GAZA , COMPRENDRE LA PROCEDURE DEVANT LA CPI

L’annonce par le procureur auprès de la Cour Pénale Internationale de l’ouverture des procédures concernant les dirigeants du Hamas pour ce qui s’est passé le 7 octobre, et certains dirigeants israéliens pour le massacre qu’ils organisent depuis à Gaza, a provoqué une forme de séisme politique en Occident. On a assisté à un festival de mauvaise foi, d’inculture et d’ignorance, jusqu’à l’obscénité. Avec le troisième personnage de l’État en France, en la personne du président du Sénat Gérard Larcher, revendiquant une immunité de principe contre toute poursuite pénale pour les dirigeants des « démocraties » reconnues comme telles par l’Empire.

Commentant la « sidération » de ces « démocraties » devant la procédure de la CPI et la mise en cause des dirigeants extrémistes israéliens, Benoît Girard a relevé : « L’Occident terminal est devenu le paradis des définitions circulaires. Ce n’est pas parce qu’elles sont des démocraties, c’est-à-dire attachées aux principes démocratiques, qu’elles sont sidérées. C’est parce qu’elles sont sidérées qu’elles sont des démocraties. »

Premier examen de la portée juridique judiciaire de la décision prise par le parquet de la CPI.

Nous reviendrons plus tard sur les conséquences politiques et juridiques de cette initiative.

Une fois de plus, ne pas confondre Cours International de Justice et Cour Pénale Internationale

Nature et portée de la décision prise par le procureur de la CPI

•            Ouverture de la procédure pénale

•            requête aux fins de délivrance des mandats d’arrêt

Conséquences juridiques du lancement de cette procédure

•            conséquences immédiates : émission des mandats et conséquences de ceux-ci

•            conséquences à plus long terme, poursuites devant la juridiction de jugement avec débat contradictoire

Conséquences politiques.

•            La situation politique en Israël

•            le débat sur le « génocide »

Régis de Castelnau

37 Commentaires

  1. Je me permets de revenir sur votre dernière intervention concernant les demandes de mandats d’arrêt contre trois dirigeants du HAMAS et deux membres du gouvernement israélien

    Je vous félicite tout d’abord d’éclairer le sujet en distinguant les problèmes posés et en décrivant les procédures. Ce travail n’est fait que rarement avec sérieux dans la presse. Je tiens cependant à apporter quelques contradictions sur des points de votre exposé.

    Le premier point concerne l’activité future du TPI une fois les mandats émis. Elle peut continuer à enquêter comme elle l’a déjà fait, quitte à étendre le cercle des personnes visées. Mais elle ne pourra pas entamer un procès tant qu’au moins une personne physique aura été arrêtée et déférée, car le TPI ne connaît pas la contumace. Autrement dit, sans arrestation, pas de procès.

    Concernant la compétence de la Cour, il convient de remarquer le caractère exorbitant de celle-ci dans cette affaire comme la précédente. La compétence est donnée pour les actes commis sur le territoire d’une partie contractante ou commis par un ressortissant d’une telle partie. En l’espèce, l’Autorité palestinienne a ratifié le Statut de Rome, ce qui permet au TPI de poursuivre des Israéliens pour des actes commis sur les territoires occupés et commis par les Palestiniens. Mais, cela pose un problème juridique qui n’est pas clairement résolu en l’état. En effet, la Chambre préliminaire a admis dans une décision du 5 février 2021 (https://www.icc-cpi.int/fr/court-record/icc-01/18-143-tfra) qu’elle était compétente, car la Palestine avait la qualité d’état. Or, dans la théorie juridique classique, l’Autorité palestinienne n’est pas un état, faute pour elle de disposer de la souveraineté : elle ne peut donc pas être partie au Statut. La Chambre préliminaire a tourné le problème en disant que l’Assemblée Générale de l’ONU ayant conféré la qualité d’état à la Palestine, elle était donc un état. Autrement dit, pour attraire les Juifs devant un tribunal incompétent, les juges ont tordu la définition classique de l’état. Il n’est donc pas certain que si l’affaire finissait devant la Cour, cet argument préjudiciel ne soit pas revu par le juge du fond et qu’il soit fait droit à cet argument.

    Le second cas exorbitant est celui de l’Ukraine. En effet, la Russie ni l’Ukraine ne sont parties au Statut de Rome. Cependant, l’Ukraine a fait une déclaration d’adhésion partielle au TPI, pour les événements en relation avec la guerre en cours et pour autant que seuls les Russes fassent l’objet d’une enquête (sic). Le TPI a admis là aussi sa compétence pour des territoires qui au fond n’auraient jamais dû y être soumis.

    Cette compétence exorbitante me pose un problème juridique et politique. Le TPI est une institution créée et voulue par certains états. Elle doit faire son travail au sein de ces états, et ne pas perdre son temps à le faire sur le territoire d’états qui n’ont pas voulu s’y soumettre. De mon point de vue, le TPI est ainsi instrumentalisé, comme les USA ou la Russie le critiquent, pour poursuivre des objectifs politiques et pas seulement juridiques. Le fait que le TPI ait admis que la Palestine soit un état, alors que juridiquement elle ne l’est pas, est le résultat d’une décision politique, soit un vote de l’ONU, pas d’un raisonnement juridique.

    Vous parlez enfin beaucoup du génocide en ce qui concerne la décision du Procureur. Or, je rappelle ici qu’aucune des parties n’est poursuivie pour le crime de génocide, qui est distinct des crimes et des crimes contre l’humanité qui sont poursuivis. Cela dit, le Procureur n’a pas exclu d’amplifier ultérieurement la qualification pour l’une ou les deux parties.

    De mon point de vue, la décision de renvoyer dos à dos HAMAS et Israël était de nouveau une décision politique, et pas strictement juridique. De mon point de vue, la qualification juridique juste était celle de crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide contre le HAMAS, et de crime de guerre contre Israël. Pourquoi ?

    Concernant Israël, il n’est pas juridiquement contesté par le Procureur que l’action militaire israélienne est justifiée : Israël peut répondre à l’agression du 7 octobre par un mouvement de troupes sur le territoire de Gaza, détruire l’organisation militaire du HAMAS et récupérer les otages illégalement détenus. Le principe de l’intervention israélienne est donc justifié. En revanche, le Procureur conteste les modalités de l’engagement de la force armée. En particulier, il conteste l’usage de la famine pour réduire la garnison gazaouie. Cet argument est faible pour deux raisons. La première est que la plupart des personnes décédées à Gaza sont le résultat du feu d’artillerie, et pas de la famine. Il va être très difficile pour le Procureur de prouver que des personnes sont effectivement mortes de faim, et surtout que ces victimes présentent un nombre significatif par rapport aux autres victimes. L’autre problème est qu’il est contesté que la famine ne soit pas une méthode licite pour réduire une garnison. Il s’agit même de la manière traditionnelle de prendre une place quand la force vive a échoué. Ce point a été jugé dans les procédures dites du High command à Nuremberg (http://werle.rewi.hu-berlin.de/High%20Command%20Case.pdf) dans l’affaire von LEEB. La situation juridique a certes changé depuis 1948 avec l’adoption des protocoles additionnels, mais le Tribunal de Nuremberg avait admis que l’armée allemande pouvait tirer sur la population civile de Leningrad qui fuyait par les lacs gelés, afin de forcer la garnison à les nourrir, et donc à accélérer la chute de la ville. Le tribunal fait même le commentaire suivant :

    “A belligerent commander may lawfully lay siege to a place controlled by the enemy and endeavor by a process of isolation to cause its surrender. The propriety of attempting to reduce it by starvation is not questioned. Hence, the cutting off of every source of sustenance from without is deemed legitimate. It is said that if the commander of a besieged place expels the noncombatants, in order to lessen the number of those who consume his stock of provisions, it is lawful, though an extreme measure, to drive them back so as to hasten the surrender. »1 We might wish the law were otherwise but we must administer it as we find it. Consequently, we hold no criminality attached on this charge.”

