère comme un chef de bande est encore plus net avec cette adresse à ses services : « vous êtes le roc qui secoure et qui sécurise, sur lequel s’est brisée l’INSURRECTION, et qui fait reculer la délinquance. » Nous y voilà ! On trouve ainsi avec ce sinistre personnage l’expression achevée de la confiscation de la république par le système Macron.

Outre qu’en matière de délinquance, Lallement n’a rien fait reculer du tout, au contraire, il donne là une extraordinaire vision de l’ordre républicain. La protection des populations contre l’insécurité et la délinquance est parfaitement secondaire par rapport au maintien d’un ordre de domination injuste. Considéré comme étant en danger dès lors que des citoyens utilisant leurs libertés constitutionnelles osent s’exprimer. On retrouve là le sinistre personnage lançant « nous ne sommes pas dans le même camp » à une passante évoquant sa solidarité avec les « Gilets jaunes ». Pour lui, les mouvements sociaux ne peuvent recevoir d’autres qualification que celle « d’insurrection ».

Il ne s’agit pas de nier que certains des épisodes du « moment Gilets jaunes » aient pu être violents, voire qu’ils aient pu basculer dans l’émeute. Mais ce ne fut qu’une faible partie du vaste mouvement social qui a secoué notre pays et qui avait pour origine la politique mise en œuvre par un président impopulaire. Et force est de constater que c’est la stratégie même du préfet de Paris qui a visé à faire dégénérer des manifestations comme celles des 1er mai et 16 novembre 2019 par exemple.

À ces occasions, la collusion avec l’appareil judiciaire est apparue de façon criante. Non seulement les magistrats ont lourdement condamné et en cadence, à des peines parfois délirantes, les gens que les services de police sous les ordres du préfet de police leur fournissaient. Mais alors même que les comportements de Didier Lallement dans la gestion des manifestations auraient mérités des interventions judiciaires, les parquets sont restés soigneusement muets. Ne parlons même pas de ces fameux « éléments incontrôlés » chargés de faire dégénérer les manifestations et soigneusement préservés de la répression.

Emmanuel Macron durant son premier mandat a démontré qu’il ne supportait pas la contradiction, toute opposition étant illégitime et constituant une injure personnelle. Il a bénéficié avec Didier Lallement d’un homme de main au service de sa façon autoritaire d’exercer le pouvoir.

À l’occasion de son départ, allez savoir pourquoi, on a pensé à Aimé Césaire et son « Cahier d’un retour au pays natal » publié en 1947 : « Va-t-en lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, vas t’en, je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance. Va-t’en mauvais gris-gris… »

Régis de Castelnau

14 Commentaires

  1. La lecture de votre requisitoire provoque émotion et colère. Oh combien justifiées….
    Merci à vous

  2. Je m’interroge sur le coût énorme qu’il va nous falloir encore payer pour lui assurer sa sécurité quand ce sale type va aller faire ses courses

  3. Lallement, qui sent Papon, illustre à merveille l’Histoire de France, transcende et les clivages politiques et les mythes républicains.
    Son fanatisme pour l’autorité administrative en fait un produit AOC de la préfectorale. Et à l’occasion de la contestation sociale des Gilets Jaunes, il a disposé de l’outil idoine, celui que Vichy, la France, a fondé en 1941.
    Voici une petite synthèse que j’ai faite en Anglais à l’occasion de l’anniversaire de la rafle du vel’d’hiv, pour bien faire comprendre à mes lecteurs étrangers ce qu’est et ce que vaut la Police nationale
    https://nicolascinquini.blog/2022/07/17/history-on-this-day/

  4. Il nous reste pour notre rancœur: dupont moretti, papa diay, darmanin qu’on eut aimé voir partir. A note grand désespoir la France est très généreuse avec les pensionnés de ces fonctions et ils vivront sur nos impôts jusqu’à leur fin. Cette conception devrait être jugée au mérite du travail accompli, votée selon des critères et non automatique à toutes ces nullités qui ont signé leur haine de notre pays.

  5. Lumpen proletariat = assurance vie d’une oligarchie
    Abaissement moral du peuple = assurance vie d’une oligarchie
    Division du peuple = archipel de Fourquet = assurance vie d’une oligarchie
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    Aucun crétin de la pseudo ED n’est capable de dire ça !!!
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    «L’IMMIGRATION fait baisser ainsi les salaires, et dégrade la condition morale et matérielle de la classe ouvrière […] une classe ouvrière divisée en deux camps hostiles, les prolétaires anglais et les prolétaires irlandais [imaginez avec musulmans/chrétiens] Le SECRET de l’impuissance de la classe ouvrière anglaise [souchienne], en dépit de son organisation […] grâce auquel la classe CAPITALISTE maintient son pouvoir. Et cette classe [Soros] en est parfaitement consciente »
    Marx, lettre à Meyer et Vogt, 1870
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    « Le lumpenproletariat – cette lie d’individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes – est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les OUVRIERS français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l’inscription : « MORT AUX VOLEURS ! », et qu’ils en fusillèrent même certains, ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier [La Baudruche de La Fiente Islamique] qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle, démontre par là qu’il n’est qu’un traître. »
    La sociale démocratie allemande, Marx

    • Il est primordial de comprendre 80 ans de décomposition du tissu social élaboré par le CNR. Ce dernier avait fixé une redistribution de toutes les richesses (y compris par l’emploi) dans une période de reconstruction. C’est assez bien tracé là (https://www.youtube.com/watch?v=yhBjGr5gO8U).

