
2017, un coup d’état pourquoi faire ?
Macron à l’Élysée, un coup d’État ?
L’opération judiciaire fulgurante organisée début 2017 par l’élite de la magistrature française et destinée à disqualifier politiquement François Fillon grand favori de l’élection présidentielle pour succéder au calamiteux François Hollande, a pu créer de fausses impressions. Organisée en amont après le choix de la primaire de la droite en novembre précédent, la manipulation n’était pas contestable. Mais on pouvait cependant à ce moment-là imaginer un effet d’aubaine permettant à des magistrats dévoyés d’exprimer leur aversion pour une certaine droite incarnée par Fillon. Le but étant clairement de lui barrer la route de l’Élysée. L’élection d’Emmanuel Macron n’était alors qu’un effet collatéral, même si ce candidat soutenu par l’appareil du PS convenait parfaitement à cette justice inféodée à ce parti.
Le problème est que cette hypothèse ne résiste pas à l’examen.
Tout d’abord, l’implication de la magistrature dans l’opération a obéi à un agenda parfaitement maîtrisé et organisé en concertation étroite avec la presse. Celle-ci était alimentée par les organisateurs, dont beaucoup se trouvaient à l’Élysée, par des informations qu’elle communiquait immédiatement aux magistrats comme le démontre le fameux article du Canard enchaîné concernant l’emploi de Pénélope Fillon. Qui « déclencha » trois heures après sa publication l’ouverture de la procédure… Et au fur à mesure du déroulement de celle-ci, en violation permanente et grossière de la loi sur les secrets de l’enquête et de l’instruction, le flux d’informations s’inversait de la justice vers les médias.
Ensuite, l’examen des faits comme celui réalisé par Éric Stemelen sur l’énorme opération médiatique de promotion de la candidature Macron, ou le travail de Marc Endeweld démontrent qu’on était en présence d’une entreprise de longue haleine. Rien n’a été laissé au hasard par les sponsors d’Emmanuel Macron d’Henry Hermand à McKinsey en passant par Jacques Attali, Jean-Pierre Jouyet, David de Rothschild etc. etc.
Par conséquent, la partie judiciaire apparaît bien comme l’épisode ultime et ses participants comme ayant le projet de faire arriver Emmanuel Macron au pouvoir, la disqualification politique de François Fillon n’en étant pas l’objectif, mais le moyen.
L’histoire de ce coup d’État est encore à écrire mais, cette qualification est d’ores et déjà difficilement réfutable.
Même s’il est de lecture agréable il n’est pas nécessaire de se référer au célèbre livre de Curzio Malaparte « Technique du coup d’état » pour identifier ce qui définit un coup d’État. La simple référence à l’Histoire de France suffit à identifier une méthode qui semble bien avoir été celle utilisée par les organisateurs. En 1799, face aux crises politiques successives qu’ils n’arrivaient pas à maîtriser, les dirigeants du Directoire qui avaient succédé à la Convention après l’exécution de Robespierre, cherchèrent une solution pour stabiliser la situation. L’objectif était de pérenniser les changements issus de la Révolution et de mettre fin à celle-ci. L’abbé Sieyès qui disait « je cherche une épée » après avoir pensé aux généraux Joubert, puis Moreau porta son choix sur Bonaparte. Le 18 brumaire, celui-ci se présenta devant le « Conseil des Cinq Cents » où il fut mal accueilli, Murat faisant alors intervenir ses grenadiers dans la salle, fit fuir les opposants, les restant votant alors la dissolution du directoire et l’instauration du consulat. L’opération se passa sans violence en dehors de l’irruption des grenadiers, dans la salle du Conseil. Un certain formalisme juridique fut respecté, validé quelques semaines plus tard par un plébiscite approuvant la constitution de l’an VIII.
Il ne s’agit pas bien sûr de se livrer à une comparaison mais de rappeler cet épisode de l’histoire de France qui peut fonctionner comme une référence. Et il n’est pas aventureux de prétendre qu’au milieu des années 2010, alliance politique circonstancielle s’est formée. Comprenant des personnages issus de la haute fonction publique d’État, des dirigeants du parti socialiste et des représentants grands intérêts oligarchiques, elle s’est employée à préparer l’élection présidentielle de 2017 après les catastrophes successives des présidences Sarkozy et Hollande. Ce n’était pas la recherche « d’une épée » et la réalisation d’un « pronunciamento » militaire, mais bien de trouver un personnage à qui serait confiée une mission particulière.
Pour identifier cette mission, quel mandat devait lui être confié, deux hypothèses se présentent.