    Le Procureur a choisi cette voie, parce qu’elle lui semble facile à prouver. S’il entendait contester les tirs d’artillerie, il devrait monter un cas long et compliqué, où chaque maison ferait l’objet d’un examen spécifique sur les raisons ayant conduit à la détruire et à y tuer les civils présents. Il faudrait un siècle pour parvenir à traiter tous les cas, ce qui est impossible. Il pourrait se contenter d’un seul cas douteux, mais les Israéliens en amèneraient deux incontestables, ce qui tuerait son affaire.

    Dernier point concernant le génocide. Les déclarations des dirigeants israéliens ne sont pas pertinentes pour éclairer l’intention du génocide. Ces déclarations ont été faites uniquement dans les jours qui suivaient la découverte des atrocités commises par le HAMAS, et s’expliquent par l’horreur ressentie à la vision des crimes commis. De telles déclarations n’ont jamais été faites AVANT le 7 octobre et n’ont plus été faites dans les semaines qui ont suivi, une fois que la raison a repris les sens des dirigeants israéliens. Il est absurde, de mon point de vue, de penser que l’intention génocidaire puisse naître tout à trac dans l’esprit d’un gouvernement en entier par le seul effet du Saint-Esprit. La vision d’horreur que les crimes commis par le HAMAS a suscité auprès des Israéliens, et des Juifs du monde entier comme des êtres humains doués de sensibilité, est la raison principale de ces déclarations, pas l’existence d’une intention génocidaire.

    La question est plus claire en ce qui concerne le HAMAS. Je suis d’accord avec vous sur le fait que le HAMAS est un mouvement nationaliste résistant au nationalisme israélien. Je suis aussi d’accord avec vous sur le fait que les actions menées par le HAMAS contre des militaires étaient légales (sauf tirer une balle dans les parties intimes des soldates, mais passons). En revanche, la méthode consistant à amener des nervis au sein de la population civile pour lui faire subir des exactions abominables constitue en tout cas un crime contre l’humanité, si ce n’est un génocide (au sens certes très large de la définition donnée par le TPIY dans l’affaire KRSTIC).

    Si mon analyse juridique est correcte, et j’ai des arguments solides pour la penser telle, le Procureur KHAN se trouvait coincé. Il ne pouvait pas en l’état des émotions dans le monde rendre une décision juste, soit poursuivre le HAMAS pour crimes contre l’humanité et génocide, et ne retenir que le crime de guerre contre Israël, ce qui état plus ou moins sa position dans son discours de 27 octobre dernier en Egypte. Sa décision sur ce point est donc aussi politique, autant que juridique.

  2. Je me permets de revenir sur votre dernière intervention concernant les demandes de mandats d’arrêt contre les dirigeants du HAMAS et deux membres du gouvernement israélien

    Je vous félicite tout d’abord d’éclairer le sujet en distinguant les problèmes posés et en décrivant les procédures. Ce travail n’est fait que rarement avec sérieux dans la presse. Je tiens cependant à apporter quelques contradictions sur des points de votre exposé.

    Le premier point concerne l’activité future du TPI une fois les mandats émis. Il peut continuer à enquêter comme il l’a déjà fait, quitte à étendre le cercle des personnes visées. Mais il ne pourra pas entamer un procès tant qu’au moins une personne physique aura été arrêtée et déférée, car le TPI ne connaît pas la contumace. Autrement dit, sans arrestation, pas de procès.

    Concernant la compétence du Tribunal, il convient de remarquer le caractère exorbitant de celle-ci dans cette affaire comme la précédente. La compétence est donnée pour les actes commis sur le territoire d’une partie contractante ou commis par un ressortissant d’une telle partie. En l’espèce, l’Autorité palestinienne a ratifié le Statut de Rome, ce qui permet au TPI de poursuivre des Israéliens pour des actes commis sur les territoires occupés et commis par les Palestiniens. Mais, cela pose un problème juridique qui n’est pas clairement résolu en l’état. En effet, la Chambre préliminaire a admis dans une décision du 5 février 2021 (https://www.icc-cpi.int/fr/court-record/icc-01/18-143-tfra) qu’elle était compétente, car la Palestine avait la qualité d’état. Or, dans la théorie juridique classique, l’Autorité palestinienne n’est pas un état, faute pour elle de disposer de la souveraineté : elle ne peut donc pas être partie au Statut. La Chambre préliminaire a tourné le problème en disant que l’Assemblée Générale de l’ONU ayant conféré la qualité d’état à la Palestine, elle était donc un état. Autrement dit, pour attraire les Juifs devant un tribunal incompétent, les juges ont tordu la définition classique de l’état. Il n’est donc pas certain que si l’affaire finissait devant le Tribunal, cet argument préjudiciel ne soit pas revu par le juge du fond et qu’il soit fait droit à cet argument.

    • Le second cas exorbitant est celui de l’Ukraine. En effet, la Russie ni l’Ukraine ne sont parties au Statut de Rome. Cependant, l’Ukraine a fait une déclaration d’adhésion partielle au TPI, pour les événements en relation avec la guerre en cours et pour autant que seuls les Russes fassent l’objet d’une enquête (sic). Le TPI a admis là aussi sa compétence pour des territoires qui au fond n’auraient jamais dû y être soumis.

      Cette compétence exorbitante me pose un problème juridique et politique. Le TPI est une institution créée et voulue par certains états. Elle doit faire son travail au sein de ces états, et ne pas perdre son temps à le faire sur le territoire d’états qui n’ont pas voulu s’y soumettre. De mon point de vue, le TPI est ainsi instrumentalisé, comme les USA ou la Russie le critiquent, pour poursuivre des objectifs politiques et pas juridiques. Le fait que le TPI ait admis que la Palestine soit un état, alors que juridiquement elle ne l’est pas, est le résultat d’une décision politique, soit un vote de l’ONU, pas d’un raisonnement juridique.

      Vous parlez enfin beaucoup du génocide en ce qui concerne la décision du Procureur. Or, je rappelle ici qu’aucune des parties n’est poursuivie pour le crime de génocide, qui est distinct des crimes et des crimes contre l’humanité qui sont poursuivis. Cela dit, le Procureur n’a pas exclu d’amplifier ultérieurement la qualification pour l’une ou les deux parties.

      De mon point de vue, la décision de renvoyer dos à dos HAMAS et Israël était de nouveau une décision politique, et pas strictement juridique. De mon point de vue, la qualification juridique juste était celle de crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide contre le HAMAS, et de crime de guerre contre Israël. Pourquoi ?

