Grandeur et misère de « la Loi Gayssot » première partie

Vérité judiciaire et vérité historique ne font pas bon ménage


La mise en œuvre par l’Allemagne nazie de la « Solution finale de la question juive » a constitué de façon fort normale un événement unique. La mise en œuvre par des moyens industriels de la destruction d’une population identifiée comme une « race » par des critères absurdes est un événement inouï. Dans l’Histoire, l’Occident n’a jamais été en reste en matière de génocide, de massacre et d’extermination. Mais il a s’agit cette fois-ci de la mise en œuvre d’un massacre de masse sur la base de décisions parfaitement rationnelles prises par l’État d’un pays les plus avancés de la civilisation européenne. Accepté voire soutenu, par un peuple dont les historiens ont depuis désormais établi qu’il savait tout. La singularité de la Shoah ou Holocauste comme on le nomme aujourd’hui, saute aux yeux par rapport aux autres massacres dont la deuxième guerre mondiale déclenchée par l’Allemagne rejointe par le Japon a été le théâtre. Événement parmi d’autres au départ il est devenu l’élément central de l’historiographie du conflit. Il y a plusieurs raisons à cela, mais l’une d’entre elles est le mode de traitement du complexe de culpabilité européen, dont le soutien au projet sioniste d’installation d’un État juif en Palestine est l’aspect central. Qui se combine évidemment avec l’utilisation de « l’événement Shoah » comme d’un capital assurant le soutien à l’État d’Israël. La fuite en avant de celui-ci depuis le 7 octobre 2023 a probablement réduit ce capital à pas grand-chose. Mais c’est une autre question.

Dans les années 70 s’était développé un courant intellectuel aux intentions politiques assez évidentes de remise en cause de la réalité de la mise en œuvre de la « Solution finale ». Intentions politiques, aux visées antisémites évidentes qui visaient à l’atténuation de la responsabilité du nazisme et de ses soutiens dans la catastrophe. Démarche à la fois détestable et perverse qui trouva malheureusement des échos dans une partie de l’opinion publique. C’est dans ces circonstances que dans le but louable de lutter contre ce contre cette entreprise visant d’une certaine façon à « réhabiliter » le nazisme en édulcorant la portée de son antisémitisme, naquit le projet de criminaliser le révisionnisme historique visant à nier la réalité de la Shoah.

L’auteur de ces lignes, participa à l’élaboration politique et juridique du projet qui aboutit au vote par le Parlement français de la « Loi Gayssot », du nom de son rapporteur le président du groupe communiste à l’Assemblée nationale. C’est au départ une proposition de loi communiste visant à durcir la répression du racisme prévu par la précédente « Loi Pleven ». Les débats et en particulier en commission des lois amenèrent à y inscrire la répression pénale du négationnisme.

Quoiqu’au départ partisan militant de ce texte, nous avons changé d’avis. Première des lois mémorielles, elle n’a jamais fait reculer le négationnisme, au contraire, celui-ci ne s’étant jamais aussi bien porté. Elle a ensuite ouvert la boîte de pandore de la concurrence victimaire, qui porte lourdement atteinte à la liberté d’expression. Et enfin elle a soumis la recherche historique à une pression judiciaire absurde et délétère.

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Régis de Castelnau

11 Commentaires

  1. « L’auteur de ces lignes, participa à l’élaboration politique et juridique du projet qui aboutit au vote par le Parlement français de la « Loi Gayssot », du nom de son rapporteur le président du groupe communiste à l’Assemblée nationale ».
    Vous pouvez en effet être fier de vous, même si maintenant vous semblez vouloir vous repentir. Le mal est fait et pour longtemps!!!

    • Que Régis de Castelnau reconnaisse qu’il a fait une erreur en contribuant à l’élaboration de la loi Gayssot est tout à son honneur.

      Ancien membre du PCF (avec des responsabilités locales), je reconnais avoir fait des erreurs politiques :
      – J’ai été un chaud partisan du programme commun de la gauche en 1972.
      – J’ai approuvé la participation du PCF au gouvernement Mauroy (1981-1984).

      Maintenant, je pense que c’était des calamités. (Notons que j’avais désapprouvé la participation du PCF au gouvernement Jospin entre 1997 et 2002. J’ai d’ailleurs quitté le PCF à cette époque).

      Quelques précisions : Jean-Claude Gayssot a été ministre pendant 5 ans dans le calamiteux gouvernement Jospin, mais il n’a jamais été président du groupe PCF à l’Assemblée Nationale.