      Mais nos propres élites se sont progressivement soustraits des obligations de faire société, devenant des oligarques comme ailleurs.

      Cet isolement de notre oligarchie, maintenant réel, exige un nouveau type de « nécessaires bons serviteurs » pour protéger cette nomenklatura de fait, se substituant aux précédents corps intermédiaires plus ou moins régulateurs (religions, syndicats et récemment maçonneries).
      Ces « nécessaires bons serviteurs » n’agissent aucunement pour le « bien du pays » (grosso modo les personnes qui payent l’impôt et cotisent), mais pour la survie de la caste du haut qui tire ses dividendes de la désindustrialisation du pays depuis les années 70.
      Mais le modèle mondialiste financiariste a touché sa limite, sans toutefois mourir, et ressurgissent des capitalismes accrochés au secteur primaire et donc à la possession territoriale. Ces capitalismes sont principalement le fait des 3 empires (US, Chine, Russie) qui viennent se fracasser sur les territoires aux marches de leur empire.

      Le président mis en place par la nomenklatura française réagit ainsi : il propose un nouveau CNR avec des partenaires totalement démonétisés ou acquis.

      Les corps intermédiaires que sont les syndicats professionnels sont tous déjà à manger dans la main du pouvoir, car bien qu’adossés à davantage de mandants que la plupart des partis politiques, ces partenaires sociaux ont maintenant des permanents qui ne font plus que défendre leur existence même, ayant baissé les bras dans la gestion paritaire (chômage, logement, formation ..), défendent mal leurs adhérents en entérinant des régressions dans les différents ANI (Accords Nationaux Interprofessionnels) ou lois passées l’été.

      De plus, à l’assemblée nationale, la nomenklatura a opéré sa fusion (et de droite-et de gauche) entre les bleus (60%), les ni-ni (Modem) et les roses(PS courant-petits-affairistes-d’officines), replaçant le tiers état en 2 parties hébergées par les partis extrêmes :
      > l’un prônant l’inclusion -autre façon de renommer l’entrisme islamique qui s’opère en son sein- lequel tôt ou tard demandera des lois d’exception, instituant le séparatisme légal. Avec une vision industrielle très limitée.
      > et l’autre l’exclusion (dehors les immigrés!), avec une chef de parti qui, bien que promue par le prolétariat, le trahira.
      Son staff dirigeant a su capter une chaise à la table du pouvoir en fixant cet électorat mais collaborera à remettre ce prolétariat « à sa place » en soutenant les mesures d’augmentation de la durée du travail, de la durée de la vie active, de l’obligation de prendre un sous-emploi ….

      Je conclurai avec la volte-face de JP Chevènement, qui autrefois incarnait la ligne « des lumières » en lien avec notre ADN hexagonal, et a rejoint les limbes obscurs de la LREM.

      On est mal.

  6. Sans compter l’ultime legs de Lallement. Il tient en échec un jugement du TA de Paris donnant raison à un de ses subordonnés qui s’était plaint de comportements racistes d’agents de la préfecture à son égard. Lallement refuse de l’indemniser et de le réintégrer dans son ancien poste.
    Vraiment une saleté pure…

  7. Pardon, lorsque vous dites.
    Alain Juppé alors maire de Bordeaux s’était frotté à Lallement qui occupait le poste de préfet, pour le qualifier de nazi…
    J’espére que Monsieur Juppé s#est excusé auprés des nazis.

  8. Si les GJ s’étaient organisés à la façon des partis politiques, syndicats ou associations, avec des responsables habilités à porter la parole du mouvement, et des militants ou adhérents se taisant vis à vis du monde extérieur, ou expliquant qu’ils sont globalement d’accord mais que leurs divergences avec le mouvement ne sont pas la position de celui-ci.
    Si les GJ avaient, comme les partis politiques, syndicats ou associations, négocié avec les autorités les horaires et trajets de leurs manifestations et s’y étaient tenus.
    Si les GJ n’avaient pas fait ch… les automobilistes qui n’avaient rien compris à leur mouvement (et pour cause, relire ci-dessus) sur les ronds-points.
    Si, alors que leur mouvement était de nature politique au sens noble du terme, les GJ avaient résisté à l’infiltration par un syndicat qui a fini de dénaturer leur mouvement.
    J’en oublie, sans doute.
    Bref, si les GJ ne s’étaient pas comportés comme des andouilles….

  9. « Lallement, modèle du garde-chiourme du système Macron »

    sur le deep web un Fusil d’Assaut s’est 650 dollars et un guns avec deux chargeur le même prix.
    Maintenant se sera la grosse artillerie à vendre , à force de donner à l’ Ukraine nazi , pas les otages …
    Les feux d’artifices s’est gentil avec nos policiers

    La prochaine guerre mondial sera celle des cartels
    Le bitcoin était une grosse erreur de paiement et le code qr cul en plus
    J’espère être mort avant de voir cette actualité , la folie

    La poste devrait les voir venir , tout passe
    en offshore

    S’est quoi le monde , de la merde

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