    • Il n’apparait pas évident que la « théorie juridique classique » soit à même de dire qui dispose ou pas de la souveraineté pour être reconnu comme état. Car nombre de pays devrait être sortis de la liste des membres de l’ONU, à commencer par l’Ukraine (depuis 2014) et toutes les nations de l’UE qui ont remis cette souveraineté à Bruxelles pour ce qui est de la monnaie et à l’OTAN pour la Défense. Cette désignation paraît appartenir au domaine politique plutôt que juridique. C’est ainsi que fut reconnue la Chine par la France… La reconnaissance par les pairs (AG de l’ONU) me paraît être un fait acquis et cohérent avec l’admission au Statut de Rome.

  3. Concernant Israël, il n’est pas juridiquement contesté par le Procureur que l’action militaire israélienne est justifiée: Israël peut répondre à l’agression du 7 octobre par un mouvement de troupes sur le territoire de Gaza, détruire l’organisation militaire du HAMAS et récupérer les otages illégalement détenus. Le principe de l’intervention israélienne est donc justifié des mots mêmes du Procureur. En revanche, le Procureur conteste les modalités de l’engagement de la force armée. En particulier, il conteste l’usage de la famine pour réduire la garnison gazaouie. Cet argument est faible pour deux raisons. La première est que la plupart des personnes décédés à Gaza sont le résultat du feu d’artillerie, et pas de la faine. Il va être très difficile pour le Procureur de prouver que des personnes sont effectivement mortes de faim, et surtout que ces victimes présentent un nombre significatif par rapport aux autres victimes. L’autre problème est qu’il est contesté que la famine ne soit pas une méthode licite pour réduire une garnison. Il s’agit même de la manière traditionnelle de prendre une place quand la force vive a échoué. Ce point a été jugé dans les procédures dites du High command de Nuremberg (http://werle.rewi.hu-berlin.de/High%20Command%20Case.pdf) dans l’affaire von LEEB. La situation juridique a certes changé depuis 1948 avec l’adoption des protocoles additionnels, mais le Tribunal de Nuremberg avait admis que l’armée allemande pouvait tirer sur la population civile de Leningrad qui fuyait par les lacs gelés, afin de forcer la garnison à la nourrir, et donc à accélérer la chute de la ville. Le tribunal fait même le commentaire suivant:

    “A belligerent commander may lawfully lay siege to a place controlled by the enemy and endeavor by a process of isolation to cause its surrender. The propriety of attempting to reduce it by starvation is not questioned. Hence, the cutting off of every source of sustenance from without is deemed legitimate. It is said that if the commander of a besieged place expels the noncombatants, in order to lessen the number of those who consume his stock of provisions, it is lawful, though an extreme measure, to drive them back so as to hasten the surrender. »1 We might wish the law were otherwise but we must administer it as we find it. Consequently, we hold no criminality attached on this charge.”

    Le Procureur a choisi cette voie, parce qu’elle lui semble facile à prouver. S’il entendait contester les tirs d’artillerie, il devrait monter un cas long et compliqué, où chaque maison ferait l’objet d’un examen spécifique sur les raisons ayant conduit à la détruire et à y tuer les civils présents. Il faudrait un siècle pour parvenir à traiter tous les cas, ce qui est impossible. Il pourrait se contenter d’un seul cas douteux, mais les Israéliens en amèneraient deux incontestables, ce qui tuerait son affaire.

    • Dernier point concernant le génocide. Les déclarations des dirigeants israéliens ne sont pas pertinentes pour éclairer l’intention du génocide. Ces déclarations ont été faites uniquement dans les jours qui ont suivi la découverte des atrocités commises par le HAMAS, et s’expliquent par l’horreur ressentie à la vision des crimes commis. De telles déclarations n’ont jamais été faites AVANT le 7 octobre et n’ont plus été faites dans les semaines qui ont suivi, une fois que la raison a repris les sens des dirigeants israéliens. Il est absurde, de mon point de vue, de penser que l’intention génocidaire puisse naître tout à trac dans l’esprit d’un gouvernement en entier par le seul effet du Saint-Esprit. La vision d’horreur que les crimes commis par le HAMAS a suscité auprès des Israéliens, et des êtres humains du monde entier, est la raison principale de ces déclarations, pas l’existence d’une intention génocidaire.

      La question est plus claire en ce qui concerne le HAMAS. Je suis d’accord avec vous sur le fait que le HAMAS est un mouvement nationaliste résistant au nationalisme israélien. Je suis aussi d’accord avec vous sur le fait que les actions menées par le HAMAS contre des militaires étaient légales (sauf tirer une balle dans les parties intimes des soldates, mais passons). En revanche, la méthode consistant à amener des nervis au sein de la population civile pour lui faire subir des exactions abominables constitue en tout cas un crime contre l’humanité, si ce n’est un génocide (au sens certes très large de la définition donnée par le TPIY dans l’affaire KRSTIC).

      Si mon analyse juridique est correcte, et j’ai des arguments solides pour la penser telle, le Procureur KHAN se trouvait coincé. Il ne pouvait pas en l’état des émotions dans le monde rendre une décision juste, soit poursuivre le HAMAS pour crimes contre l’humanité et génocide, et ne retenir que le crime de guerre contre Israël, ce qui état plus ou moins sa position dans son discours de 27 octobre dernier en Egypte. Sa décision sur ce point est donc aussi politique, autant que juridique.

      • A vous lire, les Nazis n’auraient dû jamais être condamnés puisqu’il n’y a jamais eu de déclarations verbales !!!

        • Les condamnation de Nuremberg posent d’énormes difficultés juridiques. CHURCHILL était contre le fait de juger les dirigeants allemands, car il pensait qu’il aurait mieux valu les exécuter sans jugement. Les chefs d’accusation étaient les suivants: crime contre la paix, complot en vue de commettre un crime contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ils ont tous, sauf quatre je crois, été condamnés (sauf ceux acquittés) pour cimes de guerre, qui était l’accusation la plus solide tant dans les faits qu’en droit. Certaines décisions, comme le Kommissarbefehl ou fusiller les parachutistes comme des partisans, était une violation claire du droit allemand lui-même. Rien que pour ces crimes, ils méritaient la corde. Pour les autres accusations, c’était plus compliqué.

          Le parti nazi a clairement dit que la politique du Reich était la révision des traités « inégaux » de Versailles. Ils l’ont dit et ils l’ont fait. Leurs déclarations étaient claires. Etait-ce pour autant un crime ? non, tant que les modifications étaient négociées et oui quand l’Allemagne a eu recours à la guerre. Mais même l’idée que débuter une guerre était illégal en 1939 résulte d’une construction juridique audacieuse.

          Pour les crimes de guerre, l’Allemagne ne s’est effectivement pas vanté de tuer des civils. Cela dit, on a reproché au Haut commandement et aux politiciens de ne pas pouvoir ne pas savoir, tant certains actes étaient patents: travail forcé, Kommissarbefehl, etc.

          J’en viens maintenant au génocide. L’idée du crime de génocide est de rendre pénale la responsabilité de ceux qui ordonnent que des crimes soient commis. Pourquoi ? quand les Einsatzgruppen liquident des centaines de milliers de civils, les exécutants sont clairement coupables. Mais ce n’est pas un crime spontané: il existe une organisation de fonctionnaires qui a organisé et planifié leur action. Et donc, on en arrive à la conclusion, assez surprenante, que le crime de génocide a une composante matérielle, les meurtres, mais surtout intellectuelle: penser le plan d’extermination.