      Présidents du groupe sous la Ve République :
      – 1958 : pas de groupe. Le PCF n’a que 10 députés (avec 18% !).
      – 1962 : Waldeck Rochet.
      – 1964 : Robert Ballanger.
      – 1981 : André Lajoinie.
      – 1993 : Alain Bocquet.
      – 2007 : Jean-Claude Sandrier.
      – 2010 : groupe avec écolos, président Yves Cochet (EELV).
      – 2011 : Roland Muzeau.
      – 2012 : André Chassaigne.
      – 2025 : Stéphane Peu.

      • Bonjour, ce que je vais vous dire va profondément vous déplaire, mais j’ai pour habitude de dire ce que je pense. Pour embrasser le projet communiste il faut soit être un doux rêveur, soit être incapable d’analyse, donc limité intellectuellement . Je ne parle même pas de toutes les saloperies qu’ont pu commettre tous les régimes communistes de part la planète, simplement du projet initial de Marx/Engels. Qu’il y ait encore un Parti communiste en France c’est à n’y rien comprendre et cela est très indicatif du niveau intellectuel des gens qui y adhérent. Ce que je dis du Parti communiste , je pourrais le dire du Parti socialiste, bonnet blanc et blanc bonnet.

        • Monsieur JACQUES56, j’avais l’idée de vous proposer des arguments utiles à la réflexion et à prendre un peu plus de hauteur de vue et de grandeur d’âme _seulement si vous en avez une_ …
          Peine perdue, vous vous complaisez dans le dénigrement, le parti-pris et les lieux communs sur le communisme et les communistes dont vous ne connaissez manifestement pas l’histoire.
          Donc pour vous éviter des migraines, j’abrège et je déclare que vous êtes pour moi, un ersatz de citoyen et un pauvre con baveux.
          Enguerrand

          • Voilà …
            De la même façon cet imbécile ne parlera jamais du bilan du capitalisme au 19e et au XXe siècle. Le bilan des 100 milliards de morts du « communisme » est largement enfoncé. Esclavage, colonialisme génocidaire, guerres mondiales etc. etc.

          • Jusqu’à preuve du contraire je ne me suis jamais adressé à vous. Passez votre chemin et continuez dans votre admiration du communisme

          • Ce sont les communistes, russes et français en particulier, qui vous exonèrent de parler l’allemand en ce moment pauvre demeuré !
            Pour ce qui concerne vos écrits, s’ils respiraient l’intelligence ils ne prêteraient pas le flanc à des commentaires qui ne vous agréent pas.
            Quant au chemin dont vous me parlez, il est heureux pour vous que je ne vous y rencontre pas car je vous conduirais à grands coups de bottes de par le cul dans l’un des temples construits par un communiste : votre caisse de sécurité sociale.
            Enguerrand

  2. Si vous choisissez d’être dur avec ceux qui ont espéré dans le PC, malgré des travers visibles, que dire de ceux qui, en France défendent la liberté, mais s’enrichissent de nuire et provoquent une situation de violence et de crime général légalisé qui impacte 30 % de la population !

  3. Il y a de plus une absurdité dans les lois Pleven et Gayssot : censées réprimer le négationnisme, elles entravent en fait toute recherche et tout débat historique sur le déroulé des évènements.

    En particulier, elles répriment toute contestation de la réalité des chambres à gaz, alors que celle-ci n’a en soi rien de négationniste. C’est un débat sur « Comment exterminer des gens ? », par opposition à la question « Y a-t-il eu ou non intention d’extermination ? »

    On est dans la technique…

    Peut me chaut que cette extermination ait eu lieu par le biais des chambres à gaz, de la famine (sans doute plus cruelle), de la mitraillette (là aussi bien plus cruelle -si on ne meurt pas tout de suite), ou d’autres procédés innommables. Elle a bien eu lieu, avec une intention génocidaire parfaitement avérée.

    Le sort qui a été fait à ceux qui se sont intéressés à la question de savoir si cette extermination a été pratiquée -au moins partiellement- à l’aide de chambres à gaz, ou par d’autres procédés, m’indigne ! Pourrait-on avoir le droit de faire un peu de recherche historique sur les faits, par opposition aux intentions ????

    Je n’ai aucun avis documenté concernant la réalité chambres à gaz : je ne suis pas compétent. Et d’aucuns seraient bien avisés de mesurer leur propre incompétence, avant de hurler avec les loups.

    La seule chose que je sais de façon certaine, c’est qu’il n’y en avait pas au camp de Buchenwald, dont mon grand-père est revenu avant d’être fait commandeur de la légion d’honneur. Là, en tout cas, on exterminait par la famine (la maladie, aussi)… ce qui n’a rien de particulièrement doux.

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