Débat sur deux symboles français

Marseillaise01Je mets mon grain de sel.

La Marseillaise d’abord.

Chant révolutionnaire international. Il y a tant de moments de révolte où elle fut entonnée.
J’en retiens un. Les cinq de Philadelphie sont des syndicalistes américains condamnés à mort après une provocation policière au cours d’une manifestation le 1er mai 1886. Emmenés par August Spies ils monteront à la potence le 11 novembre 1887 en chantant la Marseillaise. C’est depuis ce moment que le 1er mai fut adopté par l’Association Internationale des Travailleurs comme fête internationale du travail.

Notre drapeau est un symbole universel depuis toujours.

Bleu blanc rouge, il est le premier drapeau d’un peuple souverain dans l’Histoire. Premier message de la (grande) Révolution envoyé au monde. Ce que la France a fait de meilleur. Une multitude de pays s’en sont plus tard inspirés. Lisons ce que nous dit Javier Cercas écrivain catalan, dans son magnifique « les soldats de Salamine » décrivant un combattant républicain espagnol de la « Nueve » en 1942. L’un de ceux ceux qui ont rejoint la France Libre et combattent avec Leclerc : « un soldat seul dans un interminable désert ardent, brandissant le drapeau d’un pays qui n’est pas le sien, d’un pays qui est tous les pays à la fois et qui n’existe que parce que ce soldat brandit son drapeau renié ».

Ces deux symboles n’appartiennent pas qu’à nous. Mais nous en sommes les gardiens.

Régis de Castelnau

2 Commentaires

  1. Merci pour ces rappels salutaires.
    « En être les gardiens » signifie aussi que nous ne pouvons abandonner ces symboles à des factions, d’autant plus lorsque celles-ci sont les héritières des ennemis du tricolore et de la Marseillaise (suivez mon regard). Les républicains sincères (rien à voir avec un parti ayant usurpé ce beau nom de républicains) devons collectivement les assumer et en affirmer l’histoire et la noblesse.

    Vous évoquez à juste titre des épisode de l’histoire. Dans un autre genre, nous pouvons aussi en mesurer la charge symbolique à travers les références dans les fictions. Une scène, parmi tant d’autres, m’émeut à chaque fois aux larmes : dans Casablanca, lorsque la Marseillaise est entonnée avec une ferveur bouleversante. Nous voyons là encore la puissance de cet hymne, ce qu’il représente d’honneur et d’humanité.

    Cincinnatus
    https://cincivox.wordpress.com/

  2.  » Bleu blanc rouge, il est le premier drapeau d’un peuple souverain dans l’Histoire.  »

    Bleu et rouge sont les couleurs de la bourgeoisie de Paris, de la Ville de Paris, qui encadrent le pavillon blanc du roi qui ne tardera pas à être guillotiné.

    Rouge et bleu sont les couleurs de la cocarde de Garde Nationale créée à l’hôtel de ville de Paris après que le maire Flesselle ait été assassiné le 14 juillet 1789, ce sont les couleurs des rayures de la mode des sans-culotte.

    Il n’y a aucune couleur qui représente le peuple Français qui était à cette époque à 95 % constitué de paysans et d’artisans des campagnes.

    En 1789-1793, ce n’est pas le peuple mais la bourgeoisie de robe et de finance qui a pris le pouvoir par la violence pour instaurer en France le régime libéral manufacturier sur le modèle anglais.

    Au XIXe siècle c’est la Bourgeoisie qui est souveraine, pas le peuple qui travaille 18 heures par jour dans les manufactures et les mines, hommes, femmes, et enfants de 8 ans.

Laisser un commentaire