          • De fait, HITLER ou HIMMLER n’ont jamais tué un Juif de leur vie, alors qu’ils sont responsables de leur anéantissement. Mais où cela nous mène-t-il ? A l’arrêt du TPI Yougoslavie KRSTIC (https://www.icty.org/x/cases/krstic/acjug/fr/krs-aj040419f.pdf) dans l’affaire de Srebrenica. Cette ville est prise par les bosno-serbes. Ils évacuent la population et séparent les hommes des femmes et des enfants. Ils renvoient les derniers et exécutent tous les premiers. Le crime de guerre ou contre l’humanité est commis, mais le génocide ? La défense a dit qu’un génocide n’est pas possible, si le bourreau ne veut tuer qu’une partie d’un groupe, et non tout le groupe. Le Tribunal a dit que non… En disant que même tuer une partie revient à vouloir tuer le tout. Dans ces conditions, le génocide n’est plus l’anéantissement systématique d’un peuple, mais tout petit massacre, dont on peut en inférer que les bourreaux veulent en fait massacrer tout le groupe, est un génocide. Et donc, cela revient à dire que les intentions sont plus criminelles que les actes: c’est discutable, mais compréhensible dans la construction de l’infraction de génocide.

            A Nuremberg, l’acte était clair: les taux de mortalité (95% de la juiverie polonaise par exemple) démontraient que le crime avait été commis. Mais la volonté de ce crime n’a jamais été expressément et clairement déclarée par les nazis, même si a posteriori des déclarations peuvent être interprétées dans ce sens. Dans l’affaire yougoslave, je doute que les Serbes aient voulu annihiler les musulmans (génocide), mais bien les déplacer (crime de guerre ou contre l’humanité), et en tuer aussi au passage. En Israël, on n’a que des déclarations de rage pendant quelques jours, qu’il faut aussi interpréter dans un sens défavorable.

            Votre question ouvre en fait de nombreuses interrogations sur toute la construction moderne du droit humanitaire international.

      • Merci pour vos quatre commentaires.
        J’espère que notre hôte y trouvera matière à poursuivre la joute.

      • Thierry,
        Vous êtes manifestement passionné par cette question, animé par une volonté de défendre inconditionnellement Israël (ce que je peux comprendre) ou le gouvernement de Benjamin Netanyahou (ce que je comprendrais moins). Malheureusement, vos arguments me semblent pour le moins sujets à caution. Je n’en retiendrai qu’un : vous affirmez que les déclarations des dirigeants israéliens suivant le 7 octobre ne permettraient pas de caractériser une intention génocidaire, faute d’avoir été répétés, avant ou après le drame du 7 octobre. Outre je ne vois pas en quoi des chefs politiques, qui connaissent le poids des mots, devraient être exonérés de leur responsabilité, il me semble que ces déclarations s’inscrivent dans une volonté explicite des milieux d’extrême-droite israéliens de parvenir à une expulsion des Palestiniens de la Bande de Gaza, pour ne pas parler de la Cisjordanie, autrement dire de reproduire une nouvelle Nakba (l’expulsion massive de Palestiniens lors de la 1ère guerre israélo-arabe). Je connais mal ces milieux mais je pense qu’on n’aurait pas de mal à trouver des preuves de ces projets largement antérieures au 7 octobre.

    • Et de quand date cette splendide affirmation :
      « Nous ne souhaitons pas gouverner les habitants de Gaza, mais nous ne pouvons pas vivre à côté d’un État composé d’animaux humains ».

      — Yitzhak Goldknopf, Le ministre du Logement et de la Construction, chef du parti Judaïsme unifié de la Torah.

      • Il faut lire ce qui est dit, et pas ce que l’on pense qu’il est dit (https://fr.timesofisrael.com/goldknopf-refuse-de-vivre-aux-cotes-dun-etat-compose-danimaux-humains/).

        Ce ministre réagit à la création de deux états. Il dit qu’il ne veut pas d’un état palestinien, et pas qu’il veut voir les Palestiniens disparaître.

        Deux: il dit que cet état contiendrait, en fait serait dirigé par, des animaux humains. Je me permets de vous renvoyer à un recension par un officier américain, vétéran et enseignant à West Point de la brutalité des crimes commis et organisés par le HAMAS (https://sofmag.com/hamas-terror-video-john-spencer/). Je n’aime pas le terme d’animaux humains, mais la bestialité des crimes commis laisse quand même penser que ceux qui les ont voulus, commis, planifiés, ordonnés ou soutenus n’ont plus tout à fait la même humanité que la nôtre. Tous les Palestiniens ne sont pas génocidaires comme tous les Allemands n’ont pas participé au génocide. Mais certains d’entre eux, et nombreux parmi ceux qui les dirigent, sont des grands criminels. je ne pense pas que ce soit une bonne idée de leur donner les clefs d’une forteresse plantée sous le nez de leurs futures victimes.

    • Le texte en anglais rapporté dit : « Il est rapporté que si le commandement d’un lieu assiégé EXPULSE les non-combattants, dans le but de diminuer le nombre de ceux qui consomment le stock de provisions, il est légal, bien qu’étant une mesure extrême, de les RENVOYER [d’où ils viennent, sens de « drive them back »] afin de précipiter la reddition ». Les contextes sont par ailleurs très différents. Gaza n’est pas un état en guerre avec Israël, c’est un territoire palestinien tenu sous contrôle militaire assimilable à un fraction de l’état palestinien occupé par une armée étrangère (comme l’est d’ailleurs la Cisjordanie). Gaza n’est pas une « place » où une « garnison » de l’armée ennemie serait assiégée. La logique qui correspond à la situations est celle des droits de la population occupée et des devoirs de l’occupant vis à vis d’elle. C’est dans cette perspective que doit être jugée la pertinence de la réponse militaire israélienne : doctrine d’intervention, nature des ordres de la hiérarchie, contrôle de leur application, sanctions éventuelles de leur non respect,etc…
      Quant à la motivation du procureur, vous avez bien de la chance de jouir d’une entrée dans son cerveau et je resterai muet car j’en suis dépourvu.

  4. Bravo pour vos 4 commentaires, même si on ne les lira probablement pas dans les grands médias français demain matin.

  5. Après la Passion, pendant des siècles, la pensée dominante a accusé les Juifs du crime absolu, le déicide. L’Eglise était la gardienne de ce chef d’accusation sans appel.

    Désormais, depuis la Shoah, pour la pensée désormais dominante, le crime absolu est le génocide. Israël et ses protecteurs occidentaux se veulent les sourcilleux gardiens de ce chef d’accusation sans appel.

    D’où l’incompréhension totale, la sidération comme on dit ces temps-ci, devant le retournement opéré par le procureur de la CPI : il se permet d’en accuser Israël !

    Hier comme aujourd’hui, l’erreur fatale est de croire en un crime absolu.

    • Crime absolu ou pas, les salopards sont des salopards.
      Il y en a qui en sont morts pour moins que ça…
      Aprés Hiroshima, il fallait un crime encore pire pour sauver la face…
      Donc, justice bizantine dans l’art d’enculer les mouches.
      Pardon, le sexe des anges…
      Soyons polis envers la Justice….

  6. Je n’accorde aucun crédit à la CPI. Rappelons que la CPI a collé un mandat d’arrêt contre Poutine pour « déportation et transfert illégal d’enfants des territoires occupés d’Ukraine ». Ceux qui connaissent la situation en Ukraine savent combien les « motifs raisonnables de la CPI » sur une éventuelle responsabilité de Poutine ne reposent sur rien de solide. C’est une décision politique comme toutes les décisions de la CPI. Comment imaginer que la CPI serait devenue une institution vraiment judiciaire par la seule grâce de la décision d’un procureur dans l’affaire qui nous intéresse ? Le fait même que le proc’ renvoie dos à dos des membres du Hamas et des membres du gouvernement israélien est déjà, à lui seul, la démonstration d’une décision politique. Alors ? Pourquoi cette décision ? S’agit-il de donner le change, d’écoper un peu la barque euro-occidentale qui prend eau de partout ? De lâcher le PM israélien pour aider à préparer sa succession, permettant à Israël de sauver vite, très vite, ce qui peut encore l’être, c’est-à-dire de ne surtout pas régler politiquement la question palestinienne ? Bref, je ne peux pas m’empêcher de voir une « forgerie » derrière cette décision du procureur de la CPI. Je n’en sous-estime certes pas la portée symbolique, mais disons que mon enthousiasme est très mesuré.

    • Oui, vous avez raison, c’est louche…
      Comme dit mon cousin:
      -Bizarre, vous avez dit bizarre…Comme c’est bizarre….
      Visiblement, il y a la volonté de virer la fine équipe de Netanyaou.
      Il y va de l’élèction américaine. Et de l’influence juive aux USA.
      Aux USA, ça commence à etre chaud chez les étudiants, même à Sciences Po! Un comble!
      Alors désormais, Bibi, tu dégages.
      OK man?
      Israel Go Home!
      (Si on peut dégager BHL, Finky et Onfray en même temps, ce serait chez nous pas si mal…Ricains, encore un effort!)
      Mais surtout pas mettre à la place les abrutis d’extrême droite.
      Merci, on a déjà donné depuis Pétain.

  7. On dirait qu’on se fait avoir:
    Ce tribunal a servi à condamner Milosevic, des dirigeants africains, Vladimir Poutine.
    Pour chercher à réhabiliter cette institution dévoyée, on assimile en fait le Hamas et Netanyaou à Poutine, ce qui n’a rien à voir.
    J’y vois une attaque contre la Russie.
    Russie assimilable au crime de guerre, contre l’humanité, au terrorisme.
    Un comble!
    En fait ce truc c’est de la merde…Depuis le début.
    Castelnau se fait avoir par ces pseudos institutions juridiques, qui sont en fait celles qu’il déteste.

    • Bon sur ce coup-là je crois que je vais jouer le complotiste.
      Car je n’ai aucune confiance dans cette instance qu’est le CPI. D’abord pour les motifs de sa création et la sincérité de ses créateurs. Comme il est dit par certains c’est une instance politique se drapant dans des habits qui se voudraient honorables.
      L’avant dernière initiative, une action contre Poutine au motif qu’il a mis à l’abri des enfants contre les bombardements terroristes du régime Bandériste.
      Par contre rien sur Boutcha. Maintenant qu’il est avérait que c’est l’œuvre de sbires de Boudanov avec l’aide des perfides (c’est-à-dire les Anglais) : ça pu on en parle plus.
      De plus, cette juridiction à l’instar de la commission et de sa présidente s’auto arroge des prérogatives et des compétences que même ses créateurs n’ont pas prévus. Ils sont ! Ils règnent ! Hallucinant.
      Maintenant, « ils » décident de rendre la justice en Palestine (Israël et territoires palestiniens) qui ne leur demande rien. Je dirais rendre justice ou torpiller l’action de la CIJ de l’ONU et l’initiative de l’Afrique du Sud ?
      Bien sûr je suis complotiste, mais on voit bien l’orientation qui se dessine : Le Hamas est génocidaire et Israël que responsable de crime de guerre.
      Le 7 Oct le Hamas a commis un génocide, l’état israélien avait le droit de participer au massacre puisque c’était sa population (Hannibal quand tu nous tiens !). Ce, comme le régime ukrainien aurait (avait) le droit de massacrer ce qui est considéré par l’occident comme sa population Donbass entre autre) : affaire interne !
      On se moque de qui avec ces arguties juridiques ? : C’est de la Merde !
      On nage en plein moyen-âge avec la « justice » des seigneurs et/ou de l’église. Cela s’appelait l’inquisition.

  8. Les racines de cette situation remontent à la création par les Anglo-Saxons de l’état israélien.
    Suite au meurtre par des palestiniens d’un membre du kiboutz Nahal Oz, situé près de la frontière avec la bande de Gaza, Moshe Dayan, chef d’état-major de l’armée israélienne, déclarait le 28 avril 1956 : « Aujourd’hui ne maudissons pas ses assassins. Que savons-nous de leur haine sauvage envers nous ? Ils vivent depuis huit ans à Gaza dans des camps de réfugiés, tandis que nous nous emparons sous leurs yeux des terres et de leurs villages où ils vécurent et où vécurent leurs ancêtres. Ce n’est pas aux Arabes de Gaza qu’il faut demander le prix du sang, mais à nous-mêmes ». (…) Au-delà du sillon qui marque la frontière, s’étend un océan de haine avec un désir de revanche. Nous sommes une génération de colons, et sans casques ni canons nous ne pourrions pas planter un arbre ni construire une maison. »
    En novembre, l’armée israélienne envahissait la bande de Gaza afin d’éliminer les « fedayins » ( les combattants palestiniens). Les quatre mois d’occupation ont fait un millier de morts dans la population, soit un habitant sur trois cents, selon l’historien Jean-Pierre Filiu , qui précise :
    « Dayan a représenté, surtout jusqu’à la guerre d’octobre 1973, la tendance dure et intransigeante à l’égard des pays arabes. Sa politique est cependant pragmatique, et il est convaincu que le conflit israélo-arabe s’enracine dans l’hostilité profonde d’un peuple spolié de sa terre au bénéfice d’un autre. »

  9. Tous les militaires qui ne sont pas à la solde de agresseurs israéliens et de leurs sponsors U$/U€, en mal de voler aux palestiniens martyrs le gaz au large des côtes de Gaza et son territoire ancestral, sont unanimes à condamner comme relevant du crime de guerre l’imposition à toute une population civile un BLOCUS COMPLET (SIPPENHAFTUNG) de son territoire sans aucune possibilité de se rendre en lieu sûr et la privant d’eau, de nourriture, de médicaments, d’électricité, de communications, en somme, de toutes les nécessités vitales à l’existence et de possibilité raisonnable de se réfugier en lieu sûr.(re: Jacques Bau, «[O]pérstion Al-Aqsa»,éditions Max-Milo;You Tube Sud Radio, à lire pour comprendre la dimension militaire et historique).
    Ce BLOCUS COMPLET (SIPPENHAFTUNG) se poursuit encore et toujours par la fermeture des points de passage par l’armée et par la destruction des vivres par les fanatiques sionistes protégés par l’armée.
    À ce crime de guerre avéré que rien ne peut justifier en droit international de la guerre envers une population civile captive n’ayant aucune possibilité physique de fuir, s’est ajoutée les déclarations génocidaires de tous les dirigeants israéliens à l’effet d’«éradiquer» tous les palestiniens de Gaza, depuis le nourrisson jusqu’aux vieillards, qu’ils qualifiaient d’«animaux humains», jusqu’y compris avec l’arme atomique (lire l’excellent réquisitoire de Me de Castelnau sur la procédure devant la CIJ).
    Assimiler ces propos génocidaires démentiels à l’expression d’un moment d’«égarement» causé par le «traumatisme du moment» relève au mieux de l’aveuglement volontaire, au pire de leur approbation hypocrite.D’ailleurs, cet argument est réduit à néant par la suite des événements.
    Ainsi, l’État israélien plutôt que de recouvrer ses esprits a ajouté à son crime de guerre de BLOCUS COMPLET (SIPPENHAFTUNG ) et à ses propos génocidaires, une campagne de bombardements tout aussi total de la population civile de Gaza, déversant sur un territoire congru de quelques centaines de kilomètres carrés habité de 2,4 millions d’habitants, plus de 20,000 tonnes de bombes, soit plus que pour celle d’Hiroshima et Nagasaki.Détruisant plus de 60% du bâti, réduisant en cendre tous les hôpitaux, lieux de cultes, institutions d’enseignement, maisons, en somme, tout ce qui peut être détruit par bombardements, avant que d’attaquer les civils avec des tanks, de l’artillerie et tout l’arsenal militaire disponible, à telle enseigne que le sénateur américain de confession judaïque, BERNIE SANDERS, a condamné ces crimes abjects.
    Ici encore, tous les militaires dignes de ce nom sont unanimes à condamner ces bombardements qui en aucun cas ne peuvent correspondre à des objectifs militaires puisqu’ils transforment le territoire en amas de gravats d’où d’éventuels ennemis peuvent livrer bataille plus efficacement.(re: Jacques Bau, précité).
    L’argumentaire démentiel à l’effet que les gazaouis désarmés devaient livrer les «terroristes du Hamas», ce que l’armée israélienne est incapable de faire après des mois de guerre sans merci ou que tous les gazaouis sont des «Hamas» pour les avoir élit, démasquent le caractère génocidaire du programme militaire des israéliens qui en imposant à une population civile désarmée des conditions iniques et impossibles pour cesser son génocide par bombardements (une Shoah par bombes en lieu et place d’une Shoah par balles) prouvent son véritable objectif: assassiner ou condamner à l’exil tous les palestiniens, ce qui correspond à la définition d’un génocide.
    Il est à craindre que le TPI en émettant des mandats de «génocide» contre les dirigeants du Hamas et de «crimes de guerre» contre les dirigeants israéliens, ce qui frise le ridicule à la simple lumière des conséquences observables (1,170 morts israéliens contre 40,000 milles morts palestiniens et 100,000 milles blessés) cautionne que les crimes de guerre et le génocide perpétrés par les israéliens envers les palestiniens martyrs relèverait d’une «guerre entre Israël et le Hamas», en fait, le narratif occidental élaboré par le gouvernement israélien et ses sponsors eux-mêmes.
    Ce narratif perfide et mensonger a pour but d’induire en erreur et d’occulter que tout a débuté en 1909 lors des accords secrets de Paris,puis la colonisation de la Palestine par les colons sionistes européens et la Déclaration Balfour de 1917, le tout sous la supervision et la protection des puissances colonialistes européennes afin de combattre le «pan-arabisme» et contrôler les pays producteurs de pétrole, pour culminer dans la déclaration unilatérale d’indépendance d’Israël en 1948, l’expulsion par la force de 760,000 palestiniens de leur terre ( la NAKBA) , la destruction de 700 villages, l’assassinat de milliers de palestiniens et qui se poursuit depuis sous diverses formes d’épuration ethnique et religieuse, tantôt par la guerre (1956,1967,1973,etc),tantôt par la manipulation (Oslo) et la trahison, pour culminer une fois encore dans cette opération ultime de génocide.
    L’occident ne doit pas détourner la juste résistance du peuple palestinien martyr contre son génocide sur la voie de garage d’un TPI qu’il domine et les débats stériles qu’illustrent certains commentaires ci-devant.
    Rien ne doit jamais nous faire oublier ce que nos yeux voient, nos oreilles entendent, ce que tous nos sens nous révèlent: l’État israélien terroriste se livre au génocide d’un peuple sans défense avec les armes et le soutien de nos gouvernements.
    Trop souvent dans l’histoire les criminels ont échappés à la justice en se soumettant à «leur» justice.Qui peut croire honnêtement que le procès de Nuremberg a dénazifié l’Europe alors que des Von Braun, le père des V-1 et des V-2, sont devenus des «héros» américains?
    Assurons-nous que le TPI ne devienne pas «la voie de garage» dans laquelle nous enferme la propagande occidentale pendant qu’en même temps les génocidaires israéliens et leurs sponsors occidentaux poursuivent leur entreprise d’extermination des palestiniens et des israéliens martyrs.

    • Le sujet de ce post est une décision judiciaire, que j’entendais commenter juridiquement: rien de plus.

      Votre texte est un peu confus et mélange pas mal de choses. Je trouve aussi que le procédé stylistique consistant à systématiquement comparer les Juifs d’Israël à ceux qui ont assassinés leurs grands-parents est douteux et pas très honorable.

      J’entends reprendre ici un des arguments principaux à l’encontre de l’offensive israélienne, qui est la position des civils palestiniens dans le conflit. L’équation était la suivante: les bataillons du HAMAS avaient pris 230 otages. Ils se sont réfugiés dans des fortifications construites sous les villes et se sont barricadés dans des immeubles qui ne sont pas distincts des constructions civiles. Enfin, la concentration de population est telle à Gaza qu’il est extrêmement difficile de délimiter une zone de combats (champ de bataille) distincte d’une zone civile. Le droit autorise Israël à engager les bataillons du HAMAS et à prendre les mesures adéquates pour récupérer les otages. Compte tenu de la volonté du HAMAS de se fondre dans la population, comment pensez-vous concrètement qu’il fallait faire pour que l’armée israélienne parvienne à ses fins ?

      Je ne pense pas qu’il existe une réponse simple à cette question qui satisfasse l’éthique.

      • Monsieur, lorsqu’une population est captive sans aucune possibilité de fuite ainsi que l’est la population gazaouie, prisonnière tantôt de la mer, tantôt de l’Égypte, un allié d’Israël, ennemi féroce du peuple palestinien et d’Israël et de son armée génocidaire, le droit de la guerre interdit toute atteinte à la vie des civils.Jacques Bau, expert militaire reconnu auprès de tout observateur objectif et honnête, l’explique avec force et détails.
        Ainsi, le droit international de la guerre impose l’abstinence de toute attaque contre des civils dans l’éventualité où des militaires se cachent parmi les civils, tel est le droit.
        En excluant toute négociation conformément à sa doctrine «Hannibal», Israël a bombardé sauvagement et de manière barbare sans aucun discernement et sans préavis adéquat tant les civils palestiniens que ses propres ressortissants pris en otage, démontrant que la vie des otages l’indifférait totalement et qu’il ne s’agissait là que d’un prétexte afin de mener à son terme l’œuvre de génocide des palestiniens martyrs entreprise il y a 75 ans.Preuves ont été faites que nombre d’otages furent tués par ces bombardements qui ne peuvent être qualifiés que de génocidaire.
        Les arguments auxquels vous faites référence relativement à l’assaut d’une ville ne sont que billevesées mystificatrices.
        Les cas d’espèce d’assaut sur des villes font exclusivement état de combat opposant des armées alors que les populations civiles sont évacuées des zones de combat ou ont une opportunité raisonnable de fuir comme cela se déroule dans la guerre en Ukraine.
        Le seul exemple de bombardements incessants d’une population civile captive s’est déroulé à Varsovie en 1943 alors que l’armée nazie a résolu de faire disparaître le ghetto et d’exterminer sa population dans le cadre plus général de sa politique de génocide du peuple juif.Les bombardements et les assauts contre Gaza sont de la même nature et ne peuvent qu’avoir le même but: le droit enseigne qu’«on est censé vouloir les conséquences naturelles de ses actes».
        La guerre au Hamas, la libération des otages, la mise en œuvre des enseignements bibliques d’Ézéchiel, la destruction des «animaux à forme humaine» et toute cette réthorique démentielle des sionistes israéliens et de leurs sponsors U$/U€ ne sont que brouillard de guerre et mensonges éhontés afin de justifier la prise du territoire et des richesses du peuple palestinien martyr soit en l’exterminant, le déportant ou en le réduisant en esclavage.
        N’en déplaise aux tyrans, la négociation était la seule manière conforme au droit international de la guerre de récupérer les otages israéliens.En aucun cas, négociation ne signifie reddition comme le suggèrent ceux qui prennent prétexte des actes du Hamas pour accomplir leur but génocidaire.
        Confronté à leur captivité et soumis à une surveillance constante de l’armée israélienne et à des frappes chirurgicales appropriées, la prise d’otages se serait dénouée à termes de manière civilisée, sauvant les otages, épargnant au peuple palestinien des souffrances indicibles et favorisant la neutralisation véritable du Hamas.
        En excluant tout cesser le feu et toute négociation véritable, en bombardant les civils palestiniens, en détruisant la bande de Gaza et en assassinant les palestiniens de Cisjordanie occupée, les israéliens ont prouvé au monde qu’ils sont des génocidaires avérés et en subiront la condamnation pour l’éternité.
        Comme l’enseignait Nietzsche dans «[A]insi parlait Zarathoustra»: les sionistes à force de regarder les monstres nazis génocider le peuple juif sont devenus eux-mêmes des monstres envers le peuple palestinien.
        .

        • Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux:

          Chapitre IV — Mesures de précaution

          Article 57 — Précautions dans l’attaque

          1. Les opérations militaires doivent être conduites en veillant constamment à épargner la population civile, les personnes civiles et les biens de caractère civil.

          2. En ce qui concerne les attaques, les précautions suivantes doivent être prises :

          a) ceux qui préparent ou décident une attaque doivent :

          i) faire tout ce qui est pratiquement possible pour vérifier que les objectifs à attaquer ne sont ni des personnes civiles, ni des biens de caractère civil, et ne bénéficient pas d’une protection spéciale, mais qu’ils sont des objectifs militaires au sens du paragraphe 2 de l’article 52, et que les dispositions du présent Protocole n’en interdisent pas l’attaque;

          ii) prendre toutes les précautions pratiquement possibles quant au choix des moyens et méthodes d’attaque en vue d’éviter et, en tout cas, de réduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile, les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractère civil qui pourraient être causés incidemment;

          iii) s’abstenir de lancer une attaque dont on peut attendre qu’elle cause incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil, ou une combinaison de ces pertes et dommages, qui seraient excessifs par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu.

          Le principe de base est que les civils ne doivent pas être l’objet d’une attaque en tant que tels. Mais si l’attaquant s’en prend à un objectif militaire, et que cette attaque peut, ou va, provoquer des pertes civiles, il doit les minimiser afin qu’elles ne soient pas excessives. C’est le fameux principe de proportionnalité. On peut trouver cela malheureux, mais tel est le droit.

        • Il est difficile de répondre de façon raisonnée à un discours qui est totalement contraire aux faits.

          On ne peut exclure a priori que la négociation aurait pu conduire à de meilleurs résultats que l’action armée: je vous le concède. Cela dit, l’histoire des négociations entre le HAMAS et Israël dans ce genre de cas montre qu’elles peuvent durer longtemps. Israël aurait donc dû accepter de rester l’arme au pied, pendant des années, avant de voir revenir ses captifs, dont des enfants et des femmes qui apparemment sont régulièrement violées. On peut faire ce choix, mais il n’est pas facile à assumer.

          D’autre part, on ne peut pas dire qu’Israël a refusé de négocier, puisque cent otages sont revenus après une trêve négociée. Israël a donc bien négocié avec le HAMAS pendant un certain temps. Les négociations se sont arrêtées parce que le HAMAS n’a plus pu fournir régulièrement le nombre d’otages vivants prélevés sur son cheptel. Ma conclusion, probablement partagée par les Israéliens, est que le HAMAS avait donné tout ce qu’il pouvait et mentait sur les otages restants: ils sont probablement morts. Et s’il en reste un nombre résiduel, ils servent d’assurance-vie aux dirigeants du HAMAS.

          • à Thierry
            Le premier obstacle à surmonter dans une controverse est effectivement de se mettre d’accord sur les faits. Vous affirmez que le Hamas avait épuisé son ‘stock’ de prisonniers (militaires et policiers) et otages (civils) et donc mentait en poursuivant des négociations pour obtenir un cessez-le-feu. Quelle est la source de cette affirmation? Notez que, par exemple, les chiffres et informations délivrés autant par les Palestiniens que le Hezbollah ont historiquement toujours été validés par les enquêtes de l’ONU, alors que ceux des responsables israéliens sont lourdement affectés de considérations propagandistes. Comme dirait Bernays, les démocraties sont nécessairement des systèmes reposant sur la propagande permanente.
            Incidemment, ma remarque sur votre incompréhension du texte anglais que vous avez apporté en soutien de votre position ne semble pas vous avoir interpelé.

  10. Rien à voir avec l’article en soi (quoi que)
    Témoignage de gratitude envers Mr Régis de Castelnau

    En effet nos univers mentaux, notre histoire (la vraie), nos sensibilités et opinions sont assez souventes divergentes.
    Toutefois j’apprend toujours quelque chose en lisant Mr de Castelnau, un angle de vue, une façon d’appréhender les choses, des arguments qui tiennent la route (même si je n’en suis pas d’accord) .

    La bonne blague me direz-vous, « chacun se plie à l’éruditions et aux titres » …
    Sauf que non, nous ne sommes pas tous réceptifs à l’expérience « effet du Dr Fox » 😉

    Qui plus est, sans provocation, je dirai que depuis Georges Marchais je ne comprend plus du tout les gens de gauche.
    (Longue digression à partir de Marchais :
    Il faut dire que de mes quinze ans le traumatisme a été un tournant dans ma vie.
    Le Dieu de tous ceux qui m’entouraient est devenu un démon, un hérétique condamné et exécuté en 24 heures pour deux phrases …
    Cela aura conditionné el reste de mon parcours pour mon plus grand bonheur intellectuel.
    SI au moins il n’avait pas été protecteur des prolétaires et des valeurs de gauche, j’aurai pu comprendre mais même pas ! …à moins qu’on me prétende que la gauche Française est calibrée pour régler tous les problèmes mondiaux avec ses petits bras et son pays timbre poste …
    C’est toujours bon de connaitre parfaitement le camp d’en face pour être né dans un de ses QG .
    Dans mon parcours atypique j’ai pu remarquer objectivement, qu’un gars calibré à gauche est accueilli à bras ouverts à droite, mais l’inverse est non seulement impossible, pire encore le gars de gauche passé à droite ne pourra jamais revenir à gauche, le milieu est extrêmement sectaire, même en famille.
    Le doux nom de renégat, traitre, j’en passe des fleuris dissuaderait le type le plus bien intentionné et honnête au monde.
    Ce qui fait que je pense réellement que la gauche a de gros soucis psychiatriques, désolé d’être direct mais c’est le cas.)

    Régis de Castelnau me fait partiellement me réconcilier avec la gauche, il argumente ! Au moins il ne passe pas sa vie à accuser de façon pathétique ses contradicteurs d’être des socialistes allemands de gauche doublés protestants allemands catholiques traditionnalistes (sic) ni d’être des socialistes italiens de droite…
    C’est déjà énorme, car la gauche tourne en boucle sur ces deux contre-vérités depuis 80 ans, et pour un passionné d’histoire vraie, adepte de la scolastique, cela provoque une hilarante et insupportable dissonance cognitive. (c’est difficile de prendre au sérieux et présumer honnêtes des gens qui dès la base ne le sont pas)

    Alors oui, connaissant le syndrome de Gilles de la Tourette de la gauche envers tout ce qui ne pense pas comme elle je suis conscient que 90% des lecteurs ne comprendront pas que ce commentaire soit en réalité un hommage .
    Qu’importe, cela fait 40 ans que je connais la pathologie de l’hystérie idéologique et de la réduction ad Hitlerum socialistum protestantum, donc je ne m’attend pas à rencontrer une cognition convenable.

    Mais je conclurais sans exagération que le Twitter et les articles de Mr Castelnau sont d’utilité publique, ce peu importe les opinions et le camp politique.
    C’est une chose extrêmement rare, une denrée si rare qu’elle mérite d’être saluée et reconnue.

    Merci tout simplement.

    NB
    Oui c’est dingue ce qu’un enfant peut ressentir, et s’il est assez mûr, à quel point un simple événement choquant mais révélateur peut conditionner la suite de son parcours (bien que la voie de la facilité et du confort aurait été tout à l’inverse)

    • Je précise tout de même que sur le sujet de la Palestine la position de 90% de notre crasse politichienne nous a trahi au regard de 80 ans de politique Française équilibrée sur le sujet.

      UE commandée par les USA via l’Europe propriété des USA, commandée par Walter Hallstein (ex-socialiste allemand ex-planificateur de la politique économique du socialiste Hitler pour la gestion des colonies socialistes du reich)

      Tout cela pour du pognon, il suffit de regarder le détail des indemnités de chaque député européen (doublon de nos députés nationaux) c’est pire que la cour du Roi Soleil, ces gens sont totalement tarés !

      Pire encore, si nos politichiens sont acharnés à être européistes ce n’est pas parce qu’ils ont une colonne vertébrale.
      C’est uniquement parce qu’ils sont tenus (par chantage façon CIA / Epstein), mais aussi par des allégeances à des « clubs de bons enfants » mais plus encore par leur statuts de Young Leaders US, et de Young Global Leaders du WEF ce qui représente deux autres couches de haute trahison.
      (on a démoli la monarchie dite absolue pour bien moins d’absolutisme que l’eurodictature et que la raie-publique, je ne fais que le noter… )

      Et quand on sait qui tient officiellement les USA, depuis au moins l’acte final, la cerise sur le gateau de la mégalomanie qui ne se cache même plus (Depuis la loi publique 102-14 du 102éme congrès des USA le 26 mars 1991 les USA ne sont plus chrétiens mais sont fondés sur les lois juives Nohahides, donc juste avant le 11 septembre , la guerre d’Irak, le covid etc..)

      La messe est dite, il suffit juste d’ajouter l’associé Rothschild Macron .

    • Je vous ai répondu, mais mon message reste coincé dans les tuyaux.

      Désolé.

      • @ Thierry
        Dommage je suis intéressé par les éclairages différents, j’écoute vraiment tout le monde peut importe le bord politique bien que j’ai des convictions liées à « là d’où nous venons et là où nous en sommes » .

        Je vais attendre que votre message soit publié.
        Je vais surveiller ça .

        PS j’ai laissé quelques commentaires à contre courant (sans le vouloir) sur les derniers articles, si vous tombez dessus soyez indulgent : leur but n’est pas la provocation, de jouer, ou de choquer, c’est juste de l’honnêteté.

        • Et en fait, je répondais à BERNARD…

          J’essaie ce soir.

          Cordialement,

  11. Je réponds au commentaire de Bernard du 28 mai 2024.

    Je ne sais pas s’il reste des otages vivants ou non, mais je pense qu’il en reste peu. Je le suppose pour les raisons suivantes. Le renseignement militaire trouve depuis un certain temps une série de cadavres. Sur les 130 otages qui auraient dû subsister, il me semble qu’une trentaine de cadavres ont été retrouvés. D’autre part, l’armée israélienne a ouvert des cimetières pour retirer, puis remettre en place, des cadavres dans ces cimetières. Ils localisent des cadavres, mais aucun otage vivant. Le HAMAS est peut-être très fort, c’est possible, pour jouer à cache-cache, mais cela m’intrigue et m’amène à supposer qu’il n’en reste pas de nombreux encore vivants.

    D’autre part, les Israéliens avaient anticipé que le HAMAS blufferait avec les otages. Pour cette raison, en novembre, lors de la trêve, les Israéliens ont réduit le cercle des otages à libérer, en privilégiant les femmes et les enfants. Ils l’ont fait pour des raisons humanitaires, mais aussi pour tester la main du HAMAS. Ils avaient un nombre X d’otages potentiel et à un certain moment, le HAMAS n’a plus pu prélever des femmes et des enfants dans son stock et atteindre le nombre X. La conclusion est que le HAMAS n’a pas tous les otages qu’il prétend avoir (https://www.timesofisrael.com/report-truce-fell-apart-after-hamas-refused-to-release-more-israeli-female-hostages/).

    • Je ne dis pas que la situation du siège de Léningrad était la même que celle de Gaza. Je disais juste que le droit à l’époque (car il a changé après l’adoption du Protocole additionnel aux Conventions de Genève en 1948) ne considérait pas comme illégal le fait de contraindre une garnison à garder ses civils pour que les vivres s’épuisent plus vite, afin de faire mourir de faim les défenseurs armés. Je rappelle que la technique est vieille comme le monde, puisque Vercingétorix avait fait sortir les civils d’Alésia, mais les Romains ne les ont pas laissé passer la fortification de siège. Ils sont morts de faim entre les deux armées.

      Le problème de Gaza est qu’en gros, c’est une ville, et donc un « objectif » civil. Or, le HAMAS a fortifié un certain nombre de bâtiments civils, et un réseau de tunnels qui court sous la ville, sert de fortification pour cacher la garnison du HAMAS. Dans cette configuration, il ne me semble pas complètement abusif de considérer que Gaza est une forteresse gardée par une garnison, souterraine, mais pleine de civils. Vu l’exigüité du territoire, il est difficile de circonscrire les opérations sur un terrain clos, séparé des civils.

      Pour le reste, je n’ai pas bien compris votre objection sur ce que vous pensez est une erreur de traduction de ma part.

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